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Read Ebook: La Vita Nuova (La Vie Nouvelle) by Dante Alighieri Durand Fardel Max Maxime Translator

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Ebook has 460 lines and 43071 words, and 10 pages

aordinaires, s'agiter bien des doutes cuisans, peut-?tre m?me se former d?j? des fantasmagories d?lirantes.

Dante menait pendant cette premi?re jeunesse une vie assez retir?e, et ne para?t pas avoir pr?cis?ment v?cu dans le monde, comme nous entendons ce mot, o? peut-?tre sa situation personnelle ne l'appelait pas, et dont son propre caract?re pouvait l'?loigner. Cependant il avait des amis parmi les jeunes gens de son ?ge, et il para?t les avoir choisis parmi les jeunes litt?rateurs les plus distingu?s, les rimeurs, comme on les appelait alors, et il ?tait lui-m?me un rimeur.

Cependant, si la puret? de sa passion pour B?atrice n'a subi aucune tache, il ne para?t pas que l'on puisse en dire autant pour ce qui concerne d'autres p?riodes de son existence.

La virulente admonestation qu'il se fait adresser par l'Ombre de B?atrice au sommet du Purgatoire est une confession touchante des ?carts dont il t?moigne un repentir si poignant.

A quelle ?poque peut-on faire remonter ces allusions ? certains incidens dont on a cru retrouver quelques indices dans l'oeuvre du Po?te, et qu'a rassembl?s la l?gende? dirons-nous la malignit??

Ce n'est sans doute pas dans les ann?es qui ont suivi la mort de B?atrice. Ce n'est pas alors que nous les savons remplies par les ?tudes auxquelles il se livrait avec un tel entra?nement, et par les pr?occupations de la vie politique o? il entrait, que nous pouvons lui attribuer avec quelque vraisemblance des habitudes de dissipation.

Lorsque la B?atrice du Purgatoire lui reprochait, sous le voile de l'all?gorie, de s'?tre abandonn? aux vanit?s du plaisir, alors qu'il n'avait plus l'excuse de la jeunesse et de l'inexp?rience, Dante nous laisse clairement deviner que c'est au temps de sa maturit?, c'est-?-dire de sa vie errante d'exil?, que doivent ?tre rapport?s ses faiblesses et ses remords.

Il est encore un point que je voudrais toucher.

Je ne crois pas qu'il en soit ainsi.

Pendant la longue p?riode ? laquelle on a donn? ce nom, tandis que les moines, pench?s sur les manuscrits h?ro?ques de l'antiquit?, pr?paraient ? la Renaissance un h?ritage qu'ils lui conservaient pieusement, et tandis qu'une jeunesse avide de savoir se pressait de toutes parts vers les ?coles c?l?bres d'alors, --pour s'y battre ? coups des syllogismes sur le dos de la scolastique,--deux langues se formaient, la langue Italienne et la langue Fran?aise. Apr?s avoir secou? le joug du latin, elles s'essayaient dans des idiomes, informes d'abord, puis devenus peu ? peu capables de vivre de leur vie propre.

Dans les pays du soleil, en Provence et en Italie, c'?tait des vers et des vers d'amour, o? les rimeurs d'alors, comme tant de nos rimeurs modernes n'entretenaient gu?re leurs lecteurs, ou leurs auditeurs, que de leurs propres extases ou de leurs d?sesp?rances. Ces productions l?g?res, que l'imprimerie ne pouvait encore conserver, se gardaient, se communiquaient dans l'intimit?, ?taient adress?es aux gens lettr?s, aux femmes, et s'?changeaient en mani?re de correspondances, se transmettant de mains en mains, comme ailleurs les produits d'une verve moins personnelle se laissaient colporter par les jongleurs et les m?nestrels.

Dante, dont l'oeuvre devait devancer l'?poque o? il vivait, appartenait encore ? celle-ci par les sujets de ses premiers essais lyriques. Il aimait, comme tant de ses contemporains, ? reproduire en rimes les ?v?nemens qui avaient frapp? son attention, comme les ?motions de son coeur et les r?ves de son imagination.

