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Read Ebook: Odes d'Anacréon Traduction littérale et rythmique by Anacreon Machard Alexandre Translator

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Ebook has 194 lines and 12843 words, and 4 pages

Translator: Alexandre Machard

Odes d'Anacr?on

No. 6

Odes d'Anacr?on

PAR

ALEXANDRE MACHARD

PARIS

ISIDORE LISEUX, ?DITEUR

Rue Bonaparte, no. 25

AVERTISSEMENT

Dussions-nous scandaliser les admirateurs de M. Patin , nous proclamerons tr?s haut cette v?rit? stup?fiante, paradoxe d'aujourd'hui, qui triomphera demain:

De leurs po?mes on nous a tout rendu; tout, except? ce quelque chose de fugitif et d'ail?, de difficilement saisissable: le rythme, c'est-?-dire l'?me m?me des vers.

Ainsi M. Patin, le Perrot d'Ablancourt de ce si?cle, s'est ?vertu? sur Horace: sa traduction n'est qu'une belle infid?lit? de plus, si jamais une infid?lit? put ?tre belle.

Et cette reproduction quasi photographique, nous ne l'obtenons pas sans peine, croyez-le bien. Il y faut apporter la plus scrupuleuse attention, et comme une religieuse d?votion ? son mod?le. Pour triompher du texte, il faut docilement s'assujettir ? lui, en suivre les inflexions et les m?andres, observer les virgules, respecter les lignes du vers, les enjamber avec un mot plac? en rejet: servitude heureuse, qui assure la victoire du traducteur. Notre m?thode est surtout faite de conscience.

Nous n'emporterons pas certainement l'approbation, encore moins les prix de l'Acad?mie; mais il nous reste le plaisir d'?tre des initiateurs et d'ouvrir une voie nouvelle. Et si quelqu'un go?te notre m?thode, qu'il la suive et qu'il en use, pour verser en Fran?ais un de ces vastes et grands po?mes antiques qui restent encore ? traduire, apr?s tant de traducteurs!

Aussi avons-nous pouss? l'exactitude photographique jusqu'? conserver aux mots l'ordre qu'ils ont dans l'original. Nous avons d?fendu au vers d'empi?ter sur le suivant, et les inversions primitives ont ?t? reproduites, ? l'exemple des po?tes de la Pl?iade.

Nous n'avons pas voulu traduire en vers; mais ce n'est pas notre faute, si la ligne de prose Fran?aise, strictement n?cessaire ? rendre le minuscule vers Grec, nous a donn? souvent un vers Fran?ais de six ou sept pieds.

D'ailleurs notre prose est rythm?e; elle a sa cadence intime comme les vers, et cela devait ?tre. Car l'ode d'Anacr?on est une chanson de B?ranger, au rythme agile, qui court et danse, comme les jeunes filles du festin Grec, <>

A. M.

Odes d'Anacr?on

LA CITHARE

Je veux chanter les Atrides, Je veux chanter Cadmus: Mais ma lyre dans ses cordes N'a qu'un chant: celui de l'Amour. Nagu?re j'ai chang? de cordes, Chang? toute ma lyre: Et moi aussi, je chantais les travaux D'Hercule; mais, ma lyre R?pondait par des chants d'amour. Adieu donc d?sormais, H?ros, puisque ma lyre Ne chante que les ?r?s.

LES FEMMES

Nature donna des cornes aux taureaux, Des sabots aux chevaux, Des pieds agiles aux li?vres, Aux lions une gueule ?norme, Aux poissons des nageoires, Aux oiseaux des ailes, Aux hommes du coeur; Elle n'avait plus rien pour les femmes. Aussi que leur donna-t-elle?--La Beaut?, Plus forte que tous les boucliers, Plus forte que toutes les lances; Elle triomphe et du fer Et du feu, la femme belle.

L'AMOUR MOUILL?

