Read Ebook: Le positivisme anglais: Etude sur Stuart Mill by Taine Hippolyte
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Ebook has 97 lines and 27167 words, and 2 pages
Reste l'induction, qui semble le triomphe de la pure exp?rience. Et c'est justement l'induction qui est le triomphe de l'abstraction. Lorsque je d?couvre par induction que le froid cause la ros?e, ou que le passage de l'?tat liquide ? l'?tat solide produit la cristallisation, j'?tablis un rapport entre deux abstraits. Ni le froid, ni la ros?e, ni le passage de l'?tat solide ? l'?tat liquide, ni la cristallisation n'existent en soi. Ce sont des portions de ph?nom?nes, des extraits de cas complexes, des ?l?ments simples enferm?s dans des ensembles plus compos?s. Je les en retire et je les isole; j'isole la ros?e prise en g?n?ral de toutes les ros?es locales, temporaires, particuli?res, que je puis observer; j'isole le froid pris en g?n?ral de tous les froids sp?ciaux, vari?s, distincts, qui peuvent se produire parmi toutes les diff?rences de texture, toutes les diversit?s de substance, toutes les in?galit?s de temp?rature, toutes les complications de circonstances. Je joins un ant?c?dent abstrait ? un cons?quent abstrait, et je les joins, comme le montre Mill lui-m?me, par des retranchements, des suppressions, des ?liminations. J'expulse des deux groupes qui les contiennent toutes les circonstances adjacentes; je d?m?le le couple dans l'entourage qui l'offusque; je d?tache, par une s?rie de comparaisons et d'exp?riences, tous les accidents parasites qui se sont coll?s ? lui, et je finis ainsi par le mettre ? nu. J'ai l'air de consid?rer vingt cas diff?rents, et dans le fond je n'en consid?re qu'un seul; j'ai l'air de proc?der par addition, et en somme je n'op?re que par soustraction. Tous les proc?d?s de l'induction sont donc des moyens d'abstraire, et toutes les oeuvres de l'induction sont donc des liaisons d'abstraits.
Nous voyons maintenant les deux grands moments de la science et les deux grandes apparences de la nature. Il y a deux op?rations, l'exp?rience et l'abstraction; il y a deux royaumes, celui des faits complexes et celui des ?l?ments simples. Le premier est l'effet, le second la cause. Le premier est contenu dans le second et s'en d?duit, comme une cons?quence de son principe. Tous deux s'?quivalent; ils sont une seule chose consid?r?e sous deux aspects. Ce magnifique monde mouvant, ce chaos tumultueux d'?v?nements entrecrois?s, cette vie incessante infiniment vari?e et multiple, se r?duisent ? quelques ?l?ments et ? leurs rapports. Tout notre effort consiste ? passer de l'un ? l'autre, du complexe au simple, des faits aux lois, des exp?riences aux formules. Et la raison en est visible; car ce fait que j'aper?ois par les sens ou la conscience n'est qu'une tranche arbitraire que mes sens ou ma conscience d?coupent dans la trame infinie et continue de l'?tre. S'ils ?taient construits autrement, ils en intercepteraient une autre; c'est le hasard de leur structure qui a d?termin? celle-l?. Ils sont comme un compas ouvert, qui pourrait l'?tre moins, et qui pourrait l'?tre davantage. Le cercle qu'ils d?crivent n'est pas naturel, mais artificiel. Il l'est si bien, qu'il l'est en deux mani?res, ? l'ext?rieur et ? l'int?rieur. Car, lorsque je constate un ?v?nement, je l'isole artificiellement de son entourage naturel, et je le compose artificiellement d'?l?ments qui ne font point un assemblage naturel. Quand je vois une pierre qui tombe, je s?pare la chute des circonstances ant?rieures qui r?ellement lui sont jointes, et je mets ensemble la chute, la forme, la structure, la couleur, le son, et vingt autres circonstances qui r?ellement ne sont point li?es. Un fait est donc un amas arbitraire, en m?me temps qu'une coupure arbitraire, c'est-?