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Read Ebook: Les Usages du Siècle : lettres conseils pratiques le Savoir-vivre by

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Ebook has 2708 lines and 78251 words, and 55 pages

Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont ?t? corrig?es. L'orthographe d'origine a ?t? conserv?e et n'a pas ?t? harmonis?e.

COULOMMIERS Imprimerie PAUL BRODARD.

UNE PARISIENNE

PARIS

A. DESLINI?RES, ?DITEUR

Tous droits r?serv?s.

La Parisienne d'esprit et de go?t qui a r?dig? ce petit code de nos usages et de nos coutumes en cette fin de si?cle, n'a ni la pr?tention de donner des le?ons ? ses contemporaines, ni celle de leur enseigner les notions du savoir-vivre.

Cependant en maintes circonstances un peu exceptionnelles, on se trouve soudain embarrass?. Au moment de jouer son r?le dans une des sc?nes tant?t tristes et tant?t gaies de notre vie, on h?site, on se demande si on aura la tenue correcte, l'attitude convenant aux circonstances; si on se conformera aux r?gles des convenances, si l'on ne froissera pas l'?tiquette, si l'on ne commettra point quelque incorrection.

Sans doute lorsqu'on poss?de , lorsqu'on est dou? de cette qualit? impalpable qui se nomme le tact, on peut affronter les situations les plus d?licates.

Il n'en est pas moins vrai que tel ou tel ?v?nement fortuit vous transforme soudain en un t?moin, en une marraine ou un parrain, en une demoiselle ou un gar?on d'honneur et que ce sont l? des emplois pour lesquels... on ne na?t pas, auxquels rien ne nous a dispos?, quelque parfaite qu'ait ?t? notre ?ducation premi?re.

Et ces usages particuliers changent, se transforment selon l'?poque et la mode. Cette fa?on d'agir en telle circonstance ?tait, il y a trente ans, parfaitement correcte, exquise m?me; aujourd'hui elle ferait sourire.

Mais toute affirmation a besoin d'une preuve, et de toutes les preuves litt?raires, l'anecdote est la meilleure.

On a pr?tendu, d'une fa?on assez plaisante, que le prince de Talleyrand avait une ?chelle de proportion pour offrir aux convives qu'il recevait ? sa table, leur part de tel ou tel plat.

C'?tait une ?chelle descendant depuis le titre de Duc jusqu'? la simple d?nomination de Monsieur.

Il d?coupait lui-m?me et s'adressait ? ses convives dans l'ordre suivant:

--Monsieur le duc, Votre Gr?ce me ferait-elle l'honneur d'accepter de ce boeuf?

--Mon prince ; aurai-je l'honneur de vous envoyer du boeuf?

--Monsieur le marquis, accordez-moi l'honneur de vous offrir du boeuf!

--Monsieur le comte, aurai-je le plaisir de vous envoyer du boeuf?

--Monsieur le baron, voulez-vous du boeuf?

Lorsqu'il arrivait au simple Monsieur, dit la l?gende , le diplomate frappait son assiette avec la main, fixait ses yeux sur ceux du dernier convive en lui criant:

--Boeuf?

Quoique certains grands personnages, si l'on en croyait les chroniques, aient imit? ce singulier c?r?monial, nous ne savons dans quelle maison hautaine on pourrait tenter de le ressusciter aujourd'hui.

Non, la politesse fran?aise a, Dieu merci, franchi le seuil de toutes les demeures, et de plus en plus rares sont les fonctionnaires ou les employ?s qui, sur notre douce terre, malmenaient traditionnellement l'infortun? public.

Il arrive m?me, chez nous, que les ouvreurs de porti?res sont uniform?ment gracieux.

En Allemagne, au contraire, les hommes qui, sur les chemins de fer, sont charg?s du contr?le des billets, parlent aux voyageurs selon la <> occup?e:

Ces nuances, ou plut?t ces brutalit?s, n'apparaissent plus en France qu'? de tr?s rares exceptions.

Il est vrai qu'on a multipli?, je le r?p?te, les trait?s de bonnes mani?res.

Que si on se reporte au temps de la parfaite gentilhommerie selon les classiques, c'est-?-dire ? l'?poque du Roi Soleil lui-m?me, on peut se convaincre ais?ment que ces ma?tres laissaient encore beaucoup ? d?sirer.

