Read Ebook: L'Illustration No. 3660 19 Avril 1913 by Various
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Ebook has 376 lines and 33545 words, and 8 pages
L'Illustration, No. 3660, 19 Avril 1913
AVEC CE NUM?RO La Petite Illustration CONTENANT L'EMBUSCADE PI?CE EN 4 ACTES par M. Henry KISTEMAECKERS
LA REVUE COMIQUE, par Henriot.
Ce num?ro contient: 1? LA PETITE ILLUSTRATION. S?rie-Th??tre n? 4: L'EMBUSCADE, de M. Henry Kistemaeckers; 2? Un SUPPL?MENT ?CONOMIQUE ET FINANCIER de deux pages.
NOTRE SUPPL?MENT HEBDOMADAIRE ?CONOMIQUE ET FINANCIER
LA PETITE ILLUSTRATION
COURRIER DE PARIS
DAVID
Ah! que le nom seul de ce peintre signe donc bien son ?poque et la signe comme il le faut! Il ne pouvait pas s'appeler autrement. Nom pompeux, solennel, nom de roi qui montre une couronne ? dents pointues, des ?toffes amplement drap?es, des plis rigides et d'une s?v?re harmonie, tout un syst?me de barbes boucl?es et de chevelures en anneaux, et de beaux genoux osseux ? fossettes acad?miques, et des pieds nus, serr?s par des courroies sans d?fauts. En entendant prononcer ce nom nous voyons se d?rouler sur-le-champ l'esp?ce de mythologie r?volutionnaire et imp?riale qu'il r?sume en ses deux syllabes. Peu d'artistes, en effet, ont donn? et l?gu? de leur propre personne et aussi du temps que la Destin?e leur a mis sous les yeux et dans les mains, une image plus rigoureuse et plus serr?e que Louis David, dont les ma?tresses oeuvres, flanqu?es de celles de ses ?l?ves, j'allais dire de ses disciples, attirent depuis plusieurs jours au Petit Palais une foule de visiteurs fortement saisis. Avant cette exposition nous avions sans doute, de ce Sicambre du pinceau, de ce d?mocrate historique, infl?chi plus tard par les honneurs, une id?e qui pouvait nous suffire, mais ? pr?sent, quand nous sortons du palais des Beaux-Arts des Champs-Elys?es, nous sommes renseign?s, nous savons la mani?re dont l'homme et le peintre surent se transformer selon les lois, s'adapter tour ? tour aux passages et aux caprices parfois sanglants d'un temps tr?s s?rieux et difficile, inou?, o? chaque jour, ? chaque heure, la vie pr?sentait, imposait des sujets extraordinaires dans le terrible et le majestueux, offrant une succession de grandes toiles mises toutes en sc?ne d'abord, puis ex?cut?es par les hommes qui en ?taient les mod?les et les auteurs, et cela dans une inconscience fougueuse, d?sordonn?e, dans un vertige souvent sinc?re.
On ne doit pas marchander les ?loges et les remerciements aux organisateurs vigoureux de cette exposition, nouvelle et n?cessaire, pour laquelle, si l'on en voulait parler convenablement et dans le d?tail,--il faudrait plus de place et aussi de comp?tence que je n'en ai. Gr?ces donc soient rendues ? la vaillante brigade, toujours en mouvement, du Petit Palais, au g?n?ral, M. Lapauze, qui marque ses ?tats de service par des victoires; ? son aide de camp, Adrien Fauchier-Magnan, hier encore historien, ?vocateur d?licieux de lady Hamilton. Ils avaient assum? les difficult?s d'une belle entreprise. Ils l'ont r?ussie, on ne peut plus joliment. Et si vous saviez au prix de quelles peines! Mais peu importe. Ils recommenceront.
HENRI LAVEDAN.
LA MORT DE Mme POINCAR? M?RE
Le pr?sident de la R?publique vient d'?tre ?prouv? par un deuil cruel: sa m?re tendrement ch?rie, Mme Antoni Poincar?, est morte la semaine derni?re, vendredi, dans l'appartement qu'elle occupait, 10, rue de Babylone, ? Paris.
