Read Ebook: The Romance of a Christmas Card by Wiggin Kate Douglas Smith Hunt Alice Ercle Illustrator
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Ebook has 277 lines and 19565 words, and 6 pages
TERRE DE FEU
CHARLES RABOT
TERRE DE FEU
LE Dr OTTO NORDENSKJ?LD
OUVRAGE CONTENANT 55 GRAVURES ET UNE CARTE TIR?E HORS TEXTE
LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie PARIS, 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN
Tous droits r?serv?s.
Jusqu'? une date toute r?cente, la Patagonie et la Terre de Feu ?taient demeur?es compl?tement inconnues. Heureusement pour les g?ographes, des difficult?s sont survenues entre la r?publique Argentine et le Chili, ? propos de la d?limitation de leurs fronti?res ? travers ces immenses territoires, et, afin d'aplanir ce conflit, les gouvernements int?ress?s ont d? entreprendre la reconnaissance m?thodique des r?gions litigieuses. Dans cette oeuvre l'Argentine a eu une part pr?pond?rante; le docteur Moreno et ses collaborateurs du Mus?e de la Plata ont parcouru et relev? toute la portion de la Cordill?re des Andes qui s?pare les deux r?publiques. Un travail aussi consid?rable n'a pu ?tre complet du premier coup, et, sur des contr?es ?tendues de la pointe m?ridionale de l'Am?rique du Sud, nos connaissances sont encore aujourd'hui tr?s imparfaites. Ces circonstances ont d?termin? un distingu? naturaliste su?dois, le docteur Otto Nordenskj?ld, neveu du c?l?bre voyageur arctique qui vient d'?tre enlev? ? la science, ? entreprendre une exploration scientifique de la Terre de Feu.
Sur cette r?gion, un Scandinave, plus que tout autre, peut rapporter des observations de la plus grande importance. Situ?e dans l'h?misph?re austral ? une latitude correspondant ? celle de la Su?de m?ridionale, elle pr?sente au naturaliste connaissant parfaitement les terrains et les conditions biologiques de l'extr?mit? septentrionale de l'Europe, les ?l?ments d'un parall?le du plus haut int?r?t entre les terres bor?ales de l'ancien monde et les terres australes du nouveau continent. A c?t? de cette question d'un ordre g?n?ral, que de probl?mes curieux ? ?tudier ? l'extr?mit? insulaire de l'Am?rique du Sud!
La Terre de Feu, dont la superficie est ?gale ? celle de la Suisse et de la Belgique r?unies, offre deux aspects absolument diff?rents: d'un c?t?, d'immenses plaines, de l'autre, des massifs d'?pres montagnes, dentel?s de fjords, et dans ce cadre les contrastes les plus frappants, les oppositions les plus extraordinaires! Des for?ts de myrtes et de magnolias peupl?es de perroquets et de colibris, une v?g?tation et une faune m?ridionales, et, ? c?t?, des bras de mer parsem?s, en plein ?t?, de glaces flottantes: un paysage polaire au milieu de for?ts qui ?voquent le souvenir des r?gions ensoleill?es.
En France, on sait les difficult?s mat?rielles que rencontrent toutes les entreprises scientifiques du genre de celle que projetait le docteur O. Nordenskj?ld. Nos Universit?s ne disposent pas, comme les ?tablissements similaires ?trangers, de fondations permettant aux chercheurs de poursuivre au loin leurs recherches sur le terrain, et chez nous l'initiative priv?e, si prompte dans certains cas, demeure le plus souvent indiff?rente aux oeuvres qui ont pour objet l'?tude de la terre.
A l'?tranger, au contraire, les explorateurs ne font jamais en vain appel ? la g?n?rosit? de leurs concitoyens. En Su?de, notamment, ils sont toujours assur?s de compter sur la lib?ralit? de M?c?nes, et longue serait la liste des voyages qui ont ?t? ex?cut?s dans ces conditions. Toutes les exp?ditions scientifiques qui, depuis quarante ans, ont port? si haut le renom de la Su?de, n'ont pu ?tre men?es ? bien que gr?ce au concours de l'initiative priv?e.
Aussi, suffit-il au docteur O. Nordenskj?ld de faire conna?tre l'int?r?t de son voyage pour qu'il re??t la promesse de subventions de la part de l'Universit? d'Upsal, de la Soci?t? de G?ographie de Stockholm et de g?n?reux donateurs, parmi lesquels on doit citer le regrett? baron Oscar Dickson, le M?c?ne de toutes les exp?ditions arctiques su?doises pendant plus de trente ans. Gr?ce ? ce concours, le docteur Otto Nordenskj?ld put s'adjoindre deux naturalistes: un botaniste, l'ing?nieur P. Dusen, et un zoologiste, M. Axel Ohlin, l'un et l'autre ayant fait leurs preuves dans de pr?c?dentes explorations sous les latitudes les plus diverses. La mission une fois constitu?e, chacun de ses membres se mit en route de son c?t?. Rendez-vous ?tait pris ? Buenos-Aires.
