Read Ebook: Le chevalier des dames du dolent fortuné by Dolent Fortun
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Ebook has 328 lines and 41658 words, and 7 pages
Tout ce dont il est compos? Est subget a mutation. Et ne fut oncques si pos? Qu'il n'i eust alteration: Discord et variation Noises envies entre gens Et tant de tribulation Qui se chaingent comme les vens
Tout y va ce dessus dessoubz Verit? y est desprisee Et qui pis est/ tout au rebours Mensonge y est auctorisee Mauvaise vie y est prisee Vertu y est peu recongnue Et les mauvais font leur risee De chose que bonne est tenue.
Les moins dignes en tous endroiz. Sont ceulx qui ont les biens du monde: Les folz ont l'onneur et la voix Et les estaz tous a la ronde: Le sage qui en sens habonde Le plus il va querant son pain Sur lez meschant tout bien redonde Les nobles vont morans de fain
Faulset? est subtilit? Meschant parler n'y est point honte Raillerie y est vivet? Du droit chemin nul ne tient compte Justice est mise hors du conte Mauvaisti? y est impugnie Et bont? quelque peu qu'el monte C'est celle qu'on excommunie
Or m'a la divine ordonnance Mise en dignit? treshaultaine Et establie la puissance Sur tout quant que la terre amene Puis donc/ que creature humaine Est fait de terre fraisle et vile Il couvient qu'elle ait pour domaine Vie variable et fragile
Les creatures que je forme Sont de diverse qualit? Soit en complexion ou forme Il n'y a point de qualit? L'une tend a enormit? Et de pechi? fait sa maison L'autre het la difformit? Et se gouverne de raison
Or est pechi? ung accident Naturel a homme et a femme Mais pourtant n'est pas resident Equalement en chescun ame De nature est/ que toute dame Se peut laisser cheoir en pechi? En lui seul n'est pas ung tel blasme Car tout homme en est entachi?
Supposons doncq qu'aucunes femmes Ont fait: et font encor oultrages Et se grievent en elles mesmes Par leurs faulx et mavaiz couragez Pensez vous que leurs folz ouvrages Ayent puissance de destruire Les autres bonnes et les sages Que ont cueur de soy bien conduire.
Pour tous les ditz qui oncques furent Vous n'en valez de gaires pis Mais en la fin qui plus murmurent Seront d'honneur plus deguerpis Descouurir ce qu'on a au pis: C'est chose bien legiere a faire Car d'un cueur ou n'a que despis L'on n'en peut nulle doulceur traire.
Il est des hommes plus ne mains Comme il fut des anges jadis Les ungs sont bons doulz et humains Les autres vers dieu refroidis Des bons ne vient que bien tousdis Ne ja par eulx n'est arm? homme Des mauvais viennent les faulx ditz Et tout vilenie en somme
La cause pourquoy pluseurs sages Vous vont blasmant en leurs escripts C'est pource qu'en voz beaux visagez Autresfoys ilz ont est? pris Et ont est? ainsi surpris D'amoureuse melencolie Qu'ilz en perdoient et los et pris Et leur sens tournent en folie
Or sont ilz d'un courage fier D'une tresorgueilleuse mine Et cuident que rien assegier Ne les peust qui sur eulx domine Mais quant par doulceur feminine: Se sont trouvez si tresaubas Par despit. ainsi le devine Ils en vont blasmant voz soulas
Les aucuns que maleur enchante Et qui ont d'aucune aventure Trouv? quelque povre meschante Quelque petite necte ordure Qui tousjours brait noist et tambure: Le povre maleureux meschant Cuide. que de telle laidure Toutes soient/ et d'un tel chant.
A lors le meschant amus? Qui en ce meschant las est cheu Quant il se cougnoist abus? Que par sa meschance est deceu Il en est bien forment mescheu A la plus vaillant de la route Car tout le mal qu'il a conceu En une/ il va disant sur toute
Les meschans sont de leur nature De mesdire et de rompre pais Et de trouver charge et injure Sur les bons/ point sur les mauvais Ilz sont a ce faire contrais A leur bouche n'a point de clause Mais honneur vous est a jamais Quant ilz le font a malle cause
Dieu que estoit si pur et net Si beau si bon. si tresparfait Que nulle rien si pure n'est Ne moins souillee de meffait Ne fut il pas blasme de fait Chargi? et accus? de vice Certes oy/ quoy qu'en effect Oncq n'en fut pire sa justice
D'hommes y a trop et assez Selon le temps leurs meurs se muent Les bons sont forment trespassez Bontez faillent et desvertuent Les mauvais. les vertueux tuent Aumoins s'en mectent ilz en pene Les plus fors sur les foibles ruent C'est tout le fait de vie humaine
On peut bien tant couvrir ung lieu Que nulle clart? n'y peut luire Mais rien n'est si puissant/ fors dieu: Que clart? peust rompre et destruire S'aucuns meschans vous cuident nuire Faisant de voustre clart? umbre Ja pourtant ne pourroit construire L'esceuvre qui la toute encombre
Mais pource que par cueur vilain Et par malle bouche envieuse: Voustre honneur qui est tant haultain Est mis en place trop umbreuse Je vous donne d'amour joyeuse Noble cueur. pour voustre advocat Par lequel. comme treseureuse Vous serez remise en estat
Cueur vilain. vous a fait retraire Du lieu/ ou dieu vous avoit mise Ainsi par cueur noble. au contraire. Il fault que vous soyez remise Il vous restablira franchise Honneur. clart?. los souverain Et destruira la faulse guise De malle bouche et cueur villain
? Icy dame Nature/ adresse son parler/ a noble cueur.
