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Read Ebook: Le grillon du foyer by Dickens Charles Chaillot Am D E Translator

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Ebook has 713 lines and 33577 words, and 15 pages

Sans contester cette assertion, John sortit pour veiller ? ce que le valet de ferme, qui allait et venait dans la cour avec sa lanterne, comme un feu follet, pr?t bien soin du cheval, lequel ?tait plus gras que vous ne voudriez le croire, si je vous donnais la mesure, et si vieux que le jour de la naissance se perdait dans les t?n?bres de l'antiquit?. Boxer, pensant que ses attentions ?taient dues ? toute la famille, et devaient ?tre distribu?es avec impartialit? courait ?? et l? avec une agitation ?tonnante; tant?t il d?crivait des cercles en aboyant autour du cheval, pendant qu'on le menait ? l'?curie; tant?t il feignait de s'?lancer comme un furieux sur sa ma?tresse, et puis il s'arr?tait tout ? coup, tant?t approchant son nez humide il faisait un baiser ? Tilly Slowbody assise sur une chaise basse pr?s du feu; tant?t il montrait une amiti? incommode pour le baby, tant?t apr?s plusieurs tours sur lui-m?me il se couchait pr?s du foyer, comme s'il allait s'?tablir l? pour la nuit; tant?t il s'?lan?ait dans la cour en agitant son tron?on de queue, comme s'il allait remplir une commission dont il se souvenait ? l'instant.

-- Voil? la th?i?re toute pr?te sur la table, dit Dot, aussi occup?e qu'une petite fille qui joue au m?nage. Voici le jambon, voil? le beurre, voil? le pain et le reste. Tenez, John, voil? un panier pour mettre les petits paquets, si vous en avez... Mais o? ?tes-vous. John! Tilly, ne laissez pas tomber l'enfant dans le cendrier, quoi que vous fassiez.

Il faut noter que miss Slowbody, quoique cette recommandation la f?t regimber, avait un talent rare et surprenant pour mettre en danger la vie de cet enfant. Elle ?tait maigre et petite de taille, de sorte que ses v?tements avaient toujours l'air de l'abandonner. Comme tout excitait son admiration, et principalement les bonnes qualit?s de sa ma?tresse, et les perfections de l'enfant, les b?vues de miss Slowbody faisaient honneur ? son coeur, si elles n'en faisaient pas ? son esprit. Si elle mettait la t?te de baby trop souvent en contact avec les portes d'armoires, les rampes d'escalier, ou les colonnes de lit, c'est qu'elle ne pouvait pas revenir de sa surprise d'?tre si bien trait?e dans la maison o? elle ?tait. Il faut savoir que le p?re et la m?re Slowbody ?taient des ?tres parfaitement inconnus, et que Tilly avait ?t? nourrie et ?lev?e ? l'hospice. L'on sait que les enfants trouv?s ne sont pas des enfants g?t?s.

Si vous aviez vu la petite mistress Peerybingle revenir avec son mari, faisant de grands efforts pour soutenir les corbeilles, efforts parfaitement inutiles, car son mari la portait ? lui tout seul, vous vous seriez bien amus?, et il s'amusait bien aussi. Je ne sais si le Grillon n'y trouvait pas ?galement du plaisir, car il se mit ? chanter de plus belle.

-- Ah! ah! dit John, en s'avan?ant lentement; il est plus gai que jamais ce soir.

-- C'est un heureux pr?sage, John: cela a toujours ?t?. Il n'y a rien de plus fait pour porter bonheur que d'avoir un grillon dons le foyer.

John la regarda comme si ses paroles faisaient na?tre dans sa t?te la pens?e que c'?tait elle qui ?tait son grillon qui porte bonheur, et tout en convenant avec elle de l'heureux pr?sage du Grillon, il n'expliqua pas davantage sa pens?e.

-- La premi?re fois que j'ai entendu son chant, dit-elle, c'est le soir que vous m'amen?tes ici, que vous v?ntes m'installer ici avec vous dans ma nouvelle maison, dont vous me faisiez la petite ma?tresse. Il y a pr?s d'un an de cela. Vous en souvenez-vous, John.

Oh oui. John s'en souvenait bien, je pense.

-- Le chant du Grillon me souhaita la bienvenue. Il semblait si plein de promesses et d'encouragements. Il semblait me dire que vous seriez bon et gentil avec moi; que vous ne vous attendiez pas -- je le craignais, John -- ? trouver une t?te de femme ?g?e sur les ?paules de votre jeune ?pouse si l?g?re.

John lui appuya la main sur l'?paule et sur la t?te, comme s'il voulait lui dire: Non, non! je ne me suis pas attendu ? cela; j'ai ?t? parfaitement content de ce que j'ai trouv?. Et il avait vraiment raison. Tout allait pour le mieux.

-- Et tout ce que semblait chanter le grillon s'est v?rifi?; car vous avez ?t? toujours pour moi le meilleur, le plus affectueux des maris. Notre maison a ?t? heureuse, John; et c'est ce qui m'a fait aimer le Grillon.

