Read Ebook: Nicolas Foucquet surintendant des finances by Marsy Arthur De
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Ebook has 67 lines and 9133 words, and 2 pages
NICOLAS FOUCQUET
Surintendant des Finances
D'APR?S L'OUVRAGE DE M. JULES LAIR
PAR
LE COMTE DE MARSY
COMPI?GNE IMPRIMERIE HENRY LEFEBVRE 31, Rue Solferino, 31. 1890
NICOLAS FOUCQUET
Il existe, dans notre histoire nationale, un certain nombre de faits, et souvent des plus importants, qui, bien que rapport?s soit par les ?crivains contemporains, soit par les historiens des si?cles suivants, restent encore en quelque sorte aujourd'hui ? l'?tat de probl?mes.
Beaucoup d'entre eux ont, depuis un demi-si?cle, attir? ? juste titre l'attention de nos ?rudits qui en ont cherch? et souvent trouv? avec succ?s la solution.
De nouvelles sources ont ?t? livr?es aux travailleurs en m?me temps qu'une m?thode plus rationnelle ouvrait une nouvelle voie ? la critique. C'est ainsi que nous avons vu tous les grands faits de notre histoire, tous les personnages de premier ordre soumis ? de r?centes investigations, et--chose qui ne laisse pas que d'?tre digne de remarque--ce ne sont pas seulement des ?rudits de profession qui ont entrepris ces enqu?tes, ce sont des hommes qui joignent ? l'?tude des sources et aux qualit?s litt?raires, des aptitudes sp?ciales, et qui, ? ce titre, marquent ou ont marqu? dans les assembl?es politiques, dans les administrations publiques ou dans la direction de grandes compagnies financi?res ou industrielles.
Dans une introduction, adress?e ? un des premiers administrateurs de notre ?poque, le baron Haussmann, l'auteur rappelle comment, apr?s avoir ?tudi? l'histoire de Mademoiselle de La Valli?re, il s'est reproch? le jugement trop s?v?re qu'il avait ?t? amen? ? porter sur Foucquet, en s'appuyant sur des opinions re?ues, et, par suite de quels scrupules, il avait poursuivi, pendant pr?s de dix ans la r?vision de ce proc?s.
Initi? aux recherches historiques par cet enseignement que l'?cole des Chartes seule sait donner, en nous ramenant toujours aux sources, M. J. Lair, apr?s avoir consacr? de nombreuses ann?es ? l'examen de questions relatives ? l'histoire du moyen ?ge, telles que la chronique du Dudon de Saint-Quentin et les origines de l'?v?ch? de Bayeux, ? l'?tude des organisations administratives, ? l'occasion de l'histoire du Parlement de Normandie pendant la Ligue, a su mettre ? profit, dans son nouvel ouvrage, son exp?rience des affaires et les connaissances pratiques qu'il lui a ?t? donn? d'acqu?rir en dirigeant un de nos premiers ?tablissements financiers et commerciaux.
La somme de recherches faites par l'auteur est consid?rable. Il s'est pas born? ? consulter les principaux d?p?ts publics de Paris, la Biblioth?que nationale dont les acquisitions les plus r?centes, comme les cartons les plus ignor?s du Cabinet des Titres lui sont familiers, les Archives nationales, le D?p?t de la Guerre et la source si riche et jusqu'? ces derni?res ann?es inexplorable des Archives des Affaires ?trang?res que M. Faug?re gardait plus s?v?rement encore que le Cerb?re de la Fable. Les minutiers de plusieurs notaires de Paris, les chroniques manuscrites de ces bourgeois provinciaux, comme les De Haussy, de P?ronne, les terriers et les archives particuli?res, M. J. Lair para?t avoir tout vu, tout mis en oeuvre et, si nous avions quelques chicanes ? lui adresser, ce ne pourrait ?tre que pour quelques interpr?tations de noms de lieux et encore peut-?tre craindrions-nous de nous trouver battus, apr?s l'avoir vu suivre sur les remparts de Nantes les traces du cardinal de Retz et examiner des hauteurs voisines de Pignerol les signaux que Foucquet aurait pu recevoir de ses affid?s.
