bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: La Recluse by Zaccone Pierre

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 1480 lines and 30615 words, and 30 pages

entendre parler ainsi. Enfin, c'?tait l'id?e d'Irma, et quoiqu'elle n'e?t pas de vocation, elle ?tait d?cid?e ? se retirer au couvent. Mais voil? que tout ? coup un oncle ? elle, qui ?tait parti pour l'Inde il y avait des ann?es et des ann?es, et dont on ne parlait plus depuis longtemps, vient ? mourir subitement, laissant ? sa ni?ce, dont il ?tait le parrain, une fortune de plusieurs millions.

-- De sorte qu'elle a renonc? au couvent.

-- Tout de suite! Vous auriez fait comme elle, je suppose?

-- N'en doutez pas.

-- Elle a donc quitt? Sainte-Marthe, voil? pr?s d'un an, et il y a trois jours elle est venue nous annoncer qu'elle se mariait.

-- Elle n'a pas perdu de temps.

-- Il faut toujours en perdre le moins possible.

-- Mais je ne vois pas.

-- Vous allez voir! Irma est donc venue nous voir l'autre jour, pendant la r?cr?ation, et apr?s qu'elle eut satisfait ? toutes les questions dont on l'accablait, comme je me rappelais qu'elle ?tait, comme moi, fort li?e avec Edm?e, je lui ai dit ma tristesse et le chagrin que j'?prouvais que l'on nous e?t cach? le couvent o? elle devait se trouver.

-- Que vous ?tes bonne... et combien je vous remercie! r?pondit Gaston, touch? de la gr?ce charmante et de l'abandon communicatif de la jolie enfant... Mais vous ne m'auriez pas ?crit, que je serais venu tout de m?me.

-- Vous avez re?u une lettre de Maxime?

-- C'est cela... une longue lettre de quatre pages.

-- Ah! il vous g?te, vous; car moi maintenant, depuis quinze jours surtout, ce sont presque des t?l?grammes qu'il m'envoie.

-- Ne lui en veuillez pas, Mademoiselle.

-- Oh! je ne lui en veux pas non plus.

-- Car dans cette longue lettre qu'il m'a adress?e, il n'est gu?re question que de vous.

-- Vraiment?...

-- Il se reproche d'?tre parti si vite.

-- Il est si bon!

-- Et il vous aime tant!...

Mariette baissa les yeux, et ses joues se couvrirent d'une vive rougeur.

-- Et doit-il revenir bient?t! reprit-elle peu apr?s, d'un accent ?mu.

-- Il me le fait esp?rer, et je ne doute pas qu'il ne soit lui- m?me bien impatient de vous revoir.

Il y eut encore un court silence.

Soeur Rosalie s'?tait rapproch?e des deux jeunes gens; elle rappela ? Mariette que l'heure allait sonner, et l'invita ? se retirer.

-- D?j?! fit Mariette.

-- M. de Pradelle ne manquera pas de revenir, et j'ai d'ailleurs quelques recommandations ? lui adresser.

-- Vous, ma soeur?

-- Oui, mon enfant.

-- Eh bien! je me retire et vous laisse. Mais, ajouta-t-elle en se tournant vers Gaston, si vous ?crivez ? Maxime, n'oubliez pas de lui dire que je lui suis bien reconnaissante de penser ? moi et que je serai heureuse de le revoir.

Et elle partit en courant, comme elle ?tait venue. Elle n'avait pas disparu, que Fanny Stevenson s'emparait avec autorit? du bras de Gaston.

-- Cette enfant n'a rien vu, dit-elle d'un ton ?pre; mais moi qui vous observais tout ? l'heure je n'ai pu me tromper. Vous ?tiez p?le en arrivant, et il y avait encore dans votre regard une derni?re expression d'effarement.

-- Rien ne vous ?chappe donc? fit Gaston.

-- C'?tait vrai, n'est-ce pas?

-- Sans doute.

-- Vous avez vu Edm?e peut-?tre?

-- Non; mais elle m'a vu, elle, et cela suffit.

-- D'o? venez-vous donc?

-- Du couvent de l'Adoration.

-- Qui vous avait dit d'y aller?

-- Personne; ou plut?t, c'est Dieu qui a guid? mes pas.

Le jeune commandant raconta bri?vement alors ce qui lui ?tait arriv? une heure auparavant, et pendant qu'il parlait, la malheureuse m?re mordait ses l?vres jusqu'au sang, et ses doigts irrit?s se crispaient sur la bure de sa robe.

-- Elle! elle! ma pauvre et douce Edm?e! balbutia-t-elle. Mon Dieu! si pr?s de moi, et je ne puis la voir, et je reste-l?...

Elle secoua la t?te avec violence, comme le fauve que le sang ou la col?re aveugle.

-- Non! non! non! poursuivit-elle, la l?vre torve, c'est assez souffrir; je ne veux pas laisser torturer plus longtemps mon enfant, car elle me reprocherait un jour ? bon droit, mon indiff?rence et ma l?chet?.

-- Prenez garde!

-- ? quoi donc? N'est-ce pas ? eux plut?t de trembler? Que pourraient-ils ajouter encore aux tortures qu'ils m'ont fait endurer?

-- S'il ne s'agissait que de vous, vous auriez raison peut-?tre; mais Edm?e est en leur pouvoir.

-- Je la leur arracherai.

-- S'ils vous en laissent le temps; songez-y, miss Fanny, vous avez ?t? prudente jusqu'ici, ne compromettez pas le b?n?fice acquis de cette conduite, et ne vous h?tez pas trop d'engager une lutte o? vous pouvez ?tre vaincue.

-- Je souffre tant.

Add to tbrJar First Page Next Page

 

Back to top