Mme Poincar? a eu, du moins, la plus cl?mente, la plus douce des fins. Elle s'est ?teinte soudainement, sans souffrance. Depuis quelques jours, sa sant? laissait ? d?sirer; elle ne donnait pourtant aucune inqui?tude grave. Ses enfants, ses deux fils, le Pr?sident et M. Lucien Poincar?, directeur de l'enseignement secondaire au minist?re, ses deux belles-filles, Mmes Raymond et Lucien Poincar?, l'entouraient de la plus constante sollicitude. Vendredi matin, Mme Raymond Poincar?, qui ?tait venue aux nouvelles, rencontra chez sa belle-m?re M. et Mme Lucien Poincar?, amen?s par le m?me souci. Aucun sympt?me nouveau ne pouvait alt?rer leur qui?tude. M. Lucien Poincar?, bien tranquille, venait ? peine de prendre cong? pour aller ? ses occupations quand Mme Antoni Poincar? se tourna doucement, comme pour leur parler, vers ses deux brus. Mais tandis que celles-ci se penchaient vers elle, empress?es, elle avait exhal? d?j? le dernier soupir.
M. Raymond Poincar? et son fr?re idol?traient leur m?re. Il faut avoir caus?, l?-bas, dans la Meuse, avec quelques-uns des vieux camarades du pr?sident de la R?publique, quelques-uns des compagnons de son enfance, pour savoir par quels soins constamment attentifs Mme Antoni Poincar? avait m?rit? cette affection sans bornes. Elle avait ?t? leur ?ducatrice z?l?e. C'est elle qui, chaque matin, proc?dait, avant le d?part pour le lyc?e, ? la r?vision des devoirs et des le?ons, sauf pour le grec et le latin r?serv?s au contr?le paternel. Et M. Raymond Poincar? surtout doit ? cette m?re exquise plus d'une des qualit?s qui le caract?risent, l'ordre et la clart? de son esprit, la distinction de ses mani?res, son urbanit? charmante. C'est, pour les deux fr?res, la plus cruelle des douleurs.
Mme Poincar? m?re repose, depuis lundi, ? Nub?court , dont sa famille ?tait originaire. Rappelons que, n?e Ficatier-Gillon, elle appartenait ? une famille qui avait fourni ? la magistrature, ? la politique, des hommes ?minents, comme Jean-Landry Gillon et Paulin Gillon. Son mari, M. Antoni Poincar?, qui avait ?t? inspecteur g?n?ral des ponts et chauss?es, ?tait mort il n'y a gu?re qu'un an.
J'avais vu, en janvier dernier, ? la veille de l'?lection pr?sidentielle, au petit cimeti?re familial de Nub?court, ombrag? de grands vieux arbres, la place de longtemps marqu?e pour sa s?pulture, au c?t? de celui qui avait ?t?, pendant plus d'un demi-si?cle, le compagnon irr?prochable et ch?rement aim? de sa vie. On pouvait esp?rer que cette tombe demeurerait plus longtemps vide. Mme Antoni Poincar?, en effet, n'avait que soixante-quatorze ans.
Les obs?ques ont eu lieu l?-bas, lundi dernier. Elles ont ?t? aussi d?nu?es de faste que possible, juste ce qu'exigeait la haute fonction dont est investi M. Raymond Poincar?. Mais les plus respectueuses sympathies, celles de tout ce pays o? leur famille et eux-m?mes jouissent de l'universelle estime, celles de la France enti?re faisaient cort?ge au chef de l'?tat et ? son fr?re, derri?re ce corbillard fleuri sur lequel s'en allaient, avec la ch?re morte, tant de pieux souvenirs, tant de tendresses.
