Read Ebook: Les mystères du peuple Tome III Histoire d'une famille de prolétaires à travers les âges by Sue Eug Ne
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Ebook has 189 lines and 9874 words, and 4 pages
>>--Et ? sa place la Korrigan avait mis ce monstre; sa face est aussi rousse que celle d'un crapaud; il ?gratigne, il mord sans dire mot.
>>--Et toujours il demande ? t?ter, et il a sept ans pass?s, et il demande encore ? t?ter.
>>--Mary, la belle, est bien afflig?e; elle a perdu son petit Lao?k; la Korrigan l'a emport?.>>
--Telle est la chanson, grand-p?re. Maintenant, mon fr?re Karadeuk voudra-t-il rencontrer ces m?chantes Korrigans, ces voleuses d'enfants?
--Qu'as-tu ? r?pondre pour d?fendre tes f?es, Karadeuk, mon favori?
--Grand-p?re, ma gentille soeur Roselyk a ?t? abus?e par de mauvaises langues; toutes les m?res qui ont de laids marmots crient qu'elles avaient un ange au berceau, et que les Korrigans ont mis en place un petit monstre!
--Bien trouv?, mon favori!
--Je soutiens, moi, que les Korrigans sont avenantes et serviables... Vous savez bien, grand-p?re, le vallon de l'Hell??
--Oui, mon intr?pide.
--Il y avait autrefois les plus beaux foins du monde dans ce vallon...
--C'est la v?rit?: Foin de l'Hell?, foin parfum?, dit le proverbe.
--Or, c'?tait gr?ce aux Korrigans...
--Vraiment! conte-moi ?a...
--Mes enfants, mes enfants, ne croyez pas ? ces magies, et surtout ne d?sirez pas en ?tre t?moins, cela porte malheur...
--Quoi, m?re, parce que je d?sire voir une Korrigan, il m'arriverait malheur... quel malheur?
--H?sus le sait, m?chant enfant... car vos paroles me serrent le coeur...
--Quelle temp?te! quelle temp?te! la maison en tremble...
--Et c'est par une nuit pareille que ce m?chant enfant ose dire qu'il donnerait sa vie pour voir des Korrigans...
--Femme, cette alarme est faiblesse.
--Les m?res sont faibles et craintives, Jocelyn... Il ne faut pas tenter Dieu...
Le vieil Ara?m cesse un moment de travailler ? son filet; sa t?te se baisse sur sa poitrine... il r?ve.
--Qu'avez-vous, mon p?re, que vous voici tout pensif? Croyez-vous, comme Madal?n, qu'un malheur menace Karadeuk, parce que, par une nuit de temp?te, il a voulu voir une Korrigan?
--Je pense, non point aux f?es, mais ? la nuit de temp?te, Jocelyn... Je t'ai lu, ainsi qu'? tes enfants, les r?cits de notre a?eul Joel, qui vivait il y a cinq cents et tant d'ann?es, sinon dans cette maison, du moins dans ces lieux o? nous sommes.
--Oui, mon p?re.
--Sais-tu ? quoi je suis l? songeant?
--A quoi donc, grand-p?re?
--A quoi? dis-tu, mon Karadeuk, mon adroit archer? Je songeais que par un pareil jour de temp?te, le bon Joel et son fils, avides de r?cits, comme de curieux Gaulois qu'ils ?taient...
--Oh! oh! comme tes yeux brillent en parlant ainsi, Karadeuk, mon favori...
--Grand-p?re, entendez-vous aboyer les chiens de garde?
--Il faut qu'il se passe quelque chose au dehors de la maison...
--H?las! si les dieux veulent punir mon fils de son d?sir audacieux, leur col?re ne se fait pas attendre... Karadeuk, venez, venez pr?s de moi, m?chant enfant...
--Quoi! Madal?n... te voici pleurant et embrassant ton fils, comme si quelque malheur le mena?ait... Allons, ch?re femme, plus de raison.
--N'entends-tu pas les aboiements redoubl?s des chiens au dehors? Tiens, voici Erer qui court en grondant vers la porte... Je vous dis qu'il se passe quelque chose de sinistre autour de la maison...
--Ne crains rien, m?re, c'est un loup qui r?de... A moi mon arc!
--Karadeuk, ne bougez pas... Non, moi, votre m?re, je vous le d?fends...
--Ma ch?re fille, ne tremblez pas ainsi pour votre fils, ni toi non plus pour ton fr?re, ma douce Roselyk... Peut-?tre vaut-il mieux ne point braver les lutins et les f?es en une nuit de temp?te, mais vos craintes son vaines... D'abord ce n'est pas un loup qui r?de au dehors; il y a longtemps que le vieux Erer mordrait les ais de la porte pour aller recevoir ce mauvais h?te...
--Mon p?re a raison... c'est peut-?tre un ?tranger ?gar?.
--Viens, Kervan, viens, mon fr?re, allons ? la porte de la cour voir ce que c'est...
--Mon fils, restez pr?s de moi...
--Mais, ma m?re, je ne peux laisser mon fr?re Kervan aller seul.
--?coutez... ?coutez... il me semble entendre, au milieu du vent, une voix appeler ou crier...
--H?las! ma bonne m?re, un malheur menace notre maison... vous l'avez dit...
--Roselyk, mon enfant, n'augmente pas ainsi la frayeur de ta m?re... Qu'y a-t-il d'?tonnant ? ce qu'un voyageur appelle du dehors pour qu'on lui ouvre la porte...
--Ces cris n'ont rien d'humain... je me sens glac?e de frayeur...
--Mon mari, mon fils, je vous en conjure, ne sortez pas...
--Ch?re femme... Et si un ?tranger est au dehors par un temps pareil... viens, Kervan...
--H?las! je vous le dis... les cris que j'ai entendus n'avaient rien d'humain... Kervan! Jocelyn!... Ils ne m'?coutent pas... les voil? partis...
--Mon p?re et mon fr?re vont au danger, s'il y en a, et moi je reste ici...
--Ne frappez pas ainsi du pied, m?chant enfant! Peut-?tre ?tes vous cause de tout le mal, avec vos voeux impies...
--Calmez-vous, Madal?n... et vous, mon favori, ne prenez point, s'il vous pla?t, de ces airs de poulain sauvage regimbant contre ses entraves, et, sans murmurer, ob?issez ? votre m?re...
--J'entends des pas... on approche... Oh! grand-p?re!...
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