Read Ebook: Des homicides commis par les aliénés by Blanche Mile
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Ebook has 526 lines and 54501 words, and 11 pages
Pendant ce r?cit D... ne s'est pas anim? un instant; il l'a d?bit? avec l'accent de la sinc?rit?, sans aucune passion, ne paraissant pr?occup? que du d?sir d'?tre exact, et de prouver que ses convictions ?taient fond?es sur des faits positifs, s'attachant aux plus petits d?tails, avec cette pr?cision de m?moire que l'on rencontre chez les ali?n?s dont l'esprit est domin? par un nombre restreint de conceptions d?lirantes, cherchant ? expliquer ce qu'il avait fait, mais non ? s'en disculper, finissant seulement par dire qu'il regrettait d'avoir c?d? ? un mouvement de fureur, mais ne t?moignant pas du moindre doute ni de la moindre h?sitation sur la v?rit? absolue de tout ce qu'il avait dit.
Nous lui demandons alors comment il se porte depuis qu'il est en prison. <>
Les gardiens nous disent que D... est tr?s m?fiant et tr?s-inquiet, qu'il croit qu'on veut l'empoisonner, qu'il voudrait toujours s'administrer des rem?des, pr?tendant qu'il ne peut pas aller ? la garde-robe, qu'il refuse les aliments qu'on lui apporte, qu'il ne veut manger que des pommes, et qu'il se plaint sans cesse de tout.
? notre troisi?me visite, nous apprenons que depuis trois jour D... paraissait plus tourment?, plus irascible, qu'il ne dormait pas, qu'il marchait dans sa cellule pendant toute la nuit, et que le matin m?me, il avait gri?vement bless? un de ses cod?tenus, en le frappant violemment sur la t?te avec une bouteille, et alors que cet homme dormait, et sans qu'il y ait eu de discussion, ni de provocation.
D... ne s'excite pas en nous parlant; il dit bien quelques mots de piti? sur l'homme qu'il a bless?, mais il est manifeste qu'il croit avoir accompli un acte de juste vengeance.
? notre visite suivante, D... avait la camisole de force, et nous sommes inform?s qu'il avait cach? dans son lit le couvercle du si?ge des commodit?s, morceau de bois tr?s-lourd, avec lequel il avait certainement le projet d'exercer quelque nouvelle vengeance; il avait d'ailleurs menac? de tuer le premier gardien qui lui adresserait la parole.
Quand nous l'abordons, il nous fait un accueil qui d?note une vive irritation; il r?crimine am?rement contre les mauvais traitements dont il est l'objet: <
Ce long expos? ?tait n?cessaire pour bien faire conna?tre D...; nous allons maintenant l'analyser pour en d?duire ensuite nos conclusions.
D... a toujours ?t? d'un caract?re triste et peu expansif; d?s sa jeunesse, il songeait ? gagner de l'argent et ? en amasser; il travaillait beaucoup et d?pensait le moins possible; un t?moin a dit qu'il ?tait le bourreau de son corps. Malgr? son ardeur au travail, et sa stricte ?conomie, il n'a pas fait fortune, il vivait avec peine, et presque jamais il n'a recueilli de r?sultats de ses efforts. Une seule fois il a r?alis? quelques b?n?fices; c'est pendant qu'il exploitait, sans sa femme, un petit commerce de p?tisserie, dans lequel il n'?tait aid? que par une servante. Ce fait, qui ?tait assur?ment de pur hasard, l'a confirm? dans l'opinion qu'il semble avoir eue d?s le commencement de son mariage, que sa femme n'?tait pas aussi ?conome qu'elle aurait d? l'?tre. Il n'avait pas attendu jusque l? pour lui marquer son m?contentement par ses reproches et ses violences; mais apr?s, il se montra encore plus irrit? et plus injuste. D?j? cependant, ? l'?poque o? elle ?tait grosse pour la seconde fois, il lui avait laiss? entendre qu'il n'?tait peut-?tre pas le p?re de l'enfant qu'elle portait; il t?moignait ainsi de ses sentiments de jalousie insens?e, et de son ennui du surcro?t de d?penses qu'entra?nerait un second enfant; c'est ici que nous trouvons la premi?re manifestation de conceptions d?lirantes, engendr?es par des pr?occupations d'avarice, pouss?es jusqu'? l'obsession.
