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Read Ebook: Man and Nature; Or Physical Geography as Modified by Human Action by Marsh George P George Perkins

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Ebook has 1508 lines and 244991 words, and 31 pages

COURS FAMILIER DE LITT?RATURE

REVUE MENSUELLE

COURS FAMILIER DE LITT?RATURE

UN ENTRETIEN PAR MOIS

PAR M. DE LAMARTINE

PARIS ON S'ABONNE CHEZ L'AUTEUR 9, RUE CAMBAC?R?S 1867

COURS FAMILIER DE LITT?RATURE

LITT?RATURE RUSSE

IVAN TOURGUENEFF

Mais revenons aux chasseurs, ce chef-d'oeuvre de Tourgueneff. C'est aussi l'impression de leur excellent traducteur M. de Lavau. Voici comment il le juge dans sa pr?face:

H. DELAVEAU.

C'est surtout le portrait du paysan russe avant cette ann?e o? la courageuse initiative de l'Empereur actuel a g?n?reusement ?lev? au rang de citoyens et de propri?taires libres, sept ? huit millions de serfs qui lui doivent tout ce qui constitue la vie civile. Cette ?poque est une des grandes ?poques de la vie du peuple russe et de l'humanit? tout enti?re. Le moule de la servitude a ?t? bris?, non par les esclaves, mais par le ma?tre des esclaves. Et aucune des r?volutions tant pr?dites par les seigneurs ne s'en est suivie. Dieu a second? l'empereur dans son magnanime dessein, et la Russie est r?g?n?r?e. C'est cette force providentielle et divine qui vient en aide aux bons sentiments des princes assez justes pour vouloir la justice, assez audacieux pour oser la faire, qui a pr?serv? des catastrophes pr?dites l'immense empire de Russie. L'empereur a ?t? applaudi par son peuple et assist? de Dieu.

L'Europe a ?t? injuste un moment pour lui et l'a accabl? d'injures ? cause de l'insurrection polonaise, malheureusement co?ncidant avec l'?mancipation du paysan russe. La Pologne, ce th??tre habituel de toutes les d?clamations contre les Russes, avait des droits l?gitimes ? revendiquer de trois puissances, la Russie, l'Autriche et la Prusse. Mais elle a mal choisi son heure et sa forme. Elle a dit ? l'Europe: Faites-moi libre, et elle a oubli? que c'est elle-m?me qui s'est abdiqu?e ? l'?poque de ses trois partages. Toutes les fois qu'un droit ou un r?ve de libert? traverse la pens?e morte d'une nation d?membr?e et ensevelie, elle ne doit attendre la r?surrection que d'elle-m?me. Elle a le droit de revivre comme tout ce qui a ?t? enseveli avant la mort, mais elle n'a pas le droit de disposer des enfants, des biens et du sang de la France, pour tenter apr?s soixante et dix ans une r?surrection courte et impossible. Ses longues anarchies sont punies par sa longue servitude. Il faut sympathiser avec ses malheurs, mais si l'on veut conserver sa piti?, il ne faut pas lire son histoire.

Quel que f?t mon ?loignement pour Arcadi Pavlitch, il m'arriva une fois de passer la nuit chez lui. Le lendemain, d?s l'aube du jour, je donnai ordre d'atteler ma cal?che, mais il ne voulut pas me laisser partir sans m'avoir fait d?jeuner ? l'anglaise, et me conduisit dans son cabinet. On nous apporta du th?, des c?telettes, des oeufs ? la coque, du beurre, du miel, du fromage, etc. Deux valets de chambre, dont les gants ?taient d'une blancheur irr?prochable, nous servaient en silence, mais avec une adresse et une pr?venance extr?mes; ils devinaient nos moindres d?sirs. Nous ?tions assis sur un divan, ? la mode persane; Arcadi Pavlitch portait un long pantalon de soie, une jaquette de velours noir, un fez ?l?gant auquel pendait un gland bleu fonc?, et ses pantoufles jaunes ? la chinoise ?taient sans talons. Il buvait du th?, il riait, examinait ses ongles, fumait, s'appuyait nonchalamment sur les coussins dont il ?tait entour? et paraissait ? tous ?gards dans les meilleures dispositions. Apr?s avoir mang? d'un bon app?tit et avec une ?vidente satisfaction, il se versa un verre de vin rouge et l'approcha de ses l?vres; mais sa figure se rembrunit presque aussit?t.