Quelque temps apr?s que la mort de la femme qu'il avait aim?e fut venue tarir la source de ses expansions lyriques, il les recueillit, et il les reproduisit <>

Mais d'abord il en fit un choix, il les retoucha, il y introduisit sans doute plus d'une interpolation, et il les relia par une prose qui nous aide ? reconstruire cette douce et tendre histoire, m?lancolique aurore des jours orageux que la destin?e lui pr?parait.

Celle-ci nous rappelle ces monumens composites o? l'on retrouve le style et l'?poque des constructions qui se sont superpos?es. Les ?l?mens dont elle se compose peuvent ?tre ramen?s ? trois ordres diff?rens:

Le tout est contenu dans quarante-trois chapitres.

Mais cette exposition n'est pas pr?cis?ment conforme ? l'ordre chronologique de la composition.

Si l'on veut bien se reporter ? ce qui a ?t? expos? plus haut au sujet des habitudes litt?raires de cette ?poque, on pourra suivre la gen?se de chacune de ces po?sies, o? l'auteur reproduisait ? mesure, sous la forme que lui dictaient et son ?poque et son g?nie, ses impressions et ses pens?es du moment.

Ceci comprend un intervalle de 16 ann?es, si l'on veut compter depuis la premi?re o? naquit l'amour de Dante pour B?atrice jusqu'? la mort de celle-ci ; mais en r?alit? le roman ne d?roule ses p?rip?ties que pendant une dur?e de trois ou quatre ann?es.

C'est apr?s la mort de B?atrice que le Po?te a rassembl? les expressions de ses expansions po?tiques, et leur a donn? un corps en composant, avec ses souvenirs, la prose qui sert ? les relier. Pour des raisons que nous ne connaissons pas, il a laiss? en dehors un certain nombre de pi?ces rim?es qui avaient ?t? certainement compos?es aux m?mes ?poques, et se rapportaient aux m?mes sujets et aux m?mes id?es que les pi?ces conserv?es <>.

C'est donc aux premi?res ann?es qui ont suivi la mort de B?atrice qu'il faut rapporter ce travail de reconstruction. On s'accorde g?n?ralement ? le placer vers les ann?es 1291 et 1292, ainsi que la composition de la prose, qui enveloppe la po?sie comme la chair d'un fruit en enveloppe le noyau.

Cette prose nous aide ? ?tablir la filiation des circonstances qui ont sollicit? ou inspir? les pi?ces po?tiques. Elle n'est souvent que comme la pr?paration de celles-ci, et le m?me r?cit peut se reproduire ainsi sous deux formes successives. Quelquefois aussi cette double expression d'?v?nemens ou d'impressions identiques se pr?sente sons des formes un peu diff?rentes. C'est comme un motif musical que le compositeur r?p?te dans un ton diff?rent ou avec des d?veloppemens nouveaux.

Il n'est peut-?tre pas un des incidens de la vie de Dante ou un des passages de sa production po?tique qui n'ait ?t? l'objet de disquisitions contradictoires portant sur la valeur des textes transmis ? la post?rit? , ou sur les dates ou sur la succession des ?v?nemens auxquels ils font allusion. Comme tout est extraordinaire dans la vie comme dans l'oeuvre du Po?te, on n'a pu parvenir ? d?terminer, avec quelque pr?cision, m?me l'?poque approximative o? ces oeuvres ont ?t? con?ues, achev?es, ou se sont succ?d?.

Et encore, l'?normit? et la diversit? de l'oeuvre prise dans son ensemble, comment la concilier avec une existence aussi profond?ment mouvement?e? Il est m?me une ?poque qui semblait devoir ?tre ferm?e ? son activit? litt?raire.

NOTES:

Les Guelfes repr?sentaient les franchises communales, et les Gibelins les privil?ges f?odaux .

Commentaire de Boccace.

Ozanam croit que le s?jour de Dante ? Paris doit ?tre report? entre 1294 et 1299, c'est-?-dire entre la mort de B?atrice et l'accession du po?te au Priorat, et que c'est ? cette ?poque qu'eurent lieu les d?sordres dont il s'accuse lui-m?me . Ceci me para?t difficilement acceptable .

<> .

Ce tableau, bien superficiel, ne se rapporte qu'? ce qu'on pourrait appeler la litt?rature courante. Il y avait d?j?, dans la France d'alors, une haute litt?rature, celle de l'?pop?e, une de nos gloires nationales, de la Satire, et ces grandes Chroniques o?, Joinville et Villehardouin annon?aient les M?moires dont nous sommes encombr?s aujourd'hui.