Beau filz bien vous peut souvenir Comment jadis par grant humblesse Vous me veistes vers vous venir En fleur de voustre grant jeunesse Pour conforter voustre tendresse Qui estoit durement pensive Et tant que innocente et simplesse Vous tiendrent la pensee oysive
Lors vous savez que vous donnoie: Maintz notables enseignements Et tout du long vous ordonnoie Par regle. voz gouvernemens: Quelz joies et avancemens Vous pourriez en ce monde acquerre Et en honneur adressemens Autant que homme dessus la terre
Je vous conseilloie d'amer Toutes vertuz et euvre bonne D'autrepart/ fuyr et blasmer Toute vile et meschant personne Et tout vice qui empoisonne Ou corrumpt bonne renommee Car la ou pechi? s'afoisonne Ne peut la vie estre inblasmee
Les dames et les damoiselles Vous prisoient sur toute rien Et vous feiz serviteur a elles Pour voustre prouf et pour le mien: Vous affermant que tresgrant bien Vous adviendroit leur service Et encores me semble bien Que c'est voustre meilleur office
A fin que vous eussiez conduicte De sens acquis par sur nature Et que science fust reduicte En vous/ avecques nourriture Je vous feiz paistre en la pasture De treshaulte philozophie Par quelle toute creature Se parfait et moult glorifie
Pour lez fait d'amours mieulx apprendre Au mestier d'armes vous soubmis Affin de savoir entreprendre Resistence a voz ennemis En oultre plus/ ce mot y mis Que une foys avant longs termes. La dame que je vous promis Vous fauldroit secourir par armes
Maint grant et merveilleux avance Vous ay fait/ et maint grant honneur Et avez par vostre s?avance Trouvee mainte grant doulceur Entre les dames de valeur Sans estre lass? de servir Mais ores vient tout le greigneur Et le plusfort a deservir
Car le temps est tout acomply Desoresmais se rompt la trieve Et tout cueur qui est trop emply Aujourd'uy convient qu'il se crieve La douleur ancienne et grieve Maintenant toute descueuvre Et demande vengence brefve A dieu/ a moy/ de fait et d'euvre
Les cieulx sont plains et assourdis Des clameurs et douleur piteuses. Les anges sourds et estourdis Des regrez et voix lamenteuses Les saints et sainctes ennuyeuses Et chescun a pleurer s'encline D'ouyr les plaintes doloreuses Que fait noblesse feminine
L'air est infect et corrompu Arbres fruitz et herbes pourrissent. Le firmament est desrompu Bestes oyseaux tous si gemissent Les poissons des rivieres issent Le soleil devient noir et vain Et toutes choses amaindrissent Par le venin de cueur vilain
Je ne le puis plus endurer Il fault reconforter les dames Que ne font las que murmurer: Et les reparer de grans blasmes Plourer et tormenter leurs ames Qui beaucop leur sont impropices. Et mectre a l'envers sur les lames Vilain cueur. et tous ses complices.
Or fault il ce puant vermine Du tout mettre a destruction Et l'arbre o toute la racine Ardoir en grant confusion C'est une grande abusion De souffrir vivre telle ordure Qui par la faulse instruction Deffait la rien qui est plus pure
Par vous que l'on dit et appelle Cueur noble en vertu couragi? Il convient que le faulx rebelle Soit ru? jus. et oultragi? Et que le dragon enragi? Laisse en paix dames et pucelles Car trop long temps a fourragi? L'onneur et le vergier d'icelles
Mais pour en vous plus faire croistre Courage et hault desir d'emprendre. Besoing vous fust que de congnoistre Avant que haulte euvre entreprendre Pourtant je vous iray apprendre La dignit? et la nature De celles que devez deffendre Et reparer de toute injure
? Icy cesse a parler Nature a noble cueur/ et parle l'acteur comment Nature menoit noble cueur en ung merveilleusement beau lieu Ou quel y avoit ung arbre a deux branches sans pluz fleury de diverses fleurs/ assiz ou milieu d'une fontaine/ dont l'eau estoit toute noire et troublee.
Nature.
