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Read Ebook: L'Illustration No. 3661 26 Avril 1913 by Various

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Ebook has 281 lines and 26106 words, and 6 pages

L'Illustration, No. 3661, 26 Avril 1913

AVEC CE NUM?RO "La Petite Illustration" CONTENANT LES ANGES GARDIENS Roman par MARCEL PR?VOST CINQUI?ME ET DERNIERE PARTIE

NUM?RO DU SALON

COURRIER DE PARIS

LES GRANDES SANT?S

Cela ne veut pas dire les bonnes.

Que de terribles et secr?tes paroles sont dites, pr?c?dant les crimes qu'elles organisent! Les nouvelles de la sant? des rois et des empereurs ne se propagent jamais dans une atmosph?re douce et tranquille. Toujours elles g?nent et contrecarrent des ambitions, des soifs, de gigantesques projets. La sensibilit? n'est que la derni?re ? les accueillir et ? s'?branler pour elles. L'opinion ne plaint presque pas un roi ou un empereur qui est malade et en danger de mort. Elle se tient au courant, voil? tout. Mais elle s'attendrit un peu pour les femmes, les reines, celles qui partent jeunes encore, et les enfants, les petits princes et les princesses fauch?s dans leur fleur.

Il faut compter aussi les sant?s des h?ros, des ?tres de courage et de gloire qui, ?? et l?, frappent et remplissent le monde de leurs exploits, sant?s de grands soldats, de hardis explorateurs, de visiteurs de p?les, d'aviateurs, d'escaladeurs de ciel... Combien celles-l? nous sont ch?res, et favorites! Que de frissons leur devons-nous! Que de pleurs coulent de nos yeux, quand elles sont bris?es!

Et il y a les sant?s de quelques g?nies, des po?tes, des artistes sup?rieurs qui sont la parure, la gerbe dor?e, les lauriers vivants et pensants d'un pays, et de l'humanit?...

Et puis, bien en dessous, les sant?s des personnages c?l?bres--de quelque fa?on que ce soit--de toutes les notori?t?s bruyantes et obs?dantes, les sant?s des millionnaires, des chanteurs, de l'actrice, du comique, du trag?dien, du danseur, de la belle madame, les sant?s du Tout-Paris, les sant?s-vedettes, les sant?s grotesques, les sant?s-joujoux, les sant?s-r?clames, les sant?s <>, les sant?s de journalisme et de conversation, les saut?s ? tout faire, pour parler et pour ne rien dire.

... Et les sant?s de mauvais aloi, celles de l'assassin en vogue, du cambrioleur myst?rieux, du grand financier escroc, du meurtrier sympathique, du parricide irresponsable et de la vitrioleuse inconsciente...

Et il y a m?me, de temps en temps, parmi les grandes sant?s inf?rieures, celles de quelques animaux, qui ont su faire assez parler d'eux pour atteindre la renomm?e... un cheval de g?n?ral ayant de plus belles actions que son cavalier, un chien savant qui d?concerte... un singe bien moins laid que certains hommes aim?s...

HENRI LAVEDAN.

M, ALBERT BESNARD A LA VILLA M?DICIS

A maintes reprises nous avons emprunt? ? l'oeuvre de ce bel artiste et de ce grand peintre, pour les reproduire, des toiles, des pastels, des aquarelles. On ne saurait avoir oubli?, par exemple, la s?rie admirable qu'il rapportait, voil? deux ans, de l'Inde. Nous y avions puis? quelques-unes des pages les plus s?duisantes de notre avant-dernier num?ro de No?l, des morceaux d'une originalit? savoureuse, dont on ne savait ce qu'on devait admirer le plus, de leur chatoyante couleur ou de leur expressif dessin.

M. Albert Besnard est, en m?me temps que l'un des temp?raments les plus personnels de ce temps, un fervent des grandes traditions sans lesquelles il n'est pas d'art durable et, ? ce double titre, sera pour les pensionnaires futurs de la villa M?dicis le meilleur des mentors, lib?ral, certes, indulgent aux audaces, mais qualifi?, par toute son oeuvre--si classique, et dont s'?pouvanta pourtant, tout au d?but, <>--pour rappeler ? l'occasion qu'il est des r?gles qui n'ont jamais entrav? l'?panouissement d'aucune originalit?.

Mme Charlotte Besnard, artiste elle-m?me, sculpteur de talent, en m?me temps que ma?tresse de maison accomplie, parfaite compagne, enfin, de l'homme du monde qu'est son mari, saura conserver aux salons de la villa M?dicis, illustr?s par le passage de tant de grands artistes et de tant d'h?tes de marque, le caract?re qui en fait, dans la Ville Eternelle, un rayonnant foyer de l'esprit fran?ais.

