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Read Ebook: Lettre de m. l'abbé Fortis à mylord comte de Bute sur les moeurs et usages des Morlaques appellés Montenegrins by Fortis Alberto

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Ebook has 32 lines and 18933 words, and 1 pages

LIBRARY OF THE UNIVERSITY OF MICHIGAN

LETTRE DE M. L'ABB? FORTIS ? MYLORD COMTE DE BUTE, SUR LES MOEURS ET USAGES DES MORLAQUES, APPELL?S MONTENEGRINS.

MYLORD,

Quand je partis de la maison de cet excellent h?te, lui & toute sa famille me suivirent des yeux, & ne se retirerent qu'apr?s m'avoir perdu de vue. Ces adieux affectueux me donnerent une ?motion que je n'avois pas ?prouv?e encore, & que je n'espere pas sentir souvent en voyageant en Italie. J'ai apport? le portrait de cet homme g?n?reux, ? fin d'avoir le plaisir de le revoir malgr? les mers & les montagnes qui nous s?parent; & pour pouvoir donner, en m?me tems, une id?e du luxe de la nation ? l'?gard de l'habillement de ses chefs. me permit encore de prendre le dessin d'une de ses petites filles, habill?e tout autrement que ne sont les femmes de Kotar & des autres contr?es que j'ai parcourues.

Il suffit de traiter avec humanit? les Morlaques, pour obtenir d'eux des bons offices de toute esp?ce & pour acqu?rir leur amiti?. Dans ce peuple, l'indigent exerce l'hospitalit? comme le riche: si celui-cy vous traite avec un agneau ou avec un mouton entier r?ti, le pauvre offre un dindon, du lait, ou un g?teau de miel. Cette g?n?rosit? ne se borne pas aux ?trangers mais s'?tend encore ? tous ceux de la nation qui sont dans le besoin.

Entre la communion Romaine & la Gr?cque r?gne une haine d?cid?e, que les ministres de ces religions ne cessent de fomenter. Les deux partis racontent, l'un de l'autre, milles anecdotes scandaleuses. Les ?glises des Latins sont pauvres, mais assez propres: celles des Gr?cs sont aussi pauvres, & de plus d'une malpropret? honteuse. Dans une ville de la MORLACHIE, j'ai vu un pr?tre, assis par terre ? la place devant l'?glise, ?couter la confession des femmes qui s'?toient mises ? genoux ? ses c?t?s: posture singuliere, qui indique l'innocence des mani?res de ce bon peuple. Ils marquent aux ministres des autels une v?n?ration profonde, une soumission enti?re & une confiance sans bornes. Souvent ces ministres traitent militairement leurs ouailles, & les corrigent par des coups de b?ton. Sur ce proc?d?, comme sur les p?nitences publiques, ils s'appuyent de l'exemple de l'?glise primitive.

Elles jouissent n?antmoins, dans ces occasions, d'un droit, que le sexe dans d'autres pays voudroit poss?der, & auquel il pourroit pr?tendre avec justice. Quand on accorde la fille demand?e, l'entremetteur du mariage va chercher l'?poux & le mene chez sa future, pour qu'ils apprennent ? se conno?tre. Si les jeunes gens se plaisent r?ciproquement, l'affaire est conclue. Dans quelques districts, la fille, avant de donner sa parole, va voir la maison & la famille du pr?tendant, & elle a la libert? de rompre le contract, toutes les fois que les personnes ou l'habitation lui d?plaisent. Si elle en est contente? elle retourne dans la maison paternelle, o? le futur, avec ses parens & les amis de sa famille, l'accompagnent.

Dans leurs cabanes ils ont peu de meubles, & simples, tels comme doit les avoir un peuple de bergers & de laboureurs, qui dans ces arts m?me est si peu avanc?. Si la maison d'un Morlaque a un galetas, & si elle est couverte d'ardoise ou de tuile, les trav?es servent de garderobe ? la famille qui alors est cens?e vivre d'une mani?re magnifique: dans ces maisons brillantes m?me, les dames couchent sur le plancher. Je les ai vues quelquefois moudre jusqu'? minuit, en chantant ? haute voix des chansons tout-?-fait diaboliques, dans la m?me chambre o? je devois coucher, & au milieu de dix ou douze personnes ?tendues par terre, & qui, malgr? cette musique dormoient d'un profond sommeil.

Ils gu?rissent les obstructions, en appliquant une grande pierre platte sur le ventre du malade; & les rhumatismes par de violentes frictions, qui ?corchent d'un bout ? l'autre le dos du patient. Contre les douleurs de rhumatismes, ils employent encore une pierre rougie au feu, & envelopp?e d'un linge mouill?. Pour reprendre l'app?tit, perdu ? la suite d'une longue fi?vre, ils boivent copieusement du vinaigre. Mais le dernier & principal rem?de, dont ils se servent, quand ils peuvent l'avoir, dans les cas les plus d?sesp?r?s, c'est le sucre, dont ils mettent un morceau encore dans la bouche des mourans, pour qu'ils puissent passer dans l'autre vie avec moins d'amertume. Ils employent l'Ivette contre les douleurs des jointures, & appliquent fr?quemment les sangsues aux membres enfl?s.