Lors je vy que dame nature Ensemble o la parfaicte et pure L'oultrepasse de corps humains Prindrent noble cueur par lez mains Mais gaires long ne cheminerent Qu'en ung si beau lieu le menerent Que je tien sur ma conscience Qu'il n'est cueur si plain de science Qui proprement pourroit suffire A la beaut? du lieu descrire Car c'estoit le plushault retrait Ouquel nature se retrait. Le lieu ou elle fait et forme La tresnoble et tresdigne forme La figure d'humain coursage Qui est le chief de son ouvrage Mon regard par leans voloit Mais ainsi comme dieu vouloit Entre les autres choses/ une Je vy/ que n'estoit pas commune En mille region ne veue Parquoy mon sens mon cueur ma veue Versay totalement sur elle Car belle estoit et plus que belle C'estoit ung arbre my party Fourchu dessus/ par tel party Et de si egalle mesure Qu'il n'est ou monde creature Qui bien eust sceu jugier sans faulte: Quelle part estoit la plushaulte Fleury estoit/ mais grant merveilles Vous diray des fleurs et dez fueilles Que portoient lesdictes branches Rouges jaulnes perses et blanches. Plus de dix mille millions Fleurs il portoit/ tant que nulz homs. N'eust ja sceu toutes les comprendre Ne le nombre infiny en rendre Les unes par oultrage belles En fleurs et en couleurs itelles Les autres de maindre beaut? Toutesfoys/ par ma leaut? La moins belle et la plus indigne Me sembloit belle doulce et digne Mais telle y avoit difference Que chescune par apparence Estoit a chescune insemblable En forme assez apparcevable Si estoit point je ne vous celle A ung petit ray une estelle Que je fuz assez regardant. Chescune de ses fleurs rendant Par diverses impressions Dont les significations Je ne peuz oncq ymaginer Ne en mon cueur determiner Telle subtile extremit? Mais droit en la sublimit? De l'arbre/ du cost? senestre Je vy sur toutes. croistre et naistre Une si belle fleur de lis Que tous autres mondains delits Et toute beaut? naturelle Furent neant/ au regard d'elle En telle vertu fleurissoit Que la haulteur dez cieulx passoit Et rendoit si souef odeur Que tout le monde a la rondeur Et les cieulx mesmes s'emplissoient Des grans doulceurs qui en issoient Sur ceste fleur en ung trouppeau Avoit estoilles ung monceau Amoncelees et unies Et leurs grans clartez infinies Sur la tresdigne fleur gecterent Et telle grace lui donnerent Par la vertu que y habunda Que le nom de fleur du monde a Or estoit cest arbre plant? Non pas par art ne voulent? Mais par puissance treshaultaine Droit ou milieu d'une fontaine La quelle estoit si ample et large Qu'il n'y eust fleur qui l'arbre charge Quant ce venoit aux accidens Qu'elle ne cheyst dedens Dont l'eau en estoit trouble et noire Qui est chose bien forte a croire Mais tant avoit de sa nature Qu'elle estoit chaulde par mesure Et si par rayson destrempee Que nulle rien ou monde nee Oncques ne fut si bien ne mieulx Et son eaue. par quatre lieux Envoyoit/ qui estoit parfonde Devers les quatre pars du monde Lors vy je que les nouveautez Et les singulierez beautez Que leans infiniz estoient Les sens de noble cueur mectoient En tresgrande admiration Mais la grant persuasion De dame nature la sage Le venoit d'un riant visage De tout informer et apprendre Et lui donnoit les poins entendre Sur le fait de cest arbre icy Et puis elle luy dist ainsy
Nature
Beau filz forment je vous regarde Et congnoit bien que moult vous tarde Certes que je ne vous declaire La nature de ce repaire Ouquel nous sommes en present Et croy que voustre cueur s'i fent De bien content et fort joieux Car il y fait melodieux Or mectez pene a bien entendre Et retenir et bien comprendre Ce que je vous remonstreray Et vivement declaireray Pour voustre moult grant joye et preu Et je voys desnouer le neu De mon plushault secret et sens Que j'aie/ ne qu'avoir me sens Touchant a noustre present fait Qui fort esmerveillier vos fait J'appar?oy bien ainsi m'aist dieux Qu'en riens vous ne gectez voz yeulx. Fors en l'arbre qui la fleurist Et de tant belles fleurs nourist Lequel certes pour tout voir dire Est bien digne qu'on le remire. Et qu'on enquiere de son estre Veu qu'a nulle rien terrestre Ne naturelle. il ne ressemble Ains/ et plus surpasser il semble Le cours de commune nature Tant est belle la floriture Pourtant prenez le sainement Et je vous diray plainement De l'arbre la signifiance Qui en vertu et en substance Tresmerveilleusement habonde Jadis. le createur du monde Quant le ciel et le firmament Avoit mis en leur mouvement Et eust cre? toute autre