Read Ebook: Le Négrier Vol. III Aventures de mer by Corbi Re Edouard
Font size:
Background color:
Text color:
Add to tbrJar First Page Next Page
Ebook has 787 lines and 59671 words, and 16 pages
LE N?GRIER
AVENTURES DE MER.
PAR
?DOUARD CORBI?RE DE BREST.
PARIS, A.-J. D?NAIN ET DELAMARE ?DITEURS DE L'HISTOIRE DE L'EXP?DITION FRAN?AISE EN ?GYPTE 16, RUE VIVIENNE.
LA TRAVERS?E.
Combien, apr?s avoir pass? par toutes les angoisses que nous venions d'?prouver, un marin se sent soulag?, lorsqu'il se trouve en pleine mer, affranchi, pour ainsi dire, de toutes les tribulations auxquelles il laisse les habitans de la terre en proie! Il n'a plus qu'? combattre les ?l?mens qui se disputent sa vie, et cette lutte ne saurait effrayer son courage, ni lasser sa patience. Son ?me au contraire aime ? s'?lever au niveau des dangers, qu'il a mille fois affront?s, et ? grandir dans les p?rils nouveaux qu'il pr?voit encore. Viennent les Anglais et les temp?tes, me disais-je! j'ai de quoi leur tenir t?te. Avec un vaillant capitaine, un bon navire, et l'Oc?an ? parcourir comme notre domaine, nous n'avons rien ? craindre; et en effet, tous les marins, d?s qu'ils ont mis le pied ? la mer et qu'ils ont perdu la vue des c?tes, semblent ?tre chez eux, et dans un asile d?sormais inviolable!
--Si fait, capitaine, lui r?pondis-je, mais....
--Mais, quoi?... que te faut-il de plus?
--Un mot consolant de vous: je crains que vous ne m'aimiez pas....
--Eh bien! dit-il en me serrant brusquement le poignet, avec la seule main qui lui rest?t, est-ce que tu as besoin de pleurer, en me disant cela, enfant que tu es!
Et le bon, le brave capitaine, avait lui-m?me la larme ? l'oeil. Mais, comme s'il s'?tait repenti de ce mouvement de sensibilit?, il me repoussa avec vivacit?, en ajoutant: <
Les le?ons de morale maritime que me donnait quelquefois, avec son ?pre bont?, le capitaine Niquelet, portaient toujours l'empreinte d'une m?ditation assez profonde. Tu te rappelles, me disait-il, pendant un quart que je faisais avec lui, ta boutade de l'autre jour? Je t'avais un peu rudoy?, il est vrai; mais c'est comme cela qu'un chef doit agir avec ses subordonn?s ? la mer. As-tu remarqu? le ton avec lequel je dis ? un matelot dont je suis content: Va ? la cambuse, demander un coup d'eau-de-vie?
--Eh! c'est justement ainsi qu'il faut leur parler, si l'on veut donner du prix ? la moindre chose qu'on leur accorde; c'est faire alors de justice une faveur, et c'est assaisonner ? leur go?t ce qu'on doit leur donner. J'ai essay? d'abord ? leur parler comme ? d'autres humains: ils me prenaient, le diable m'emporte, pour une demoiselle. Aujourd'hui, tout en me montrant ?quitable et bon avec eux, je leur parle comme ? un caniche, et ils disent tous que je suis un vrai matelot et un brave homme au fond, parce qu'ils ont su, sous ma brusquerie calcul?e, trouver le fond de mon caract?re. Saisis-tu bien l'all?gorie, petit bougre?
--Oh! oui, et ? merveille, mon capitaine.
--Observe donc tout, jusqu'aux choses en apparence les plus indiff?rentes, si tu veux savoir un jour commander ? des forbans comme ceux que tu vois l?, et ? qui je ferais enlever, pour dix gourdes et une double ration, le premier b?timent fran?ais que nous rencontrerions.
