Read Ebook: Man and Nature; Or Physical Geography as Modified by Human Action by Marsh George P George Perkins
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Ebook has 1508 lines and 244991 words, and 31 pages
--Son mari est-il un brave homme? demandai-je ? Jermola?.
--Il n'y a rien a en dire.
--Ont-ils des enfants?
--Ils en avaient un, mais il est mort.
--Elle a donc plu au meunier? Combien a-t-il donn? pour l'affranchir?
--Je n'en sais rien; mais elle sait lire et ?crire. Pour leur genre d'affaires, c'est une chose... comment dirai-je, qui peut ?tre utile. Mais oui, du reste, il faut croire qu'Arina lui plaisait.
--Et toi, tu la connais depuis longtemps?
--Depuis longtemps. J'allais autrefois chez ses ma?tres. Leur bien n'est pas loin d'ici.
--Connaissais-tu le laquais P?trouchka?
--P?tre Vassilitch? Comment donc?
--O? est-il maintenant?
--On l'a fait soldat.
Nous rest?mes un moment sans parler.--Elle para?t souffrante? demandai-je ? mon compagnon.
--Ah! je le crois bien! Mais je gage que demain l'aff?t sera bon. Vous feriez bien de dormir un peu.
Une bande de canards sauvages passa en sifflant sur nos t?tes et nous l'entend?mes s'abattre non loin de nous sur la rivi?re. La nuit ?tait noire et le froid commen?ait ? se faire sentir. Le chant des rossignols retentissait au fond des bois. Nous nous enfon??mes dans le foin et quelques instants apr?s nous dormions l'un et l'autre d'un profond sommeil.
BIROUK
--Qui es tu? me demanda une voix retentissante.
--Et toi-m?me, qui es-tu?
--Je suis le forestier.
Je lui dis mon nom.
--Ah! je vous connais! Vous allez ? la maison?
--Oui; mais entends-tu l'orage?
--Il est fort, me r?pondit l'apparition.
Mais au m?me instant un ?clair blafard illumina la route, et je pus voir distinctement celui qui m'avait abord? ainsi; cette lueur soudaine fut suivie presque imm?diatement d'un violent coup de tonnerre, et la pluie redoubla.
--?a ne finira pas de sit?t, reprit le forestier.
--Que faire?
--Tu me rendras service.
--Veuillez rester assis.
Le forestier s'approcha de mon cheval, et l'ayant pris par la bride, il le fit avancer. Nous nous m?mes en route. Je me cramponnai au coussin du drochki qui se balan?ait comme le fait un bateau sur une mer houleuse, et appelai mon chien. Ma pauvre jument s'enfon?ait dans la boue, glissait et bronchait ? tout moment; le forestier marchait en t?te, tant?t ? droite, tant?t ? gauche du brancard, et s'avan?ait dans l'ombre comme un spectre. Apr?s m'avoir fait traverser ainsi une partie du bois, mon conducteur s'arr?ta.
--Nous voici chez moi, ma?tre, me dit-il avec calme.
Le kalitka cria sur ses gonds, et des petits chiens se mirent ? aboyer en choeur dans la cour. Je levai les yeux, et distinguai ? la lueur des ?clairs une petite isba situ?e au milieu d'un vaste emplacement entour? d'une haie en branches. Une des ?troites fen?tres de ce lieu ?tait faiblement ?clair?e. Le forestier conduisit mon cheval jusqu'au perron, et frappa ? la porte.
--Voil?! voil?! cria une petite voix; puis un pi?tinement de pieds nus se fit entendre. On tira le loquet, et une petite fille de douze ans tout au plus, en chemise ?court?e et retenue ? la taille par une lisi?re, parut, une lanterne ? la main, sur le seuil de la porte.
--?claire au ma?tre, lui dit mon h?te, et moi je vais faire entrer votre drochki sous le hangar.
La petite fille jeta les yeux sur moi, et rentra dans l'isba: je la suivis.
--Tu es donc seule ici? demandai-je ? la petite fille.
--Oui, je suis seule, me r?pondit-elle d'une voix faible et craintive.
--Tu es la fille du forestier?
--Oui, me dit-elle en balbutiant.
La porte s'ouvrit en criant, et le forestier ayant baiss? la t?te pour en franchir le seuil, entra dans la chambre. Il prit la lanterne qui ?tait pos?e ? terre et s'approcha de la table pour allumer un bout de chandelle qui s'y trouvait.
--Vous n'?tes probablement pas accoutum? aux loutchina? me dit-il en rejetant ses cheveux en arri?re.
Je l'examinai attentivement, et son ext?rieur me frappa. C'?tait un homme d'une taille ?lev?e, carr? des ?paules, et b?ti comme on en voit peu. Les muscles saillants de sa poitrine et de ses bras robustes se dessinaient sous les plis de sa grosse chemise qui ruisselait d'eau. Une barbe ?paisse et noire couvrait tout le bas de sa figure m?le et s?v?re; ses yeux bruns et peu ouverts, mais au regard fixe et hardi, ?taient ombrag?s par des sourcils bien form?s et qui se touchaient presque. Il s'arr?ta devant moi, les deux mains pos?es sur les hanches.
Je le remerciai et lui demandai son nom.
--Je m'appelle Foma, me r?pondit-il, et on m'a surnomm? Birouk.
--Ah! tu es Birouk?
Je le regardai avec un redoublement d'attention. J'avais souvent entendu parler du forestier Birouk ? mon Jermola? et ? d'autres habitants du pays: les paysans le craignaient comme le feu. Jamais homme, disaient-ils, n'avait rempli avec autant de vigilance les fonctions qui lui ?taient confi?es; il ne laissait pas soustraire le moindre fagot: ? toute heure du jour, et m?me au milieu de la nuit, il tombait sur vous ? l'improviste comme une bourrasque de neige, et il n'y avait point ? lui tenir t?te; il ?tait fort et agile comme le diable. Pas moyen d'ailleurs de le corrompre: ni l'eau-de-vie, ni l'argent n'avaient prise sur lui; il ne se laissait s?duire par rien. D?j? bien des fois on avait charitablement essay? de l'envoyer dans l'autre monde: mais il ne s'?tait pas laiss? faire.
Telle ?tait la r?putation de Birouk parmi les paysans du voisinage.
--C'est donc toi qui es Birouk?--lui dis-je;--j'ai entendu souvent parler de toi, fr?re. On pr?tend que tu es impitoyable.
--Je fais mon devoir,--me r?pondit-il d'un ton brusque;--ce n'est pas tout que de manger le pain du ma?tre, il faut le m?riter.
Il prit la hache qui ?tait pass?e ? sa ceinture, s'assit par terre, et se mit ? fa?onner une loutchina.
--Est-ce que tu n'as pas de femme?--lui demandai-je.
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