LA TERRE DE FEU
De Buenos-Aires ? la Terre de Feu.--El Paramo.--En route pour Punta-Arenas.--A la recherche de squelettes d'Indiens.
Apr?s un s?jour de trois mois ? Buenos-Aires, le 21 novembre 1895, le Dr Otto Nordenskj?ld quittait la capitale de l'Argentine, ? bord d'une canonni?re charg?e de transporter la commission de d?limitation dans la Patagonie m?ridionale. Le docteur partait, accompagn? d'un ancien attach? ? cette commission, nomm? Backhausen, dont la connaissance du pays et de ses habitants devait lui ?tre d'un grand secours.
De Buenos-Aires ? la Terre de Feu, le voyage fut long, coup? par plusieurs escales, puis interrompu par une chasse ? un b?timent qui poursuivait des phoques ? fourrure en contravention avec les r?glements. On fit escale ? Puerto-Madryn, pr?s d'une florissante colonie agricole situ?e ? l'embouchure du Chubut, une des localit?s les plus s?ches de la terre. La chute annuelle des pluies n'y d?passe gu?re vingt centim?tres. Plus loin, on visita Puerto-Deseado, sur le bord d'une plaine infinie, recouverte d'une maigre v?g?tation, le paysage typique de la Patagonie centrale. Le sol est constitu? par une couche d'argile, parsem?e de cailloux roul?s, polis par le frottement des sables que chasse la brise. Durant le s?jour de l'exp?dition dans cette localit? ?clata une temp?te de sable. <
Finalement, apr?s une lente travers?e de quinze jours, le voyageur su?dois d?barquait sur la Terre de Feu, ? El P?ramo, ? l'entr?e de la baie San Sebastian.
Dans tout pays, l'organisation d'une caravane est laborieuse; ici en raison du manque de ressources et des habitudes indolentes des indig?nes, elle fut singuli?rement ardue. Seulement apr?s de longues n?gociations, un guide, Jos? Diaz, fut engag?, puis treize mules et cinq chevaux. Une nombreuse cavalerie ?tait, en effet, n?cessaire pour transporter les bagages, qui n'?taient pas pr?cis?ment l?gers. Outre les tentes et les effets de campement, ne fallait-il pas emporter des approvisionnements relativement consid?rables pour alimenter la caravane dans ce d?sert?
Le 11 d?cembre, Nordenskj?ld se mettait en route pour entamer l'exploration de la Terre de Feu. A Punta-Arenas, sur les bords du d?troit de Magellan, se trouvaient ses deux collaborateurs, MM. Dusen et Ohlin, ainsi qu'un jeune Su?dois du nom d'?kerman, que les hasards d'une vie aventureuse avaient conduit dans l'Argentine et qui avait ?t? engag? comme pr?parateur de zoologie. Pour rejoindre ses compagnons, le chef de l'exp?dition se dirigea vers Porvenir, sur la c?te Ouest de l'?le, d'o?, une fois par semaine, un petit vapeur part pour la capitale des Terres magellaniques.
Afin de ne pas manquer ce paquebot, M. Nordenskj?ld prit les devants, confiant ? Backhausen la direction de la caravane, qui, pesamment charg?e, ne pouvait marcher rapidement. D'El P?ramo ? Porvenir, on a le choix entre plusieurs itin?raires; en cette fin de d?cembre, c'est-?-dire au d?but de l'?t? austral, les plus directs sont peu praticables; aussi l'explorateur su?dois r?solut de suivre la route la plus longue, mais la plus facile, laquelle longe la c?te.
La premi?re ?tape se termina ? l'embouchure de l'Alfa, un ruisseau qui se jette dans la mer, pr?s de la pyramide la plus septentrionale de la ligne de d?marcation entre le Chili et l'Argentine. Au Nord d'El P?ramo, le terrain est accident? de monticules abrupts; par contre, au pied des falaises, sur le sol tr?s ferme d'une vaste plage argileuse, absolument unie, les chevaux peuvent galoper ? fond de train. En trois ou quatre heures, ? cette allure, on parcourut quarante-cinq kilom?tres.
Letty laughed. "You're so funny, Reba dear, and I was so sad before you came in. Don't let the minister take you to the cannibals until after I die!"
"No danger!--Letty, do you remember I told you I'd been trying my hand on some verses for a Christmas card?"
"Yes; have you sent them anywhere?"