N? en 1615, ?lev? chez les J?suites et destin? d'abord ? entrer dans les ordres, Nicolas ?tait ? dix-huit ans conseiller au parlement de Metz. Ma?tre des requ?tes deux ans plus tard, il appartenait ? ce corps ? la fois administratif et judiciaire, dont, ? Paris une partie des membres jugeaient, aux Requ?tes de l'H?tel, les affaires et les questions d'offices, ou si?geaient au Parlement, tandis que d'autres, vraie p?pini?re d'une administration encore en enfance, remplissaient les fonctions d'intendants de police, justice et finance, dans les provinces ou celles d'intendants et de commissaires du Roi aux arm?es.
C'est seulement ? la veille de la Fronde que commence r?ellement le r?le de Foucquet. Jusque l?, envoy? tant?t ? Grenoble, tant?t en Catalogne et en Flandre, ou charg? de pr?sider ? Paris des commissions financi?res, il n'avait pas ?t? m?l? ? la politique g?n?rale et n'avait ?t? appel? ? occuper que des postes secondaires.
D?sign? au d?but de la Fronde pour remplir les fonctions nouvellement cr??es et encore mal d?finies d'Intendant de Paris, Foucquet se trouva, par ses origines et par cette nomination, engag? dans le parti royal, bien qu'il ne cess?t pas cependant de si?ger ? la grande chambre du Parlement parmi les ma?tres des requ?tes. Mais la situation ne tarda pas ? s'aggraver, le parlement fit de beaux projets de r?forme et notamment supprima les intendants, mesures auxquelles Mazarin r?pondit en proposant de supprimer le paiement des rentes, afin d'avoir plus d'argent disponible pour faire subsister les services publics.
Le roi, ou mieux le gouvernement, quand il avait besoin d'argent, recourait aux emprunts faits ? des particuliers, ? la vente anticip?e des fermes ou du revenu des imp?ts, parfois m?me ? l'engagement des diamants de la Couronne et subvenait par des assignations, ou ce que l'on appelle aujourd'hui des bons du tr?sor, au remboursement des avances qui lui ?taient faites. Seulement le roi n'empruntait pas lui-m?me et c'?tait le surintendant qui, comme nos Soci?t?s financi?res actuelles, souscrivait en quelque sorte d'avance l'emprunt, et pour y faire face, s'aidait du cr?dit de ses parents ou de ses amis, auxquels il donnait en garantie sa signature personnelle ou un engagement sur ses biens. Plus tard, il se couvrait aupr?s du souverain, en se faisant allouer des retenues sur les places disponibles, des parts dans les march?s, des pots-de-vin, pour appeler les choses par leur nom.
On comprend facilement quels ?taient les c?t?s d?fectueux de ce syst?me, qui ne fut r?form? que plus tard par Colbert qui, soit dit en passant, en avait largement b?n?fici? avant d'en faire ressortir les inconv?nients.
Mais revenons ? Foucquet, que la force des ?v?nements et ses ant?c?dents de famille et d'?ducation vont entra?ner ? devenir l'un des ennemis les plus ardents de la Fronde.
Procureur g?n?ral de la Chambre de Justice cr??e le 18 juillet 1648, Foucquet ne fut pas accept? par le Parlement, qui craignait son humeur conciliante et surtout son d?vouement ? la Reine, au lendemain de la Journ?e des Barricades, il suivit la R?gente et la Cour ? Saint-Germain, et, d?s lors, intendant de Paris hors de Paris, il devint l'intendant de l'arm?e charge de reconqu?rir la capitale rebelle.
Nous ne suivrons ni Foucquet ni la Cour pendant les p?r?grinations de la Royaut? luttant contre les Parisiens. Le bel ouvrage de Sainte-Aulaire nous donne les grandes lignes de l'histoire de cette ?poque agit?e, les m?moires de Retz, de Joly, de Dubuisson-Aubenay et de Navailles, la correspondance de Mazarin et les gazettes de Loret nous on font conna?tre les d?tails, mais nous esp?rons qu'un jour un de nos confr?res ?crira l'histoire de Compi?gne pendant la Fronde et, ce jour-l?, il pourra consulter avec fruit quelques chapitres du livre de M. Lair et recourir avec confiance aux nombreuses sources qu'il indique.