-dire un groupe factice, qui s?pare ce qui est uni, et unit ce qui est s?par?. Ainsi, tant que nous ne regardons la nature que par l'observation seule, nous ne la voyons pas telle qu'elle est: nous n'avons d'elle qu'une id?e provisoire et illusoire. Elle est proprement une tapisserie que nous n'apercevons qu'? l'envers. Voil? pourquoi nous t?chons de la retourner. Nous nous effor?ons de d?m?ler des lois, c'est-?-dire des groupes naturels, qui soient effectivement distincts de leur entourage et qui soient compos?s d'?l?ments effectivement unis. Nous d?couvrons des couples, c'est-?-dire des compos?s r?els et des liaisons r?elles. Nous passons de l'accidentel au n?cessaire, du relatif ? l'absolu, de l'apparence ? la v?rit?; et, ces premiers couples trouv?s, nous pratiquons sur eux la m?me op?ration que sur les faits, car, ? un moindre degr?, ils ont la m?me nature. Quoique plus abstraits, ils sont encore complexes. Ils peuvent ?tre d?compos?s et expliqu?s. Ils ont une raison d'?tre. Il y a quelque cause qui les construit et les unit. Il y a lieu pour eux, comme pour les faits, de chercher les ?l?ments g?n?rateurs en qui ils peuvent se r?soudre et de qui ils peuvent se d?duire, et l'op?ration doit continuer jusqu'? ce qu'on soit arriv? ? des ?l?ments tout ? fait simples, c'est-?-dire tels que leur d?composition soit contradictoire. Que nous puissions les trouver ou non, ils existent; l'axiome des causes serait d?menti, s'ils manquaient. Il y a donc des ?l?ments ind?composables, desquels d?rivent les lois les plus g?n?rales, et de celles-ci les lois particuli?res, et de ces lois les faits que nous observons, ainsi qu'il y a en g?om?trie deux ou trois notions primitives, desquelles d?rivent les propri?t?s des lignes, et de celles-ci les propri?t?s des surfaces, des solides et des formes innombrables que la nature peut effectuer ou l'esprit imaginer. Nous pouvons maintenant comprendre la vertu et le sens de cet axiome des causes qui r?git toutes choses, et que Mill a mutil?. Il y a une force int?rieure et contraignante qui suscite tout ?v?nement, qui lie tout compos?, qui engendre toute donn?e. Cela signifie, d'une part, qu'il y a une raison ? toute chose, que tout fait a sa loi; que tout compos? se r?duit en simples; que tout produit implique des facteurs; que toute qualit? et toute existence doivent se d?duire de quelque terme sup?rieur et ant?rieur. Et cela signifie, d'autre part, que le produit ?quivaut aux facteurs, que tous deux ne sont qu'une m?me chose sous deux apparences; que la cause ne diff?re pas de l'effet; que les puissances g?n?ratrices ne sont que les propri?t?s ?l?mentaires; que la force active par laquelle nous figurons la nature n'est que la n?cessit? logique qui transforme l'un dans l'autre le compos? et le simple, le fait et la loi. Par l? nous d?signons d'avance le terme de toute science, et nous tenons la puissante formule qui, ?tablissant la liaison invincible et la production spontan?e des ?tres, pose dans la nature le ressort de la nature, en m?me temps qu'elle enfonce et serre au coeur de toute chose vivante les tenailles d'acier de la n?cessit?.