"Not yet. I couldn't think of the right decoration and color scheme and was afraid to trust it all to the publishers. Now I've found just what I need for one of them, and you gave it to me, Letty!"
"I?"
"Yes, you; to-night, as I came down the road. The house looked so quaint, backed by the dark cedars, and the moon and the snow made everything dazzling. I could see the firelight through the open window, the Hessian soldier andirons, your mother's portrait, the children asleep in the next room, and you, wrapped in your cape waiting or watching for something or somebody."
"I wasn't watching or waiting! I was dreaming," said Letty hurriedly.
"You looked as if you were watching, anyway, and I thought if I were painting the picture I would call it 'Expectancy,' or 'The Vigil,' or 'Sentry Duty.' However, when I make you into a card, Letty, nobody will know what the figure at the window means, till they read my verses."
"No, not the whole of you, of course, though I'm not clever enough to get a likeness even if I wished. I merely want to make a color sketch of your red-brown cape, your hair that matches it, your ear, an inch of cheek, and the eyelashes of one eye, if you please, ma'am."
"That doesn't sound quite so terrifying." And Letty looked more manageable.
"Nobody'll ever know that a real person sat at a real window and that I saw her there; but when I send the card with a finished picture, and my verses beautifully lettered on it, the printing people will be more likely to accept it."
"And if they do, shall I have a dozen to give to my Bible-class?" asked Letty in a wheedling voice.
"Yes, I thought of that," said Letty, flushing a little. "I put the candle there first so that the house shouldn't be all dark when the Pophams went by to choir-meeting, and just then I--I remembered, and was glad I did it!"
"These are my verses, Letty." And Reba's voice was soft as she turned her face away and looked at the flames mounting upward in the chimney:--
My door is on the latch to-night, The hearth fire is aglow. I seem to hear swift passing feet,-- The Christ Child in the snow.
My heart is open wide to-night For stranger, kith or kin. I would not bar a single door Where Love might enter in!
There was a moment's silence and Letty broke it. "It means the sort of love the Christ Child brings, with peace and good-will in it. I'm glad to be a part of that card, Reba, so long as nobody knows me, and--"
Here she made an impetuous movement and, covering her eyes with her hands, burst into a despairing flood of confidence, the words crowding each other and tumbling out of her mouth as if they feared to be stopped.
"After I put the candle on the table ... I could not rest for thinking ... I wasn't ready in my soul to light the Christ Child on his way ... I was bitter and unresigned ... It is three years to-night since the children were born ... and each year I have hoped and waited and waited and hoped, thinking that David might remember. David! my brother, their father! Then the fire on the hearth, the moon and the snow quieted me, and I felt that I wanted to open the door, just a little. No one will notice that it's ajar, I thought, but there's a touch of welcome in it, anyway. And after a few minutes I said to myself: 'It's no use, David won't come; but I'm glad the firelight shines on mother's picture, for he loved mother, and if she hadn't died when he was scarcely more than a boy, things might have been different.... The reason I opened the bedroom door--something I never do when the babies are asleep--was because I needed a sight of their faces to reconcile me to my duty and take the resentment out of my heart ... and it did flow out, Reba,--out into the stillness. It is so dazzling white outside, I couldn't bear my heart to be shrouded in gloom!"
"Poor Letty!" And Mrs. Larrabee furtively wiped away a tear. "How long since you have heard? I didn't dare ask."
"Not a word, not a line for nearly three months, and for the half-year before that it was nothing but a note, sometimes with a five-dollar bill enclosed. David seems to think it the natural thing for me to look after his children; as if there could be no question of any life of my own."
"You began wrong, Letty. You were born a prop and you've been propping somebody ever since."
"I've done nothing but my plain duty. When my mother died there was my stepfather to nurse, but I was young and strong; I didn't mind; and he wasn't a burden long, poor father. Then, after four years came the shock of David's reckless marriage. When he asked if he might bring that girl here until her time of trial was over, it seemed to me I could never endure it! But there were only two of us left, David and I; I thought of mother and said yes."
"I remember, Letty; I had come to Beulah then."
"Yes, and you know what Eva was. How David, how anybody, could have loved her, I cannot think! Well, he brought her, and you know how it turned out. David never saw her alive again, nor ever saw his babies after they were three days old. Still, what can you expect of a father who is barely twenty-one?"
"If he's old enough to have children, he's old enough to notice them," said Mrs. Larrabee with her accustomed spirit. "Somebody ought to jog his sense of responsibility. It's wrong for women to assume men's burdens beyond a certain point; it only makes them more selfish. If you only knew where David is, you ought to bundle the children up and express them to his address. Not a word of explanation or apology; simply tie a tag on them, saying, 'Here's your Twins!'"
"But I love the babies," said Letty smiling through her tears, "and David may not be in a position to keep them."
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