Le sieur de Courtin d?clare, en effet, dans sa Pr?face, qu'il se trouve que son trait? <>.

Ce fut, plus tard et jusqu'? nos jours, une suite ininterrompue d'ouvrages du m?me genre qui se r?pandirent d'autant plus que chacun a la juste pr?tention de se conduire comme un gentilhomme.

La place nous manque pour ?num?rer les titres de tous ces livres, mais ? travers la liste des noms de trois cents auteurs ayant collig? les <> nous citerons parmi les pr?d?cesseurs de notre Parisienne, Madame Emmeline Raymond, madame Tarb?, la fameuse comtesse de Bassanville, madame de Waddeville, madame d'Alq, mademoiselle de la Jonch?re, madame Alice Vernon, madame Ermance Dufau, la baronne Staffe tr?s estim?e.

Sous des titres n?cessairement enserr?s dans le cercle ?troit d'un m?me sujet, ces femmes instruites et distingu?es ont consign?, avec les remarques des autres, leurs propres observations.

Cette succession, cette multiplication de livres pour ainsi dire semblables, a ?t? en quelque sorte rendue n?cessaire par la continuelle m?tamorphose des mondaines coutumes.

Ce sont ces transformations qui rendent n?cessaire ce qu'on pourrait appeler <> de nos usages modernes.

Si nos grands principes de politesse sont demeur?s en quelque sorte immuables, les mani?res ?l?gantes n'offrent, en revanche, que l'instabilit?!

Elles vieillissent si vite que nous avons cru utile de dresser, pour ainsi parler, un catalogue des renseignements mondains.

Des phrases, non; des conseils, pas davantage, mais, selon l'expression depuis peu consacr?e, des documents.

Tel est l'esprit de ce petit livre sans pr?tention o? le lecteur est invit? ? chercher seulement le renseignement utile ? tous.

Un Bibliophile.

La demande en mariage est l'?v?nement le plus important de la vie. Point n'est besoin de digresser sur ce chapitre.--Des faits, des faits.

La r?gle stricte veut que le jeune homme qui a des <> sur une jeune fille s'ouvre de ses intentions ? une tierce personne qui puisse le mettre en rapport avec la famille de celle qu'il d?sire pour femme.

Cette personne a un r?le tr?s d?licat, tr?s scabreux ? remplir; il lui faut pour cela beaucoup de tact.

Elle doit d'abord s'informer discr?tement si la jeune fille n'est pas promise, quelle est sa dot, quels sont les d?sirs et les intentions des parents, si telle situation leur convient, si tel ?ge leur semble en rapport; en un mot, elle doit pr?parer les voies au candidat.

Mais, quel que soit le lieu choisi pour l'entrevue, la jeune fille ne doit se douter de rien, cela lui enl?verait ses moyens, l'emp?cherait d'?tre naturelle. Cependant son attention sera fort en ?veil malgr? toutes les pr?cautions et je l'engagerai ? ?tre tout bonnement elle-m?me, ? ne pas faire de petites mines enfantines, ou na?ves, genre bien us? ? pr?sent que les jeunes filles sont un peu ?lev?es ? l'am?ricaine.

Une allure trop d?cid?e, des go?ts mondains trop montr?s, peuvent ?tre des obstacles s?rieux pour le jeune homme qui cependant doit se m?fier de sa premi?re impression.

Il faut donc ?tre tr?s circonspect en pareille mati?re, ne pas dire d?finitivement <> ou <> et demander une nouvelle entrevue; quel homme jeune, f?t-il un grand philosophe, peut appr?cier en quelques instants le caract?re d'une jeune fille?

La meilleure fa?on d'avoir des renseignements est de s'adresser aux personnes connaissant la famille et la jeune fille depuis l'enfance.

Il est toujours p?nible pour la tierce personne d'avoir ? notifier un refus; elle doit l'entourer de toutes les d?licatesses possibles.

J'engagerai tous les jeunes gens qui d?sirent se marier et qui ne sont pas pouss?s par une inclination r?elle ? bien s'informer de la dot, des <>, pour parler le vilain langage de notre si?cle, avant de s'avancer. Car reculer sur une question d'argent est humiliant pour la jeune fille et... pas tr?s beau pour le jeune homme.

M?me, si la famille de la jeune fille refuse, elle doit offrir des remerciements ? la tierce personne et des phrases de regrets polis au pr?tendant.

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