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Read Ebook: Observations grammaticales sur quelques articles du Dictionnaire du mauvais langage by Deplace Guy Marie

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Ebook has 46 lines and 16278 words, and 1 pages

OBSERVATIONS GRAMMATICALES

SUR

QUELQUES ARTICLES DU DICTIONNAIRE DU MAUVAIS LANGAGE.

PAR G.-M. DEPLACE.

? LYON, De l'Imprimerie de BALLANCHE p?re et fils, aux Halles de la Grenette.

PR?FACE.

Mais ce ne sont pas seulement les termes surann?s, impropres ou barbares qui alt?rent la puret? de la langue. Les alliances de mots que le go?t r?prouve, l'emploi irr?gulier de certains temps ou de certaines personnes des verbes, la mauvaise construction des autres parties du discours, en un mot, les fautes locales contre la syntaxe, fautes si communes et si graves, voil?, ce me semble, ce qui doit principalement occuper l'?crivain qui veut ?tre le r?formateur du langage.

Toutefois, en embrassant les divers objets dont je viens de parler, il n'atteindra son but qu'autant que ses jugemens exprim?s d'une mani?re nette, exacte et pr?cise, seront d'ailleurs conformes aux r?gles d'une saine logique et aux d?cisions de ceux dont l'autorit? en fait de langue est universellement reconnue. Il lui importe par-dessus tout de ne rejeter un mot, une phrase, qu'apr?s avoir acquis la certitude que cette phrase, ce mot, m?ritent de l'?tre. Sans cette pr?caution, on censure souvent ce qu'on ignore: ? un mot pr?cieux par son exactitude, on en substitue un autre qui n'exprime que vaguement la m?me id?e, et l'on appauvrit ainsi la langue au lieu de l'?purer.

Un livre de la nature de celui dont il s'agit ici, ne doit donc contenir que des d?cisions fond?es sur des principes fixes et incontestables. Il faut qu'on ne puisse pas ?lever le moindre doute sur les assertions du grammairien qui prononce en ma?tre, et que si par hasard le lecteur peu docile veut remonter aux sources, il n'en revienne qu'avec plus de d?fiance de lui-m?me et plus de respect pour l'?crivain.

Quel que soit d'ailleurs le m?rite du Dictionnaire de M. Molard, il ne r?unit malheureusement pas tous les caract?res dont je viens de parler, et l'on risqueroit plus d'une fois de s'?garer en le suivant aveugl?ment. La plupart des articles qui le composent sont exacts; mais il en est encore un bien grand nombre qui renferment des d?cisions absolument oppos?es ? celles des ma?tres. Quelquefois ce Grammairien condamne des expressions admises par l'Acad?mie, et les remplace par d'autres beaucoup moins pr?cises. D'autres fois, il cherche ? ?tayer ses opinions par des principes que l'usage et la logique s'accordent ? rejeter. Ces erreurs sont d'autant plus dangereuses que le nom de l'auteur suffit aux yeux de bien des gens pour leur donner du cr?dit. Il me paro?t important de les faire conno?tre, et c'est le but des Observations que l'on va lire. Il n'y sera pas question du style de l'auteur; mon intention n'est point de m'arr?ter ? ce qui lui est personnel. En prenant la plume, je n'ai d'autre motif que celui d'?tre utile, et d'?clairer l'ignorance de quelques personnes consacr?es ? l'?ducation, qui, lorsqu'on leur assure que telle ou telle expression est exacte, se contentent de r?pondre que cette expression est condamn?e dans le Dictionnaire du mauvais langage.

Je suivrai dans mes Observations l'ordre alphab?tique adopt? par M. Molard: je rapporterai fid?lement ses articles; mes remarques viendront apr?s.

OBSERVATIONS GRAMMATICALES

SUR QUELQUES ARTICLES DU DICTIONNAIRE DU MAUVAIS LANGAGE.

Je doute fort que M. de Laharpe ait donn? la d?cision qu'on lui attribue, et les raisons sur lesquelles M. Molard croit que cette d?cision a pu ?tre fond?e, ne me paroissent rien moins que solide. Je vais les examiner.

<>

deviendroit absolument inintelligible.

BENNE. C'est une de ces expressions locales n?cessaires, ou parce que l'invention des choses qu'elles d?signent est de fra?che date, ou parce que l'instrument a une forme particuli?re.

