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Read Ebook: Bataille de dames by Legouv Ernest Scribe Eug Ne Wells B W Benjamin Willis Editor

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Ebook has 1546 lines and 29479 words, and 31 pages

L?ONIE. Oui! oui!... je me rappelle maintenant ... cette ?vasion qui excitait l'enthousiasme de monsieur Gustave de Grignon.

LA COMTESSE. Notre jeune ma?tre des requ?tes.

L?ONIE. Il n'avait qu'un regret, c'est de n'avoir pas ?t? charg? d'une pareille exp?dition; c'est beau!... c'est brave!...

LA COMTESSE. Il a de qui tenir! Sa m?re, qui avait comme moi travers? toutes les guerres de la Vend?e, sa m?re avait un courage de lion!

L?ONIE. C'est pour cela que monsieur de Grignon parle toujours, ? table, d'actions h?ro?ques.

LA COMTESSE. Et le curieux, c'est que son p?re ?tait, dit-on, peureux comme un li?vre!

L?ONIE. Vraiment?... c'est peut-?tre pour cela que l'autre jour il est devenu tout p?le quand la barque a manqu? chavirer sur la pi?ce d'eau!

L?ONIE. Je le lui demanderai.

LA COMTESSE. Y penses-tu?

L?ONIE. Aujourd'hui, en dansant avec lui, car nous avons un bal et un concert pour votre f?te ... et j'ai d?j? pens? ? votre coiffure, un azal?a superbe que j'ai vu dans la serre et qui vous ira ? merveille!

LA COMTESSE. Coquette pour ton compte ... je le concevrais! mais pour ta tante!...

L?ONIE. C'est tout naturel!... vous c'est moi! tellement que quand on fait votre ?loge, ce qui arrive souvent, je suis tent?e de remercier.... Aussi jugez de ma joie, quand ma m?re m'a permis de venir passer un mois ici, aupr?s de vous.... Il me semblait que rien qu'en vous regardant, j'allais devenir parfaite.... Vous souriez ... est-ce que j'ai mal parl??...

LA COMTESSE. Non, ch?re fille, car c'est ton coeur qui parle.... Si je souris, c'est de tes illusions! c'est de ta candeur ? me dire: Je vous admire!

L?ONIE. Mais vous ?tes tr?s jeune, ? vous toute seule, ma tante!

LA COMTESSE. Certainement ... d'une jeunesse de ... Voyons? devine un peu le chiffre....

L?ONIE. Je ne m'y connais pas, ma tante!

LA COMTESSE. Je vais t'aider.... Trente....

L?ONIE. Trente....

LA COMTESSE. Allons, un effort....

L?ONIE. Trente et un.

LA COMTESSE. On ne peut pas ?tre plus modeste! ... J'ach?verai donc ... trente-trois! Oui, ch?re fille, trente-trois ans! L'ann?e prochaine, je n'en aurai peut-?tre plus que trente-deux ... mais maintenant ... voil? mon chiffre! Hein!... quelle vieille tante tu as l?....

L?ONIE. Vieille!... chaque matin je ne forme qu'un voeu, c'est de vous ressembler!

LA COMTESSE. Ce que tu dis l? n'a pas le sens commun; mais c'est ?gal, cela me fait plaisir.... Eh bien! voyons, mon ?l?ve, car j'ai promis ? ta m?re de te faire travailler ... as-tu dessin? ce matin?

L?ONIE. J'?tais descendue pour cela dans ce salon, et devinez qui j'ai trouv? tout ? l'heure devant mon chevalet, et regardant votre portrait?...

LA COMTESSE. Qui donc?...

L?ONIE. Monsieur Charles.

LA COMTESSE. Eh bien?...

L?ONIE. Eh bien! ma tante, figurez-vous qu'il disait: C'est charmant!

LA COMTESSE. Et cela t'a rendue furieuse!...

L?ONIE. Certainement!... Un domestique! est-ce qu'il doit savoir si un dessin est joli ou non?...

L?ONIE. Ce n'est pas tout! croiriez-vous, ma tante, qu'il chante?

LA COMTESSE. Eh bien! s'il est gai, ce gar?on!... Est-ce que Dieu ne lui a pas permis de chanter comme ? toi!

L?ONIE. Mais ... c'est qu'il chante tr?s bien! voil? ce qui me r?volte!

LA COMTESSE. Ah!... ah!... conte-moi donc cela!

L?ONIE. Hier, je me promenais dans le parc. En arrivant derri?re la haie du bois des Chevreuils, j'entends une voix qui chantait les premi?res mesures d'un air de Cimarosa, mais une voix charmante, une m?thode pleine de go?t.... Je m'approche ... c'?tait monsieur Charles!

LA COMTESSE. En v?rit?!

L?ONIE. Est-ce pour lui que vous-sonnez, ma tante?

LA COMTESSE. Pr?cis?ment!... Charles est-il l??

LE DOMESTIQUE. Oui, madame la comtesse.

LA COMTESSE. Qu'il vienne!...

L?ONIE. Mais ma tante ... qu'allez-vous lui dire?

LA COMTESSE. Sois tranquille!

L?ONIE. Te ne voudrais pas qu'il cr?t que c'est ? cause de moi que vous le grondez!

SC?NE IV

LES PR?C?DENTS, CHARLES.

CHARLES. Madame, m'a appel??...

LA COMTESSE. Oui. Approchez-vous, Charles; vous me forcerez donc toujours ? vous adresser des reproches. Pourquoi vous ?tes-vous permis...

CHARLES. J'ai dit qu'il ?tait ressemblant, madame la comtesse.

LA COMTESSE. C'est pr?cis?ment ce mot qui est de trop: approuver c'est juger; et on n'a le droit de juger que ses ?gaux.

CHARLES. Je demande pardon ? mademoiselle de l'avoir offens?e ... ? l'avenir, je ne ferai plus que penser ce que j'ai dit.

LA COMTESSE. C'est bien....

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