Pouvons-nous conna?tre ces ?l?ments premiers? Pour mon compte, je le pense, et la raison en est qu'?tant des abstraits, ils ne sont pas situ?s en dehors des faits, mais compris en eux, en telle sorte qu'il n'y a qu'? les en retirer. Bien plus, ?tant les plus abstraits, c'est-?-dire les plus g?n?raux de tous, il n'y a pas de faits qui ne les comprennent et dont on ne puisse les extraire. Si limit?e que soit notre exp?rience, nous pouvons donc les atteindre, et c'est d'apr?s cette remarque que les modernes m?taphysiciens d'Allemagne ont tent? leurs grandes constructions. Ils ont compris qu'il y a des notions simples, c'est-?-dire des abstraits ind?composables, que leurs combinaisons engendrent le reste, et que les r?gles de leurs unions ou de leurs contrari?t?s mutuelles sont les lois premi?res de l'univers. Ils ont essay? de les atteindre et de retrouver par la pens?e pure le monde tel que l'observation nous l'a montr?. Ils ont ?chou? ? demi, et leur gigantesque b?tisse, toute factice et fragile, pend en ruine, semblable ? ces ?chafaudages provisoires qui ne servent qu'? marquer le plan d'un ?difice futur. C'est qu'avec un sens profond de notre puissance, ils n'ont point eu la vue exacte de nos limites. Car nous sommes d?bord?s de tous c?t?s par l'infinit? du temps et de l'espace; nous nous trouvons jet?s dans ce monstrueux univers comme un coquillage au bord d'une gr?ve, ou comme une fourmi au pied d'un talus. En ceci, Mill dit vrai; le hasard se rencontre au terme de toutes nos connaissances comme au commencement de toutes nos donn?es: nous avons beau faire, nous ne pouvons que remonter, et par conjecture encore, jusqu'? un ?tat initial; mais cet ?tat d?pend d'un pr?c?dent, qui d?pend d'un autre, et ainsi de suite, en sorte que nous sommes oblig?s de l'accepter comme une pure donn?e, et de renoncer ? le d?duire, quoique nous sachions qu'il doive ?tre d?duit. Il en est ainsi dans toutes les sciences, en g?ologie, en histoire naturelle, en physique, en chimie, en psychologie, en histoire, et l'accident primitif ?tend ses effets dans toutes les parties de la sph?re o? il est compris. S'il avait ?t? diff?rent, nous n'aurions ni les m?mes plan?tes, ni les m?mes esp?ces chimiques, ni les m?mes v?g?taux, ni les m?mes animaux, ni les m?mes races d'hommes, ni peut-?tre aucune de ces sortes d'?tres. Si la fourmi ?tait port?e dans une autre contr?e, elle ne verrait ni les m?mes arbres, ni les m?mes insectes, ni la m?me disposition du sol, ni les m?mes r?volutions de l'air, ni peut-?tre aucune de ces formes de l'?tre. Il y a donc en tout fait et en tout objet une portion accidentelle et locale, portion ?norme, qui, comme le reste, d?pend des lois primitives, mais n'en d?pend qu'? travers un circuit infini de contre-coups, en sorte qu'entre elle et les lois primitives il y a une lacune infinie qu'une s?rie infinie de d?ductions pourrait seule combler.
Voil? la portion inexplicable des ph?nom?nes, et voil? ce que les m?taphysiciens d'outre-Rhin ont tent? d'expliquer. Ils ont voulu d?duire de leurs th?or?mes ?l?mentaires la forme du syst?me plan?taire, les diverses lois de la physique et de la chimie, les principaux types de la vie, la succession des civilisations et des pens?es humaines. Ils ont tortur? leurs formules universelles pour en tirer des cas tout particuliers; ils ont pris des suites indirectes et lointaines pour des suites directes et prochaines; ils ont omis ou supprim? le grand jeu qui s'interpose entre les premi?res lois et les derni?res cons?quences; ils ont ?cart? de leurs fondements le hasard, comme une assise indigne de la science, et ce vide qu'ils laissaient, mal rempli par des mat?riaux postiches, a fait ?crouler tout le b?timent.
