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Read Ebook: L'Humanité préhistorique by Morgan J De Jacques

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Ebook has 973 lines and 80133 words, and 20 pages

L'?VOLUTION DE L'HUMANIT?

SYNTH?SE COLLECTIVE

PREMI?RE SECTION

PR?HISTOIRE. PROTOHISTOIRE

Dirig?e par HENRI BERR

L'HUMANIT? PR?HISTORIQUE

ESQUISSE DE PR?HISTOIRE G?N?RALE

Avec 1300 figures et cartes dans le texte

PAR

JACQUES DE MORGAN

ANCIEN DIRECTEUR DES ANTIQUIT?S DE L'?GYPTE

ANCIEN D?L?GU? G?N?RAL EN PERSE

DU MINIST?RE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

LA RENAISSANCE DU LIVRE

TABLE DES MATI?RES

CONSID?RATIONS PR?LIMINAIRES

PREMI?RE PARTIE

L'?VOLUTION DES INDUSTRIES

CHAPITRE

LA VIE DE L'HOMME PR?HISTORIQUE

CHAPITRE

TROISI?ME PARTIE

LE D?VELOPPEMENT INTELLECTUEL ET LES RELATIONS DES PEUPLES ENTRE EUX

CHAPITRE

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

INDEX

TABLE DES FIGURES

AVANT-PROPOS

LA MAIN ET L'OUTIL

<>, dit M. Perrier. <> La r?duction des muscles ?l?vateurs de la m?choire inf?rieure a eu pour effet, ? son tour, de mettre le cerveau plus ? l'aise et de lui permettre un d?veloppement consid?rable. ? la fois par un jeu de cons?quences et par l'action persistante de la tendance initiale, le visage humain s'est peu ? peu <>.

Dans l'?volution humaine, si le milieu physique et le facteur race ont jou? leur r?le,--consid?rable, et qui sera pr?cis?,--l'?l?ment logique leur sert de base. Si le milieu social a jou? son r?le,--capital, et qui sera soulign?,--bien loin qu'il ait cr?? la logique, il en est lui-m?me une manifestation: la soci?t? est un mode intensif de la vie, ?bauch? par l'animal, perfectionn? par l'homme.

La logique, rappelons-le, c'est autre chose, pour nous, c'est quelque chose de plus large que la finalit?: c'est l'appropriation, qui peut ?tre t?tonnante, qui peut ?tre purement fortuite, de moyens ? besoins--n?s de la tendance . Logique en acte, la vie retient l'utile, et ainsi s'adapte au milieu. Comme l'a montr? Henri Bergson , la mati?re organis?e a <> et, par le moyen de ces appareils, de l?cher utilement l'?nergie qu'elle accumule. On peut la d?finir un m?canisme de formation int?rieure, ou encore une <>. L'Histoire, dans sa plus large extension, est logique v?cue,--avant d'?tre logique ext?rioris?e , logique collective , logique r?fl?chie .

L'Histoire, tout enti?re, est essentiellement logique. Voil? notre hypoth?se fondamentale, que l'oeuvre, dans son ensemble, devra contr?ler par le libre travail de collaborateurs ?minents. Et cette hypoth?se commande notre plan.

L'?volution primitive du psychisme ne peut ?tre retrac?e, de fa?on approximative, que d'apr?s le rapport qui existe entre le comportement des ?tres--comme dit l'actuelle psychologie zoologique--et le d?veloppement du syst?me nerveux, ou plut?t de sa fleur c?r?brale. On voit, dans <>, le cerveau, qui assure l'harmonie interne et pr?side aux relations ext?rieures, s'accro?tre et se perfectionner, ? mesure que l'organisme se complique et, non seulement s'?quilibre mieux avec le monde ext?rieur, mais a plus de prises sur lui.