La premi?re r?serve que doit s'imposer un passager qui veut plaire ? son capitaine, c'est d'?viter, autant que possible, de s'immiscer dans les choses qui concernent le service du bord. Il n'est pas de marin qui ne se sente vex? d'entendre un passager venir lui demander, quand il a jet? le loch, combien de noeuds file le navire. Bien plus importun encore est celui qui cherche ? savoir, quand le capitaine trace son point sur la carte, l'endroit du monde o? se trouve le b?timent. C'est un myst?re qu'il n'est donn? qu'aux initi?s de p?n?trer, et dans cette r?serve des marins, qu'on n'aille pas s'imaginer qu'il n'entre que de l'orgueil; cette discr?tion est de la pr?voyance. Supposez, en effet, qu'un passager sache le point du globe o? est parvenu le navire, et qu'il aille indiscr?tement le r?v?ler ? un ?quipage mal intentionn?. Que deviendra le b?timent, apr?s une r?volte qui l'aura mis dans les mains des matelots, ?clair?s alors sur la route qu'ils devront suivre pour att?rir? Croyez-vous que, sans les difficult?s qu'offre la conduite d'un navire en pleine mer, les r?bellions et les actes de piraterie ne seraient pas plus fr?quens qu'ils ne le sont, avec des ?quipages forc?s de se soumettre, comme ? une Providence, ? la science que poss?dent leurs officiers? On a bien souvent cherch? ? rendre, pour toutes les intelligences, les calculs de longitude aussi faciles que ceux de latitude; mais ne serait-ce pas un grand mal qu'une d?couverte qui mettrait, dans les mains des hommes les plus grossiers, les moyens de se diriger, sans le secours des chefs, dont il s n'auraient qu'? se d?faire, pour pouvoir abuser de la libert? qu'ils auraient acquise par un crime, sur un ?l?ment o? les malfaiteurs instruits sont si s?rs de l'impunit?? N'est-ce pas, au contraire, par un effet de la Providence, que la science de l'homme de mer n'a ?t? rendue accessible qu'aux hommes qui, en s'instruisant pour l'acqu?rir, ont ?t? ? m?me de se p?n?trer de ces principes d'ordre, que l'?tude fait presque toujours aimer ou respecter?
Quand on manoeuvre ? bord d'un navire, les passagers doivent ?viter avec soin de ne pas g?ner les matelots. Ce qu'ils ont de mieux ? faire dans ces circonstances importantes, c'est de se retirer dans leurs chambres, ou de se tenir dans les parties du pont o? leur pr?sence peut devenir le moins importune. En g?n?ral le r?le des passagers ? bord doit ?tre tout passif. Personne n'est plus jaloux que les marins, de l'autorit? et de la profession qu'ils exercent; c'est une esp?ce de sacerdoce que leur m?tier, et ils ?loignent autant qu'ils le peuvent, les profanes, du sanctuaire. Si jamais vous naviguez, vous vous ferez une id?e du souverain m?pris qu'ils ont pour toutes ces mani?res de femmelette qui r?ussissent si bien ? terre dans vos salons. Ces hommes, habitu?s ? r?gner sur la mer, sentent toute leur puissance, et ils cherchent rarement ? en abuser quand vous semblez la reconna?tre; ils se contentent de m?priser vos airs coquets, et les terreurs que vous inspire, au moindre mauvais temps, l'?l?ment avec lequel ils jouent: aussi, avisez-vous de montrer du coeur, de la duret? dans le mauvais temps m?me, cherchez, s'il est possible, ? vous rendre utile, et vous les verrez s'apprivoiser avec vous, et vous t?moigner de l'int?r?t, fussiez-vous une femme. Mais pour peu que vous p?lissiez quand ils vous ont assur? qu'il n'y a rien ? craindre, ils vous prendront en aversion et jetteront sur vous un de ces sobriquets qu'ils savent appliquer, avec tant de m?chancet? et de justesse, sur toutes les physionomies qui leur d?plaisent; et il n'est pas d'hommes qui r?ussissent mieux qu'eux ? trouver de ces noms ridicules qui s'attachent, comme une l?pre, ? la tournure ou ? la figure d'un individu. Il est, dans la marine militaire, des officiers qui n'ont jamais pu se d?p?trer des qualifications grotesques que leurs matelots avaient su lancer sur eux, comme un sort, et qui les ont accompagn?s dans toute leur carri?re, quelque brillante et quelque glorieuse qu'elle soit devenue.
