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Read Ebook: The Annals of the Poor by Richmond Legh

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Ebook has 855 lines and 57036 words, and 18 pages

Paix de l'?glise.

Et pour la part qu'il prit ? la paix de l'?glise, le Seigneur donna en cette circonstance la palme ? Augustin, lui r?servant en lui-m?me la couronne de justice. Ainsi, de jour en jour, avec l'aide de J?sus-Christ, s'accroissait et s'?tendait de plus en plus l'unit? et la fraternit? de l'?glise. Et ce r?sultat fut particuli?rement remarquable apr?s la conf?rence g?n?rale tenue peu de temps apr?s ? Carthage entre les ?v?ques catholiques et les ?v?ques donatistes, par l'ordre du tr?s glorieux et tr?s religieux empereur Honorius, qui envoya de sa cour en Afrique le tribun et notaire Marcellin, pour pr?sider et juger. Dans cette conf?rence, les donatistes, r?fut?s sur tous les points et convaincus d'erreur par les catholiques, furent r?prouv?s par la sentence du juge, et, apr?s leur appel, justement condamn?s comme h?r?tiques par rescrit du tr?s pieux empereur. Aussi les ?v?ques qui, avec leur clerg? et leurs peuples, s'?taient r?unis et avaient embrass? la communion des catholiques, eurent-ils ? souffrir de nouvelles pers?cutions, la mutilation et la mort m?me, de la part des schismatiques. Or, je le r?p?te, ce fut par le minist?re de ce saint homme, aid? du concours et du z?le de nos ?v?ques, que ce bien put s'entreprendre et s'accomplir.

L'an 411, apr?s le consulat de Varanus, kalend. juin. 3. non. et 6 id. du m?me mois.

Em?ritus, ?v?que donatiste, confondu.

Mais, apr?s cette conf?rence, plusieurs ne manqu?rent pas de dire que les ?v?ques donatistes n'avaient pas eu la permission d'exposer tous leurs moyens de d?fense aupr?s de l'autorit? qui devait les entendre, parce que le juge, appartenant ? la communion catholique, favorisait son ?glise. Quoique ces plaintes ne fussent qu'une vaine et derni?re excuse de leur d?faite, puisque avant les d?bats ils savaient que le juge ?tait catholique, et qu'ils avaient promis de prendre part ? la conf?rence o? il les convoquait par des actes publics, quand ils pouvaient s'y refuser s'il leur ?tait suspect, cependant il advint, par une providence particuli?re du Tout-Puissant, qu'Augustin, de v?n?rable m?moire, ?tant appel? ? C?sar?e par des lettres du si?ge apostolique, avec plusieurs autres ?v?ques, pour mettre ordre ? certaines affaires urgentes, il vit l'?v?que donatiste de cette ville, Em?ritus, qui ? la conf?rence de Carthage s'?tait signal? dans la d?fense de sa secte, et disputa publiquement dans l'?glise contre lui en pr?sence d'un grand nombre de t?moins de communions diff?rentes, les provoquant ? une conf?rence eccl?siastique, afin que toutes ces raisons, qu'il n'avait pas eu, disait-il, la permission d'exposer dans le d?bat de Carthage, il voul?t bien les donner en ce moment, o? l'absence d'une autorit? s?culi?re lui laissait toute libert? et toute s?curit?; que, dans sa propre cit?, en pr?sence de ses concitoyens, il ne refus?t pas de d?fendre avec confiance sa communion. Ces exhortations furent vaines, et les instances de ses parents et de ses concitoyens, qui lui promettaient de revenir ? lui au risque m?me de leurs biens et de leur salut temporel, s'il parvenait ? triompher des doctrines catholiques. Mais il ne voulut ni ne put rien dire que cette parole: <>. Ensuite, invit? par le notaire ? r?pondre, il se tut, et ce silence, qui manifesta sa d?fiance en sa propre cause, affermit et augmenta le progr?s de l'?glise de Dieu. Or, quiconque voudra pleinement conna?tre le z?le ardent d'Augustin, de bienheureuse m?moire pour la prosp?rit? de l'?glise de Dieu, qu'il parcoure ces actes, et il verra tout ce que le saint a mis d'?loquence et d'adresse pour provoquer ? la discussion son savant et ?loquent adversaire; de quelles instances il le pressa pour qu'il pr?t, comme il l'entendrait, la d?fense de son parti: il reconna?tra bient?t qu'Em?ritus a ?t? vaincu.

