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Read Ebook: Evangeline: Traduction du poème Acadien de Longfellow by Longfellow Henry Wadsworth Lemay Pamphile Translator

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Ebook has 133 lines and 27069 words, and 3 pages

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Quand le p?re Leblanc eut fini son histoire Basile ne dit mot mais ne parut rien croire; Il n'en concluait point qu'on n'avait d?sormais Nul motif d'avoir peur des navires anglais. Il voulait r?pliquer et manquait de langage. Ses pensers demeuraient empreintes sur son visage Comme sur une vitre, on voit dans les hivers, La vapeur se geler sous mille aspects divers.

Alors Evang?line, ? la braise de l'?tre, S'empresse d'allumer la lampe au pied d'alb?tre, Et tout l'appartement luisant de propret? Se remplit aussit?t d'une vive clart?. Ensuite elle s'en vient d?poser sur la table Un pot d'airain rempli de cidre d?lectable. Tandis que le notaire ?talant son papier, Ecrit d'une main prompte, et sans rien oublier Les noms des contractants, la date et puis leur ?ge, La dot qu'Evang?line apporte en mariage De tous les divers points sans en oublier un. Et quand tout fut ?crit comme voulait chacun, Que le sceau de la loi fut mis, brillant et large, Comme le soleil levant sur le blanc de la marge, Le vieux fermier tira sa bourse de chamois Puis offrit au notaire au moins deux ou trois fois En bel et bon argent le prix de son ouvrage. Le notaire charm?, forma, selon l'usage, Des voeux pour le bonheur du couple fianc?; Puis il prit sur la table apr?s s'?tre avanc?, Le large pot d'airain o? fermentait la bi?re, Remplit, d'un air joyeux la coupe tout enti?re, Et but ? la sant? des gens de la maison. Chacun prit ? son tour l'?cumeuse boisson. Du cidre sur sa l?vre il essuya l'?cume; Il prit son large feutre, il prit sa longue plume, Son rouleau de papier et donna le bonsoir. Les amis qui restaient vinrent alors s'asseoir En cercle devant l'?tre o? p?tillaient les flammes Evang?line prit le damier et les dames Qu'elle alla pr?senter aux paisibles vieillards. La lutte commen?a. Leurs anxieux regards Voyaient avec plaisir les pions dresser un si?ge, Et les dames tomber dans un perfide pi?ge. Cependant l'un et l'autre ils s'amusaient beaucoup D'une manoeuvre heureuse ou d'un malheureux coup. Les fianc?s assis dans la fen?tre ouverte Ecoutaient sur la rive expirer l'onde verte. Heureux et souriants ils se parlaient d'amour, En regardant les flots qui chantaient tout ? tour, Et les rubans de feu sur l'?cume des vagues; La lune qui veillait, et les bruines vagues Qui tra?naient mollement leurs robes sur les pr?s Et les ?toiles d'or dans les cieux empourpr?s.

Ainsi passait le soir dans la joie et l'ivresse, Et le temps paraissait redoubler de vitesse. Tout ? coup l'on ou?t, dans le beffroi voisin, La cloche qui vibrait sous le marteau d'airain. On entendit neuf coups; elle sonnait neuf heures; C'?tait le couvre-feu de toutes les demeures. Basile et son ami se serr?rent la main Et se dirent adieu pour jusqu'au lendemain. Bien des mots de douceur, bien de tendres paroles, Paroles d'amiti? charmantes et frivoles, S'?chang?rent tout bas entre les deux amants, Et de leurs coeurs ?mus calm?rent les tourments. Nul bruit dans la maison ne se fit plus entendre. Les charbons du foyer furent mis sous la cendre. Apr?s quelque instants le vieux et bon fermier Fit du bruit de ses pas retentir l'escalier. Tenant dans sa main blanche une lampe de verre Sa fille le suivit gracieuse et l?g?re Ainsi qu'une gazelle aux lisi?res des bois. Une douce lueur ?claira les parois Quand la vierge monta les degr?s de la rampe; Ce n'?tait point alors sa radieuse lampe, Mais son regard serein que versait la clart?. Elle entra dans sa chambre. Un ch?ssis, d'un c?t?, Y laissait du soleil p?n?trer la lumi?re. Une chaise et le lit de la jeune fermi?re, Une table, une image une croix seulement, Voil? ce qu'on voyait dans cet appartement. Mais on trouvait, au fond dans un vieux garde-robe, Des pi?ces de flanelle et d'?toffe ? la mode, Ouvrage ing?nieux, tissu fin et parfait, Et qu'elle allait offrir pour dot en mariage, Parce qu'il ferait voir la femme de m?nage Mieux que ne le ferait les plus riches troupeaux. Elle ?teignit sa lampe. Inondant les carreaux Les reflets argent?s de la paisible lune Dormaient sur le tapis tiss? de laine brune; Et le sein de la vierge agit? par l'espoir, Au pouvoir merveilleux du bel astre du soir Ob?it doucement comme l'onde et la nue; Quand son voile glissa de son ?paule nue; Quand de son fin soulier sortit son beau pied blanc; Quand ses longs cheveux noirs tomb?rent sur son flanc, Qu'elle parut charmante! Et, dans sa r?verie, Elle s'imagina qu'au bord de la prairie, Amoureux et rus?, Gabriel son amant, En silence ?piait le fortun? moment O? devant les rideaux de l'?troite fen?tre, Il pourrait voir son ombre un instant appara?tre. Or l'ombre d'un nuage effleura les cloisons Que la lune ?clairait de ses moelleux rayons. D'une grande noirceur la chambre fut remplie Un sentiment de crainte et de m?lancolie Saisit Evang?line. Elle eut comme un remords, Entr'ouvrit sa fen?tre et regarda dehors. La lune s'?chappait, souriante et volage. Les plis myst?rieux d'un vagabond nuage. Une ?toile aux cils d'or la suivait dans le ciel. De m?me qu'autrefois le petit Isma?l Suivait Agar sa m?re en sa lointaine marche, Apr?s qu'elle eut quitt? le toit du Patriarche.