Un navire, que j'ai connu, se perdait coulant bas d'eau ? la suite d'une temp?te: il fallut s'embarquer dans la chaloupe et la mer ?tait tr?s-grosse: on se compte; l'embarcation ne peut contenir que l'?quipage et deux passagers. Quels passagers laisserons-nous embarquer? demande le capitaine. Ce vieux monsieur, r?pond un matelot, et cette brave dame.--Pourquoi cette dame, plut?t que l'officier de troupe que nous avons ? bord?--Parce que cette dame a montr? du coeur comme un homme, et que cet ancien officier a eu peur comme une femme... Le malheureux officier fut laiss? sur le pont, ? la place m?me o? il avait eu de la peine ? se tra?ner, tant son effroi avait ?t? grand pendant la temp?te.
Mille exemples de la sorte prouveraient, au besoin, la bienveillance que con?oivent les marins pour les personnes chez lesquelles ils rencontrent, ? la mer, un courage et une r?solution qui s'accordent avec l'intr?pidit? qu'ils trouvent en eux-m?mes dans les momens de p?ril.
Les passagers, en g?n?ral, se montrent trop dispos?s ? se familiariser avec les gens de l'?quipage, et c'est un tort; car fort souvent ces hommes, dont l'originalit? a quelque chose de si attrayant pour les personnes qui ne les connaissent pas, finissent par abuser de la familiarit? qu'on a contract?e avec eux. Rarement ils se montrent cependant qu?teurs ou exigeans; l'habitude de mendier leur est m?me tout-?-fait ?trang?re, et elle ne conviendrait pas ? leur rudesse, qui n'est pas d'ailleurs sans fiert?. Mais, pour la plupart, ils sont enclins ? prendre un ton inconvenant avec ceux qui semblent avoir oubli? leur rang, pour se donner le plaisir d'?tudier leurs habitudes et leur caract?re. Aussi, je ne saurais trop conseiller aux passagers de se tenir ? distance de l'?quipage, et d'imiter la r?serve des officiers, qui ne parlent ordinairement ? leurs gens que lorsque la n?cessit? l'exige imp?rieusement, pour les choses dont l'utilit? leur est d?montr?e.
Les longues privations auxquelles sont assuj?tis les marins finissent par les soumettre ? des r?gles d'abstinence qui tiennent plus ? la coutume encore qu'? la r?signation. Ils supportent volontiers la n?cessit? de ne boire qu'une demi-bouteille d'eau pourrie et de ne manger qu'une demi-livre de biscuit rong? des vers. Les passagers, au bout d'une p?nible travers?e, se d?lectent en pensant au jour d?sir? o? ils pourront s'?tendre dans un bon lit et se repa?tre de l?gumes frais et de viandes succulentes, autour d'une table bien servie; mais rarement un marin, quelque dur qu'ait ?t? son voyage, se livre ? ces r?ves de gourmandise: il sait qu'apr?s avoir rest? un mois ? terre, il faudra se soumettre ? de nouvelles privations, et il pense qu'autant vaut se faire une habitude d'?tre mal, que de se laisser aller aux douceurs d'une vie qui ne doit pas ?tre la sienne. Quand arrive l'occasion de se d?dommager dans les exc?s de toutes les contraintes qu'il s'est impos?es, il a bien garde de la laisser ?chapper; mais au large il ne s'amuse gu?re ? se cr?er de riantes illusions qu'un coup de mer peut d?truire ou qu'un naufrage peut lui ravir avec la vie. On ne sait pas assez combien il y a de philosophie instinctive dans l'existence de ces ?tres si insoucians des dangers qu'il courent, et si impr?voyans pour un avenir qui leur appartient encore beaucoup moins qu'? tous les autres hommes.