Alger.

Conversion de Firmus.

Je me souviens, et plusieurs autres fr?res et serviteurs de Dieu, vivant comme nous avec le saint homme dans l'?glise d'Hippone, se souviennent aussi qu'un jour, ? table, il nous dit: <> Nous lui r?pond?mes qu'en effet nous l'avions remarqu? sur l'heure avec ?tonnement. Je crois, reprit-il, que dans le peuple de Dieu il se trouvait quelque ?me ?gar?e qu'au moyen de mon oubli et de mon propre ?garement le Seigneur aura voulu enseigner et gu?rir, lui qui dispose ? son gr? et de nous et de nos paroles. En effet, comme je scrutais les difficult?s de mon sujet, j'ai pass? rapidement ? un autre, en sorte que, sans avoir r?solu ou m?me d?velopp? la question pos?e d'abord, j'ai fini mon discours en me laissant aller ? disputer contre l'erreur des Manich?ens, dont je n'avais aucun dessein de parler. Et le lendemain m?me, si je ne me trompe, ou deux jours apr?s, un commer?ant, nomm? Firmus, vint trouver saint Augustin dans le monast?re o? nous ?tions r?unis; il se jette ? genoux ? ses pieds, fondant en larmes, et le conjurant de prier avec sa sainte famille le Seigneur pour lui. Il lui avoue en m?me temps qu'il a suivi la secte des Manich?ens; qu'il y a demeur? de longues ann?es, ayant inutilement donn? beaucoup d'argent ? ces H?r?tiques ou ? ceux qu'ils appellent ?lus; mais que, par la mis?ricorde de Dieu, un des derniers sermons d'Augustin l'a converti et rendu catholique. Le v?n?rable Augustin et nous tous pr?sents, lui demandons ce qui l'avait particuli?rement satisfait dans ce sermon; il nous le dit, et repassant dans notre m?moire la suite de ces paroles, nous glorifi?mes le saint nom de Dieu, et nous admir?mes, en les b?nissant, la profondeur de ses desseins pour le salut des ?mes, qu'il op?re quand il lui pla?t, par o? il lui pla?t et comme il lui pla?t, au su et l'insu de ceux dont il se sert. D?s lors, cet homme embrassa la r?gle des serviteurs de Dieu, renon?a au commerce, et fit de grands progr?s dans la perfection entre tous les membres de l'?glise. On le demanda dans un autre pays pour ?tre ?lev? au sacerdoce; dignit? qu'il fut oblig? de recevoir malgr? toute sa r?sistance. Il conserva toujours inviolablement la saintet? de la profession monastique. Peut-?tre est-il encore vivant au pays d'outre-mer.

Crimes des Manich?ens.

A Carthage aussi, par les soins d'un procurateur du palais imp?rial, nomm? Ursus, et attach? la foi catholique, on arr?ta quelques-uns de ceux que les Manich?ens appellent ?lus, hommes et femmes. Ils furent conduits ? l'?glise, et en pr?sence des notaires interrog?s par les ?v?ques. Du nombre de ceux-ci ?tait Augustin, de sainte m?moire, qui, connaissant mieux que les autres cette ex?crable secte, et d?voilant d'apr?s les livres reconnus par les Manich?ens leurs blasph?mes abominables, les amena ? en faire l'aveu; et il tira m?me de ces femmes ?lues la d?claration des impuret?s qu'ils commettaient entre eux: d?claration qui fut consign?e dans les actes eccl?siastiques. Ainsi, la vigilance des pasteurs donna un nouvel accroissement au troupeau du Seigneur, et fournit de nouvelles armes contre les voleurs et les loups ravissants. Il eut encore une conf?rence publique dans l'?glise d'Hippone, en pr?sence des notaires et du peuple, avec F?lix, Manich?en et du nombre des ?lus, et apr?s deux ou trois s?ances, ce Manich?en, reconnaissant la vanit? et l'erreur de sa secte, se convertit ? la foi de l'?glise. On peut, d'ailleurs, relire les actes o? ces faits sont attest?s.