Est-ce ? dire que dans les donn?es que ce petit canton de l'univers nous fournit, tout soit local? En aucune fa?on. Si la fourmi ?tait capable d'exp?rimenter, elle pourrait atteindre l'id?e d'une loi physique, d'une forme vivante, d'une sensation repr?sentative, d'une pens?e abstraite; car un pied de terre sur lequel se trouve un cerveau qui pense renferme tout cela; donc, si limit? que soit le champ d'un esprit, il contient des donn?es g?n?rales, c'est-?-dire r?pandues sur des territoires ext?rieurs fort vastes, o? sa limitation l'emp?che de p?n?trer. Si la fourmi ?tait capable de raisonner, elle pourrait construire l'arithm?tique, l'alg?bre, la g?om?trie, la m?canique; car un mouvement d'un demi-pouce contient dans son raccourci le temps, l'espace, le nombre et la force, tous les mat?riaux des math?matiques: donc, si limit? que soit le champ d'un esprit, il renferme des donn?es universelles, c'est-?-dire r?pandues sur tout le territoire du temps et de l'espace. Si la fourmi ?tait philosophe, elle pourrait d?m?ler les id?es de l'?tre, du n?ant, et tous les mat?riaux de la m?taphysique; car un ph?nom?ne quelconque, int?rieur ou ext?rieur, suffit pour les pr?senter; donc, si limit? que soit le champ d'un esprit, il contient des donn?es absolues, c'est-?-dire telles qu'il n'y a nul objet o? elles puissent manquer. Et il faut bien qu'il en soit ainsi; car ? mesure qu'une donn?e est plus g?n?rale, il faut parcourir moins de faits pour la rencontrer: si elle est universelle, on la rencontre partout; si elle est absolue, on ne peut pas ne pas la rencontrer. C'est pourquoi, malgr? l'?troitesse de notre exp?rience, la m?taphysique, j'entends la recherche des premi?res causes, est possible, ? la condition que l'on reste ? une grande hauteur, que l'on ne descende point dans le d?tail, que l'on consid?re seulement les ?l?ments les plus simples de l'?tre et les tendances les plus g?n?rales do la nature. Si quelqu'un recueillait les trois ou quatre grandes id?es o? aboutissent nos sciences, et les trois ou quatre genres d'existence qui r?sument notre univers; s'il comparait ces deux ?tranges quantit?s qu'on nomme la dur?e et l'?tendue, ces principales formes ou d?termination de la quantit? qu'on appelle les lois physiques, les types chimiques et les esp?ces vivantes, et cette merveilleuse puissance repr?sentative qui est l'esprit, et qui, sans tomber dans la quantit?, reproduit les deux autres et elle-m?me; s'il d?couvrait, entre ces trois termes, la quantit? pure, la quantit? d?termin?e et la quantit? supprim?e, un ordre tel que la premi?re appel?t la seconde, et la seconde la troisi?me; s'il ?tablissait ainsi que la quantit? pure est le commencement n?cessaire de la nature, et que la pens?e est le terme extr?me auquel la nature est tout enti?re suspendue; si ensuite, isolant les ?l?ments de ces donn?es, il montrait qu'ils doivent se combiner comme ils sont combin?s, et non autrement; s'il prouvait enfin qu'il n'y a point d'autres d'?l?ments, et qu'il ne peut y en avoir d'autres, il aurait esquiss? une m?taphysique sans empi?ter sur les sciences positives, et touch? la source sans ?tre oblig? de descendre jusqu'au terme de tous les ruisseaux.
Nous sort?mes. Comme il arrive toujours en pareil cas, chacun des deux avait fait r?fl?chir l'autre, et aucun des deux n'avait persuad? l'autre; mais ces r?flexions furent courtes: devant une belle matin?e d'ao?t, tous les raisonnements tombent. Les vieux murs, les pierres rong?es par la pluie souriaient au soleil levant. Une lumi?re jeune se posait sur les dentelures des murailles, sur les festons des arcades, sur le feuillage ?clatant des lierres. Les roses grimpantes, les ch?vrefeuilles montaient le long des meneaux, et leurs corolles tremblaient et luisaient au souffle l?ger de l'air. Les jets d'eau murmuraient dans les grandes cours silencieuses. La charmante ville sortait de la brume matinale aussi par?e et aussi tranquille qu'un palais de f?es, et sa robe de molle vapeur rose, semblable ? une jupe ouvrag?e de la renaissance, ?tait bossu?e par une broderie de clochers, de clo?tres et de palais, chacun encadr? dans sa verdure et dans ses fleurs. Les architectures de tous les ?ges m?laient leurs ogives et leurs tr?fles, leurs statues et leurs colonnes; le temps avait fondu leurs teintes; le soleil les unissait dans sa lumi?re, et la vieille cit? semblait un ?crin o? tous les si?cles et tous les g?nies avaient pris soin tour ? tour d'apporter et de ciseler leur joyau. Au dehors, la rivi?re coulait ? pleins bords en larges nappes d'argent reluisantes. Les prairies regorgeaient de hautes herbes, les faucheurs y entraient jusqu'au-dessus du genou. Les boutons-d'or, les reines-des-pr?s par myriades, les gramin?es pench?es sous le poids de leur t?te gris?tre, les plantes abreuv?es par la ros?e de la nuit, avaient pullul? dans la riche terre plantureuse. Il n'y a point de mot pour exprimer cette fra?cheur de teintes et cette abondance de s?ve. A mesure que la grande ligne d'ombre reculait, les fleurs apparaissaient au jour brillantes et vivantes. A les voir virginales et timides dans ce voile dor?, on pensait aux joues empourpr?es, aux beaux yeux modestes d'une jeune fille qui pour la premi?re fois met son collier de pierreries. Autour d'elles comme pour les garder, des arbres ?normes, vieux de quatre si?cles, allongeaient leurs files r?guli?res; et j'y trouvais une nouvelle trace de ce bon sens pratique qui a accompli des r?volutions sans commettre de ravages, qui, en am?liorant tout, n'a rien renvers?; qui a conserv? ses arbres comme sa constitution, qui a ?lagu? les vieilles branches sans abattre le tronc; qui seul aujourd'hui, entre tous les peuples, jouit non-seulement du pr?sent, mais du pass?.