En 1650, Mazarin d?sirant placer ? la t?te du parquet du Parlement un magistrat qui serait r?ellement l'homme du roi, jeta les yeux sur Foucquet et d?cida M?liand ? vendre ? celui-ci sa charge de procureur g?n?ral. C'est ? dater de cette ?poque que Colbert et Foucquet furent mis en rapports par Mazarin. Relevons ? ce propos un d?tail curieux pour les moeurs du temps. Au lendemain de sa nomination, les Gardes du corps des Merciers de Paris vinrent faire leur cour ? Foucquet et lui offrirent douze aulnes de satin de G?nes noir que le nouveau procureur g?n?ral accepta <
Le 5 f?vrier 1651, jour du second mariage de Foucquet, le parlement prenait d?cid?ment parti pour la Fronde. Tous les efforts de celui-ci tendirent alors ? gagner du temps et ? lasser les frondeurs. Il rendit ? cette ?poque de nombreux services ? la reine-m?re ainsi qu'? Mazarin.
Au mois d'ao?t 1652, le parlement ?tait divis? entre Paris et Pantoise, la Cour ?tait ? Compi?gne avec les ministres. C'est ? cette date que se place le voyage dans notre ville du cardinal de Retz. Jugeant la Fronde perdue, le coadjuteur r?solut de faire sa paix avec la reine, en venant recevoir la barrette qui consacrait son ?l?vation au cardinalat. Mais, Mazarin et Foucquet veillaient: ? peine Retz commen?ait-il ? expliquer ? la r?gente son plan de restauration de l'autorit? royale qu'Ondedei venait gratter ? la porte pour entretenir la souveraine d'affaires urgentes. Apr?s lui, arrivait bott?, tout poudreux, en pourpoint de toile, l'abb? Basile Foucquet, le rival de Retz aupr?s de Mademoiselle de Chevreuse. Le coadjuteur ?tait jou?, ?conduit, mystifi?, il retourna ? Paris o? le peuple qui ne s'arr?te pas aux finesses de la politique lui fit une ovation aux cris de: Vive le Roi!
L'abb? Foucquet eut ? cette ?poque une singuli?re aventure avec la duchesse de Chatillon, qui habitait le ch?teau de Mello, o? naquit une pr?tendue conspiration que Bertaut et Ricous pay?rent de leur vie. Il sut persuader ? la duchesse qu'elle y ?tait compromise et pendant deux mois, il courut avec elle de ch?teau en maison des champs, d'h?tel en couvent, prisonni?re et gardien volontaires tous deux, se d?guisant tant?t en cavaliers tant?t en religieux pour ?chapper ? des poursuites auxquelles personne n'avait jamais song?.
Plus tard nous retrouvons, ? l'automne de 1655, Madame de Chatillon m?l?e aux n?gociations qui amen?rent le mar?chal d'Hocquincourt, gouverneur de P?ronne, Ham et Montdidier, ? rentrer dans l'ob?issance royale. Il y a l?, dans les r?les jou?s par la duchesse de Chatillon, par Navailles et par Basile Foucquet les ?l?ments d'une com?die spirituellement conduite et dont on voit Mazarin tenir les fils de Compi?gne.
Le 2 janvier 1653, la mort de la Vieuville, surintendant des finances, offre ? Foucquet une occasion de r?clamer de Mazarin la r?compense des services qu'il lui a rendus. Apparent? au monde de la finance par les Castille, les Jeannin et les Maupeou, Foucquet peut offrir le concours des membres de sa famille et ?tre ainsi <
De la collaboration de ces trois hommes naissent les combinaisons les plus vari?es, non pour ?quilibrer le budget, on n'y songeait pas alors plus qu'aujourd'hui, mais pour procurer au Tr?sor les ressources qui lui faisaient d?faut. Au d?but, Foucquet devait avoir la tr?sorerie et Servien l'ordonnancement. Mais, Mazarin, passant sur les formalit?s, ne tarda pas ? demander directement au premier les sommes qu'il voulait toucher chaque mois pour la guerre, la marine, l'artillerie, les ambassades, les suisses, le jeu, les ballets et... l'op?ra. Toutes d?penses dont le cardinal se chargeait ? forfait, sans entrer dans le d?tail, ni m?me en rendre compte aux surintendants, mais en ayant soin d'ajouter qu'il ne voulait ni assignations sur les places, ni billets ? terme, rien que de l'argent comptant.