Pendant quelques ann?es, D... se maintient sans se montrer ni plus d?raisonnable, ni plus violent, mais ayant toujours au fond de son coeur et dans son esprit les m?mes ressentiments et les m?mes convictions erron?es. Le m?nage vient s'?tablir ? Boulogne, les choses vont d'abord assez bien, mais bient?t, au contraire, la situation s'aggrave; D... se montre plus sombre, plus m?fiant, il se met ? boire de l'absinthe, et il en arrive ? un ?tat presque constant de surexcitation et de col?re; il perd le sommeil, n'a presque plus d'empire sur lui-m?me, et n'est plus ma?tre de contenir l'expression des inqui?tudes et des frayeurs qui l'obs?dent; il accable sa femme des reproches les plus outrageants; il l'accuse de le tromper, il le proclame, il va se plaindre ? l'autorit?, il colporte les pr?tendues preuves de son d?shonneur, et enfin, apparaissent les id?es d'empoisonnement. Un jour, on lui sert un morceau de porc, qui n'?tait peut-?tre pas tr?s-frais; il y trouve un go?t particulier; il ne le mange pas; sa femme jette l'os aux ordures dans la rue; la pens?e lui vient que si elle n'a pas gard? cet os pour le vendre avec les autres, c'est qu'elle a voulu se d?faire d'une pi?ce ? conviction.
Sa femme, inqui?te des maux de t?te de son mari, de ses insomnies, de ses malaises, appelle un m?decin; celui-ci prescrit des pilules et une potion; D... se trouve plus souffrant apr?s avoir pris les pilules et la potion, il en conclut que le m?decin est de complicit? avec sa femme pour l'empoisonner.
Le meurtre accompli, la crise est momentan?ment ?puis?e, il reste calme et insouciant, se met ? fumer, et se laisse arr?ter, sans chercher ? se disculper, donnant lui-m?me tous les d?tails, indiquant le rasoir dont il s'est servi, n'exprimant aucun regret, disant au contraire que si c'?tait ? recommencer il le referait, et montrant ainsi sa conviction qu'il avait us? du droit de l?gitime d?fense. Ce n'est que le lendemain que, repos? par un sommeil paisible, n'?prouvant plus de malaise, ni de douleur, voyant par cons?quent qu'il n'est pas empoisonn?, il exprime le regret d'avoir tu? sa femme.
Pour ?viter un nouvel accident, on doit priver D... de l'usage de ses mains et le rev?tir de la camisole. Il ne para?t plus avoir de craintes d'empoisonnement, ne songe plus qu'aux ?p?es avec lesquelles les gardiens vont lui ouvrir le ventre, de m?me que dans la nuit qui a pr?c?d? le meurtre il croyait ?tre menac? d'?tre tu? par des individus arm?s de revolvers.
L'?tat mental dans lequel est D... depuis trois semaines, est analogue ? celui dans lequel il ?tait ? l'?poque o? il a tu? sa femme; les manifestations d?lirantes, les illusions des sens, les hallucinations que nous constatons aujourd'hui chez D..., sont la confirmation la plus ?vidente du d?lire, sous l'empire duquel il a agi le 23 novembre dernier.
De tout ce qui pr?c?de, nous tirons les conclusions suivantes:
En foi de quoi, nous avons r?dig? le pr?sent rapport pour valoir ce que de droit.
Paris, le 16 janvier 1878.
A. MOTET, ?. BLANCHE.
Dans ce fait, comme dans les pr?c?dents, on observe des crises d'intensit? diff?rente et en rapport avec des variations dans les conditions c?r?brales, et en plus, l'intoxication alcoolique comme cause d?terminante de la crise au cours de laquelle a lieu le meurtre. D... est un bon ouvrier, un travailleur plein d'?nergie, d'un caract?re sombre, peu communicatif, tr?s-?conome, et qui n'admet pas que son travail puisse ?tre sans r?compense. Malgr? toute son activit?, loin de prosp?rer dans ses affaires, il v?g?te, et quand il avait le droit d'esp?rer le succ?s, il ne rencontre que les revers.
