Read Ebook: Lamarck et son OEuvre by Corra Emile
Font size:
Background color:
Text color:
Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page
Ebook has 322 lines and 27361 words, and 7 pages
La philosophie g?n?rale de Lamarck.
<<1? tous les corps physiques qui existent;
<<2? les lois g?n?rales et particuli?res qui r?gissent les changements d'?tat et de situation que ces corps peuvent ?prouver;
<<3? enfin, le mouvement diversement r?pandu parmi eux, perp?tuellement entretenu ou renaissant dans sa source, infiniment vari? dans ses produits, et d'o? r?sulte l'ordre admirable de choses que cet ensemble nous pr?sente>>.
Car, ajoute-t-il, ailleurs:
Sa th?orie m?me des causes premi?res de la vie et des g?n?rations spontan?es constituait un rigoureux effort, pour arracher ? la th?ologie l'explication de l'origine des ?tres organis?s et tenter de prouver que la vie r?sulta, primitivement, d'une mani?re directe, des milieux mat?riels.
En r?alit?, malgr? quelques d?viations furtives, qui n'alt?rent ni sa m?thode g?n?rale, ni l'ensemble de ses d?couvertes, Lamarck subordonne toujours l'imagination ? l'observation; c'est dans l'observation seule, qu'il puise ses id?es les plus lumineuses et ses arguments les plus p?remptoires.
<
< < Aussi d?clare-t-il, dans le m?me ouvrage, que le premier de ses principes est le suivant: Lamarck n'avait donc plus foi que dans l'esprit positif. C'est pour cela qu'il estime que l'essor de l'intelligence humaine est circonscrit par ce qu'il nomme: < Et, domin? par cette conception ma?tresse, il assigne, comme but supr?me ? toutes les ?tudes, une connaissance plus compl?te de l'homme, de son organisation, de ses besoins, de ses sentiments, de ses id?es, de leurs r?sultats, des lois naturelles qui r?gissent l'?volution de son esp?ce, et par suite de ses devoirs. L'homme, dit-il, est forc? de reconna?tre que l'histoire naturelle est assur?ment < En outre, non seulement Lamarck ne perd jamais de vue que la science a la philosophie pour couronnement, mais encore la morale et l'int?r?t public lui servent aussi de r?gulateurs. Il n'est pas de ces dilettantes de la science, reclus dans leur laboratoire, qui demeurent indiff?rents ? tout ce qui se passe au dehors. Le second et le troisi?me des principes fondamentaux qui ont dirig? sa vie sont ainsi formul?s par lui: Bref, apr?s avoir fait, avec une scrupuleuse sinc?rit?, l'examen de toute sa conscience philosophique, Lamarck conclut lui-m?me: <<2? que, cons?quemment, la plus importante de ses ?tudes est celle qui a pour but l'acquisition enti?re de cette connaissance; que cette ?tude ne doit pas se borner ? l'art de distinguer et de classer les productions de la nature, mais qu'elle doit conduire ? reconna?tre ce qu'est la nature elle-m?me, quel est son pouvoir, quelles sont ses lois dans tout ce qu'elle fait, dans tous les changements qu'elle ex?cute et quelle est la marche constante qu'elle suit, dans tout ce qu'elle op?re; Avec Lamarck, nous sommes donc, bien manifestement, en pr?sence d'un g?nie ?minemment philosophique, et social, vou? ? l'?tude positive et simultan?e du monde, de l'homme et de la soci?t?, dont la pens?e s'est rapidement ?lev?e et famili?rement maintenue sur les plus hauts sommets. Pour toutes ces raisons, ce grand homme est digne de la plus profonde v?n?ration des positivistes. Je vais, du moins, m'efforcer de mettre cette affirmation hors de tout d?bat contradictoire, en effectuant une analyse plus sp?ciale des principales oeuvres de Lamarck. Appr?ciation des principaux travaux de Lamarck. TRAVAUX COSMOLOGIQUES L'activit? studieuse, vraiment extraordinaire, de Lamarck, s'est exerc?e dans tous les domaines des sciences physiques et naturelles avec une grande f?condit?, et, bien que sa gloire d?rive surtout de ses d?couvertes biologiques, il n'en a pas moins ?mis, en cosmologie, quelques th?ories ing?nieuses dont la conception suffirait ? l'honneur d'un savant ordinaire; car, ? cet ?gard m?me, il a souvent devanc? son ?poque. En min?ralogie, par exemple, il a mis en lumi?re les caract?res fondamentaux qui distinguent les corps organiques des corps vivants, et propos? de classer les premiers en s?ries, en prenant pour base initiale, soit l'anciennet? de leur origine, soit l'?loignement qui existe entre la structure de chacun d'eux et celle des ?tres organis?s. En g?ologie, il soutenait, ? juste titre, que la surface terrestre est dans un ?tat permanent de transformation et que l'intelligence des ph?nom?nes anciens est subordonn?e ? l'?tude pr?alable des ph?nom?nes actuels. Certes, ce livre contient des hypoth?ses que les observations scientifiques, post?rieures, ont ruin?es; mais son auteur n'en est pas moins au premier rang de ceux qui ont con?u la doctrine, aujourd'hui triomphante, de la lenteur et de la continuit? des grandes r?volutions du globe, et qui se sont efforc?s de la substituer ? la th?orie des cataclysmes, universels et successifs. De plus, Lamarck a d?voil? le r?le ?norme des protozoaires et des zoophytes, dans la constitution des couches calcaires de la cro?te terrestre et c'est ? lui qu'on doit l'attribution exclusive, aux restes des anciens ?tres organis?s, du nom de fossiles, qui, primitivement, ?tait donn?, d'une mani?re vague, ? tous les objets de curiosit? trouv?s dans la terre. S'appuyant sur cet ensemble de mat?riaux et de faits, Lamarck ?liminait les traditions bibliques relatives au d?luge et ? l'origine r?cente de la terre; scrutant l'immensit? des temps que repr?sentent les modifications que notre plan?te a subies, il ?crivait: Effectivement, il publia plusieurs m?moires sur la m?t?orologie, et, pendant onze ans cons?cutifs, de 1800 ? 