Le comte Pascentius, arien, confondu. Conf?rence avec Maximin, ?v?que arien.

Il eut encore ? combattre un certain Pascentius, comte de la maison royale, Arien, rigide exacteur du fisc, et qui profitait de son autorit? pour attaquer la foi catholique, pour tourmenter et troubler, par ses railleries et son pouvoir, les pr?tres de Dieu vivant dans la simplicit? de la foi. Augustin, qu'il provoquait, eut, ? Carthage, une conf?rence avec lui en pr?sence de t?moins honorables et d'un rang ?lev?. Mais, comme notre saint demandait avec instance, avant et pendant les d?bats, la pr?sence des notaires pour prendre acte de la conf?rence, son adversaire s'y refusa absolument, disant que la crainte des lois l'emp?chait d'exposer ses paroles au danger d'une constatation par ?crit. L'?v?que Augustin, voyant que les arbitres et les autres ?v?ques ses coll?gues consentaient ? un simple entretien de vive voix, entra en mati?re, non sans pr?dire, ce qui arriva en effet, qu'apr?s la s?ance lev?e, il serait libre ? chacun de pr?tendre avoir dit ou n'avoir pas dit certaine parole, sans qu'on p?t opposer le t?moignage des ?critures publiques. Il engagea donc la dispute, exposa les principes de sa foi et entendit la profession de foi de son adversaire; il prouva, par la saine raison et par l'autorit? des saintes ?critures, la solidit? des fondements de notre foi, et d?montra que les opinions de Pascentius ?taient destitu?es et de toute v?rit? et de toute autorit? canonique. Aussi, d?s que l'on se fut s?par?, Pascentius, outr? de fureur, et d?bitant beaucoup de mensonges ? son avantage et au profit de ses vaines croyances, se proclamait vainqueur de cet Augustin dont les louanges retentissaient partout. Comme ces propos n'?taient point secrets, saint Augustin fut oblig? d'?crire ? Pascentius, en taisant, par crainte de son autorit?, les noms de ceux qui l'avaient pr?venu. Dans ces lettres, il rappelle exactement ? son adversaire ce qui s'est dit ou fait dans la conf?rence: et s'il e?t voulu nier, le saint avait, pour prouver ce qu'il avan?ait, autant de t?moins qu'il s'?tait trouv? cette assembl?e d'hommes illustres et honorables. Aux deux lettres d'Augustin, Pascentius r?pondit ? peine par une seule, o? il trouva plut?t des injures contre le saint que des arguments raisonnables en faveur de sa secte; ce qui sera prouv? pour quiconque aura la volont? ou le pouvoir de lire cette lettre.

Il eut une autre conf?rence avec un ?v?que arien, Maximin, venu en Afrique avec les Goths. Cette conf?rence, que le saint accorda aux d?sirs et aux pri?res d'un grand nombre, eut lieu ? Hippone en pr?sence de t?moins honorables; et ce qui se dit de part et d'autre fut ?crit. Les fid?les qui liront ces actes avec attention y trouveront sans aucun doute de quels artifices cette h?r?sie couvre sa faiblesse pour s?duire et tromper, et quelle est la foi dont l'?glise catholique fait profession sur la Trinit? divine. Or l'h?r?tique Maximin, de retour ? Carthage, se vantait d'?tre sorti victorieux de la conf?rence, ce qui e?t ?t? assur?ment un triomphe d? sa loquacit?; mais quoique cette victoire f?t un mensonge, n?anmoins les gens ?trangers ? la connaissance de la loi divine ne pouvaient pas ais?ment en conna?tre et en juger. Aussi, le v?n?rable Augustin dut prendre la plume bient?t apr?s pour r?diger le sommaire de toutes les objections et r?ponses qui avaient ?t? faites dans les d?bats; il montra tout le vide des r?ponses de son adversaire, et ajouta de nouvelles preuves que le trop court espace de temps n'avait permis de donner ni d'?crire pendant la conf?rence; car cet homme, par malice, avait tellement prolong? sa r?ponse, qu'il tint ? lui seul tout ce qu'il restait de jour.

