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Read Ebook: Le capitaine Paul by Dumas Alexandre

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Ebook has 1559 lines and 63123 words, and 32 pages

Alexandre Dumas

LE CAPITAINE PAUL

Table des mati?res

J'avais d?j? ?crit cet h?mistiche, chers lecteurs, et j'allais inscrire au-dessous le nom d'Horace, lorsque je me demandai deux choses: si je me rappelais le commencement du vers et si ce vers ?tait bien du po?te de Venusium.

Chercher dans les cinq ou six mille vers d'Horace, c'?tait bien long, et je n'ai pas de temps ? perdre.

Cependant, je tenais beaucoup ? cet h?mistiche, qui s'applique merveilleusement au livre que vous allez lire.

Que faire?

?crire ? M?ry.

M?ry, vous le savez, c'est Hom?re, c'est Eschyle, c'est Virgile, c'est Horace, c'est l'antiquit? incarn?e dans un moderne.

M?ry sait le grec comme D?mosth?ne, et le latin comme Cic?ron.

J'?crivis donc:

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Je re?us poste pour poste la r?ponse suivante:

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Voil? une r?ponse, j'esp?re, comme je les aime et comme vous les aimez, courte et cat?gorique, o? chaque mot dit ce qu'il a ? dire et r?pond ? la question faite.

Le vers n'?tait donc pas d'Horace.

J'avais donc bien fait de ne pas le signer du nom de l'ami de M?c?ne.

Le premier h?mistiche ?tait mauvais.

J'avais donc bien fait de l'oublier.

En effet, si un h?mistiche a jamais ?t? fait pour un livre, c'est l'h?mistiche de Terentianus Maurus pour le livre qui nous occupe.

Laissez-moi, chers lecteurs, vous raconter, non pas l'histoire de ce livre -- son histoire est l'histoire de tous les livres -- mais sa gen?se: ce qui lui est arriv? avant qu'il v?t le jour; ses infortunes avant qu'il f?t; ses transformations tandis qu'il ?tait encore dans les limbes de l'existence.

Cela vous rappellera, en petit, bien entendu, les sept incarnations de Brahma.

Premi?re phase. -- Conception.

Je renon?ai donc ? toute esp?rance de ce c?t?.

Quant ? Paul John, il ?tait, ? cette ?poque, commodore ? bord de la flotte du comte de Vaudreuil.

La r?putation de bravoure dont jouissait alors ce marin, et la singularit? de ses mani?res, l'avaient impressionn? au point que, de retour en Bretagne, il avait une fois prononc? son nom devant son p?re, concierge du ch?teau d'Auray. Le vieillard avait tressailli, et lui avait fait signe de se taire. Le jeune homme avait ob?i tout en faisant ses r?serves.

Cependant, quelques questions qu'il fit ? son p?re, celui-ci refusa toujours d'y r?pondre. Mais, la marquise d'Auray ?tant morte, Emmanuel ayant ?migr?, Lusignan et Marguerite habitant la Guadeloupe, le vieillard crut pouvoir r?v?ler un jour ? son fils une histoire ?trange et myst?rieuse, ? laquelle se trouvait m?l? l'homme sur lequel je lui demandais des d?tails.

Et cette histoire, il ne l'avait point oubli?e, quoique quarante ans ? peu pr?s se fussent ?coul?s entre le r?cit que lui en avait fait son p?re et celui qu'il me fit ? moi.

Cette histoire tomba parole ? parole dans le fond de ma pens?e, et y demeura cach?e comme cette eau qui tombe goutte ? goutte de la vo?te de la grotte et forme peu ? peu un bassin dans ses calmes et silencieuses profondeurs; de temps en temps, mon imagination se penchait au bord de cette eau myst?rieuse et profonde, et je me disais:

-- Il est cependant l'heure que cette eau jaillisse au dehors et se r?pande en cascade ou en ruisseau, en torrent ou en lac, ? la vivifiante ardeur du soleil.

Seulement, sous quelle forme se r?pandrait-elle?

Sous la forme du drame, ou sous celle du roman?

? cette ?poque, vers 1831 et 1832, toute production se pr?sentait ? mon esprit sous la forme du drame.

Aussi, ? chaque instant, me disais-je:

-- Il faut pourtant que je fasse un drame de Paul John.

Et 1832, 1833, 1834 s'?coul?rent sans que les masses primitives de ce drame se d?tachassent assez clairement dans mon esprit, pour que mon esprit abandonn?t ses autres r?ves et s'attach?t ? celui- l?.

Et je me disais:

-- Attendons; il viendra un instant o? le fruit sera m?r pour la vie, et il se d?tachera lui-m?me de la branche.

Deuxi?me phase. -- Cr?ation.

C'?tait vers le mois d'octobre 1835.

Le paysage avait bien chang?. Ce n'?taient plus les c?tes de Bretagne aux rudes falaises; ce n'?tait plus la poupe rugueuse de l'Europe battue par les flots de la mer sauvage; ce n'?taient plus les oiseaux gris des temp?tes se jouant ? la lueur de l'?clair, au sifflement du vent, au milieu de l'embrun des vagues se brisant sur les rochers.

Non, c'?tait la mer de Sicile, calme comme un miroir; c'?tait, ? notre droite, Palerme, couch?e au pied du monte Pellegrino, ombrag?e ? sa t?te par les orangers de Montreale, ? ses pieds par les palmiers de la Bagheria; c'?tait, ? notre gauche, Alicadi, se levant du sein -- je ne dirai pas des flots, les flots supposent un certain mouvement de la mer, et la mer ?tait immobile comme un lac d'argent fondu; -- c'?tait Alicadi, se dessinant, pareil ? une pyramide sombre, entre l'azur du ciel et l'azur d'Amphitrite; c'?tait enfin, bien loin devant nous, ?levant sa t?te au-dessus des ?les volcaniques, d?bris du royaume d'?ole, c'?tait Stromboli, secouant au vent du soir son panache de fum?e, et dont la base, se colorant de temps en temps d'une lueur rouge?tre, indiquait qu'au milieu de l'obscurit? cette colonne de fum?e reposerait sur une base de flammes.

Je venais de quitter Palerme, o? j'avais pass? un des mois les plus heureux de ma vie. Une barque, ? l'arri?re de laquelle une figure, debout, blanche et couronn?e de verveine comme la Norma antique, m'envoyait ses derniers signaux, rayait de son sillage la nappe brillante, et s'amoindrissait ? l'horizon, emport?e par ses quatre rames, qui, de loin, semblaient les pattes d'un gigantesque scarab?e, ?gratignant, la surface de la mer.

Mes yeux et mon coeur suivaient la barque.

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