Dans les endroits, o? se trouve une ochre rouge?tre, on a la coutume de mettre de cette terre sur les blessures & sur les contusions: comme on sait aussi en Boh?me & en Misnie, o? cette terre abonde. Greisel qui rapporte ce rem?de, a reconnu sa vertu par sa propre exp?rience, comme je l'ai exp?riment?e aussi sur moi en Dalmatie. Sans avoir ?tudi? l'anatomie, les Morlaques savent tr?s-bien remettre les membres disloqu?s & fractur?s: ils saignent habilement, avec un instrument, semblable ? celui avec lequel on tire du sang aux chevaux, sans jamais causer ces accidens, qui suivent si souvent l'usage de la lancette.

Pour marquer de l'affliction, les hommes se laissent cro?tre la barbe pendant quelque tems: coutume qui, comme plusieurs autres de ce peuple, approche de celle des Juifs. Un bonnet bleu ou violet est encore un signe de deuil. Les femmes s'enveloppent la t?te d'un mouchoir bleu ou noir, & couvrent de noir tout ce qui est rouge dans leurs habillemens.

Voil? les observations que j'ai faites sur les moeurs d'une nation jusqu'ici peu connue & m?pris?e. Je ne pr?tends pas que ces d?tails, que j'ai ramass?s dans une grande ?tendue de pays, & dans des endroits assez ?loign?s l'un de l'autre, conviennent ?galement ? tous les villages de la Morlachie. Les diff?rences cependant, qui pourraient s'y trouver, seront peu consid?rables.

PLEMENITE

Sto se bjeli u gorje Zelenoi? Al-su snjezi, al-su Labutove? Da-su snjezi vech-bi okopnuli; Labutove vech-bi poletjeli. Ni-su snjezi, nit-su Labutove; Nego sciator Aghie Asan-Aghe. On bolu-je u ranami gliutimi. Oblaziga mater, i Sestriza; A Gliubovza od stida ne mogla.

Kad-li-mu-je ranam' boglie bilo, Ter poru?a vjernoi Gliubi svojoi: Ne ?ekai-me u dworu bjelomu, Ni u dworu, ni u rodu momu. Kad Kaduna rjeci razumjela, Josc-je jadna u toi misli stala. Jeka stade kogna oko dwora: J pobjexe Asan-Aghiniza Da vr?t lomi kule niz penxere, Za gnom ter?u dve chiere djevoike: Vrati-nam-se, mila majko nascia: Ni-je ovo babo Asan-Ago Vech daixa Pintorovich Bexe.

Quelle blancheur brille dans ces for?ts vertes? Sont ce des neiges, ou des cygnes? Les neiges seroient fondues aujourd'hui, & les cygnes se seroient envol?s. Ce ne sont ni des neiges ni des cygnes, mais les tentes du guerrier Asan-Aga. Il y demeure bless? & se plaignant amerement. Sa m?re & sa soeur sont all?es le visiter: son ?pouse seroit venue aussi, mais la pudeur la retient.

J vratise Asan Aghiniza, Ter se vjescia bratu oko vr?ta. Da! moi biate, welike framote! Gdi-me saglie od petero dize! Bexe mu?i: ne govori nista. Vech-se m?scia u xepe svione, J vadi-gnoi Kgnigu oproshienja, Da uzimglie podpunno vien?anje, Da gre s'gnime majci u Zatraghe. Kad Kaduna Kgnigu prou?ila, Dva-je sina u ?elo gliubila, A due chiere u rumena liza: A s'malahnim u besicje sinkom Odjeliti nikako ne mogla. Vech-je brataz za ruke uzeo, J jedva-je finkom raztavio: Ter-je mechie K'sebi na Kogniza, S'gnome grede u dworu bjelomu.

U rodu-je malo vrjeme st?la, Malo vrjeme, ne nedjegliu dana, Dobra Kada, i od roda dobra, Dobru Kadu prose sa svi strana; Da majvechie Imoski Kadia. Kaduna-fe bratu svomu moli:

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Ali Bexe ne hajasce nista, Vech-gnu daje Imoskomu Kadii. Josc Kaduna bratu-se mogliasce, Da gnoi pisce listak bjele Knighe Da-je saglie Imoskomu Kadii.

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Kad Kadii bjela Kgniga doge Gospodu-je Svate pokupio. Svate Kuppi grede po djevoiku. Dobro Svati dosli do djevoike, I Zdravo-se povratili s'gnome.

A Kad bili Aghi mimo dvora, Dve-je chierze s'penxere gledaju, A dva fina prid-gnu izhogiaju, Tere svajoi maj?i govoriaju.

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Kad to ?ula Asan-Aghiniza, Stariscini Syatov govorila:

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Ustavise Kogne uza dvora, Svoje dizu liepo darovala. Svakom' sinku nozve pozlachene, Svakoi chieri ?ohu da pogliane. A malomu u besicje sinku Gnemu saglie uboske hagline.

A to gleda Junak Asan-Ago; Ter dozivglie do dva sina fvoja:

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