On commen?a, comme chose oblig?e, par faire voir, ? la longue-vue, le cercle du Tropique du Cancer, ? tous nos passagers, en pla?ant un cheveu sur l'objectif de la lunette. Chacun d'eux s'?tonna, comme d'habitude, que l'on p?t apercevoir ainsi un des cercles de la sph?re c?leste. Jamais on n'avait voulu croire ? ce prodige; mais il fallait bien se rendre ? l'?vidence. On apprend tant de choses en naviguant! A terre, il n'y a que des illusions. C'est ? la mer qu'il faut aller, pour commencer ? faire connaissance avec les r?alit?s.
--D'o? vient le navire?
--De Saint-Malo.
--O? allez-vous?
--A la Martinique.
--Comment se nomme le navire?
--Quel est le nom du capitaine?
--Jean-Baptiste Niquelet.
--Consens-tu ? payer pour lui le tribut?
--Double ration ? l'?quipage, et quelque chose pour toi.
--Douze. En voici la liste.
--Consentent-ils tous ? ?tre baptis?s?
--Tous sans exception.
--A la bonne heure!
Ivon, voulant, comme le font souvent les vieux marins fiers de leur exp?rience, ajouter un incident inattendu ? la c?l?bration du passage du Tropique, s'avan?a avec solennit? vers Niquelet: Capitaine, lui dit-il, comme il est d'usage que ceux qui vont dans les colonies pour y faire leurs affaires, retournent, sens dessus-dessous, leurs anciens noms en passant par ici, je vous demande un nom de guerre de noblesse, ? la place du mien qui est trop court. Il y a assez long-temps que je suis roturier; je veux devenir, ? mon tour, comte, marquis, ou n'importe quoi enfin.
--Comment vous nommez-vous, sans plaisanterie? r?pond Niquelet, avec gravit?.
--Comme une paire de bas de soie, capitaine.
Niquelet avait de bons yeux; mais il n'avait qu'un bras, avec lequel il lui ?tait difficile de grimper au haut de la m?ture. Aussi, quand il voulait s'?lever, pour observer les navires qu'on lui indiquait ? l'horizon, il se faisait hisser dans une chaise ? gabier, ? la t?te de notre grand m?t de hune. Notre capitaine, en cette occasion, fit proc?der ? son ascension; et, ? peine ?tait-il rendu ? la hauteur du tenon du grand m?t, que nous l'entend?mes rire aux ?clats, ballot? par le roulis, sur son si?ge a?rien. <
--L?, par le travers, capitaine; mais je ne le vois plus.
--Ne t'inqui?te pas! tu vas le revoir bient?t, quand il soufflera.
C'?tait en effet un gros souffleur qui, faisant jaillir, perpendiculairement, l'eau ? une grande hauteur, nous avait donn? cette fausse alerte; et bient?t nous v?mes cet ennemi inoffensif s'approcher de nous; en renouvelant ses ?bats, comme pour nous d?dommager de la peur qu'il nous avait faite.
Un peintre qui essaierait ? rendre, sous les plus riches couleurs de sa palette, le ciel des tropiques, au lever ou au coucher du soleil, passerait, dans nos climats, pour avoir menti ? la nature; car en Europe, nos horizons ne peuvent pas nous conduire ? supposer possibles les accidens que l'on admire dans le ciel de la zone torride. Souvent vous vous appliquez ? trouver, dans la forme des nuages qui s'?l?vent dans notre brumeuse atmosph?re, des configurations bizarres; mais, sous les petites latitudes, l'imagination, sans chercher ? se cr?er des ressemblances de lieux sous la vo?te immense qui recouvre la mer, est frapp?e de voir des ?les, des for?ts, des ch?teaux, se dessinant en lames d'or, sur l'azur du firmament. Combien de fois nos passagers rest?rent des heures enti?res ? contempler ce gigantesque panorama, qui leur offrait, dans les plus admirables illusions, les souvenirs de tous leurs voyages! L'homme qui ignore les effets de soleil sous la zone torride, n'a pas vu ce qu'il y a de plus magnifique dans le spectacle que le ciel donne ? la terre.