chose Qui en terre ou en l'air repose Et qu'il ne restoit mais a faire Rien pour le monde tout parfaire: Alors comme ung ouvrier tressage Au derrenier de son ouvrage Il fist cest arbre: et le forma Tout tel qu'a present sa forme a Lequel il fist par excellence Sy beau si digne en corpulence Et de si grant prerogative Que sa vertu suppellative Surpassa. vous soit bien notoire Toute autre chose transitoire Car puis qu'il fault que tout vous euvre Dieu en fist le chief de son euvre A qui sur toute autre doulceur Il donna s'amour et son cueur Vertu. grant dignit?. puissance Discretion. sens. congnoissance Comme qui de son fruit et germe Vouloit avoir/ je vous afferme Louenge et grace plusparfaicte Que de nulle rien que fust faicte Et lors en ce mesme moment Dieu vint a moy. ne s?ay comment Qui me va commander ainsy Nature. prens cest arbre icy Et tressougneusement le garde Je t'en donne maistrise et garde Jusqu'au diffinement du monde Si vueil aussi/ qu'a toy responde Toute autre naturelle chose Qui s'engendre et que se compose Par la vertu des elemens Et donneras nourissemens Forme. complexion. figure A chescune une creature Selon son genre et son espece Itelle en france comme en grece Et te donne la seigneurie De terre qui sera fleurie Pour toy. et pour ta gouvernance. Mais j'en reserve l'ordonnance Sur toy et sur tout ton ouvrage Or convient il que ce langage Vous soit plus au cler expos? Et de sentences si glos? Qu'en fin vous puissiez concevoir Ce que vouz desirez savoir Parquoy noble cueur. je vous dis Cest arbre qui fluerist tousdis. Et est de si plaisant umbrage Est l'arbre dont l'humain lignage Sourdist/ et sourd de jour en jour Par quantit? telle et vigour Comme au jourd'uy pouez veoir Dont adam et eve de voir Jadis ung corps et une eschine Furent le boys et la racine Dont tout l'arbre tel comme il est Se croist. se fleurist. et se naist Gectant deux branches contremont Sans plus. que bien a noter sont Et est bien de necessit? Car la gist la diversit? Du sexe. qui est masculin. A celui qui est feminin Lesquelles sans nulle doubtance Sont d'un estre. d'une substance Et d'une mesme dignit? Sans quelconque difformit? Fors sans plus/ une accidentale Que l'une est feme et l'autre masle Or est ceste arbre o sa racine Si vert/ et sa vertu si fine Que tousjours rend germe nouveau Et n'est plus foible ne moins beau De tout le temps que l'ay hant? Que le jour qu'il y fut plant? Si a ja six mil ans. ou plus Et doit fleurir en ses vertus Que lez cieulx que nul ne peut rompre Fors dieu il conviendra corrumpre. Quel temps: combien il durera Ame ne vous asseurera Car la providence divine Seule/ de ce point determine Les fleurs dessus la branche destre Sont les hommes/ qu'on a veu naistre Depuis adam. jusqu'au jourd'uy Lesquelz quant ilz partent d'icy Leur fleur y remaint toute telle Comme ilz ont vertu corporelle: Parquoy/ entre les fleurs la sus L'une est belle/ l'autre encor plus L'autre est tresclere. une autre mains Tout ainsi que les corps humains Mais la cause pourquoy les fleurs De tous les corps predecesseurs Demeurent sur cest arbre icy Certes je le vous diray cy: Une foys quant il adviendra Que toute rien sa fin prendra Et que la divine justice Vouldra tenir son excercice Especialement sur l'omme Dez lors plus fruitz ne fleur ne gomme De cest arbre ne saillira: Ne plus avant ne fleurira Mais luy/ comme ung roy de grant compte. Viendra me demander le compte Quoy que mes fleurs sont devenues Grosses moyennes et menues Car il luy fauldra le veoir Et de leurs affaires savoir Lors il les ira regardant Comme ung en grant justice ardant Mais telles que sont entachees Seront erramment arrachees D'entre les belles et mourront Et les nectez demeureront En joie et beaut? conformees Plus qu'oncques ne furent formees. Et sera l'arbre o sa sentence Exaulci?. par telle excellence Qu'a jamais sera fleurissant Sans aller en amendrissant: Et sans gecter nouvelles flours Mais ung/ et en ung point tousjours Assis en vergier honnorable De melodie pardurable Qui sera lors vous certifie Comme ung arbre o le fruit de vie Mais pource que point nous ne somens En voie de traicter des hommes Fors de la dignit? des femmes Qui est toute une chose mesmes Sachiez que la senestre branche Que semble tant belle et tant franche Est celle dont les femens naissent Et se nourrissent et se paissent Qui est pour le vous faire entendre: Ung peu plus doulcette et plus tendre Que n'est telle du cost? dextre Pour sa plusgrant perfection Car