Sa femme le seconde de toutes ses forces, mais en vain; alors D... lui reproche, sans aucune justice, de manquer d'ordre, et la rend responsable de ce qu'il ne r?ussit pas. Il a un enfant; loin de s'en r?jouir, ce n'est pour lui qu'une d?pense de plus dans le m?nage. Un second enfant va na?tre; D... ne peut supporter la pens?e de ce surcro?t de charge; ? cette pens?e vient se joindre le soup?on qu'il pourrait bien avoir ?t? tromp? par sa femme et ne pas ?tre le p?re de l'enfant qu'elle porte; il frappe violemment sa femme dans l'espoir de la faire avorter.
Puis, succ?de une p?riode de calme relatif. Plus tard, les id?es de jalousie reparaissent; D... est convaincu que sa femme a une mauvaise conduite; et un jour il se prom?ne longtemps sur le bord de la Seine avec un de ses voisins qu'il consid?re comme un de ceux qui le trompent, et il avoue qu'il avait l'intention de le jeter dans l'eau. Cette fois, il en reste ? la pens?e, et ne va pas jusqu'? l'acte.
Obs?d? de soucis, D... demande ? l'alcool l'oubli de ses chagrins. Il devient alors de plus en plus soup?onneux, irritable, emport?; les hallucinations de la vue apparaissent; il ne dort plus, n'a plus un moment de repos ni le jour ni la nuit, et enfin la crise ?clate, le meurtre est accompli. D... redevient aussit?t calme; il attend, en fumant, qu'on vienne l'arr?ter, et il n'exprime aucun regret de ce qu'il a fait, tant il est persuad? que sa vengeance ?tait juste.
Le lendemain, n'?prouvant aucun malaise, il pense qu'il n'?tait pas empoisonn? et regrette d'avoir tu? sa femme.
En prison, il a deux nouvelles crises; dans la premi?re, il assomme un de ses cod?tenus; dans la seconde, il est r?duit ? l'impuissance par les mesures de surveillance exceptionnelle dont il est l'objet.
Constatons encore ici des analogies frappantes entre ce fait et le fait de la femme C... Elle ne doute pas de son droit de se venger des mauvais traitements dont elle est victime; D..., apr?s avoir tu? sa femme, conserve le calme d'un homme qui a satisfait ? une vengeance l?gitime.
On pourrait croire que c'est une appr?ciation apr?s coup, un moyen de d?fense; ce sentiment existait peut-?tre chez la femme C... et chez D..., mais il y avait certainement aussi conviction sinc?re de leur part.
Dans sa prison, la femme C... a de nouveau des conceptions d?lirantes relatives aux religieuses qu'elle consid?re comme des complices gagn?es ? la cause du clerg?; ? Mazas, D..., apr?s ?tre rest? calme pendant quelques jours, pr?sente les signes d'un d?lire avec hallucinations, absolument semblable ? celui qui l'a pouss? au meurtre de sa femme.
Il n'y a de diff?rence que dans la cause de l'acc?s de d?lire avec hallucinations, l'alcoolisme, qui joue dans ce cas le principal r?le et qui manquait absolument chez la femme C...; mais dans l'un et dans l'autre, on voit des impulsions irr?sistibles surgir au cours d'un d?lire m?lancolique qui n'avait ?t? longtemps que mena?ant, qui avait donn? lieu ? quelques violences sans r?sultats, et qui ?clate enfin par des actes terribles.
?PILEPSIE.--ATTAQUES VERTIGINEUSES AVEC HALLUCINATIONS VISUELLES ET PERVERSIONS INTELLECTUELLES.--ABSENCE D'ATTAQUES CONVULSIVES.--INCONTINENCE NOCTURNE DES URINES.--ACC?S DE D?LIRE IMPULSIF.--MEURTRE.--SOUVENIR EXACT DES FAITS ACCOMPLIS PENDANT L'ACC?S.--IRRESPONSABILIT?.