UN NUM?RO COLOSSAL

Ce num?ro est un monument. Il est formidable, ?crasant et chaotique, comme cet autre monument qui accable aujourd'hui la plaine de Leipzig pr?cis?ment, en souvenir de <> du 18 octobre 1813.

>> L'organisation de l'arm?e n'inspirerait, en temps de guerre, aucune confiance,--en temps de paix, elle ne pr?sente aucune harmonie. L'arm?e fran?aise supporte impatiemment cet ?tat de choses, mais elle le supporte parce qu'elle est toujours la vaincue de 1870. La victoire dans la grande guerre de revanche lui vaudrait, ? l'int?rieur m?me, une tout autre situation. C'est pourquoi les gouvernants parlementaires fran?ais s'emp?trent dans cette contradiction de souhaiter la guerre et de devoir la craindre...

>>... En Allemagne, conclut M. Delbr?ck, nous sommes libres de telles entraves.>>

Mais alors, si l'Allemagne est aussi forte, si la France est aussi paralys?e par son r?gime parlementaire, pourquoi de nouveaux armements? Le lieutenant g?n?ral von Janson r?pond ? cette objection. Il nous montre trois ennemis h?r?ditaires: la France, l'Angleterre, la Russie, s?par?s jusqu'ici par leurs int?r?ts antagonistes et r?concili?s dans la haine commune de l'Allemagne. Il pr?voit une guerre o? l'Autriche, aux prises dans les Balkans, l'Italie, occup?e en Afrique, laisseraient l'Allemagne seule face ? face avec le reste de l'Europe. Le Danemark embo?te le pas ? l'Angleterre; la Hollande aussi; la Belgique sert de t?te de pont aux corps exp?ditionnaires venus de Grande-Bretagne.

Plus loin, un po?te supplie la nation de donner ? son h?ros les moyens <>,--et, en premi?re page, le h?ros toujours mena?ant nous appara?t lui-m?me, une fois de plus, dans un portrait violemment colori?.

Sur la couverture, au-dessus de l'indication: <>, une charge de fantassins, ? la ba?onnette.

MINISTERE DE LA GUERRE

Berlin, W.66 23-2 1913.

N? 911/2 13.7.1 Leipziger strasse n? 5.

La section minist?rielle du minist?re de la Guerre est pr?te ? donner ? ce sujet tous les renseignements d?sir?s.

Commandant et chef de section.

Toutes les branches de l'industrie nationale se retrouvent l? dans leur sp?cialisation militaire: l'automobile de guerre ? c?t? de la cuisine de campagne, les tanneries pr?s des hauts fourneaux, la machine ? ?crire et l'optique, les conserves alimentaires et l'a?roplane, le pneumatique et les trousses de chirurgie. En une longue page on nous explique <>. Un ?tablissement m?tallurgique prend pour devise: <> Les fonderies, les forges, les ateliers de construction donnent de copieux aper?us historiques de leurs entreprises. C'est ? qui a contribu? le plus t?t ? la grandeur, ? la prosp?rit? et ? la sauvegarde de l'Allemagne. Il y en a qui remontent au dix-huiti?me si?cle, d'autres au dix-septi?me, d'autres au seizi?me. Il en est qui insinuent discr?tement qu'on forait chez eux des canons avant l'invention de la poudre.

Toutes les grandes firmes s'y rencontrent, y rivalisent,--toutes, except? la plus fameuse: la maison Krupp. Nous nous en serions ?tonn?s si nous ne venions d'apprendre qu'elle a, pour provoquer les grosses commandes, des moyens moins fragiles, des voies plus directes, des interm?diaires plus discrets que le num?ro sensationnel du doyen des illustr?s allemands. Et d'ailleurs, ne serait-ce pas en d?finitive pour le profit surtout de la maison Krupp, qui s'impose en presque toutes ces mati?res, qui d?fie toutes les concurrences, que ce num?ro entier aurait ?t? con?u? Quelle adresse supr?me alors de n'y ?tre m?me pas nomm?e!

Toute cette partie publicit? est truff?e de croquis de machines, de portraits d'industriels, de tableaux de genre figurant divers ?pisodes de la vie du soldat. Et, de ces 124 pages, se d?gage l'impression formidable que toute l'activit? usini?re de l'empire, que tout le labeur de la nation allemande ne tendent qu'? une fin: l'humiliation des autres peuples.

Telle est pourtant l'accoutumance universelle ? l'incessante menace pangermaniste qu'une pareille manifestation, si caract?ristique qu'elle soit, ?tonne ? peine.

N'est-ce pas alors qu'on crierait, de l'autre c?t? du Rhin, au chauvinisme fran?ais, aux provocations, ? l'esprit d'agression de la France!