dieu la voulu itelle estre Or ay je grant affection De vous apprendre et demonstrer S'il vous pouoit au cueur entrer Comment en toute femme et homme Se font et naissent d'une gomme D'une terre d'une matiere Et se font tous par une ouvriere Par moy qui tous les corps humains Ay fait et form? de mes mains: Droit cy en verit? certaine Au milieu de ceste fontaine Par quelque quoy/ elle est mal clere: S'entend le ventre de la mere Ou quel/ le fruit se fructifie Et prent force/ et forme et vie Et vous diray quoy et comment Il est vray/ qu'en chescun moment Il croist la sus boutons nouveaux Par cens/ par milliers/ et trouppeaux De moult diverse qualit? Et d'un pareil egalit? Lesquelz tout ainsi comme ilz s'euvrent Et que leur germe ung peu desceuvrent Il chet de chescun une graine Cy en bas/ en ceste fontaine Lors moy/ qui ay la congnoissance Apres dieu/ seule et la savance De tous les boutons. quelz ilz sont Et quelle dignit? ilz ont Me vien bouter emmy ce bain Et prens la graine emmy la main Lui donnant la forme et figure Selon la vertu et nature Du bouton dont elle est saillie Car selon lui/ est sa taillie: Puis se nourist ceans grant temps Par l'espace de trois quars d'ans Mais apr?s il convient sans faille Que par l'un des tuyaux il s'aille Prendre sa vie et nourriture En une nouvelle paisture Et sachiez. que je vous afferme Que se de l'arbre chet nul germe Il lui convient droit cy se rendre Et par ma main sa vie prendre Mais la cause vous diray voir Pourquoy ce baing est trouble et noir: Et le vous vueil notifier Certes. ce veult signifier Le vil et orgueilleux pechi? Dont l'humain gente est entachi? Tant qu'il convient grant et menu Estre en sa tache conceu Princes. princesses. saints et sainctes: Tous en sont prins/ et saincts et sainctes Sans en exempter ame aucune Que fut. ne qui sera: fors une Que ne fut oncques conceue Ou je suis forment deceue Si vous diray ce que je vis Une foys par tresvray advis Jadis ou temps des anciens Je vy sur ces arbres ceans Tout a plus hault ung bouton croistre Lequel pour verit? congnoistre Estoit le tresplus gratieux Que j'eusse onques veu de mez yeulx Le mieulx flairant et le plus beau Le plus doulx et le plus nouveau Qui oncques fut ne qui sera Tant que le monde durera Sy vy comme a dieu il plaisoit Que ce bouton espanissoit Ung jour par la vertu divine Mais avant que sa graine fine Se laissa cheoir en la fontaine Je suis tresseure et trescertaine Que l'eau qui estoit obscure Devint tresclere et necte et pure Et changea sa couleur umbreuse Qui est chose bien merveilleuse Puis le germe de ce bouton Qui par sur tous flairoit si bon Si laissa cheoir icy dedens Et y print ses nourrissemens Complexion. figure. et forme Comme les autres que je forme Si en formay creez a lors Le plusgent et le plusbeau corps Le plus vertueux et parfait Que jamais pourroit estre fait Ou avoit est? fait devant. De puis adam ?a en avant Si pert bien que je y prins delis Par celle noble fleur de lis Que porta le vray testmoignage De son estre et de son coursage Laquelle fleur. nous represente La glorieuse et excellente La benoiste vierge marie Qui la divinit? marie Sur humain genre est coronnee A radoulcee et rapaisee Or est ainsi qu'aucunes gens Qui sont mal duis et negligens Vont murmurant contre les dames Pour les chargier et faire infames Disans. que femme en sa nature Est une fraisle creature Et occasion tresgreveuse De mainte chose dangereuse Mais pour garder l'onneur d'icelles: Je m'oppose contre eulx pour elles Disant. qu'en l'omme a tant de vices Qu'en la femme de malefices Une haultesse en dignit? Et pareille fragilit? Si vous demonstreray comment Vous veez comme au firmament Les estoilles illecques pendent Et sur les fleurs leur clart? rendent: Diversement/ que pour tout vray Il semble qu'a ung petit ray Une chescune fleur deppent D'une estoille du firmament Dont chescune estoille conduit Celle fleur. sur qui elle luit Et la dispose et la gouverne Et a sa vie o elle yverne Mais icy gist ung point secret Que tout le monde point ne scet Et se les hommes fussent sages Ilz changeroient leurs usages Et la femme ne blasmeroient Jusqu'a tant que informez seroient Pour quel cause se fait blasmer La femme/ ou penser ou amer Et dequel lien los luy eschiet Ou que son honneur luy deschiet Car langue d'ignorance esprise Ne scet ce qu'elle blasme ou prise Pourquoy savoir il vous convient Que la fragilit? que vient Sur la Femme et sur l'omme aussy Eschiet/ par ces estoilles cy Qui envoyent leurs