-- Et moi aussi! moi aussi, Dot!

-- Je l'aime pour son chant qui fait na?tre en moi ces douces pens?es. Quelquefois, ? l'heure du cr?puscule, lorsque je me sentais solitaire et triste, John, -- avant que le baby f?t ici, pour me tenir compagnie et pour ?gayer la maison; -- lorsque je pensais combien vous seriez seul si je venais ? mourir, son cri, cri, cri, semblait me rappeler une autre voix douce et ch?re qui faisait ? l'instant ?vanouir mon r?ve. Et lorsque j'avais peur, -- j'avais peur autrefois, John, j'?tais si jeune, -- j'avais peur que notre mariage ne f?t pas heureux. Moi, j'?tais presque une enfant, et vous, vous ressembliez plus ? mon tuteur qu'? mon mari. Je craignais que, malgr? vos efforts, vous ne pussiez pas apprendre ? m'aimer, quoique vous en eussiez l'espoir et que ce f?t l'objet de vos pri?res. Le chant du Grillon me rendait courage, en me remplissant de confiance. Je pensais ? tout cela ce soir, cher, pendant que j'?tais assise ? vous attendre, et j'aime le Grillon pour tout ce que je viens de vous dire.

-- Et moi aussi, r?pondit John. Mais, Dot, que voulez-vous dire? que j'esp?rais apprendre vous aimer et que je le demandais ? Dieu dans mes pri?res? J'ai appris cela bien avant de vous amener ici, pour ?tre la petite ma?tresse du Grillon, Dot.

Elle appuya un instant la main sur son bras, et le regarda avec un visage ?mu, comme si elle avait voulu lui dire quelque chose. Le moment d'apr?s, elle se mit ? genoux devant la corbeille, triant les paquets d'un air affair?, en murmurant ? demi voix.

-- Il n'y en a pas beaucoup ce soir, John, mais j'ai vu tout ? l'heure quelques marchandises derri?re la charrette; et quoiqu'elles donnent plus de peine, elles rapportent assez. Nous n'avons pas raison de nous plaindre, n'est-ce pas? D'ailleurs vous avez ? livrer des paquets le long de la route, je pense?

-- Oh oui, dit John; beaucoup.

-- Mais qu'est-ce que c'est que cette bo?te ronde? John, mon coeur, c'est un g?teau de mariage.

-- Il n'y a qu'une femme pour trouver cela, dit John avec admiration. Jamais un homme ne l'aurait devin?. Je parie que si l'on mettait un g?teau de mariage dans une bo?te ? th?, dans un baril de saumon, ou dans quoi que ce soit, une femme le d?nicherait tout de suite. Oui, je l'ai pris chez le p?tissier.

-- Comme il p?se! il p?se un quintal! s'?cria Dot, en essayant de le soulever. De qui est-il? ? qui l'envoie-t-on?

-- Lisez l'adresse de l'autre c?t?, dit John.

-- Comment, John! Bont? de Dieu!

-- Y auriez-vous pens?? r?pondit John.

-- Vous ne m'en aviez rien dit, continua Dot en s'asseyant sur le plancher et en secouant la t?te, tandis qu'elle le regardait; C'est pour Gruff et Tackleton le fabricant de joujoux.

John fit signe qu'oui.

Mistress Peerybingle secoua aussit?t la t?te au moins cinquante fois; non pas pour exprimer sa satisfaction, mais bien un muet ?tonnement; elle fit une moue -- il lui fallut faire effort, car ses l?vres n'?taient pas faites pour la moue, j'en suis s?r -- et elle regardait son mari d'un air distrait. Pendant ce temps, miss Slowbody, qui avait l'habitude de r?p?ter machinalement des fragments de conversation pour amuser le baby, qui estropiait les noms en les mettant tous au pluriel, disait ? l'enfant: Ce sont les Gruffs et les Tackletons, les fabricants de joujoux; on ach?te chez les p?tissiers des g?teaux de mariage pour eux, et les mamans devinent tout ce qu'il y a dans les bo?tes que les papas apportent.

Et ainsi de suite.

-- Et cela se fera vraiment! dit Dot. Elle et moi nous allions ensemble ? l'?cole, quand nous ?tions de petites filles.

John aurait pu penser ? elle, puisqu'elle allait ? l'?cole en m?me temps que sa femme, John regarda Dot avec plaisir, mais il ne r?pondit pas.

-- Mais lui en bois vieux! Il est bien peu fait pour elle! De combien d'ann?es est-il plus ?g? que vous Gruff Tackleton, John?

-- Demandez-moi plut?t combien de tasses de th? je boirai ce soir de plus qu'il n'en boirait en quatre soir?es, r?pondit John d'un ton de bonne humeur, en approchant une chaise de la table ronde, et en commen?ant ? manger le jambon. -- Quant ? manger, je mange peu, mais ce peu me profite, Dot.