Au cours de la p?riode tertiaire, le psychisme se d?veloppe remarquablement chez les vert?br?s. Avec les mammif?res, des fonctions vari?es se solidarisent et se contr?lent par l'accroissement des h?misph?res c?r?braux. Cet accroissement, dans un cr?ne trop ?troit, entra?ne, surtout chez les primates, des plissements, des circonvolutions. Le cerveau se modifie plus, et plus vite, que le reste du corps. <>: il devient le centre intellectuel. Le primate, chez qui est ?norme le poids relatif du cerveau, a une facult? d'adaptation particuli?rement souple; et celle-ci se manifeste surtout dans l'aptitude ? la pr?hension de ses membres ant?rieurs, ? pouce opposable, ? ongles plats. Chez l'Hominien, les membres ant?rieurs, d?livr?s de la fonction locomotrice, sont r?serv?s ? cet office pr?hensile: et voici la main.

Il est probable que, au cours de la p?riode tertiaire, la diff?renciation progressive des saisons, l'absence des fruits pendant de longs mois, ont engag? certains primates, dont les membres ant?rieurs ?taient plus courts que les post?rieurs, ? abandonner d?finitivement la vie arboricole, ? se redresser, ? marcher, ? diff?rencier les quatre extr?mit?s des membres en pieds et en mains.

Le <>, dont parle M. Perrier, tire de la station debout un avantage qui a certainement favoris? cette station. Mais le besoin de savoir, ? l'origine, est tout pratique; il est greff? sur l'int?r?t vital, imm?diat. Comme il a provoqu? la station debout et l'emploi de la main, c'est l'int?r?t qui avive dans le cerveau la lumi?re de la conscience. La synth?se psychique produit la clart?, et la clart? augmente la puissance de synth?se. Tant bien que mal, la tendance peut se satisfaire dans la conscience la plus obscure; mais l'activit? en s'?clairant devient plus s?re d'elle-m?me.

La main, par des informations--tactiles et musculaires--de plus en plus pr?cises, qui s'associent aux sensations visuelles et les compl?tent, contribue efficacement ? la connaissance du monde ext?rieur. Par la mimique, essai de langage elle active, de fa?on directe, le rapprochement des hommes. Elle l'active aussi de fa?on indirecte: elle leur permet de coop?rer, gr?ce ? une sp?cialisation d'un genre nouveau,--non plus sp?cifique et de structure, mais individuelle et de fonction. La soci?t? se d?veloppera, comme l'?tre vivant, par l'unit? plus forte du compos? dans la diversit? plus grande des parties composantes.

Mais ce sont les premi?res inventions qui ont ?t? d?cisives, quand la main, de plus en plus adroite, s'est employ?e ? la fabrication d'instruments artificiels, qui la prolongeaient, pour la d?fense et l'attaque, pour la multiplication des utilit?s, pour l'am?lioration de la vie. Compl?t? par l'outil, l'organe d'action sur les choses devient lui-m?me instrument universel. Ou, plus exactement, c'est le cerveau qui le devient,--le cerveau qui se d?veloppe merveilleusement par l'effet m?me des outils que la main lui permet de r?aliser. Et en m?me temps que s'accro?t l'universalit? de l'esp?ce, les facilit?s de sp?cialisation fonctionnelle de l'individu se trouvent accrues.

Comment ont ?t? cr??s les premiers instruments? Probl?me ?videmment insoluble pour qui voudrait une solution rigoureuse.

On a fait des hypoth?ses. La th?orie de la projection spontan?e,--d'apr?s laquelle les hommes ont projet? le bras dans le b?ton, le doigt dans le crochet, le poing dans la massue,--n'est pas tr?s explicative. Que les instruments aient prolong?, ? l'origine, et imit? les organes, c'est assez ?vident: mais l'invention humaine est surtout dans l'utilisation des propri?t?s diverses de mati?res diverses et le fa?onnement de ces mati?res.

Car il y eut un Prom?th?e, des Prom?th?es, pour cette invention ? deux degr?s: conserver le feu spontan?, cr?er le feu artificiel. Il faut insister, ici, devant les origines de l'industrie humaine, sur le r?le de l'intelligence et de l'individu. Suite de l'habilet? manuelle, qui est suite elle-m?me de l'activit? vitale et cr?atrice d'organes, une intelligence pratique, que meut l'int?r?t, doit ?tre distingu?e nettement de l'intelligence th?orique, de la curiosit? d?sint?ress?e. Cette forme de l'intelligence qui tend ? la <>, au savoir direct pour le pouvoir imm?diat, est ant?rieure ? la forme sp?culative; ou, tout au moins, c'est la fonction utilitaire de l'intelligence qui a ?t? longtemps pr?pond?rante.