Nous soussign?s, Las?gue, Blanche et Motet, docteurs en m?decine, commis par une ordonnance en date du 20 f?vrier 1868 de M. Dubard, juge d'instruction pr?s le tribunal de premi?re instance du d?partement de la Seine, < l'effet d'examiner le nomm? R..., inculp? d'assassinat, de rechercher et d'?tablir quel a ?t? son ?tat mental au moment du crime, et quel il est actuellement;>> apr?s avoir pr?t? serment, avons pris connaissance du dossier, avons examin? l'inculp? ? plusieurs reprises, et consignons dans le pr?sent rapport les r?sultats de notre expertise:
Le 24 janvier 1868, R... se pr?sentait au presbyt?re de la Loupe et demandait avec instance ? parler ? M. le cur?. <
R... rentre imm?diatement ? l'auberge, o? il est arr?t?. Il avoue le meurtre qu'il vient de commettre, et, bien que d?s ce moment ses r?ponses soient assez pr?cises, elles t?moignent encore des pr?occupations sous l'empire desquelles il a agi. Nous avons ? d?terminer: 1? quels sont les ant?c?dents de l'inculp?; 2? quel ?tait son ?tat mental au moment du crime.
Cet homme est, depuis l'?ge de 18 ans, sujet ? des accidents qui revenaient ? des ?poques plus ou moins ?loign?es; il ?tait pris de maux de t?te violents dont l'apparition semble avoir co?ncid? avec les modifications signal?es dans son caract?re. Depuis huit mois surtout les maux de t?te ont ?t? plus fr?quents; ils se sont compliqu?s de troubles de l'intelligence, d'hallucinations de la vue, et les renseignements qu'il nous donne ? ce sujet, que nous reproduisons presque textuellement, sont d'accord en tous points avec les d?positions recueillies par les magistrats charg?s de l'enqu?te.
<
Il est impossible de m?conna?tre dans ces faits l'existence d'hallucinations de la vue, se manifestant tout ? coup chez un individu qui se plaint en m?me temps d'un malaise qui, de la r?gion de l'estomac, s'?tend vers l'oesophage, remonte jusqu'? l'arri?re-gorge et d?termine une sensation de constriction nettement exprim?e par les mots: < < ? ce moment l?, il y a un homme qui est venu avec un coq d'Inde. < Ces d?tails nous permettent de dire que le d?lire a ?clat? tout ? coup sous forme d'acc?s avec impulsion irr?sistible; et, loin de trouver dans la pr?cision des r?ponses de R... des ?l?ments de doute sur la r?alit? d'un trouble de ses facult?s intellectuelles, nous d?clarons que l'int?grit? des souvenirs, l'expos? minutieux de tous les faits qui ont pr?c?d? le meurtre, sont pour nous caract?ristiques; ils sont l'expression d'une pr?occupation maladive. R... s'est en quelque sorte observ? lui-m?me, rien ne lui a ?chapp? dans la succession des troubles qu'il nous r?v?le. Des faits qui eussent pass? inaper?us pour un homme sain d'esprit, se sont grav?s dans sa m?moire avec d'autant plus de pr?cision qu'il a ?t? plus inquiet. Il n'a rien oubli?; mais, bien diff?rent des autres criminels qui essayent de mettre leurs actes au compte de la folie et de les att?nuer, il raconte ce qu'il a ?prouv?, sans chercher jamais ? s'excuser, exprimant plut?t le regret du meurtre qu'il a commis. Il n'exag?re rien; il dit avec une simplicit? et une sinc?rit? parfaites; il n'a jamais vari? dans ses r?ponses; ses actes, ses pr?occupations d?lirantes s'encha?nent de la mani?re la plus rigoureuse et appartiennent ? un ?tat pathologique nettement d?termin?. Pour nous, R... est atteint d'?pilepsie, non pas de celle qu'on observe le plus commun?ment, mais bien de la forme r?duite aux vertiges fugaces, ? ces modifications instantan?es si soudaines et parfois si rapidement disparues qu'elles ne seraient m?me pas soup?onn?es si les actes qui les suivent n'en venaient pas r?v?ler la nature. Cette opinion