--Pourquoi le vin n'est-il pas r?chauff?? demanda-t-il d'un ton assez brusque ? l'un des valets de chambre.

Celui-ci se troubla, s'arr?ta comme s'il e?t ?t? soudainement p?trifi?, et p?lit.

--Il me semble que je t'adresse une question, mon ami? ajouta Arcadi Pavlitch avec calme, et il le regarda fixement.

Le malheureux valet de chambre s'agita, mais sans changer de place, tordit machinalement entre ses doigts la serviette qu'il tenait, et ne souffla pas un mot.

Arcadi Pavlitch baissa la t?te, jeta un regard oblique sur le coupable et parut r?fl?chir.

Un homme trapu, au teint basan?, aux cheveux noirs et dont le front d?prim? et les yeux noy?s dans la graisse, se pr?senta devant nous.

--Qu'on prenne les dispositions n?cessaires..... relativement ? Th?odore, dit Arcadi Pavlitch, ? demi-voix et d'un air parfaitement d?gag?.

--Vous allez ?tre ob?i, r?pondit le gros homme, et il disparut.

--Non, r?pliquai-je, il est temps que je parte.

--Toujours ? la chasse! Ah! les chasseurs sont vraiment terribles! Mais de quel c?t? allez-vous maintenant?

--? quarante verstes d'ici, ? R?bova.

Nous arriv?mes enfin ? Chipilofka, et non pas ? R?bova; le cocher ne savait comment cela se faisait. Mais il ?tait d?j? beaucoup trop tard pour chasser ce jour-l?, et je me d?cidai bon gr?, mal gr?, ? subir mon sort avec r?signation.

--O? est donc Safrone? lui demanda Arcadi Pavlitch.

L'?norme starosta commen?a par sauter ? terre, et ayant salu? profond?ment son ma?tre, il lui dit:--Bonjour, mon p?re Arcadi Pavlitch; puis, s'?tant redress? de tout son haut, et ayant rejet? ses cheveux en arri?re par un mouvement de t?te, il ajouta que Safrone ?tait all? ? P?trova, mais qu'on l'avait envoy? chercher.

--Eh bien! suis-nous, lui dit Arcadi Pavlitch; et nous repart?mes.

Cet homme d'administration, comme l'appelait Arcadi Pavlitch, ?tait de petite taille; mais il avait les ?paules larges, et quoiqu'il e?t les cheveux gris, il ?tait encore robuste: il avait le nez rouge, de petits yeux d'un bleu gris, et une barbe en ?ventail. Je crois n?cessaire de faire ? ce propos la remarque suivante: depuis que la Russie existe, tous ceux qui s'y sont enrichis ont une barbe d?mesur?e. Un paysan de votre connaissance a une barbe peu fournie et effil?e; vous le rencontrez un beau jour et remarquez avec stup?faction que sa figure est entour?e d'une v?ritable aur?ole; d'o? lui vient cet ornement? Le bourgmestre avait, ? ce qu'il para?t, fait bonne ch?re ? P?trova; il exhalait une odeur d'eau-de-vie assez prononc?e, et sa figure ?tait passablement avin?e.

--Ah! vous qui ?tes nos p?res, nos bienfaiteurs,--commen?a-t-il ? crier d'une voix haute et tra?nante, et en donnant ? sa physionomie une expression d'attendrissement si vif qu'il semblait au moment de verser un torrent de larmes,--vous avez donc daign? venir nous visiter! Votre petite main, mon p?re, votre main ch?rie,--ajouta-t-il en tendant les l?vres avec ardeur. Arcadi Pavlitch s'empressa de satisfaire ? cette preuve d'attachement.

--Eh bien! p?re Safrone, comment vont les affaires?--demanda-t-il ensuite au bourgmestre d'un ton presque caressant.

--Ah! p?re,--reprit celui-ci,--comment pourraient-elles aller mal? N'?tes-vous pas nos p?res, nos bienfaiteurs? Vous avez daign? honorer notre pauvre village de votre pr?sence; vous nous avez combl?s par l? de bonheur pour le reste de nos jours. Dieu soit lou?! Arcadi Pavlitch; Dieu soit lou?! tout va bien, gr?ce ? vos bienfaits.