G. B.
LA MALADIE DE PIE X
On n'ignorait plus, depuis d?j? des mois, que la sant? du Souverain Pontife ?tait tr?s chancelante. Mais la nouvelle, confirm?e par les bulletins des m?decins du Vatican, que l'?tat de Pie X donnait des inqui?tudes pr?cises n'en a pas moins, ces derniers jours, caus? une sensation profonde dans le monde entier. A Rome, qui, au-dessus de la succession des ?v?nements politiques et historiques, demeure la hautaine capitale spirituelle de la Chr?tient?, une ?motion fi?vreuse entra?ne chaque jour des foules sur la place Saint-Pierre, d'o? le soir on interroge la symbolique lumi?re qui veille dans les appartements du Souverain Pontife. Une tradition affirme que, dans l'?glise Saint-Jean de Latran, la statue de bronze du pape Martin V se couvre de sueur lorsque le pape vivant est en danger de mort. Et des visiteurs, cette semaine, seraient revenus ?pouvant?s pour avoir vu s'accomplir le miracle. Ce n'est point l?, sans doute, autre chose que l'un des signes innombrables de cette angoisse qui na?t ? chaque fois que vacille, en son reposoir, la lueur dont s'?claire, depuis deux mille ans, le monde catholique. Mais il est admirable de constater que, dans notre ?poque de discussion et de critique, cette angoisse demeure la m?me en face de cette lueur et que jamais peut-?tre la force morale incarn?e par le fragile vieillard du Vatican ne fut plus r?elle et plus respect?e.
Nous reproduisons en notre premi?re page une remarquable et r?cente photographie de cette blanche figure sur laquelle se concentre en ce moment l'attention universelle. L'attitude conserve sa simplicit? de toujours, et trahit ? peine un peu de lassitude physique. Le visage, qui refl?te la gravit? de la pens?e int?rieure, de la pr?occupation d'?me, para?t sensiblement vieilli. Les traits, tendus, semblent plus fins et composent une expression d'ind?finissable tristesse. Les yeux, fixes, regardent loin.
On peut encore esp?rer, ? l'heure o? nous ?crivons ces lignes, que l'auguste vieillard, malgr? son grand ?ge, triomphera de la crise pr?sente. Les bulletins des m?decins, qui distribuent alternativement l'inqui?tude et l'espoir, parlent d'une affection grippale aigu?, aggrav?e de diverses complications qui tiennent ? l'?tat physique, tr?s affaibli du malade. Car Pie X est ?g? de soixante-dix-huit ans.
L'ATTENTAT CONTRE LE ROI D'ESPAGNE
Madrid, 15 avril.
C'?tait dimanche dernier, apr?s la revue de la garnison de Madrid, pass?e, comme chaque ann?e, par le souverain ? l'occasion de la pr?sentation du drapeau aux jeunes recrues. Cette grande solennit? militaire qui ?quivaut, en Espagne, ? notre 14 juillet, avait rev?tu cette fois un ?clat exceptionnel, puisqu'elle inaugurait l'application de la nouvelle loi du service obligatoire et aussi la prise de possession de la zone espagnole au Maroc; les tabors indig?nes de Melilla et d'Alhucemas ?taient venus tout expr?s ? Madrid pour assister ? la parade.
La c?r?monie termin?e, le roi rentrait au palais ? cheval lorsque se produisit l'attentat. Un de ses t?moins les plus directs, le lieutenant-colonel de hussards Tillion, attach? militaire fran?ais r?cemment nomm? ? Madrid, qui figurait pour la premi?re fois, ? la revue, dans le cort?ge royal, a bien voulu m'en faire, en ces termes, le r?cit:
--Le roi, encadr?, mais ? distance, par ses aides de camp, le comte d'Aybar et le commandant Guiao, pr?c?dait de quelques m?tres le groupe form? en premi?re ligne par les g?n?raux Luque, ministre de la Guerre, Aznar, Echague, Villar, Orozco et plusieurs autres; en seconde ligne par les attach?s militaires mexicain, italien, allemand, russe, autrichien et fran?ais, le colonel Figuerou, les capitaines Marsengo, Kalle, Scuratof, le prince Schwartzenberg et moi-m?me; en arri?re par l'escadron de l'escorte royale.
>> En d?bouchant de la promenade de Recoletos dans la rue d'Alcala, la grande art?re madril?ne, l'agglom?ration de la foule, qui d?bordait des trottoirs sur la chauss?e en acclamant le roi, nous obligea de ralentir et de prendre le pas. A ce moment, j'aper?us tr?s distinctement, sur le c?t? gauche de la rue, un individu se d?tacher des rangs des curieux que les agents avaient refoul?s, et se diriger rapidement vers le souverain: j'eus alors tr?s nettement l'impression qu'un attentat allait se commettre. Arriv? ? moins de deux m?tres du roi, le criminel tira sur lui un coup de revolver.