La jeune R?publique chinoise a fait, dans les premiers jours de ce mois, des fun?railles solennelles ? l'imp?ratrice Long Yu. Ces honneurs posthumes ?taient bien dus ? celle qui, docile aux conseils des hommes d'?tat amen?s au pouvoir par la r?volution, avait d?cr?t? le gouvernement par le peuple et m?rit? ainsi le titre impr?vu de <>. Mais, si les obs?ques eurent un caract?re imposant, la pompe n'en fut pas r?gl?e conform?ment aux rites anciens: ce n'est point par une route sp?cialement construite que la bi?re contenant la d?pouille de l'imp?ratrice a ?t? transport?e du palais de P?kin aux tombeaux de l'Ouest,--mais par chemin de fer. Du moins la c?r?monie a-t-elle encore rappel?, par certains d?tails pittoresques, les coutumes fun?bres d'autrefois.

<> C'est ainsi que la derni?re imp?ratrice mandchoue a quitt? P?kin pour aller dormir dans les tombeaux de sa dynastie son dernier sommeil.

LES CINQ VICTIMES

UN DRAME DANS LES AIRS

On sait que, sur la demande du ministre de la Guerre, l'A?ro-Club de France organise des ascensions r?serv?es uniquement aux aviateurs, officiers ou soldats, afin de les familiariser avec les choses de l'air. Tous les jeudis, des pilotes ou futurs pilotes prennent part ? des ascensions dont les d?parts sont donn?s au parc a?rostatique de Saint-Cloud.

D?j? alourdi par la pluie, il gagnait p?niblement en altitude, parvenant toutefois ? s'?quilibrer normalement. La travers?e de Paris s'effectua dans des conditions assez heureuses, mais avec une d?pense de lest importante. Le livre de bord retrouv? sur un des officiers porte les notes suivantes:

HEURE ALTITUDE LEST OBSERVATIONS

Puis, plus rien...

L'a?rostat est aper?u quelques minutes plus tard, ? Fontenay-sous-Bois et ? Nogent-sur-Marne, rasant terre, choquant tous les obstacles qu'il rencontre. Il reprend soudain de la hauteur, et bient?t s'abat subitement dans la propri?t? de M. Cahen d'Anvers, entre Villiers-sur-Marne et Malnoue, o? on rel?ve trois cadavres. Seuls le capitaine de No?e et le lieutenant de Vasselot respiraient encore; mais les deux malheureux officiers expir?rent dans la soir?e.

On constata imm?diatement que le panneau de d?chirure avait ?t? tir? ? fond normalement et volontairement. La nacelle, tout ensanglant?e, ne contenait plus de lest, mais quelques bagages.

Voici maintenant les r?sultats de notre enqu?te.

A.--Apr?s ?tre mont? ? 1.200 m?tres--altitude maxima, semble-t-i--en d?passant les nuages, le ballon commence ? descendre.

B.--En retraversant un nuage tr?s charg? d'eau et de gr?le, la condensation rapide du gaz rend la descente vertigineuse; les 100 kilos de lest qui, d'apr?s le livre de bord, restaient ? la disposition du pilote et qui, en cas normal, suffisent amplement pour descendre progressivement de cette altitude, sont rapidement ?puis?s.

C.--A 100 m?tres au-dessus de la gare de Fontenay-sous-Bois, travers?e du chemin de fer. Le guide-rope prend terre et le ballon rase les maisons de Fontenay. Connaissant le danger d'un atterrissage rapide dans ces conditions, le pilote tente de franchir d'un bond l'agglom?ration qui s'?tend sur la hauteur devant lui.

Mais le guide-rope tra?ne de toute sa longueur sur les toits, que la nacelle fr?le ? moins de 50 centim?tres; ce freinage provoque des <>, d'autant plus dangereux que la vitesse est grande, qui plaquent le ballon au sol et l'y retiennent comme <>, m?me si, d?lest?, il tentait de se relever.

D.--Le pilote, avec calme, profite d'un mouvement de recul du ballon pour larguer, sans le couper , son guide-rope qui fut retrouv? villa de l'Esp?rance, ? cheval sur la maison portant le n? 10, la <> formant l'extr?mit? devant la grille et dans la direction de Paris. Aucun choc n'a encore eu lieu.

Plus loin, on retrouve dans des jardins peu propices ? un atterrissage, une bouteille et les b?ches, prudemment retir?es ? l'avance de leur filet rest? ? sa place. All?g? du poids de ces objets, le ballon se met en l?g?re mont?e, et le pilote peut avoir l'espoir de franchir la colline. Malheureusement, apr?s quelques secondes, insuffisantes pour permettre le jet du lest de fortune, la pluie et la gr?le ram?nent le ballon au sol.

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