Un soir, Jermola? et moi, nous part?mes pour chasser ? l'aff?t. Mais il est fort possible que le lecteur ne sache point ce que ce terme signifie. Je vais le lui expliquer en peu de mots.

Un quart d'heure environ avant le coucher du soleil, au printemps, vous entrez dans un bois, sans chien et le fusil sur l'?paule. Ayant fait choix d'un emplacement convenable, sur le bord d'une clairi?re, vous vous y arr?tez; ainsi post?, vous promenez vos regards de tous c?t?s, vous examinez vos capsules, et de temps en temps vous ?changez un signe d'intelligence avec votre compagnon. Un quart d'heure se passe. Le soleil est d?j? couch?, mais il ne fait pas encore sombre dans le bois; l'air y est pur et transparent; les oiseaux gazouillent ? l'envi autour de vous; l'herbe naissante ?tincelle gaiement des reflets de l'?meraude... Vous attendez. Le jour commence ? baisser rapidement; les feux rouge?tres qui embrasent l'horizon effleurent d'abord les racines et le tronc des arbres; puis, montant peu ? peu, ils en colorent les branches les plus basses, charg?es de bourgeons ? peine ?clos, et gagnent enfin leurs cimes immobiles, qui semblent assoupies. Mais celles-ci s'?teignent ? leur tour; le ciel jusqu'alors empourpr? bleuit de plus en plus. L'air s'impr?gne des suaves parfums que les bois exhalent ? cette heure du jour; un souffle humide et ? peine sensible s'?l?ve par moments et vient mourir pr?s de vous dans les branches. Les oiseaux s'endorment successivement et par esp?ces; ce sont les pinsons qui se taisent les premiers; quelques instants apr?s, les fauvettes; puis, les ?peiches... L'obscurit? continue ? augmenter; les arbres se transforment ? vos yeux en masses confuses et gigantesques; quelques ?toiles scintillent timidement ? la vo?te du ciel...... la plupart des oiseaux reposent. Les rouges-queues et les jeunes pies sont les seuls qui sifflent encore par moments; mais ils se taisent ? leur tour. Le petit chant sonore du pouillot se fait entendre une derni?re fois au-dessus de votre t?te; le cri plaintif du loriot lui a r?pondu dans le lointain; au fond du bois, un rossignol vient de lancer rapidement sa premi?re note; l'impatience vous d?vore. Tout ? coup..., mais un chasseur seul pourra me r?pondre, au milieu du profond silence qui r?gne depuis quelques instants, s'?l?ve un bruit tout particulier: c'est celui de deux ailes qui s'agitent rapidement en mesure, et une b?casse des bois, au long bec gracieusement inclin?, se d?tache sur le feuillage fonc? d'un bouleau et se dirige lentement vers nous.

Voil? ce qu'il faut entendre par chasse ? l'aff?t. Ainsi donc, je me mis en route avec Jermola? pour aller ? la chasse. Mais j'oubliais une chose importante; il faut encore, cher lecteur, que je vous fasse faire connaissance avec mon compagnon.

M. Zverkoff lui avait un jour racont? ce qu'il appelait l'atroce ingratitude d'Anina. La voici.

C'est M. Zverkoff qui parle:

Et ici M. Zverkoff d?tourna la t?te et s'enveloppa chaudement dans son manteau, en comprimant avec courage l'?motion qui l'agitait.

Le lecteur doit comprendre maintenant pourquoi je regardais Arina avec tant d'int?r?t.

--Y a-t-il longtemps que tu as ?pous? le meunier? lui demandai-je.

--Deux ans.

--Mais comment cela? Ton ma?tre te l'a donc permis?

--On m'a rachet?e.

--Qui cela?

--Sav?li Alex??evitch.

--Qui est-ce?

--Mon mari.--Je remarquai qu'? ces mots Jermola? avait comprim? un sourire.--Mon ma?tre, continua Arina. Vous aurait-il parl? de moi?

Je ne savais que lui r?pondre.--Arina!--cria de loin le meunier; celle-ci se leva et nous laissa seuls.

--Son mari est-il un brave homme? demandai-je ? Jermola?.

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