>> Le remous des cavaliers qui, tous, y compris nous-m?mes, se pr?cipitaient en avant, me masqua le reste de la sc?ne, mais j'entendis le bruit de deux autres coups de feu successifs, et il me sembla m?me en percevoir un quatri?me, apr?s un tr?s court intervalle, quoique l'enqu?te paraisse avoir d?montr? qu'il n'y en e?t que trois.
>> Cependant nous ?tions arriv?s en tourbillon aupr?s du roi; mon coll?gue, l'attach? russe, avait d?gain? pour frapper au besoin l'agresseur. C'est alors que je vis celui-ci, qui, dans ce coup d'oeil fugace, me fit l'effet d'un homme relativement bien mis, ma?tris? et maintenu ? terre par plusieurs sergents de ville.>>
>> Quant au roi, qui venait d'?chapper ? ce p?ril, par un vrai miracle, ou plut?t gr?ce ? son extraordinaire sang-froid--car il est maintenant av?r? qu'il fit d?vier le second coup de feu en poussant r?solument son cheval sur le criminel--il se tourna vers nous, non seulement calme, mais souriant, et s'empressa de nous rassurer d'un geste de la main en s'?criant: <
L'int?ressante photographie qu'un hasard exceptionnel a fait saisir ? l'instant m?me de l'attentat par un amateur, M. Ochoa, vient corroborer et compl?ter ce r?cit, en montrant pr?cis?ment la phase du drame que la m?l?e avait d?rob?e au lieutenant-colonel Tillion: ? peine l'agresseur avait-il tir? sur le roi deux coups de revolver, dont l'un atteignit l?g?rement au poitrail son magnifique cheval <
L'agresseur, aussit?t ma?tris? par le sergent de ville Canela, un commandant en retraite et plusieurs autres personnes, et menac? de lynchage par la foule, dut ?tre provisoirement enferm?, sous la garde de la gendarmerie, chez un dentiste de la maison royale, M. Aguilar.
L'instruction, confi?e ? la justice civile, a ?tabli que le coupable est un nomm? Rafa?l Sanchez Alegre, ?g? de vingt-cinq ans, charpentier, natif de Barcelone.
Les papiers saisis sur lui et ? son domicile ? Madrid attestent ses id?es anarchistes et notamment son dessein de venger Ferrer. Il n'a pas ni?, d'ailleurs, avoir voulu assassiner le roi, tout en se r?jouissant de n'y avoir pas r?ussi; mais il a d?clar? n'avoir eu aucun complice, ni m?me aucun plan pr?m?dit? et avoir ob?i ? une simple impulsion. Les lettres trouv?es chez lui, et adress?es ? sa femme et ? sa famille ? Barcelone, semblent indiquer qu'il se proposait de renoncer ? ses opinions subversives et d'?migrer au Chili, moyennant, un envoi de fonds. C'est faute d'une r?ponse et en d?sespoir de cause qu'il aurait d?cid? de commettre son crime.
Cependant l'opinion publique persiste ? voir dans l'attentat, plut?t que l'acte isol? d'un d?s?quilibr?, un v?ritable complot, et on en all?gue comme preuve le fait m?me que cet attentat ?tait pour ainsi dire pr?vu.
Depuis plusieurs jours, en effet, le bruit courait, ? Madrid, qu'un m?fait anarchiste se pr?parait contre le souverain. Tout en d?mentant ces propos, les autorit?s avaient pris les plus grandes pr?cautions: elles devaient rester inutiles.
Le pr?sident du Conseil, comte de Romanon?s, a cependant tenu ? couvrir la police de tous reproches et ? d?clarer en m?me temps que cette nouvelle tentative anarchiste, pas plus que l'assassinat de M. Canalejas, ne d?terminerait le gouvernement ? recourir ? des mesures d'exception, incompatibles avec le lib?ralisme du roi lui-m?me.