Nous n'en finirions pas s'il nous fallait expliquer les exp?dients auxquels durent recourir les surintendants et Mazarin pour r?tablir en partie le cr?dit du roi dans les premi?res ann?es qui suivirent la Fronde. Tant?t ce sont les monnaies dont on annonce la refonte et la d?pr?ciation et que l'on offre cependant de racheter en ?change de rentes, en attendant qu'apr?s un court s?jour dans les caisses, un ?dit vienne leur rendre leur ancienne valeur, tant?t c'est le clerg? qu'il s'agit d'imposer, ou le marc d'or qu'il est question d'ali?ner; Mazarin parle d'emprunter sur ses pierreries et ses tapisseries, mais avec le d?sir de voir Herwarth ne pas mener ? bien cette n?gociation, Colbert offre la dot de sa femme et le chancelier S?guier avance quelques fonds, mais sur gages. On est aux abois, comment subvenir aux frais de la campagne de 1656, comment subventionner les alli?s et entretenir les troupes? Le 24 juillet 1656, Foucquet fait passer par Compi?gne un convoi dirig? sur La F?re et les charrettes qui le composent renferment 900,000 livres en argent. On ne sait comment remercier le surintendant. <
Apr?s avoir trac? le tableau de la situation des divers membres de la famille du surintendant ? l'apog?e de sa puissance en 1656, M. Lair entre dans d'int?ressants d?tails sur sa vie et examine notamment les amours qu'on lui pr?te: A-t-il ?t? l'amant ou seulement l'ami de Madame de S?vign?? Mademoiselle de Tr?cesson fut-elle plus que sa confidente politique, enfin Madame Scarron a-t-elle vu Foucquet avant la mort de son mari? M. Lair ne para?t ajouter foi ? aucune de ses suppositions et sauf Madame de Brancas et une inconnue, on ne voit ? Foucquet aucune ma?tresse.
Les habitations du surintendant, son h?tel de la rue Michel-le-Comte, sa retraite de Saint-Mand?, son domaine paternel de Vaux, dont il fit reb?tir le ch?teau et qui devint un sujet d'envie pour tous les courtisans et m?me, dit-on, pour le roi, son domaine de Concarneau et enfin Belle-Isle-en-Mer, dont on lui a pr?t? l'intention de se faire roi, sont d?crits avec grand soin.
Mais, au milieu de cela, Foucquet ne para?t pas avoir joui d'un bonheur r?el, la mort de son fils a?n?, ses pr?occupations politiques et jusqu'? la responsabilit? qui pesait sur lui, au moment du mariage de sa fille a?n?e avec le marquis de Charost, dans le jugement de Chenailles, conseiller au parlement, accus? d'avoir voulu vendre la place de Saint-Quentin ? M. le Prince, lui causaient de nombreux soucis. Dans cette derni?re affaire, il pronon?a un r?quisitoire impitoyable, dont les termes devaient ?tre un jour retourn?s contre lui. De m?me qu'il avait fait soumettre celui-ci au secret le plus absolu, priv? de papier, de plumes et d'encre, sans pouvoir obtenir ni le secours d'un avocat, ni la communication des pi?ces de l'accusation, de m?me Talon devait en user avec lui quelques ann?es plus tard. Puis vient le proc?s du cardinal de Retz trop connu pour qu'il soit n?cessaire de s'y arr?ter.
Et toujours le Tr?sor restait vide d'argent, mais bourr? de papiers et ? peine ces billets se convertissaient-ils en or, que l'or ?tait absorb? par les fournisseurs des arm?es ou de la Cour.
D?s ce moment, en froid avec le Cardinal, Foucquet, pr?voyant sa disgr?ce, pr?parait sa d?fense et celle de ses amis, et d?signait les villes o? ses affid?s trouveraient refuge, les places dont les gouverneurs lui appartenaient ou pouvaient ?tre gagn?s, toutes mesures imprudentes, consign?es par ?crit, et qui devaient un jour contribuer ? sa perte.