FIN.
NOTES:
It is certain, then, that a part of our notion of a body consists of the notion of a number of sensations of our own, or of other sentient beings, habitually occuring simultaneously. My conception of the table at which I am writing is compounded of its visible form and size, which are complex sensations of sight; its tangible form and size, which are complex sensations of our organs of touch and of our muscles; its weight, which is also a sensation of touch and of the muscles; its colour, which is a sensation of sight; its hardness, which is a sensation of the muscles; its composition, which is another word for all the varieties of sensation which we receive under various circumstances from the wood of which it is made; and so forth. All or most of these various sensations frequently are, and, as we learn by experience, always might be experienced simultaneously, or in many different orders of succession, at our own choice: and hence the thought of any one of them makes us think of the others, and the whole becomes mentally amalgamated into one mixed state of consciousness, which, in the language of the school of Locke and Hartley, is termed a complex idea.
For, as our conception of a body is that of an unknown exciting cause of sensations, so our conception of a mind is that of an unknown recipient, or percipient, of them; and not of them alone, but of all our other feelings. As body is the mysterious something which excites the mind to feel, so mind is the mysterious something which feels and thinks. It is unnecessary to give in the case of mind, as we gave in the case of matter, a particular statement of the sceptical system by which its existence as a Thing in itself, distinct from the series of what are denominated its states, is called in question. But it is necessary to remark, that on the inmost nature of the thinking principle, as well as on the inmost nature of matter, we are, and with our faculties must always remain entirely in the dark. All which we are aware of, even in our own minds, is a certain "thread of consciousness"; a series of feelings, that is, of sensations, thoughts, emotions, and volitions, more or less numerous and complicated.
"Feelings, states of consciousness."
Every attribute of a mind consists either in being itself affected in a certain way, or affecting other minds in a certain way. Considered in itself, we can predicate nothing of it but the series of its own feelings. When we say of any mind, that it is devout, or superstitions, or meditative, or cheerful, we mean that the ideas, emotions, or volitions implied in those words, form a frequently recurring part of the series of feelings, or states of consciousness, which fill up the sentient existence of that mind.
In addition, however, to those attributes of a mind which are grounded on its own states of feeling, attributes may also be ascribed to it, in the same manner as to a body, grounded on the feelings which it excites in other minds. A mind does not, indeed, like a body, excite sensations, but it may excite thoughts or emotions. The most important example of attributes ascribed on this ground, is the employment of terms expressive of approbation of blame. When, for example, we say of any character, or of any mind, that it is admirable, we mean that the contemplation of it excites the sentiment of admiration; and indeed somewhat more, for the word implies that we not only feel admiration, but approve that sentiment in ourselves. In some cases, under the semblance of a single attribute, two are really predicated: one of them, a state of the mind itself, the other, a state with which other minds are affected by thinking of it. As when we say of any one that he is generous, the word generosity expresses a certain state of mind, but being a term of praise, it also expresses that this state of mind excites in us another mental state, called approbation. The assertion made, therefore, is twofold, and of the following purport: Certain feelings form habitually a part of this person's sentient existence; and the idea of those feelings of his excites the sentiment of approbation in ourselves or others.