Quant aux complices suppos?s de Sanchez Alegre, l'anarchiste Mauro Bajatierra, son ami av?r?, et le professeur fran?ais Pierre Pac, arr?t? sur le th??tre de l'attentat pour avoir, au dire de plusieurs t?moins, ?chang? quelques paroles avec l'agresseur, ils ont ?t? incarc?r?s et inculp?s, quoique les bons ant?c?dents du second parussent le mettre hors de cause.
J. CAUSSE.
UNE MISSION MILITAIRE RUSSE
EN FRANCE
Les liens de camaraderie et d'estime qui unissent les officiers des deux arm?es fran?aise et russe ont eu, r?cemment, l'occasion de s'affirmer--de m?me qu'? l'automne dernier, lors des grandes manoeuvres auxquelles assist?rent le grand-duc Nicolas et son ?tat-major--pendant le s?jour au camp de Mailly de la mission militaire charg?e d'?tudier l'organisation et le fonctionnement de nos cours d'artillerie de campagne. Venus pour une visite technique, les membres de cette mission, qui comprenait le g?n?ral Delwig, commandant la 24e brigade d'artillerie ? Louga, le g?n?ral Serge de B?liaeff, commandant la 29e brigade d'artillerie ? Riga, les colonels Hanjine, de la 44e brigade d'artillerie, Pastchenko, de la 3e brigade d'artillerie de la Garde, et de Woyna-Pantchenko, aide de camp du grand-duc Serge, t?moign?rent ? leurs h?tes une affectueuse sympathie, que devaient rendre plus vive encore deux semaines de vie commune entre <
Du 31 mars au 12 avril, la mission russe suivit les exercices de tir que comportent, pour nos officiers, les cours d'artillerie de campagne. Et elle put admirer, sur le terrain, ? quel point de pr?cision est port?, dans l'arme savante par excellence, le maniement de notre merveilleux canon de 75. C'est au cours d'un de ces exercices qu'a pu ?tre prise la curieuse photographie reproduite ici. Pour mieux se familiariser avec notre mat?riel, les membres de la mission tinrent ? se mettre eux-m?mes ? l'oeuvre. Et jamais sans doute pi?ce ne groupa autour d'elle autant de <
LA GR?VE G?N?RALE EN BELGIQUE
Une crise politique et ?conomique d'une gravit? exceptionnelle: la gr?ve g?n?rale organis?e par la population ouvri?re pour obtenir le suffrage universel pur et simple, immobilise depuis lundi toute l'industrie belge, et contraint les pouvoirs publics ? tenir sous les armes toutes les forces militaires du royaume.
D?j?, il y a onze ans, en 1902, 300.000 ouvriers abandonn?rent le travail dans le but de contraindre le Parlement ? accepter le principe d'une r?vision constitutionnelle avec ?tablissement du suffrage universel pur et simple. La Chambre r?sista ?nergiquement et bien qu'il e?t ?t? d?cid? comme aujourd'hui que la gr?ve serait pacifique, il y eut deux ?meutes ? Bruxelles, des attentats ? la dynamite et, partout, des troubles assez redoutables pour que les directeurs du mouvement, effray?s, prissent l'initiative du d?sarmement. Aujourd'hui, les conditions sont autres. Les ?l?ments mod?rateurs n'ont plus sur la masse ouvri?re leur autorit? de jadis. D'autre part, la gr?ve suit au lieu de pr?c?der l'examen et le rejet par la Chambre de la proposition de revision constitutionnelle. Enfin, l'organisation pour la lutte a fait, dans les milieux ouvriers, l'objet d'une lente et minutieuse pr?paration.
Il y aurait aujourd'hui 370.000 gr?vistes, ce qui repr?sente en salaires une perte de plus de 2 millions par jour. Quant aux pertes commerciales, on peut pr?voir qu'elles seront ?normes, la valeur des produits des industries belges de la houille, des m?tallurgie>> et des carri?res d?passant aux prix actuels 4 millions par jour.
"L'ILLUSTRATION" A ANDRINOPLE
DEUX VISIONS R?V?LATRICES
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