Les matelots ne sont pas, pour la plupart, fort ?mus de toutes ces sc?nes. Mais j'avouerai cependant que je n'en ai pas vu un seul qui soit rest? indiff?rent au lever du soleil, dans ces r?gions. Quand derri?re ces nuages, bord?s ? l'horizon d'une pourpre ?tincelante, l'astre du jour semblait cacher ? nos yeux les approches de son apparition sublime, et qu'ensuite son globe de feu s'?levait majestueusement au dessus du rideau immense qui paraissait vouloir nous d?rober pudiquement sa clart?, un cri d'admiration s'?chappait de la bouche de tous les spectateurs attentifs. Les matelots, occup?s ? laver le pont, laissaient tomber leurs brosses ou la bosse de leurs seaux. Tous les regards, toutes les ?mes pour ainsi dire, ?taient tourn?s du c?t? du ciel, o? s'accomplissait un des myst?res les plus imposans de la nature.
Il ne faut pas croire que pour les marins il n'y ait pas de distractions sur ces mers o? le navire court quelquefois quinze ou vingt jours avec la m?me brise et le m?me cap, sans changer d'amures. La p?che, et une p?che amusante, vient quelquefois occuper tout l'?quipage, et procurer une salubre vari?t? ? sa nourriture.
La dorade, si friande de poissons-volans, est quelquefois dupe de sa voracit? et victime d'une illusion que les marins savent lui pr?parer fort adroitement.
Sur la tige du gros hame?on d'une ligne qu'ils suspendent au bout du beaupr?, ils forment, avec du linge blanc, le mannequin d'un poisson-volant arm? de ses ailes, faites avec la rame d'une plume, et de mani?re ? ce que la queue du poisson factice, couvre le dard de l'hame?on ainsi empaquet?; puis le p?cheur, perch? sur le beaupr?, agite sur la surface des flots que fend le navire, le poisson trompeur; la dorade, qui guette sans cesse les poissons-volans que le bruit du sillage fait sortir de l'eau, se jette sur l'hame?on comme sur une proie, et c'est alors qu'on le halle ? bord, comme une conqu?te, et que l'?quipage jouit du spectacle qu'offre ce spare, qui en mourant rev?t sur son ?caille les nuances les plus vives de l'?mail le plus pur, parsem?es des ?toiles de l'azur le plus brillant.
Quand la dorade ?chappe ? ce pi?ge, en voulant saisir sa fausse proie, un matelot plac?, le harpon en main, sur un quartier de panneau suspendu au dessous du beaupr?, lui enfonce les pointes aigu?s de son dard dans les flancs; et tout couvert de sang et d'eau de mer, on voit remonter ? bord l'adroit p?cheur, ?levant au dessus du pont un poisson quelquefois aussi haut que lui. La p?che est pr?sent?e au capitaine, qui fait donner une bouteille de vin ou un coup d'eau-de-vie au harponneur.
Pendant une nuit d'orage, on aper?ut ? bord, des feux qui se jouaient sur chacune des extr?mit?s de notre vergue de fortune. Cette flamme vive ot bleue, comme celle qu'on allume sur le punch que l'on sert dans les caf?s, excita, pour la premi?re fois, ma curiosit?. Qu'est-ce donc que cela? demandai-je, tout ?tonn?, ? un matelot.
--Le feu Saint-Elme, monsieur.
Add to tbrJar First Page Next Page