Il disait cela et il le pensait toutes les fois qu'il mangeait, mais c'?tait une de ses illusions, car son app?tit le trompait toujours. Ces paroles n'?veill?rent cette fois aucun sourire sur le visage de sa femme, qui resta au milieu des paquets, apr?s avoir pouss? du pied la bo?te au g?teau, qu'elle ne regardait plus, elle ne pensait pas m?me au soulier mignon dont elle ?tait fi?re quoique ses yeux fussent fix?s dessus. Absorb?e dans ses r?flexions, oubliant le th? et John -- quoiqu'il l'appel?t et frapp?t la table de son couteau pour attirer son attention, -- elle ne sortit de sa r?verie que lorsqu'il se leva et vint lui toucher le bras. Elle le regarda, et courut se mettre ? la table ? th?, en riant de sa n?gligence. Mais son rire n'?tait plus le m?me qu'auparavant; la forme et le son ?taient chang?s.

Le Grillon aussi avait cess? de chanter. La cuisine n'?tait plus si gaie, elle ne l'?tait plus du tout.

-- Ainsi, voil? tous les paquets, n'est-ce pas, John? dit-elle en rompant un long silence, pendant lequel l'honn?te voiturier s'?tait d?vou? ? prouver qu'il avait go?t ? ce qu'il mangeait, s'il ne parvenait pas ? prouver qu'il mangeait peu. -- Voil? tous les paquets, n'est-ce pas John?

-- C'est l? tout. Mais... non... Je..., dit-il en posant son couteau et la fourchette, et respirant longuement. J'avoue que j'ai enti?rement oubli? le vieux monsieur.

-- Le vieux monsieur?

Dans la voiture, dit John. Il dormait dans la paille quand je l'ai laiss?. Je me suis presque souvenu de lui deux fois depuis que je suis arriv?, mais cela m'a pass? deux fois de la t?te. Hol?! h?! ici! levez-vous! C'est bien, mon ami!

John dit ces derni?res paroles en dehors de la maison, dans la cour o? il avait couru, une chandelle ? la main.

Miss Slowbody, sentant qu'il y avait quelque chose de myst?rieux dans ce vieux monsieur, et r?unissant dans son imagination confuse certaines id?es de nature religieuse avec le sens de cette phrase, se troubla tellement, que, se levant pr?cipitamment de sa chaise basse aupr?s du feu pour se mettre sous la protection de sa ma?tresse, elle se croisa avec un ?tranger ?g? et le heurta avec le seul objet qu'elle avait dans les mains. Il arriva que cet objet ?tait l'enfant, il s'en suivit un choc et un grand effroi, que la sagacit? de Boxer vint accro?tre; car ce brave chien, plus attentif que son ma?tre, semblait avoir surveill? l'?tranger pendant son sommeil de peur qu'il ne s'en aille en emportant quelques jeunes plans de peupliers qui ?taient li?s derri?re la voiture; et il l'avait si peu perdu de vue qu'il le suivait, le nez sur ses talons, cherchant ? mordre ses boutons de gu?tres.

-- Vous ?tes sans conteste un bon dormeur, monsieur, dit John, lorsque la tranquillit? fut r?tablie. En m?me temps, le vieillard s'?tait arr?t?, et restait immobile et la t?te d?couverte, au centre de l'appartement. Il avait de longs cheveux blancs, une physionomie ouverte, des traits frais pour un homme ?g? et des yeux noirs, brillants et per?ants. Il regarda autour de lui avec un sourire, et salua la femme du voiturier en inclinant gravement la t?te.

Son costume rappelait une mode d?j? bien ancienne; il ?tait en drap brun. Il avait ? la main un gros b?ton de voyage; il donna un coup sur le plancher, et le b?ton s'ouvrant devint une chaise, sur laquelle il s'assit avec beaucoup de calme.

-- Voil?, dit le voiturier en se tournant vers sa femme, voil? comment je l'ai trouv? assis au bord de la route, raide comme une pierre miliaire et presque aussi muet.

-- Assis en plein air, John!

-- En plein air, r?pondit le voiturier, et ? la tomb?e de la nuit. Port pay?, m'a-t-il dit en me donnant dix-huit pence; et il est mont? dans la voiture, et le voil?.

-- Il va s'en aller, je pense, John.

-- Pas du tout; il allait parler.

-- Avec votre permission, je devais ?tre laiss? au bureau jusqu'? ce qu'on me r?clam?t, dit l'?tranger avec douceur. Ne faites pas attention ? moi.

En parlant ainsi, il prit une paire de lunettes dans une de ses grandes poches, un livre dans une autre, et se mit ? lire tranquillement, sans faire plus d'attention ? Boxer que si c'e?t ?t? un agneau familier.

Le voiturier et sa femme ?chang?rent un regard d'inqui?tude. L'?tranger leva la t?te, et apr?s avoir jet? les yeux de l'un ? l'autre, il dit:

-- C'est votre fille, mon ami?

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