influences Sur ces fleurs. et leurs differences Telles/ que dieu leur a donnees De sa franchise et ordonnees Entre lesquelles. les aucunes Donnent ennuiz. douleurs. fortunez Les autres joyes et richesses Honneurs. sciences. et prouesses. Les tiers. bonne et sainte vie Autres: barat et tricherie Les quintes/ vie detestable Luxurieuse abominable Si fraudulent et decevese Qu'a tout le monde elle est doubteuse: Les sixtes bon courage et net Autres. ou nulle bont?. n'est Ainsi. par les conditions Et diverses impressions. Que chescune a de sa nature Il eschiet a la creature Devenir tout d'icelle mine Qu'est celle. que sur luy domine Et quant lez vertuz des planettes Ont leurs influences secretes Et une seigneurie mesmes Sur les hommes et sur les femmes. Arguer fault donc. s'elles donnent Vertu aux hommes et ordonnent Les causes qui les esvertuent Que aussi bien elles distribuent Par raison. leur vertu aux dames Veu qu'eulx deux ont unes ames Comme en mon cueur le con?oy L'omme n'a pas nul bien de soy Non a la feme plus que l'omme La moindre graine d'une pomme Mais toute vertu et constance Toute bont? toute chevance Vient a la femme tant qu'au masle Par la grace celestiale Laquelle n'est pas curieuse Que d'estre a l'omme avantageuse Et a la femme defraudable Nuisant et prejudiciable Bien s?ay que dieu ne daigneroit Et aussi peu le souffriroit Sa irreprenable justice Qui en ce faisant feroit vice Car l'on diroit pour causes bonnes Qu'il fut excepteur des personnes D'avoir fait l'omme noble et digne Et la femme meschante indigne Qui sont d'une forme et figure D'un ouvrage. d'une nature Et au regard de l'ame aussy Qu'elle a tant noble comme luy Parquoy donc/ s'en ces basses isles Femmes aucunes sont fragiles Ordes et mal conditionnees Et a vices habandonnees Dont me desplaist qu'il en est tant Las. il ne s'ensuit pas pourtant Que toute femme de nature Soit partissant de telle ordure Ne que tel grief deslos on donne A mainte/ qui est belle et bonne Aussi vertueuse aussi ferme Qu'onques fut homme: et plus l'afferme Car femme de soy pour tout dire Ne peut estre de l'omme pire Mais elle est bien ung peu plus molle Parquoy s'elle veult estre folle Pechi?. qui tout bon renom tue L'aura pluslegier abatue Mais celle molleur que je y mectz N'est pas pour son mal vous promectz Ains dieu le m'ordonne ainsi faire Veu qu'elle y est necessaire Se le fruit humain qui y entre Doit croistre. et se nourrir ou ventre Si donc par accident qu'elle a Et que je y mectz. tel qu'il est la. Pour humaine necessit? Elle a ung peu fragilit? En complexion de corsage Non pourtant/ se l'omme estoit sage. Ne la doit blasmer ou despire Ou de sa nature mal dire Veu qu'en accident celui Elle est pour le prouffit de luy Mais ung point y est qu'on oblie Qu'en tant que Nature assaillie Est trop d'une part et pressee Que d'autant elle est reconfortee. Peut estre/ en vigueur spiritable Et en vertu celestiale Car dieu qui bien le veult comprendre Ce qu'il prent cy/ la le peut rendre Ainsi par le don des planettes Des estoilles et des comectes Qui se font merveilleux et mains Et divers/ sur les corps humains Aucunes femmes sont mauvaises Et meschantes comme punaises Mais ung point y voys adjoustant Si sont les hommes/ et plus. ou tant S'il est des hommes tresparfaiz Si en est il de tresmauvais Vilains pervers et decevables. Et pires que ne sont les diables Bons ne sont pas trestous lez maslez Ne les femelles toutes malles Tout pechi? qui est soubz la lune Est aussi pres a l'un. qu'a l'une Et vertu et toute euvre belle Est aussi pres a luy. qu'a elle Et tant a elle/ comme a lui Pourquoy je conclu au jourd'ui Qu'en femme a aussi grans vertus Comme en l'omme ou tant au plus. Et s'aucunes ont aucuns vices Destinees et malefices Si ont les aulcuns ce me semble Autant ou plus. quant tout s'assemble. Car ung corps est leurs deux personnez Et ung. qui bien et mal leur donnes Si vous certifie pour voir Comme qui bien le puis savoir Que j'ay form? de mez mains mesmes Autant de corps de vaillans femmes Dignes d'honneur. de pris et los Comme d'hommes. bien dire los Comme c'est arbre bien testmoigne Se verit? dis ou mensongne Car les fleurs portent testmoignage De la vertu de leur courage Si lez regardez une a une. En jugeant toutes et chescune Puis acomparagez ensemble Les deux branches. se bon vous semble Mais je croy point ne trouverez Quant bien vous les aviserez Se voz memoires sont entieres Que l'une passe l'autre en guieres Car si dela voyez les saintz Qui