H?r?sie de P?lage.

Ce fut encore les P?lagiens, nouveaux h?r?tiques de notre temps, disputeurs insidieux, ?crivains subtils et dangereux, infatigables ? r?pandre leurs doctrines et en public et en particulier, qu'il combattit pendant dix ans ? peu pr?s: il ne cessait d'?crire contre eux et de prendre la parole dans l'?glise contre leur erreur. Et comme ces perfides ennemis cherchaient par leurs artifices ? persuader au saint-si?ge m?me leur perfidie, les conciles d'Afrique eurent un soin particulier de montrer au saint pape de Rome, d'abord le v?n?rable Innocent, et apr?s lui saint Zozime, combien cette secte devait ?tre abhorr?e et condamn?e par la foi catholique. Aussi les pontifes de ce si?ge supr?me, ? diff?rentes ?poques, les censur?rent et les retranch?rent enfin du corps de l'?glise; par des lettres adress?es aux ?glises d'Afrique, d'Occident et d'Orient, ils ordonn?rent ? tous les catholiques de les anath?matiser et de les fuir. Apprenant le jugement que l'?glise catholique de Dieu avait prononc? contre eux, le tr?s pieux empereur Honorius voulut s'y conformer. Il les condamna aussi par ses lois, et ordonna qu'on les trait?t comme h?r?tiques. Plusieurs d'entre eux rentr?rent dans le sein de notre sainte m?re l'?glise, et d'autres reviennent encore aujourd'hui, la v?rit? se manifestant de plus en plus et la rectitude de la foi l'emportant sur cette d?testable erreur.

An 418.

Le grand ?v?que ?tait le principal membre du corps du Seigneur, d'un z?le et d'une vigilance toujours active pour le bien de l'?glise universelle. Et Dieu lui accorda de pouvoir jouir m?me d?s cette vie du fruit de ses travaux, ayant d'abord ?tabli l'unit? et la paix dans son dioc?se d'Hippone, et voyant ensuite dans les autres parties de l'Afrique l'?glise du Seigneur se r?pandre et se multiplier soit par lui-m?me, soit par les pr?tres qu'il avait procur?s; et les Manich?ens, les Donatistes, les P?lagiens, les pa?ens, renoncer pour la plupart ? leurs erreurs, se r?unir ? l'?glise de Dieu; encourageant partout avec ardeur le progr?s et le z?le des bons; souffrant en esprit de piti? les mouvements de ses fr?res contre la discipline; g?missant des injustices des m?chants int?rieurs ou ext?rieurs ? l'?glise; n'ayant enfin de joie ou de tristesse que pour les gains ou les pertes du Seigneur.

Il a dict? et publi? tant d'ouvrages, soit controverses soutenues dans l'?glise, qu'il a recueillies et corrig?es, soit ?crits contre les h?r?tiques ou commentaires des livres canoniques compos?s pour l'?dification des saints enfants de l'?glise, qu'un homme d'?tude pourrait ? peine tout lire et tout conna?tre. Mais, pour que nous ne paraissions refuser aucune occasion de s'instruire aux fid?les avides de la parole de v?rit?, Dieu m'a inspir? la r?solution de joindre ? la fin de cet opuscule une liste de tous ses livres, trait?s et lettres, afin qu'apr?s l'avoir lue, ceux qui pr?f?rent la v?rit? de Dieu aux richesses temporelles puissent choisir les ouvrages qu'il conviendra ? chacun de lire et de conna?tre; qu'on les demande, pour les transcrire, ? la biblioth?que de l'?glise d'Hippone, o? l'on pourra peut-?tre trouver les exemplaires les plus corrects; qu'on se les procure enfin de quelque mani?re que ce soit, qu'on les transcrive, et qu'on les communique sans envie ? ceux qui demanderont ? les copier.

?quit? et charit? de saint Augustin dans le jugement des proc?s.