Take the following example: A generous person is worthy of honour. Who would expect to recognize here a case of coexistence between phenomena? But so it is. The attribute which causes a person to be termed generous, is ascribed to him on the ground of states of his mind, and particulars of his conduct: both are phenomena; the former are facts of internal consciousness, the latter, so far as distinct from the former, are physical facts, or perceptions of the senses. Worthy of honour, admits a similar analysis. Honour, as here used, means a state of approving and admiring emotion, followed on occasion by corresponding outward acts. "Worthy of honour" connotes all this, together with our approval of the act of showing honour. All these are phenomena, states of internal consciousness, accompanied or followed by physical facts. When we say, A generous person is worthy of honour, we affirm coexistence between the two complicated phenomena connoted by the two terms respectively. We affirm, that wherever and whenever the inward feelings and outward facts implied in the word generosity have place, then and there the existence and manifestation of an inward feeling, honour, would be followed in our minds by another inward feeling, approval.
Selon les logiciens id?alistes, on d?m?le cet ?tre en consultant cette notion, et l'id?e d?compos?e met l'essence ? nu. Selon les logiciens classificateurs, on atteint cet ?tre en logeant l'objet dans son groupe, et l'on d?finit cette notion en nommant le genre voisin et la diff?rence propre. Les uns et les autres s'accordent ? croire que nous pouvons saisir l'essence.
An essential proposition, then, is one which is purely verbal; which asserts of a thing under a particular name only what is asserted of it in the fact of calling it by that name; and which therefore either gives no information, or gives it respecting the name, not the thing. Non-essential, or accidental propositions, on the contrary, may be called Real Propositions, in opposition to Verbal. They predicate of a thing some fact not involved in the signification of the name by which the proposition speaks of it; some attribute not connoted by that name.
The definition, they say; unfolds the nature of the thing: but no definition can unfold its whole nature; and every proposition in which any quality whatever is predicated of the thing, unfolds some part of its nature. The true state of the case we take to be this. All definitions are of names, and of names only; but, in some definitions, it is clearly apparent, that nothing is intended except to explain the meaning of the word; while in others, besides explaining the meaning of the word, it is intended to be implied that there exists a thing, corresponding to the word.
The definition above given of a triangle, obviously comprises not one, but two propositions, perfectly distinguishable. The one is, "There may exist a figure bounded by three straight lines;" the other, "And this figure may be termed a triangle". The former of these propositions is not a definition at all; the latter is a mere nominal defition, or explanation of the use and application of a term. The first is susceptible of truth or falsehood, and may therefore be made the foundation of a train of reasoning. The latter can neither be true nor false; the only character it is susceptible of is that of conformity to the ordinary usage of language.
The mortality of John, Thomas and company is, after all, the whole evidence we have for the mortality of the duke of Wellington. Not one iota is added to the proof by interpolating a general proposition. Since the individual cases are all the evidence we can possess, evidence which no logical form into which we choose to throw it can make greater than it is; and since that evidence is either sufficient in itself, or, if insufficient for the one purpose, cannot be sufficient for the other; I am unable to see why we should be forbidden to take the shortest cut from these sufficient premisses to the conclusion, and constrained to travel the "high priori road", by the arbitrary fiat of logicians.
If we had sufficiently capacious memories, and a sufficient power of maintaining order among a huge masse of details, the reasoning could go on without any general propositions; they are mere formulae for inferring particulars from particulars.
For though, in order actually to see that two given lines never meet, it would be necessary to follow them to infinity; yet without doing so, we may know that if they ever do meet, or if, after diverging from one another, they begin again to approach, this must take place not at an infinite, but at a finite distance. Supposing, therefore, such to be the case, we can transport ourselves thither in imagination, and can frame a mental image of the appearance which one or both of the lines must present at that point, which we may rely on as being precisely similar to the reality. Now, whether we fix our contemplation upon this imaginary picture, or call to mind the generalizations we have had occasion to make from former ocular observation, we learn by the evidence of experience, that a line which, after diverging from another straight line, begins to approach to it, produces the impression on our senses which we describe by the expression "a bent line", not by the expression, "a straight line".
Induction, then, is that operation of the mind, by which we infer that what we know to be true in a particular case or cases, will be true in all cases which resemble the former in certain assignable respects. In other words, Induction is the process by which we conclude that what is true of certain individuals of a class is true of the whole class, or that what is true at certain times will be true in similar circumstances at all times.
