Read Ebook: Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants Qui commencent à savoir lire by Carraud Zulma
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Ebook has 968 lines and 37023 words, and 20 pages
MME Z. CARRAUD
CONTES ET HISTORIETTES A L'USAGE DES JEUNES ENFANTS
NOUVELLE ?DITION ILLUSTR?E DE 21 VIGNETTES
PARIS, LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie
L'IMPRUDENCE.
On avait coup? des peupliers au bord d'un ruisseau profond, et ils ?taient tomb?s les uns dans l'eau, les autres en travers du ruisseau. Le petit Th?odore, en passant par l?, quitta sa m?re pour courir sur les troncs d'arbres et passer sur l'autre rive, o? il voyait des fleurs charmantes; et pourtant sa m?re le lui d?fendait! Le petit d?sob?issant fit un faux pas et tomba dans l'eau.
La pauvre m?re poussa un cri; le grand fr?re de Th?odore se jeta dans le ruisseau et le retira tout transi de peur et de froid.
Quand Th?odore vit sa m?re p?le et tout en larmes, il lui promit de ne plus faire d'imprudence et de toujours l'?couter.
LA ROUGEOLE.
Robert avait une rougeole tr?s-forte, et le m?decin recommanda par-dessus tout qu'on ne lui laiss?t pas prendre l'air; et comme on le connaissait fort peu ob?issant, on l'enfermait dans sa chambre chaque fois qu'on ?tait oblig? de le laisser seul. Alors il s'avisa d'ouvrir une fen?tre et de regarder dans la rue.
Le lendemain, le m?decin le trouva avec un grand mal d'yeux, et dit qu'il pourrait bien rester aveugle: le pauvre Robert fut au d?sespoir et se repentit de sa d?sob?issance; mais il ?tait trop tard! Le docteur avait dit vrai; et quoique le pauvre enfant ne f?t pas aveugle tout ? fait, il ne vit jamais assez clair pour lire ni pour ?crire.
LE BON FR?RE.
Olivier ?tait un gar?on fort doux; il supportait sans se plaindre les mauvais tours de ses camarades, qui abusaient souvent de sa patience. Un jour qu'il se promenait avec son petit fr?re, ils s'amus?rent ? tourmenter l'enfant; l'un d'eux alla m?me jusqu'? le frapper. Olivier, sortant de son caract?re pacifique, se pla?a r?sol?ment entre l'agresseur et son fr?re, et, montrant ses poings ferm?s, il dit: <
Les camarades furent tr?s-?tonn?s de trouver autant de courage chez Olivier qu'ils avaient cru poltron parce qu'il ?tait patient, et ils ne song?rent plus ? tourmenter l'enfant.
L'OBLIGEANTE PETITE FILLE.
Madeleine et F?licit? se promenaient ? la campagne; elles rencontr?rent une femme qui lavait son linge et qui ensuite le faisait s?cher sur un buisson; mais elle ?tait bien faible et elle n'avait pas la force de placer les draps sur son ?paule. Madeleine quitta sa compagne pour aider ? cette pauvre femme, elle se chargea m?me d'une partie du linge, et le lui porta jusque chez elle.
F?licit? la suivait de loin et la regardait d'un air ?tonn?.
La pauvre femme, en quittant Madeleine, lui dit:
<
LA MOUCHE.
< --Maman, je cherche ? attraper une mouche qui m'importune, afin de la tuer.>> Le lendemain, la maman ?tait fort occup?e ? ?crire une lettre, et M?lanie se d?rangeait ? chaque instant pour lui demander une chose ou une autre, et souvent aussi pour le seul plaisir de parler. < M?lanie baissa la t?te avec confusion; elle retourna ? sa place et ne d?rangea plus sa m?re. LA COMPLAISANCE. Solange se promenait dans les champs; elle suivait un joli sentier, lorsqu'elle remarqua qu'il ?tait tout parsem? de haricots blancs. La petite fille se mit ? les ramasser, et en eut bient?t rempli son tablier. Elle rejoignit, en les ramassant toujours, un petit gar?on qui conduisait un ?ne charg? d'un sac. L'enfant venait seulement de s'apercevoir que ce sac ?tait trou?; il pleurait ses haricots perdus. Solange lui montra qu'elle les avait ramass?s et les remit dans le sac, qu'ils li?rent ? eux deux ? l'endroit de la d?chirure. Le petit gar?on remercia bien Solange, et continua sa route. LA GRAND'M?RE AVEUGLE. < --Mon enfant, je ne veux pas que tu restes tristement ? promener une pauvre aveugle comme moi, au lieu d'aller jouer avec tes petites amies. --Grand'm?re, quand j'?tais toute petite, et que vous y voyiez clair, vous me portiez dans vos bras et vous me pr?tiez vos jambes pour aller partout: moi, je veux aujourd'hui vous pr?ter mes yeux pour vous conduire.>> LA PARESSE. Fernand ?tait un bon gar?on, mais extr?mement paresseux. Il fallait le tourmenter sans cesse pour qu'il f?t son devoir et pour qu'il appr?t ses le?ons. < --Mais, papa, croyez-vous donc que les livres me donneront de l'intelligence si je n'en ai pas naturellement? --Non, mon ami: mais les enfants en ont tous, plus ou moins; si par l'?tude tu nourris et fortifies celle que tu as re?ue en partage, tu pourras alors l'appliquer ? toutes choses; au contraire, si tu la laisses souffrir d'inanition, elle ne saurait te rendre aucun service.>> Le soir, en revenant de la promenade, Fernand et son p?re pass?rent devant la forge d'un mar?chal. < --Papa, il souffle le feu de sa forge. --Et pourquoi souffle-t-il? --Pour en obtenir la chaleur n?cessaire pour rougir son fer. --Eh bien! mon fils, l'esprit est comme le feu: il a besoin d'?tre continuellement excit? pour acqu?rir toute la force dont il est susceptible; et l'?tude fait absolument sur lui l'effet que produit le soufflet sur le feu.>> LE LOUP. Mme Moreau ?tait fort occup?e ? ?crire, quand sa petite fille Jenny entra tout ? coup et se pr?cipita dans ses bras. < --Eh! pourquoi cela, mon cher ange? --Parce qu'il y a un loup dans le fond de votre alc?ve. --Que me dis-tu l?, petite folle? --Mais, maman, c'est bien vrai,>> dit la petite en tremblant. Mme Moreau prit sa fille sur ses genoux; elle l'embrassa et lui dit doucement: <
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