<>! Or, quand saint Augustin ?tait pri? par des chr?tiens ou par des hommes appartenant une secte quelle qu'elle f?t, il ?coutait l'affaire avec attention et pi?t?, ayant en m?me temps devant les yeux ce qu'un autre avait dit ? ce sujet: qu'il aimait mieux ?tre juge entre des personnes inconnues qu'entre ses amis, parce qu'entre les premiers, celui en faveur de qui la justice l'obligeait de prononcer pouvait ?tre acquis ? son amiti?, au lieu que, jugeant entre ses amis, il ?tait en danger de perdre celui qu'il condamnait. Il si?geait souvent ainsi jusqu'? l'heure de son repas; et lorsqu'il je?nait le jour entier, il donnait tout ce temps ? ?couter ces sortes d'affaires et ? les vider. Et en ?coutant les plaideurs, il examinait l'?tat de leurs ?mes, il remarquait le degr? o? chacun d'eux ?tait avanc? dans la foi et dans les bonnes oeuvres, et quand il trouvait le moment favorable, il enseignait aux parties la v?rit? de la loi divine, il la leur inculquait de tout son pouvoir, les exhortant par ses paroles ? chercher la vie ?ternelle. Il ne leur demandait pour prix du temps qu'il leur donnait que cette ob?issance et cette charit? chr?tienne qui est due ? Dieu et aux hommes. Mais il reprenait les p?cheurs devant tous, afin que les autres eussent de la crainte; et il agissait ainsi, comme la sentinelle du Seigneur commise ? la garde de la maison d'Isra?l, annon?ant la parole, pressant les hommes ? temps et ? contre-temps, reprenant, suppliant, mena?ant, toujours plein de patience et de lumi?res; donnant tous ses soins ? former ceux qui ?taient capables et ? instruire les autres. Souvent, ? la pri?re de plusieurs, il ?crivait des lettres relatives ? leurs affaires temporelles; et cette occupation ?tait de celles qu'il mettait au nombre des plus p?nibles et des plus on?reuses, lui qui n'avait d'autre joie que de parler et de s'entretenir des choses de Dieu dans l'intimit? de la vie fraternelle.

I Tim., V; II Tim., IV, 2.

Il interc?dait en faveur des coupables.

Nous savons qu'il a souvent refus? ? ses plus chers amis des lettres de recommandation aupr?s des puissances du si?cle, disant qu'il fallait suivre le sentiment d'un sage, dont il est rapport? qu'il refusa plusieurs services ? ses amis par ?gard pour sa propre r?putation. Il ajoutait encore que la puissance qui oblige s'impose bient?t. Mais quand il se voyait oblig? d'interc?der pour quelqu'un, il le faisait avec tant de convenance et de mod?ration, que, loin de se rendre importun et on?reux, on admirait sa r?serve. Ayant, dans une occasion importante, interc?d? ? sa mani?re en faveur d'un suppliant, aupr?s de Macedonius, vicaire de l'Afrique, celui-ci, non content de se rendre ? son d?sir, lui ?crivit encore en ces termes: <>.

Son assiduit? aux saints conciles.

Il assista autant qu'il put aux saints conciles tenus en diff?rentes provinces, cherchant dans ces assembl?es, non son int?r?t, mais celui de J?sus-Christ, soit afin de maintenir la foi de la sainte ?glise catholique, soit qu'il s'ag?t d'absoudre ou d'exclure les pr?tres et les clercs, justement ou injustement excommuni?s. Dans l'ordination des pr?tres et des clercs, il pensait qu'il fallait se rendre au voeu du plus grand nombre des fid?les, suivant la coutume de l'?glise.

Sa vie domestique.

I Tim., IV, 4.

I Tim., V, 33.

<>.

Et lui-m?me avertissait ses convives de s'abstenir de tout propos inutile, de toute fable calomnieuse ou m?disante. Il lui est plusieurs fois arriv? de reprendre fort s?v?rement quelques ?v?ques de ses plus grands amis qui, par oubli, p?chaient contre son distique, leur disant avec ?motion, ou qu'il fallait effacer ces vers, ou qu'il allait se lever de table et se retirer dans sa chambre. C'est ce dont moi-m?me et d'autres, assis ? sa table avec moi, avons ?t? t?moins.

Comment il administrait les sacrements de l'?glise.