Le lendemain matin, au lever du soleil, Quand le bourg de Grand-Pr? sortit de son sommeil, Un oc?an de pourpre entourait les collines; Les ruisseaux babillaient; et le Bassin des Mines, L?g?rement rid? par l'haleine du vent, R?fl?chissait l'?clat du beau soleil levant; Et, sur les flots d'azur, les barques aux flancs sombres Ber?aient avec fiert? leurs gigantesques ombres.

Apr?s un court repos le Travail vint encor Du matin radieux ouvrir les portes d'or. Proprement rev?tus des habits du dimanche Les joyeux paysans ? l'allure humble et franche Arriv?rent bient?t des villages voisins. Ici quelques vieillards sur le bord des chemins, S'aidant de leurs b?tons, venaient par petits groupes. L?, les gars ?veill?s, en turbulentes troupes, Passaient ? travers champs, suivant, le long du clos, Le sillon qu'avaient fait les pesants chariots, Au temps de la moisson, dans l'herbe verte et tendre. On grondait le amis qui se faisaient attendre; Chacun fumait, causait, riait de toute part. Les groupes arriv?s aux groupes en retard Criaient mille bons mots, mille plaisanteries. Les maisons ressemblaient ? des h?telleries. Assis devant les seuils sur de vieux bancs de bois, Se chauffant au soleil, les simples villageois Discouraient du danger qui mena?ait leur t?te. La maison de Benoit avait un air de f?te. L? plus vive qu'ailleurs on trouvait la ga?t?, Et plus charmante aussi l'humble hospitalit?: Evang?line ?tait au milieu des convives; Et son regard modeste et ses gr?ces na?ves Avaient, ce matin-l?, pour eux bien plus d'attrait Que le verre enivrant que sa main leur offrait.

On fit dans le verger les chastes fian?ailles: De l'odeur des fruits m?rs l'air ?tait parfum?; Le ciel brillait d'un feu tout inaccoutum?. Le pr?tre dut conduit ? l'ombre du feuillage Avec le vieux Leblanc notaire du village. Du bonheur des amants s'entretenant tous deux Basile et le fermier ?taient assis pr?s d'eux. Et contre le pressoir et les ruches d'abeille, Avec les jeunes gens aux figures vermeilles Etait le vieux Michel joueur de violon. Charmant diseur de riens, beau chanteur de chanson Qui tenait bien l'archet et battait la mesure En frappant du talon le tapis de verdure. Sur ses cheveux de neige on voyait, tout ? tour, L'ombre de quelque feuilles ou les reflets du jour Passer quand les rameaux se ber?aient ? la brise. Son visage riant avec sa barbe grise Brillait comme un charbon qui s'anime au foyer Quand le vent prend la cendre et la fait tournoyer. Il promena l'archet sur les cordes vibrantes: L'instrument r?sonna: les danses d?lirantes Commenc?rent sur l'herbe, ? l'ombre du verger. Jeunes gens et vieillards s'unirent dans la danse. Les brillants tourbillons roul?rent en cadence, Sur l'?mail du vert pr?, sans tr?ve, sans repos, Au milieu des ris francs et des tendres propos. La plus belle parmi toutes ces jeunes filles, La plus pure au milieu des vierges si gentilles, C'?tait Evang?line! et le plus beau gar?on C'?tait bien Gabriel le fils du forgeron.

Le matin passait vite: on ?tait dans l'ivresse! Mais voici qu'arrivait l'heure de la d?tresse! On entendit sonner la cloche de la tour; On entendit le bruit du sonore tambour. Et l'?glise aussit?t se remplit toute enti?re. Tremblant pour leurs ?poux, au fond du cimeti?re, Les femmes du village, en foule et tristement, Attendirent la fin de cet ?v?nement. Elles se cramponnaient aux angles de la pierre, Aux saules qui des morts prot?geaient la poussi?re, Pour voir dans la chapelle ? travers les vitraux, Avec un air d'orgueil, marchant ? pas ?gaux, Les soldats, deux ? deux, des vaisseaux descendirent Te tout droit ? l'?glise ? grands pas se rendirent. Au son de leurs tambours de sinistres ?chos Du temple profan? troubl?rent le repos. Un long fr?missement s'empara de la foule Qui bondit comme un flot que la temp?te roule. La porte fut ferm?e avec des gros verrous. Des f?roces soldats redoutant le courroux L'Acadien plein de crainte attendit en silence. Bient?t le commandant avec fiert? s'avance, Monte jusqu'? l'autel, se tourne et parle ainsi: --<>

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