BROCHE est fran?ois dans le sens que M. Molard indique. L'Acad?mie ne dit point que ce mot ait vieilli.

CARABASSE. Vendre la carabasse; dites; d?couvrir le pot aux roses.

Pour conserver la figure, on pourroit dire, ce me semble, vendre la calebasse. L'Acad?mie n'autorise-t-elle pas cette locution en citant celle-ci: Frauder la calebasse?

CHAUFFE-LIT est une expression que l'on trouve dans nos anciens Dictionnaires. L'Acad?mie ne l'admet pas. Le Dictionnaire de Tr?voux le place au nombre des mots fran?ois, et le d?finit ainsi: Ce qui sert ? chauffer un lit, soit une bassinoire, un moine, ou autres ustensiles.

CLASSIQUE. Ce mot ne s'employoit autrefois que pour d?signer les auteurs approuv?s et qui ont une grande autorit?; c'est la d?finition qu'on en trouve dans le Dictionnaire de l'Acad?mie; mais celui de Tr?voux et quelques autres disent que cet adjectif d?signe aussi les livres dont on fait usage en classe. Laharpe l'emploie dans ce sens, ainsi que Geoffroi, et l'usage paro?t avoir consacr? cette nouvelle signification.

Il y a dans cette phrase beaucoup plus d'adresse qu'on n'imagine. On ne peut mieux dire, et ne dire pas ce que dit le Dictionnaire de Tr?voux. Voici ce qu'on y trouve.

On s'autorise encore de M. de Laharpe. J'ai lu avec quelque attention les oeuvres de cet illustre ?crivain, et je les ai consult?es plus d'une fois sur des questions de grammaire et de litt?rature. J'y ai trouv? des phrases telles que celles-ci:

?DUQUER. Il est ? pr?sumer que ceux qui s'expriment ainsi ont re?u eux-m?mes une fort mauvaise ?ducation.

Je ne veux point m'arr?ter ? contester ? M. Molard la v?rit? de cette assertion; mais il ajoute: <> M. Roubaud, l'un de nos Grammairiens les plus profonds, auroit-il re?u une fort mauvaise ?ducation, ou prendroit-il la d?fense de gens mal ?lev?s?

GARANTE. Femme qui sert de caution. Ce mot n'est pas employ? ordinairement au f?minin en style de n?gociation, parce que rarement les femmes sont admises ? servir de caution.

D'autres se souviendront de ces vers de Lafontaine, dans la fable de la Chatte m?tamorphos?e en femme:

J'ai d?j? fait remarquer combien il est dangereux en grammaire d'?tablir le principe que M. Molard r?p?te ici.

L'Acad?mie tient un tout autre langage. Voici comment elle s'exprime:

XL.

Nous v?rifi?mes, et je vis, ou du moins je crus voir que j'avois tort.

On p?chera, au contraire, en disant:

Or, je le demande, quel est le Grammairien qui osera approuver la premi?re de ces phrases, et bl?mer la seconde?

La plupart des Grammairiens d?cident comme M. Molard, et j'ai partag? long-temps leur opinion. Il me semble aujourd'hui que la r?gle qu'ils donnent est trop absolue, et que dans sa g?n?ralit? elle est contraire, non-seulement ? l'usage suivi par nos bons ?crivains, mais ? l'Acad?mie elle-m?me.

M. Lefranc, en parlant des impies, dit:

Racine le fils termine le dernier chant de son Po?me sur la Religion, par ces vers:

M. de Fontanes, dans le Discours qu'il pronon?a sur la tombe de M. de Laharpe, dit en parlant de cet illustre ?crivain:

Il me seroit ais? de pousser beaucoup plus loin mes citations; celles que j'ai produites me paroissent devoir suffire.

et que l'on prononce. S'il y a quelque diff?rence entre ces deux exemples, ? coup s?r elle est bien subtile.

PH?DRE, act. I, sc?n. 3.

B?R?NICE, act. IV, sc?n. 5.

Quand je vois les ?tats des Babyboniens, Transf?r?s des Serpens aux Nac?doniens, etc.

VALTER. Il me fait valter sans cesse, pour dire, il me fait aller et venir sans but et sans utilit?. Ce mot n'est pas fran?ois; il faut exprimer l'id?e qu'on lui attache par une p?riphrase.

Notes de transcription

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