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Read Ebook: Le roman d'un jeune homme pauvre (Play) by Feuillet Octave

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Ebook has 1782 lines and 22476 words, and 36 pages

dont je ne connais m?me pas le fond, car le d?sordre ?tait immense, et j'avais ? peine, d'ailleurs, essay? de mettre un peu de lumi?re dans ce chaos que je tombai gravement malade. J'ai ?t? pendant deux mois entre la vie et la mort; d?s que j'ai pu marcher, je suis accouru ? Paris, et me voil?.

GASTON.

Mais tes affaires pendant ce temps? La liquidation...

Gr?ce ? Dieu, un ami s'en ?tait charg? d?s la premi?re heure, un ami que je connais ? peine, mais en qui cependant j'ai pleine confiance, parce que ma m?re l'estimait profond?ment; c'est un vieillard, un monsieur Laub?pin, autrefois notaire de notre famille.

GASTON.

Ah! je crois l'avoir vu chez vous, un ?bouriff? un peu fantasque?

Oui, un peu... Je l'avais perdu de vue depuis des ann?es... mon p?re ne l'aimait pas; il se moquait de ses formes solennelles et respectueuses, sous lesquelles il pr?tendait flairer un vieux levain bourgeois, roturier, et m?me jacobin, disait-il. J'ai ri moi-m?me plus d'une fois aux d?pens de ce bonhomme, ne me doutant gu?re que j'attendrais un jour, de sa bouche, le dernier mot de ma destin?e.

GASTON.

Mais enfin, vous aviez cent mille francs de rente... Les morceaux en sont bons, que diable!

Tu penses, n'est-ce pas, que je sauverai quelque ?pave? Eh! mon Dieu, si seulement l'existence de ma soeur ?tait assur?e!... mais cette incertitude est affreuse!...

GASTON.

Et comment n'as-tu pas encore vu ton Laub?pin?

Tu peux croire qu'? peine arriv? j'ai couru chez lui, mais bah! il n'y ?tait pas! Il ?tait ? la campagne, en province, je ne sais o?... aussi je suis l? depuis deux jours dans un ?tat de mis?re, de d?tresse morale... et physique... dont j'ose ? peine te donner l'id?e.

GASTON, avec distraction et embarras.

Pauvre ami! Ah! voil?... voil? la vie!... c'est atroce! c'est atroce! Ah ??, mon ami, je te demande mille fois pardon, mais j'ai un rendez-vous au tattersall pour trois heures; voil? trois heures et demie...

Va, mon ami, va. Tu reviendras, n'est-ce pas?

GASTON.

Parbleu, en doutes-tu? Diable! ce n'est pas dans des moments pareils qu'on abandonne ses amis. Ah ??, tu vas bien me permettre de t'offrir un cigare, mon ami, j'en ai d'excellents; il n'y en a plus que deux... nous allons partager en fr?res... A revoir, Maxime, ? bient?t, bon courage!

Je vais le fumer!

MADAME VAUBERGER.

Monsieur! c'est monsieur Laub?pin.

Laub?pin!... Ah! faites entrer! faites entrer! Dieu soit lou?! Je vais du moins ?tre tir? de cette angoisse!

Ah! cher Monsieur, je vous attendais avec impatience...

LAUBEPIN, s'inclinant.

Monsieur le marquis! Votre sant?, monsieur le marquis?

Meilleure, monsieur Laub?pin, je vous remercie...

LAUBEPIN.

Et mademoiselle H?l?ne de Champcey?

Elle va bien, elle est toujours ici, dans sa pension. La pauvre enfant ignore nos d?sastres; moi-m?me, monsieur Laub?pin, vous le savez, je n'en connais pas exactement l'?tendue, et c'est de votre bouche...

LAUBEPIN.

Pardon, monsieur le marquis, mais il entre dans mes habitudes de proc?der avec m?thode.

Ah! veuillez vous asseoir, Monsieur.

LAUBEPIN.

Ce fut, monsieur, en l'ann?e 1820, que mademoiselle Louise-H?l?ne Dugald Delatouche d'Erouville fut recherch?e en mariage par Charles-Christian Odiot, marquis de Champcey d'Hauterive. Vous n'ignorez pas, Monsieur, que j'?tais encha?n? ? la famille Dugald Delatouche par les liens d'un d?vouement en quelque sorte h?r?ditaire, et que, de plus, la jeune h?riti?re de cette maison m'avait inspir?, par ses aimables vertus, une affection aussi profonde que respectueuse. Je dus employer tous les arguments de la raison pour d?tourner mademoiselle Dugald de la funeste alliance qui lui ?tait propos?e. Je dis funeste alliance, Monsieur, parce que tout en rendant justice aux qualit?s chevaleresques et trop s?duisantes qui distinguaient monsieur le marquis de Champcey, comme tous ceux de sa maison, j'apercevais d?j? clairement sous ces dehors brillants l'irr?flexion et la frivolit? obstin?es, la fureur du plaisir, et finalement le barbare ?go?sme...

Monsieur, la m?moire de mon p?re m'est sacr?e, et j'entends qu'elle le soit ? tous ceux qui parlent de mon p?re devant moi.

LAUBEPIN, avec ?motion.

Monsieur, je respecte ce sentiment; mais quand je parle de votre p?re, comment oublier, Monsieur, que je parle de l'homme qui a tu? votre m?re, une enfant h?ro?que, une martyre!

Monsieur Laub?pin!

LAUBEPIN, se levant aussi et posant une main sur le bras de Maxime.

Pardon, jeune homme; mais j'?tais l'ami de votre m?re... je l'ai pleur?e. Veuillez me pardonner!... Au surplus , si vous l'exigez, je ne parlerai que du pr?sent.

Je vous en prie.

LAUBEPIN.

Monsieur, vous verre le d?tail de mes op?rations dans le dossier volumineux que le concierge de cet h?tel est all? chercher chez moi: mais pour r?sumer ces op?rations en un mot, il se trouve qu'apr?s la vente de votre ch?teau, de vos terres et de cet h?tel m?me, ? des conditions inesp?r?es, vous resterez redevable envers les cr?anciers de Monsieur votre p?re, d'une somme de 45,000 fr.

Est-il possible!

LAUBEPIN.

Monsieur, cela est certain.

Comment! non-seulement il ne nous reste rien, mais...

LAUBEPIN.

Vous devez quarante-cinq mille francs...

Mon Dieu! pauvre H?l?ne1 !

LAUBEPIN, qui l'observe, se levant.

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