LA VITA NUOVA

CHAPITRE PREMIER

CHAPITRE II

Neuf fois depuis ma naissance, le ciel de la lumi?re ?tait retourn? au m?me point de son ?volution, quand apparut ? mes yeux pour la premi?re fois la glorieuse dame de mes pens?es, que beaucoup nomm?rent B?atrice, ne sachant comment la nommer.

Elle ?tait d?j? ? cette p?riode de sa vie o? le ciel ?toile s'est avanc? du c?t? de l'Orient d'un peu plus de douze degr?s. De sorte qu'elle ?tait au commencement de sa neuvi?me ann?e, quand elle m'apparut, et moi ? la fin de la mienne.

Depuis ce temps, je dis que l'Amour devint seigneur et ma?tre de mon ?me, et mon ?me lui fut aussit?t unie si ?troitement qu'il commen?a ? prendre sur moi, par la vertu que lui communiquait mon imagination, une domination telle qu'il fallut m'en remettre compl?tement ? son bon plaisir.

Il me commandait souvent de chercher ? voir ce jeune ange; et c'est ainsi que dans mon enfance je m'en allais souvent chercher apr?s elle. Et je lui voyais une apparence si noble et si belle que certes on pouvait lui appliquer cette parole d'Hom?re. <>

Et, bien que son image ne me quitt?t pas, m'encourageant ainsi ? me soumettre ? l'Amour, elle avait une fiert? si noble qu'elle ne permit jamais que l'Amour me domin?t par del? des conseils fid?les de la raison tels qu'il est si utile de les entendre dans ces sortes de choses. Aussi, comme il peut para?tre fabuleux que tant de jeunesse ait pu ma?triser ainsi ses passions et ses impulsions, je me tairai et, laissant de c?t? beaucoup de choses qui pourraient ?tre prises l? d'o? j'ai tir? celles-ci, j'en arriverai ? ce qui a imprim? les traces les plus profondes dans ma m?moire.

NOTES:

Le Soleil.

Beatrice est toujours repr?sent?e, jusque dans les r?gions c?lestes, v?tue de rouge, couleur noble sans doute aux yeux du Po?te.

Voici un Dieu plus fort que moi, qui viendra me dominer.

Le cerveau.

C'est votre B?atitude qui vous est apparue.

C'est d'H?l?ne passant devant la foule qu'Hom?re parlait ainsi.

C'est-?-dire de mon esprit.

Apr?s que furent pass?es neuf ann?es juste depuis la premi?re apparition de cette charmante femme et le dernier jour, je la rencontrai v?tue de blanc, entre deux dames plus ?g?es. Comme elle passait dans une rue, elle jeta les yeux du c?t? o? je me trouvais, craintif, et, avec une courtoisie infinie, dont elle est aujourd'hui r?compens?e dans l'autre vie, elle me salua si gracieusement qu'il me sembla avoir atteint l'extr?mit? de la B?atitude. L'heure o? m'arriva ce doux salut ?tait pr?cis?ment la neuvi?me de ce jour. Et comme c'?tait la premi?re fois que sa voix parvenait ? mes oreilles, je fus pris d'une telle douceur que je me sentis comme ivre, et je me s?parai aussit?t de la foule.

Rentr? dans ma chambre solitaire, je me mis ? penser ? elle et ? sa courtoisie, et en y pensant je tombai dans un doux sommeil o? m'apparut une vision merveilleuse.

Je ressentis alors une telle angoisse que mon l?ger sommeil ne put durer davantage, et je m'?veillai.

Je commen?ai aussit?t ? penser, et je trouvai que l'heure o? cette vision m'?tait apparue ?tait la quatri?me de la nuit, d'o? il r?sulte qu'elle ?tait la premi?re des neuf derni?res heures de la nuit. Et tout en songeant ? ce qui venait de m'appara?tre, je me proposai de le faire entendre ? quelques-uns de mes amis qui ?taient des trouv?res fameux dans ce temps-l?. Et, comme je m'?tais d?j? essay? aux choses rim?es, je voulus faire un sonnet dans lequel je saluerais tous les fid?les de l'Amour, et les prierais de juger de ma vision. Je leur ?crivis donc ce que j'avais vu en songe:

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