Why it is that, with exactly the same amount of evidence, both negative and positive, we did not reject the assertion that there are black swans while we should refuse credence to any testimony which asserted there were men wearing their heads underneath their shoulders. The first assertion was more credible than the latter. But why more credible? So long as neither phenomenon had been actually witnessed, what reason was there for finding the one harder to be believed than the other? Apparently, because there is less constancy in the colours of animals, than in the generai structure of their internal anatomy. But how do we know this? Doubtless, from experience. It appears, then, that we need experience to inform us in what degree, and in what cases, or sorts of cases, experience is to be relied on. Experience must be consulted in order to learn from it under what circumstances arguments from it will be valid. We have no ulterior test to which we subject experience in general; but we make experience its own test. Experience testifies that among the uniformities which it exhibits or seems to exhibit, some are more to be relied on than others; and uniformity, therefore, may be presumed, from any given number of instances, with a greater degree of assurance, in proportion as the case belongs to a class in which the uniformities have hitherto been found more uniform.
Tome I, p. 338, 340, 341, 345, 351.
The only notion of a cause, which the theory of induction requires, is such a notion as can be gained from experience. The Law of Causation, the recognition of which is the main pillar of inductive science, is but the familiar truth, that invariability of succession is found by observation to obtain between every fact in nature and some other fact which has preceded it; independently of all consideration respecting the ultimate mode of production of phenomena, and of every other question regarding the nature of "Things in themselves ".
The real Cause, is the whole of these antecedents.
The cause, then, philosophically speaking, is the sum total of the conditions, positive and negative, taken together; the whole of the contingencies of every description, which being realized, the consequent invariably follows.
Prenons un oiseau qui est dans l'air et respire; plongeons-le dans l'acide carbonique, il cesse de respirer. La suffocation se rencontre dans le second cas, elle ne se rencontre pas dans le premier; du reste les deux cas sont aussi semblables que possible, puisqu'il s'agit dans tous les deux du m?me oiseau et presque au m?me instant; ils ne diff?rent que par une circonstance, l'immersion dans l'acide carbonique substitu?e ? l'immersion dans l'air. On en conclut que cette circonstance est un des ant?c?dents invariables de la suffocation. Voil? un exemple de la m?thode de diff?rence; sa r?gle fondamentale est que <
Prenons deux groupes, l'un d'ant?c?dents, l'autre de cons?quents. On a li? tous les ant?c?dents, moins un, ? leurs cons?quents, et tous les cons?quents, moins un, ? leurs ant?c?dents. Ou peut conclure que l'ant?c?dent qui reste est li? au cons?quent qui reste. Par exemple, les physiciens, ayant calcul?, d'apr?s les lois de la propagation des ondes sonores, quelle doit ?tre la vitesse du son, trouv?rent qu'en fait les sons vont plus vite que le calcul ne semble l'indiquer. Ce surplus ou r?sidu de vitesse est un cons?quent et suppose un ant?c?dent; Laplace trouva l'ant?c?dent dans la chaleur que d?veloppe la condensation de chaque onde sonore, et cet ?l?ment nouveau introduit dans le calcul le rendit parfaitement exact. Voil? un exemple de la m?thode des r?sidus. Sa r?gle est que <
Prenons deux faits: la pr?sence de la terre et l'oscillation du pendule, ou bien encore la pr?sence de la lune et le mouvement des mar?es. Pour joindre directement ces deux ph?nom?nes l'un ? l'autre, il faudrait pouvoir supprimer le premier, et v?rifier si cette suppression entra?nerait l'absence du second. Or cette suppression est, dans l'un et l'autre de ces cas, mat?riellement impossible. Alors nous employons une voie indirecte pour joindre les deux ph?nom?nes. Nous remarquons que toutes les variations de l'un correspondent ? certaines variations de l'autre; que toutes les oscillations du pendule correspondent aux diverses positions de la terre; que toutes les circonstances des mar?es correspondent aux positions de la lune. Nous en concluons que le second fait est l'ant?c?dent du premier. Voil? un exemple de la m?thode des variations concomitantes: sa r?gle fondamentale est que <
<
Here then is a complete application of the Method of Agreement, establishing the fact of an invariable connexion between the deposition of dew on a surface, and the coldness of that surface compared with the external air. But which of these is cause, and which effect? or are they both effects of something else? On this subject the Method of Agreement can afford us no light: we must call in a more potent method. We must collect more facts, or, which comes to the same thing, vary the circumstances; since every instance in which the circumstances differ is a fresh fact: and especially, we must note the contrary or negatives cases, i.e., where no dew is produced: for a comparison between instances of dew and instances of no dew is the condition necessary to bring the Method of Difference into play.