Il avait toujours pr?sent l'esprit le souvenir de ses fr?res en pauvret?, et il fournissait leurs besoins sur le fonds m?me d'o? il prenait sa subsistance, lui et tous ceux de sa maison, c'est-?-dire sur les revenus des biens de l'?glise et sur les dons des fid?les. Et si par hasard, comme il arrive souvent, la jalousie ?levait des soup?ons contre le clerg? au sujet des possessions de l'?glise, alors il s'adressait au peuple et protestait qu'il aimait mieux vivre des aum?nes du peuple de Dieu que d'?tre charg? du soin ou de l'administration de ces biens; qu'il ?tait pr?t en c?der ? d'autres le fardeau, et qu'ainsi tous les serviteurs et les ministres du Seigneur vivraient suivant cette parole de l'Ancien Testament: <>. Mais jamais les la?ques ne voulurent se charger de la gestion de ces biens.

Son d?sint?ressement.

Il remettait tour ? tour le soin de l'administration du temporel de l'?glise aux eccl?siastiques les plus propres ? cet emploi. Il n'avait jamais ni clef ni sceau entre les mains. C'?tait le pr?tre administrateur qui notait tout ce qui se recevait ou se donnait. L'ann?e r?volue, on lisait au saint le relev? des recettes et des d?penses, de ce qui avait ?t? donn? ? l'?glise ou de ce qui restait ? d?penser, et dans la plupart des articles, il pr?f?rait s'en rapporter ? la bonne foi de l'administrateur que de v?rifier lui-m?me toutes les preuves. Il ne voulut jamais acqu?rir ni maison, ni terre, ni m?tairie; mais si quelque don ou legs semblable ?tait fait ? l'?glise, il ne refusait pas; il ordonnait au contraire d'accepter. Car nous savons qu'il a refus? plusieurs h?ritages; non que les besoins des pauvres ne dussent y trouver leur satisfaction, mais il aimait mieux en laisser la jouissance aux enfants, parents ou alli?s d?poss?d?s par la volont? du mourant. L'un des principaux de la ville d'Hippone, qui vivait ? Carthage, voulut de lui-m?me donner une terre ? l'?glise d'Hippone. Il en fit dresser l'acte, o? il s'en r?servait l'usufruit, et il l'envoya ? Augustin, de sainte m?moire. Le saint accepta cette donation avec joie, et il le f?licita de songer ainsi ? son salut ?ternel. Mais quelques ann?es apr?s, et en notre pr?sence, le m?me donateur ?crivit au saint pour le prier de rendre l'acte de cette donation ? son fils, porteur de sa lettre: il envoyait en d?dommagement cent ?cus d'or pour ?tre distribu?s aux pauvres. Le saint g?mit de voir ou que cet homme e?t feint de vouloir faire une bonne oeuvre, ou qu'il se repent?t de l'avoir faite. Il t?moigna toute la douleur dont Dieu p?n?trait son ?me, et il se r?pandit contre un tel manque de foi en plaintes en en reproches. Cependant il rendit aussit?t cet acte de donation, que nul n'avait exig? ni demand?, expression d'une volont? enti?rement libre, et il refusa l'argent. Mais en lui r?pondant, il le r?primanda s?v?rement, et l'avertit d'expier par une humble p?nitence son hypocrisie ou son injustice, et de satisfaire Dieu pour ne pas sortir de cette vie charg? d'un si grand p?ch?.