L'imitation de ces initiatives et l'addition des progr?s successifs sont tout autre chose que l'action de la soci?t?. Avec certains penseurs, nous posons ce principe que l'invention technique, ? son point vif, pour ainsi dire, porte la marque de l'individu,--comme toute invention. Elle est n?e de l'exp?rience directe, au contact d'un cerveau et de l'univers.

Sans aucun doute, la vie sociale favorise de mille fa?ons la technique: elle est instigatrice et propagatrice des inventions; mais elle les entrave aussi, bien souvent, par la tradition, la routine, le d?veloppement de pratiques illusoires li?es ? une sp?culation inefficace,--tandis qu'une sp?culation implicite est virtuellement contenue dans la technique la plus primitive.

D?j? l'organisme vivant est comme une intelligence en acte: <>

S'il y a une m?canique et une physique concr?tes dans l'exercice des ?nergies musculaires, l'extension de ces ?nergies par la technique suppose une repr?sentation suffisamment objective du monde mat?riel et, tout au moins, le sentiment net d'une certaine r?gularit? dans les choses. Avant d'?tre con?ue, la loi de causalit? a ?t? de mieux en mieux sentie par le d?ploiement de l'activit? humaine dans un monde r?gi par cette loi et dont l'homme est partie int?grante.

La technique a pr?c?d? la technologie et, ? plus forte raison, la science; mais elle a pr?par? l'une et l'autre, <>

C'est en nous inspirant de lui que nous reviendrons, plus tard, sur le d?roulement des inventions; que nous distinguerons celles qui augmentent le pouvoir de nos mains, qui les suppl?ent, qui nous permettent non seulement d'utiliser les objets, mais de capter et tourner ? notre profit des ?nergies de toutes sortes, celles qui accroissent la port?e de nos sens et nous donnent, pour ainsi dire, des <>, celles qui accroissent nos facilit?s de d?placement dans l'espace, de communication avec nos semblables; que nous insisterons sur ce d?veloppement infini de l'outillage, n? de la main, dont les r?percussions sont infinies elles-m?mes, absolument impr?visibles bien souvent,--et qui de l'homme a fait comme un dieu. On a observ? que les machines sont des organes ext?rieurs qui rendent inutiles nos muscles de chair et que, par elles, nous tendons vers l'?tal de <>.

M. Cartailhac, ? l'origine, nous avait fait l'honneur d'apporter ? notre oeuvre la grande autorit? que lui a acquise une longue et probe carri?re scientifique. Plus tard, il s'est m?fi? de ses forces,--certainement ? tort; il a craint de nous retarder; et M. de Morgan, sur son d?sir, a bien voulu le remplacer. Comme devait le faire M. Cartailhac, l'ancien directeur des antiquit?s de l'?gypte et d?l?gu? g?n?ral en Perse a trait? le sujet de l'activit? humaine consid?r?e dans les premi?res traces qui en subsistent et marqu? les grandes ?tapes primitives du progr?s humain.

De cette science, tr?s fran?aise, du pr?historique, M. de Morgan est un des repr?sentants les plus ?minents. Personne ne l'embrasse avec une curiosit? plus large et un savoir plus ?tendu. Les ouvrages relatifs ? la pr?histoire prennent tous pour base nos r?gions et n?gligent l'Orient. Il n'y a pas l? seulement une insuffisance de documentation mais, peut-?tre, une erreur de point de vue. C'est l'Orient, semble-t-il, qui a jou?, aux origines, le r?le pr?pond?rant. La v?rit? consiste, dans tous les cas, ? mettre en parall?le l'?volution de ces contr?es et celles de l'Occident europ?en, ? fondre les notions qu'on poss?de sur l'une et sur l'autre. M. de Morgan le peut faire, parce qu'il a pass? six ans en ?gypte, trois ans au Caucase et en Arm?nie, seize ans en Perse: sa pr?occupation synth?tique est tout ? fait heureuse, tout ? fait neuve, et bien appropri?e ? notre dessein.

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