Sa sant? s'?tait gravement alt?r?e; ? peine remis, il vient ? Compi?gne, le 28 juillet 1658 pour entretenir Mazarin de la situation financi?re et lui offre sa d?mission. Mais le Cardinal refuse. En 1659, la mort de Servien laisse libre une des deux places de surintendant. Mazarin promet d'abord ? Foucquet de ne pas le remplacer, puis il se d?signe lui-m?me comme son coll?gue.
Une fois de plus les caisses de l'?tat sont vides, les avances absorb?es pour dix-huit mois ou deux ans. Foucquet et Herwarth demandent au Cardinal, qui a promis de leur venir en aide quand il en serait temps, de donner sa signature qui seule peut leur faire obtenir les fonds n?cessaires. Mais le Cardinal est avare, et il craint de toucher ? ses biens de La F?re, de Brouage, de Sedan et de Vincennes, ? ses placements ? l'?tranger, il recule et renonce ? la place, laissant Foucquet occuper seul la surintendance.
Le Roi est mari?, Foucquet re?oit la nouvelle Reine ? Vaux, Mazarin marie ses ni?ces et meurt, mais, dans ses derniers moments le Cardinal fait son testament et laisse au Roi tous ses biens, reconnaissant qu'ils viennent des lib?ralit?s de son souverain.
Dans un supr?me entretien avec son confesseur, il lui donne la mission d'aller, apr?s avoir consult? Colbert, donner le conseil au Roi d'?ter ? Foucquet l'emploi des finances, de rechercher l?s malversations des gens d'affaires et de leur faire restituer le bien du Roi.
? ce moment m?me, Foucquet, redevenu plein d'espoir, cherche le moyen de recueillir la grande situation que laisse le mourant.
Pendant que Colbert s'occupe de l'ex?cution du testament du Cardinal, Foucquet, admis ? traiter des affaires ?trang?res dans le Conseil, entame, sur l'ordre du Roi, de grandes n?gociations avec les rois d'Angleterre, de Pologne, de Su?de, et est charg? de discuter le trait? de commerce avec les ?tats de Hollande. Mais cette nouvelle t?che fut de courte dur?e, car les ennemis de Foucquet, ayant Colbert ? leur t?te, avaient d?cid? de la perte du Surintendant.
Trop longs seraient ? raconter les pr?liminaires du drame qui remplit tout le second volume de M. Lair.
C'est ? Fontainebleau, au moment o?, apr?s ses amours passag?res avec les deux Mancini, on commen?a ? combattre la passion qu'?prouvait le Roi pour Henriette d'Angleterre que nous voyons se nouer les intrigues qui vont amener la chute de Foucquet.
Impromptu de Moli?re, festin superbe servi dans une argenterie des plus luxueuses et dans laquelle on remarqua un sucrier en or , feu d'artifice compos? d'une nu?e de fus?es et de serpenteaux, rien ne manqua ? cette f?te, pendant laquelle couvait l'orage qui ne devait pas tarder ? ?clater.
Huit jours plus tard, la surintendance ?tait supprim?e et remplac?e par un conseil des finances, une Chambre de Justice ?tait ?tablie le 15 novembre avec mission de poursuivre les abus et malversations commises dans les finances depuis 1635. Elle devait rechercher et punir aussi <
Foucquet, transf?r? d'abord ? Angers, puis ? Amboise, ?tait prisonnier ? Vincennes, soumis au secret le plus absolu, priv? de papier, d'encre et de livres. En trois mois ses cheveux nagu?res bruns avaient compl?tement blanchi.
Pendant six mois, on ne lui notifie aucun acte de proc?dure; ? ce moment seulement on lui fait subir un premier interrogatoire de forme, dont on refuse de lui laisser copie.
Pendant que s'instruisait le proc?s de Foucquet, quelques autres affaires ?taient soumises ? la Chambre de Justice. Dans le nombre, il en est une qui concerne des personnages de notre pays et qu'? ce titre nous r?sumerons en quelques lignes:
<
Sans entrer dans les d?tails du proc?s, auquel nous fait assister notre auteur, faisant conna?tre et l'interrogatoire de l'accus? et l'opinion des juges, qu'il nous suffise de dire que Dumont fut condamn?, par treize voix contre huit, <
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