Nagu?re, au milieu de la nuit, Quand l'Ourse d?j? tourne Pr?s de la main du Bouvier, Et que les races mortelles Dorment, dompt?es par le travail; ?r?s, survenant soudain, Frappait aux verrous de ma porte. <> criai-je; <> Mais ?r?s:--<>, dit-il, <>

A ces mots, j'eus piti?. Ma lampe aussit?t rallum?e, J'ouvris et je vis en effet Un enfant qui portait un arc, Des ailes, avec un carquois. Pr?s du feu je l'assieds, Dans mes mains je r?chauffe Les siennes, et de sa chevelure J'exprime l'humidit?. Mais, ? peine r?chauff?: <> dit-il; <>

Il le bande, et me frappe En plein coeur, comme un taon. Puis, avec une gambade et des ?clats de rire: <> dit-il, <>

SUR LUI-M?ME

Sur un lit de myrtes tendres, D'herbes fleuries de lotos R?pandu, je veux boire. Qu'?r?s, avec un lien de papyrus Relevant ? son cou la tunique, M'apporte du vin pur. Car, comme la roue du char, Notre vie court emport?e: Nous reposerons, l?g?re Cendre, et fant?me sans os. A quoi bon parfumer la tombe Et verser ? la terre de vaines libations? Mais plut?t, pendant que je vis, Parfume-moi; couvre ma t?te De roses; appelle l'h?ta?re. Amour, avant de m'en aller Danser dans les Enfers, Je pr?tends dissiper mes soucis.

LA ROSE

Amis, m?lons au vin La rose des Amours: Attachant ? nos tempes La rose aux belles feuilles, Buvons, avec le sourire de la volupt?. Rose, ? reine des fleurs, Rose, amour du Printemps, Et charme des Dieux m?mes; Rose, dont le fils de Cyth?r?e Fait une couronne ? ses beaux cheveux, Pour danser avec les Gr?ces; Ceins ma t?te et, lyre en main, Aupr?s de tes autels, Bacchus, Avec une fille au sein opulent, De couronnes de roses Enguirland?, j'irai danser.

LE CHANT DU KOMOS

Mariant ? nos fronts Des couronnes de roses, Nous buvons avec le sourire de la volupt?. Aux sons de la lyre une jeune fille, Portant des thyrses qui fr?missent Dans leurs tresses de lierre, Agite ses pieds d?licats. Ce pendant un gar?on aux cheveux ondoyants, Par les trous qui doucement soupirent, Sur les fl?tes s'amuse A verser des sons harmonieux. ?r?s aux cheveux d'or, Avec le beau Bacchus, La belle Cyth?r?e, Tout joyeux poursuit le festin Ch?ri des vieillards.

L'AMOUR COUREUR

Avec une branche d'hyacinthe ?r?s me frappant durement au visage, M'ordonna de courir avec lui. Et par les torrents rapides, Par les taillis, par les ravins, Je courus: la chaleur m'accablait, Mon ?me ? mes l?vres montait; Un peu plus, et j'?tais mort, Quand ?r?s, ventilant mon front De ses douces ailes, me dit: <>

LE R?VE

Dans la nuit reposant Sur des tapis de pourpre, ?gay? par Bacchus, Je me voyais sur la pointe des pieds Courant agilement Et fol?trant avec des jeunes filles; Puis, raill? par de jeunes hommes Plus vermeils que Bacchus, Qui me lan?aient des paroles mordantes A propos de ces belles. Je voulus les baiser: Tous alors me quitt?rent; Et, rest? seul, infortun?, Je ne songeai qu'? me rendormir.

LA COLOMBE

<>

--<

<>

L'AMOUR DE CIRE

Un adolescent vendait Un Amour de cire. Je vais ? lui: <> lui dis-je, <> Il me r?pond dans son patois Dorique: --<>

Et toi, Amour, sur-le-champ Enflamme-moi; sinon, Je t'enverrai te fondre dans les flammes.

LE GAI VIEILLARD

Les Femmes me disent: <> Pour moi, si j'ai des cheveux Encore, ou si n'en ai plus, Je ne sais: mais je sais bien Qu'un vieillard doit d'autant plus Se donner de l'agr?ment, Qu'il est plus voisin de la Parque.

A UN MERLE

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