Il disait souvent qu'il y avait plus de s?ret? et moins d'embarras pour l'?glise ? recevoir seulement des legs testamentaires que des successions enti?res, souvent ?pineuses et pr?judiciables; quant aux legs testamentaires, qu'il fallait plut?t en attendre l'acquittement que de l'exiger. Ce qu'il n'acceptait pas lui-m?me, il n'emp?chait pas ceux de son clerg?, qui en t?moignaient le d?sir, de le recevoir. Et dans le soin qu'il prenait du bien et des possessions de l'?glise, il ?tait d?gag? des attaches de la cupidit?. Toujours ?lev? aux choses spirituelles, c'est avec peine que, de la contemplation de l'?ternit?, sa pens?e descendait aux objets passagers; et quand il y avait mis l'ordre n?cessaire, d?livr? de cet importun et cuisant souci, son ?me reprenait son essor ou se recueillait en elle-m?me, s'appliquant ? m?diter les choses divines ou ? dicter ce que ses m?ditations lui avaient r?v?l?, ou ? corriger ce qu'il avait dict? et les copies qu'on en avait tir?es. Et telle ?tait l'occupation assidue de ses jours et de ses nuits. Semblable ? la pieuse Marie, figure de l'?glise c?leste, de qui il est ?crit qu'elle ?tait assise aux pieds du Seigneur ? ?couter sa parole; cette sainte femme, dont la soeur, se plaignant qu'elle n'en ?tait pas aid?e dans son service, entendit cette r?ponse du Seigneur: <>.

Luc, X, 39.

Il n'eut jamais le go?t des constructions nouvelles; il craignait d'engager dans des soins vulgaires son esprit, qu'il voulait conserver toujours libre de toute pr?occupation temporelle. Il n'emp?chait pas n?anmoins ceux qui voulaient b?tir, il ne bl?mait que l'exc?s. Quand l'argent manquait ? l'?glise, il annon?ait au peuple qu'il n'avait pas de quoi donner aux pauvres. Il fit rompre et fondre les vases sacr?s pour en assister un grand nombre d'indigents et de captifs. Je n'eusse pas rappel? ce fait s'il n'e?t le sentiment charnel de plusieurs. Ambroise, de sainte m?moire, a dit et ?crit qu'en de pareilles n?cessit?s il ne fallait pas balancer. Quand les fid?les n?gligeaient de subvenir au tr?sor de l'?glise et aux besoins de la sacristie, Augustin les avertissait hautement, ? l'exemple de saint Ambroise, qui, en de telles circonstances, avait pris la parole dans l'?glise; saint Augustin ?tait pr?sent, et lui-m?me nous l'a racont?.

Gazophylacium.

Secretarium.

Discipline int?rieure.

Ses pr?tres vivaient avec lui; ils partageaient sa maison et sa table: la d?pense de la nourriture et des v?tements leur ?tait commune. De peur que l'habitude de jurer ne dev?nt une facile occasion de parjure, il pr?chait souvent sur ce sujet, et il avait d?fendu ses disciples de jurer, m?me ? table. Celui qui tombait en faute perdait un des coups ? boire dont le nombre d'ailleurs ?tait fix? pour tous. Quant aux fautes contre la discipline, contre la rectitude et la biens?ance, il les reprenait, et les tol?rait autant qu'il jugeait n?cessaire ou ? propos. En de telles circonstances, il exhortait le p?cheur ? ne pas <>. Il rappelait encore souvent ces enseignements divins: <>. <>. Et il ajoutait encore le pr?cepte de pardonner au fr?re repentant, non seulement jusqu'? sept fois, mais jusqu'? septante fois sept fois, comme chacun demande chaque jour au Seigneur qu'il lui soit remis.

Aucune femme chez lui.

Jamais aucune femme ne hantait chez lui; jamais aucune n'y a demeur?, non pas m?me sa propre soeur, sainte veuve qui, jusqu'au jour de sa mort, passa de longues ann?es dans le service de Dieu, sup?rieure d'une maison des servantes du Seigneur. Il ne re?ut pas non plus ses cousines germaines et ses ni?ces, qui s'?taient aussi consacr?es ? Dieu, quoique les conciles aient fait exception en faveur de parentes si proches. Il disait que bien qu'il ne p?t na?tre aucun mauvais soup?on de sa cohabitation avec sa soeur et ses ni?ces, n?anmoins, comme elles ne pouvaient se passer d'avoir d'autres femmes avec elles et de recevoir des visites de celles du dehors, tout ce commerce de femmes pouvait ?tre un sujet de scandale et de chute pour les faibles, une occasion de tentation ou de p?ch? pour ceux qui demeuraient avec l'?v?que ou avec les autres eccl?siastiques, ou au moins une mati?re de m?disance et de soup?ons pour la malignit?. C'est pourquoi il disait qu'il ne fallait jamais que des femmes demeurassent dans la m?me maison que des hommes consacr?s au service de Dieu, quelque chastes qu'ils fussent, de peur, encore une fois, qu'il n'y e?t l? pour les faibles un sujet de scandale et de chute. S'il venait des femmes pour le voir ou le saluer, il ne les admettait jamais qu'en pr?sence de plusieurs de ses pr?tres, jamais il ne leur parlait seul ? seule qu'il n'y e?t l? quelqu'un de son intimit?.