est d'autant plus certaine en ce qui regarde R..., qu'il est d'exp?rience que les actes d?lirants prennent plus vite le caract?re de la plus aveugle violence lorsque la manifestation ?pileptique a ?t? r?duite ? sa plus simple expression. Et, comme ces troubles ne sont jamais isol?s, comme leur apparition, leur retour, apportent dans le caract?re, dans les habitudes, dans les tendances, des modifications profondes, on peut, lorsqu'on n'en m?conna?t plus la nature, les suivre en quelque sorte ? la trace. Tant?ts fr?quents, tant?t revenant ? de longs intervalles, ils laissent toujours une impression plus ou moins profonde, se r?v?lant par des sympt?mes ? l'ensemble desquels on a scientifiquement donn? le nom de < R... nous pr?sente tous les caract?res de cette affection. Depuis l'?ge de 18 ans, il est connu comme un individu mobile, ayant des alternatives d'une tristesse profonde et d'un ?tat plus calme pendant lequel il est capable de se livrer aux travaux de la ferme. On ne s'explique pas ses brusques changements d'humeur: c'est qu'on ne sait pas qu'il a peu de sommeil, que des visions effrayantes, < En cons?quence, les m?decins soussign?s se croient autoris?s ? conclure que: Paris, le 9 avril 1868. Sign?: CH. LAS?GUE, ?. BLANCHE, A. MOTET. On observe chez R... des crises d'in?gale intensit?; d'abord, c'est un besoin irr?sistible de changement et de condition; puis, se montrent des soup?ons, des inqui?tudes, des moments de tristesse, des vivacit?s, des emportements; viennent ensuite des hallucinations, principalement la nuit, des terreurs, des insomnies. Apr?s une nuit pass?e dans le d?lire, R... se rend chez le cur? de P... et lui raconte ses tourments; celui-ci le rassure et lui donne quelques conseils. R... se retire content et calme; la crise s'arr?te l?. Notons ici que la d?marche aupr?s de cur? de P... avait ?t? s?par?e par quelques heures des accidents c?r?braux qui l'avaient pr?c?d?e, et que par cons?quent l'influence de ces accidents en avait ?t? amoindrie. Au contraire, le jour o? R... a tu? le cur? de la Loupe, c'est dans la matin?e et presque imm?diatement avant d'aller au presbyt?re qu'il avait eu une crise sur laquelle il a fourni les d?tails les plus pr?cis. Il ?tait donc, en arrivant aupr?s du cur?, sous l'influence directe de cette crise de d?lire et d'hallucinations. Enfin, ? rencontre de ce que l'on observe le plus habituellement chez les ?pileptiques, R... s'est rappel? avec une pr?cision minutieuse tout ce qu'il avait pens?, tout ce qu'il avait vu, et tout ce qu'il avait fait, jusqu'apr?s le meurtre, ce qui s'explique par la pr?dominance qu'offre dans ce cas l'intensit? de la pr?occupation d?lirante sur les troubles comitiaux. L'attaque est incompl?te chez lui comme chez un grand nombre d'?pileptiques ? crises plus mentales que convulsives. Elle a en moins l'absence de conscience, les spasmes toniques ou cloniques; elle a en plus la tension impulsive. C'est une sorte d'?tat interm?diaire entre la grande attaque ou le grand mal, et le vertige. Conform?ment aux conclusions du rapport, R... a ?t? d?clar? irresponsable et plac? dans un asile d'ali?n?s. La nomm?e R... est une enfant non-seulement par son ?ge, mais par la lenteur de son d?veloppement physique et moral; sa t?te a des dimensions au-dessous de la moyenne. ? l'?ge de 2 ans, elle a fait une chute suivie d'accidents c?r?braux sur lesquels il est impossible d'?tre renseign?. Depuis lors, des acc?s ?pileptiques ou ?pilepto?des rares se sont produits. Elle est sujette ? des impulsions violentes, soudaines, sans provocation, et sans cause appr?ciable.
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