1810, un annuaire m?t?orologique. Lamarck lui ayant offert un livre, Napol?on s'?cria: --Qu'est-ce que cela? C'est votre absurde m?t?orologie! C'est cet ouvrage dans lequel vous faites concurrence ? Mathieu Laensberg, cet annuaire qui d?shonore vos vieux jours; faites de l'histoire naturelle et je recevrai vos productions avec plaisir.--Ce volume, je ne le prends que par consid?ration pour vos cheveux blancs. Tenez..... et il passa le livre ? un aide de camp, sans l'examiner. Le vieux philosophe naturaliste, afflig? de cette brutale m?connaissance, versa des larmes, ajoute Arago. En un mot, Lamarck voulait introduire la m?thode scientifique dans les ?tudes m?t?orologiques. Il demanda et obtint qu'on ?tabl?t, en diff?rents points de la France, < Lamarck fut, un moment, charg?, par le ministre de l'Int?rieur, de diriger cette correspondance et il eut ainsi, le premier, la conception de notre bureau central m?t?orologique actuel et des observatoires r?gionaux qui lui sont rattach?s. Il a, de plus, ?mis l'id?e des mar?es atmosph?riques et du peuplement de l'air par des germes microscopiques, qui, croyait-il, donnaient naissance ? des animalcules. Enfin, en chimie g?n?rale, Lamarck s'est efforc? de prouver que tous les actes chimiques d?pendent des atomes, qui entrent dans la composition des corps, et que ces atomes, par leur nature, leur forme et leur disposition, d?terminent la diff?rence des corps compos?s. Au surplus, je ne signale que pour m?moire toutes ces vues cosmologiques, originales, de Lamarck, dont quelques-unes, plus approfondies, ont cependant fait fortune ult?rieurement; car l'influence, exerc?e par ce grand homme sur la science et sur l'?volution de l'esprit humain, est exclusivement inh?rente ? ses travaux biologiques. TRAVAUX BIOLOGIQUES Les travaux biologiques de Lamarck sont innombrables et gigantesques. Ils ont, ? vrai dire, pour objet, tous les aspects de la biologie, puisqu'ils concernent: la biologie g?n?rale, l'anatomie g?n?rale et descriptive, l'histoire naturelle, la biotaxie, la physiologie g?n?rale, la physiologie sp?ciale du syst?me nerveux p?riph?rique, la physiologie c?r?brale, la th?orie des milieux, la th?orie de la modificabilit?, la g?n?alogie des animaux et de l'homme. Sp?culant, comme Buffon, comme Bichat, comme tous les penseurs de son temps, sur la nature des ph?nom?nes que pr?sentent tous les ?tres organis?s, sans distinction, Lamarck s'est continuellement pr?occup? de formuler une th?orie g?n?rale de la vie, aussi positive que possible. Il ne m?conna?t nullement les propri?t?s sp?ciales, qui font que les corps inorganiques forment, ? nos yeux, une cat?gorie distincte des corps vivants; il d?montre que les premiers ont une constitution essentiellement mol?culaire, qu'ils sont homog?nes, solides, liquides ou gazeux, que leur forme est inconstante, que leurs mol?cules sont ind?pendantes, qu'ils sont dans un ?tat apparent de repos et perdent leur forme, leur consistance et m?me leur nature, sous l'influence du mouvement et de certains changements ext?rieurs, que leur croissance n'est pas limit?e et s'op?re par juxtaposition, enfin qu'ils sont form?s de parties s?parables, qu'ils ne sont pas soumis ? l'obligation de se nourrir et n'ont, ? proprement parler, ni naissance, ni mort; tandis que, tout au contraire, les corps vivants sont individualis?s; ils sont h?t?rog?nes; ils r?unissent en eux, au moins deux ?tats de la mati?re; ils ont une forme sp?ciale; leurs mol?cules d?pendent les unes des autres et concourent ? une m?me fin; ils subissent de perp?tuels changements d'?tat, sans changer de nature; ils sont continuellement en voie de destruction et de r?novation mat?rielle; leur d?veloppement est born? et s'op?re par intussusception; enfin ils sont astreints ? la nutrition; ils proviennent d'un germe originel; ils n'ont qu'une existence limit?e durant laquelle ils ?voluent; ils naissent, se d?veloppent et meurent. < Mais, d'autre part, Lamarck s'attache avec pers?v?rance ? d?montrer: que la vie ne nous para?t miraculeuse que parce que nous la connaissons et l'?tudions mal; qu'elle n'est pas un ph?nom?ne surnaturel, soustrait ? nos investigations; que les anciens philosophes ont, ? tort, imagin? qu'elle pouvait exister ind?pendamment et hors des corps dans lesquels elle se manifeste; que les ph?nom?nes biologiques sont imp?rieusement subordonn?s aux ph?nom?nes physico-chimiques. Donc, c'est dans l'observation de la nature, seule, qu'il cherche le secret de la vie.
Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page