ont est? beaucop et maintz Si sont de?a aussi les sainctes Qui on est? beaucop et maintes Et se dela sont les martirs Qui par leurs vigoreux desirs Ont voulu morir pour la foy Aussi sont parde?a je croy Maintes glorieuses martires Qui ont souffert maintz griefz martires Et si sont trop plus a louer Que martir qu'on sache advouer Car leur nature est precieuse Et pour endurer dangereuse Toutesfois nonobstant foiblesse Et leur naturelle tendresse Elles ont nature vaincue Contre son cours et desrompue Tant qu'amour soubz torment les mist Dont tout fort homme se fremist Plus est d'un foible vaincre ung fort Qu'a ung fort vaincre ung fort aufort En oultre. de la sont pluseurs Saints preudommes et confesseurs Et parde?a religieuses Sainctes vierges de dieu espeuses Nonnains recluses et cloistrieres Et gentilz femmes seculieres Que pour l'amour de dieu tresmonde Ont renonci? a tout le monde Et fuy majest? royalle Pour estre amie a dieu loyalle Si vous arguez des prophettes Qui ont les visions secretes Des philosophes des docteurs Qui sont de la foy instructeurs Voyez cy les propheteresses Et les sages devineresses Que maintesfois en leur publicque Ont eu le sens angelicque Tant qu'il sembloit que leur science. Passast humaine sapience Mais pour changier propos dez saints Parlons de ceulx qui sont mondains Des loyaux des preux des vaillans Des vertueux et des s?avans Des beaux dez bons dez fortz dez sage Et de tous vigoreux courages Et vous trouverez sans cautelle Que chescun tel/ aura sa telle Et qu'il en est ainsi m'aist dieux Autant de telles/ que de cieulx Lesquelles bien nommer sauroie Quant forment pressee en seroie Dont les histoires anciennes Tant des juyfves que payennes Et des crestiennes encoire Font tresglorieuse memoire Tant que bien doit leur renomee Estre exaulcee et renommee A jamais. tant que oeil pourra lire Ou main et plume en parche escrire. Mais une. qui a moins d'encombre Et qui est la non per du monde N'est pas encor mise en compte Que seule plus vault et plus monte Et est plusdigne en tous eschanges. Que mille millions des anges Ne que saint tant soyt de grant fame Toutesvoyes sy est elle fame La qui clart?. la qui haultesse Toutes autres aveugle et abasse Comme le soleil vainct la nue D'une estoille clere et menue Laquelle. tout le genre humain Sert et honneure soir et main Et pour sa grace deservir Tousjours est prest de la servir Non pas seule nature humaine Mais aussy bien la plus haultaine Sorte/ des anges de la sus Si s'en travaillent mieulx ou plus Que s'aucuns hommes qui fouloient D'aventure/ arguer vouloient Disans que la divinit?: S'est vestue d'humanit? Et que dieu a forme acceptee De l'omme pour plus exceptee Non pas de femme/ et par ainsy Vouldroient nyer tout cecy Certes je respons a ce point Que cela ne m'arguent point Ne ne revallent mon party Ne eulx n'en sont ja mieulx party Car le filz dieu. quant j'en commence Ne fut oncques d'humaine semence Ne homme nul ne l'engendra Combien que part en son gendre a Mais la paternit? puissante Legendra pur et fleurissant En sa tresglorieuse mere Sans semence venant de pere Et pur et net fut conceu Du saint esperit/ qui sceu Estoit en ses dignes entrailles Sans corrumpre veines ne trailles. Mais moy/ quant tout se fait se fist Je croy qu'a lors dieu me deffist Ou m'endormit ou aveugloit Ou congnoissance me tolloit Car je vous jure et vous desceuvre. Je ne steuz oncq rien de ceste euvre Et suis forment esmerveillee Comment moy que tant esveillee Me suis laisser embler ce fait: Qui sur mon cours a est? fait Au fort/ j'ay bien la congnoissance Que riens n'est hors de la puissance De la deit? invincible Ne riens devers elle impossible Mais par ceste solution L'en peut mectre a conclusion Tous ceulx qui pour l'omme exaulcer. Veullent dieu avec eulx tauxer Car je ne mectz en mes querelles Fors creatures naturelles Naturellement engendrees Mais dieu n'est pas de telz ventrees Mais trop plus d'honneur eternel Et los. trop plus perpetuel Est a la glorieuse vierge La pure incorrumpue cierge D'avoir est? choisie digne Par sa pure doulceur divine A porter ce que ciel et terre Ne peurent prendre ne conquerre Et le fermer tout et entier En son doulx virginal sentier Que n'est a l'omme: qui veult estre Seigneur par sur la femme et mestre Que le filz de dieu: que je nomme Ait accept? la forme d'homme Veu que autre ne devoit prendre Quant il luy pleust icy descendre Car celle forme est plusparfaicte Et toute a sa semblance faicte: Or convient il que