Sa charit? envers les pauvres et les malades.

Il gardait dans ses visites la r?gle prescrite par l'ap?tre; il n'allait voir que les orphelins et les veuves dans leur affliction. Lorsque les malades le demandaient pour qu'il v?nt prier Dieu pour eux et leur imposer les mains, il accourait. Quant aux monast?res de femmes, il ne les visitait que dans une extr?me n?cessit?.

Jac., I, 27.

Il disait qu'un serviteur de Dieu devait observer dans sa vie et sa conduite certaines maximes qu'il tenait d'Ambroise, de sainte m?moire, savoir: de ne faire pour personne aucune demande de mariage, de ne pas appuyer de sa recommandation ceux qui veulent entrer dans la carri?re militaire, et de n'accepter dans son pays aucune invitation aux festins. Et il rendait raison de chacune de ces maximes. Il fallait craindre qu'une union malheureuse n'attir?t sur l'auteur de cette union la mal?diction des ?poux. Toutefois, quand les partis ?taient d'accord, le pr?tre devait se rendre ? leur invitation, pour confirmer et b?nir leurs mutuelles promesses. Quant au refus de recommander ceux qui se destinaient aux emplois militaires, c'?tait de peur qu'ils ne compromissent par une mauvaise conduite la recommandation qui les avait produits. Il fallait craindre enfin que l'occasion fr?quente des festins hors de chez soi ne f?t perdre la r?gle de la temp?rance.

Il nous rappelait encore souvent, avec de grands ?loges, une sage et pieuse r?ponse de cet ?v?que de bienheureuse m?moire arriv? au terme de ses jours. Dans sa derni?re maladie, entour? de l'?lite des fid?les, qui, r?unis aupr?s de son lit, et le voyant sur le point de passer du si?cle ? Dieu, songeaient avec douleur que l'?glise de Dieu allait ?tre priv?e de ce grand dispensateur des Sacrements et de la parole divine, et le conjuraient en pleurant de demander lui-m?me au Seigneur la prolongation de sa vie, le saint ?v?que leur r?pondit: <>. Augustin, dans sa vieillesse, admirait l'urbanit? et la mesure de ces paroles. Il remarquait avec ?loges qu'en disant: Je ne crains pas de mourir, parce que nous avons un bon ma?tre, saint Ambroise voulait ?carter jusqu'au soup?on d'une pr?somptueuse confiance dans la puret? de sa vie, dont on e?t pu accuser cette autre parole: Je n'ai pas v?cu de mani?re ? rougir de vivre encore au milieu de vous. Et il parlait ainsi eu ?gard ? ce que l'homme peut conna?tre de l'homme. Mais, sachant quel examen il faut subir devant la justice divine, il se reposait sur la bont? du Seigneur, ? qui il disait, dans sa pri?re de chaque jour: <>.

Matth., VI, 12.

Le saint citait encore tr?s souvent les paroles d'un ?v?que de ses amis qui touchait ? ses derniers moments, et qu'il venait visiter. L'?v?que, aux approches de la mort, lui faisait signe de la main que bient?t il allait franchir le seuil du si?cle. Augustin lui r?pondit qu'?tant si n?cessaire ? l'?glise, il pouvait vivre encore. Mais le mourant, pour ?loigner de lui l'apparence d'?tre retenu par l'amour de la vie: <> Et le saint admirait qu'une telle parole f?t sortie des l?vres d'un homme n? et ?lev? dans une m?tairie, craignant Dieu ? la v?rit?, mais peu initi? la culture de l'esprit, et il opposait ces sentiments ? ceux d'un autre ?v?que malade, dont le martyr Cyprien, dans sa lettre sur la peste, parle ainsi: <>

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