This doubt we are not able to resolve. We have found that, in every such instance, the substance must be one which, by its own properties or laws, would, if exposed in the night, become colder than the surrounding air. The coldness therefore, being accounted for independently of the dew, while it is proved that there is a connexion between the two, it must be the dew which depends on the coldness; or in other words, the coldness is the cause of the dew.
The second corroboration of the theory is by direct experiment, according to the canon of the Method of Difference. We can, by cooling the surface of any body, find in all cases some temperature , at which dew will begin to be deposited. Here, too, therefore the causation is directly proved. We can, it is true, accomplish this only on a small scale; but we have ample reason to conclude that the same operation, if conducted in Nature's great laboratory, would equally produce the effect.
Tome I, page 500.
Tome II, liv. vi, ch. 9. Tome I, p. 487. Explication, d'apr?s Liebig, de la d?composition, de la respiration, de l'empoisonnement, etc. Il y a un livre entier sur la m?thode des sciences morales; je ne connais pas de meilleur trait? sur ce sujet.
Tome II, page 4.
There exist in nature a number of permanent causes, which have subsisted ever since the human race has been in existence, and for an indefinite and probably an enormous length of time previous. The sun, the earth, and planets, with their varions constituents, air, water, and the other distinguishable substances, whether simple or compound, of which nature is made up, are such Permanent Causes. They have existed, and the effects or consequences which they were fitted to produce have taken place , from the very beginning of our experience. But we can give no account of the origine of the Permanent Causes themselves.
The resolution of the laws of the heavenly motions, established the previously unknown ultimate property of a mutual attraction between the bodies: the resolution, so far as it has yet proceeded, of the laws of crystallization, or chemical composition, electricity, magnetism, etc., points to various polarities, ultimately inherent in the particles of which bodies are composed; the comparative atomic weights of different kinds of bodies were ascertained by resolving, into more generai laws, the uniformities observed in the proportions in which substances combine with one another; and so forth. Thus although every resolution of a complex uniformity into simpler and more elementary laws has an apparent tendency to diminish the number of the ultimate properties, and really does remove many properties from the list; yet , the further we advance in this direction, the greater number of distinct properties we are forced to recognise in one and the same object: the coexistences of which properties must accordingly be ranked among the ultimate generalities of nature.
Why these particular natural agents existed originally and no others, or why they are commingled in such and such proportions, and distributed in such a manner throughout space, is a question we cannot answer. More than this: we can discover nothing regular in the distribution itself; we can reduce it to no uniformity, to no law. There are no means by which, from the distribution of these causes or agents in one part of space, we could conjecture whether a similar distribution prevails in another.
I am convinced that any one accustomed to abstraction and analysis, who will fairly exert his faculties for the purpose, will, when his imagination has once learnt to entertain the notion, find no difficulty in conceiving that in some one for instance of the many firmaments into which sidereal astronomy now divides the universe, events may succeed one another at random, without any fixed law; nor can anything in our experience, or in our mental nature, constitute a sufficient, or indeed any reason for believing that this is nowhere the case. The grounds, therefore, which warrant us in rejecting such a supposition with respect to any of the phenomena of which we have experience, must be sought elsewhere than in any supposed necessity of our intellectual faculties.
In distant parts of the stellar regions, where the phenomena may be entirely unlike those with which we are acquainted, it would be folly to affirm confidently that this general law prevails, any more than those special ones which we have found to hold universally on our own planet. The uniformity in the succession of events, otherwise called the law of causation, must be received not as a law of the universe, but of that portion of it only which is within the range of our means of sure observation, with a reasonable degree of extension to adjacent cases. To extend it further is to make a supposition without evidence, and to which, in the absence of any ground from experience for estimating its degree of probability, it would be idle to attempt to assign any.
Voyez les seconds analytiques, si sup?rieurs aux premiers:
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Die aufgehobene quantit?t.
/# TABLE DES MATI?RES
PR?FACE.
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