je recours Ung petit: par briefz motz et cours Vous declairer ung petit point Dont parl? n'ay encores point Pour vous faire ung petit plus sage Comment au feminim corsage Eschiet aucunesfois le bon D'estre mauvais. ou bel ou bon Bien avez retenu je pense Comment le germe et la semence En la fontaine se nourissent Et la se forment et fleurissent Le temps qui leur est ordonn? Et par naturel cours donn? Et comment il fault que dehors Ou temps nomm? ilz saillent lors Par le tuyau qui les envoie En une bien diverse voie C'est a dire en ce divers monde Ou maint dangier sourd et redonde Lors aussi tost que de la partent Et que de l'air du monde ilz partent. Si va venir par grant ardure Ma chamberiere nourriture Et prent les corps en gouvernance. Pour nourrir a son ordonnance De tel laict. comme il luy plaira Et que l'enfant besoing aura Laquelle en est? et yvers Donne nourissemens divers Et de vertu beaucop diverse Le laict que des tetines verse Et plus souvent le mue et change Q'un changeur son argent au change Certes vez cy celle en partie Par qui maintefoys est partie La femme en vertu ou en vices Et en tous itieulx exercites Car selon la prime paisture Leur donnee par nourriture Il convient que chescun ne prengne. Complexion. qui leur remaigne Vie meurs vertu et conduicte Car nourisson fait forte luicte Et la fille d'un roy nourrie D'une viande orde et pourrie Entre gent vile et deshonneste. Quant nee seroit aussi necte Q'un ymage en toute fasson Sy lui feroit la nourisson Changier nature primeraine Et devenir orde et villaine Veu que usance et nourriture Sont nommees autre nature Or vous ay declair? assez La chose que vous pourchassez C'est de savoir et de congnoistre Cil arbre que l'on voit la croistre Chargi? de mainte fleur losee Par quel je vous ay exposee En amour et benignit? La feminine dignit?. Tant sy avant et sy au large Que le bien le mectez en marge Et voustre cueur aussy l'entent Vous en devez estre content Si nous convient changier propos. Et prendre ailleurs ung peu repoz Sans plus parler de tel matiere Qui est treshaulte et trop entiere
? Icy parle Nature a noble cueur/ et l'enorte luy donnant courage de vengier le desconfort de noblesse feminine
Nature.
? Vous avez ouy la complaincte De ceste dame que cy est Que s'est et dolosee et plaincte Tremblant comme fueille en forest. Lequel ennuy/ s'il vous deplaist Monstrez qu'estes bien enseignez Et de son mal sans faire arrest: La confortez et l'en vengez
Vous y pouez sur tous servir Dieu et sa grace y acquerir Et plusgrant honneur deservir Que vous n'oseriez requerir Car elle que bien peut merir Tout le travail qu'on prent pour elle Assez bien a. pour vous cherir En tant que portez sa querelle
Pourtant vous prie et vous conseille Que vous entreprenez la queste Et que voustre corps se traveille En ceste emprise a ma requeste Vous y ferez double conqueste En bien. en gloire. en joie. en fame Quant l'amour dieu vous sera preste Et la grace de toute dame
Soyes hardis sy n'ay?s peur D'homme que vous veulle assallir A la fin vous ser?s vainqueur Du tout a voustre bon plaisir Sy viendr?s a voustre desir D'avoir fait sy noble victoire Pourquoy vous pour?s pervenir A felicit? et a gloire
C'est belle chose que de user Jeunesse en euvre meritoire Et soy de telz faiz delecter Dont l'on acquiert honneurs et gloire Des vaillans/ fault avoir memoire De leur prudence et noblez fais Car se le corps est transitoire Le bon renom ne meurt jamaix
Ravallez les faulses coustumes De vilain cueur et malle bouche Et les mectez en amertumes Sans pit?. nes que d'une souche Gent qui est plaine de reprouche Chescun la devroit traynner Car dieu les maldit de sa bouche Et les commande de vanner
En fleur de voustre jeune aage Esprouvez voustre corps en guerre Monstrez se vous avez visage De voulent? d'honneur acquerre Vous en pouez icy conquerre Plus qu'oncques ne fist alexandre Mais s'il vous fault beaucop enquerre Vous craignez voustre sang espandre
Mal fustes baptis? de fait Noble cueur. comme vous savez Se vous ne monstrez par effect Q'un noble cueur en vous avez Se vous ces faitz ne relevez Ne s?ay qui les relevera Et se la pene en eschevez En qui plus l'on se fiera
Sus a cheval. armez le corps Pren?s pays: je vous supplie Faites ce dont je vous recors Car l'eure est plus que paremplie Dieu vous doint sa grace acomplie Bonne aventure en briefve adresse Priant celle que nul oblie Qu'elle vous garde et vous adresse.
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