Read Ebook: Cours familier de Littérature - Volume 22 by Lamartine Alphonse De
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Ebook has 1607 lines and 117547 words, and 33 pages
Je tirai le verrou, je poussai la porte, j'entrai, toute tremblante, dans la petite chambre ? vo?te basse, ?clair?e le jour par une large meurtri?re, qu'un triple grillage s?parait du ciel; le vent qui sortit de la chambre, quand la porte s'ouvrit, et des chauves-souris, qui battaient leurs ailes aveugles contre les murs, faillirent ?teindre la lampe que je tenais dans ma main gauche pour m'?clairer jusqu'au lit.
C'?tait bient?t vu, monsieur; en cinq pas, on faisait le tour de cette chambre haute, il n'y avait qu'une vo?te de pierre blanchie ? la chaux comme les murailles, un lit bien propre, une cruche de cuivre pleine d'eau claire et une chaise de bois, o? le porte-clefs jetait sa veste et son trousseau de clefs, en se couchant.
Je me jetai d'abord ? genoux devant une image de san Stefano, le saint de nos montagnes, qui se trouvait par hasard attach?e par quatre clous sur la muraille. Je me dis en moi-m?me: Bon! c'est un protecteur inattendu que je trouve dans ma d?tresse; tu me secourras, toi, moi qui suis une fille de la montagne, n?e et grandie ? l'ombre de ton couvent!
Je fis ma pri?re et je m'?tendis ensuite tout habill?e sur le lit, recouverte de mon manteau de b?te et ma pauvre zampogne, fatigu?e, couch?e ? c?t? de ma t?te, comme si elle avait ?t? un compagnon vivant de ma solitude et de ma mis?re.
J'essayai de fermer les yeux pour dormir, mais ce fut impossible, monsieur; plus je fermais mes paupi?res, plus j'y voyais en moi-m?me des personnes et des choses qui me donnaient un coup au coeur et des sursauts ? la t?te: les sbires sortant de derri?re les arbres et tirant cruellement, malgr? mes cris, sur mon chien et mes pauvres b?tes; Hyeronimo l?chant sur eux son coup de feu; le bandit de sbire mort au pied de l'arbre; Hyeronimo, surpris et encha?n?, conduit par eux au supplice; mon p?re aveugle et ma tante d?sesp?r?e tendant leurs bras dans la nuit pour le retenir et ne retenant que son ombre; des juges, un corps mort ?tal? devant eux; des soldats chargeant leurs carabines avec des balles de fer dans un cimeti?re ou une fosse, toute creus?e d'avance, attendait un assassin condamn? ? mort; puis deux vieillards expirant de mis?re et de faim ? c?t? de leur pauvre chien bless? dans notre cahute de la montagne, puis des ruisseaux de larmes sur des taches de sang qui noyaient toutes mes id?es dans un d?luge d'angoisses.
Que vouliez-vous que je pusse dormir, au milieu de tout cela, mon p?re et ma tante? Je me d?cidai plut?t ? rouvrir les yeux et ? prier et ? pleurer, toute la nuit, au pied du lit, le front sur la zampogne et les mains jointes sur mon front br?lant. C'est ce que je fis, monsieur, jusqu'? ce qu'un bruit singulier, que je n'avais jamais entendu auparavant, mont?t du bas de la cour de la prison jusqu'? la meurtri?re qui me servait de fen?tre, et que ce bruit me f?t me dresser sur mes pieds, comme en sursaut, quand on se r?veille d'un mauvais r?ve.
Apr?s avoir ?cout? un moment et cherch? ? voir dans la cour du haut en bas, ? travers les triples noeuds des grilles entrelac?es en guise de serpents qui s'?touffent en s'embrassant, je ne pus rien voir, mais j'entendis de plus en plus les secousses des cha?nes riv?es aux anneaux de fer, et qu'un prisonnier s'efforce toujours en vain d'arracher du mur.
Une pens?e me monta aussit?t au front: Si c'?tait lui! Si c'?tait le pauvre innocent Hyeronimo, que les juges auraient d?j? jet? dans la prison de Lucques avant de savoir s'il ?tait coupable ou s'il ?tait seulement courageux pour son p?re, pour sa tante et pour moi!
Dieu! que cette image me bouleversa plus encore que je n'avais ?t? boulevers?e depuis le coup de feu! J'en glissai inanim?e tout de mon long sur la pierre froide, au pied de la lucarne; le froid des dalles sur mes mains et sur mon visage, me ranima, je me relevai pour ?couter encore; mais l'attention m?me avec laquelle je cherchais ? ?couter m'?tait l'ou?e, ? force de tendre l'oreille, et je n'entendais plus qu'un bourdonnement confus semblable ? un grand vent pr?curseur de la pluie ? travers les rameaux de sapins, quand la temp?te commence ? se lever de loin sur la mer des Maremmes et qu'elle monte au sommet de nos montagnes.
Seigneur! me disais-je, si c'?tait lui, pourtant, et si le hasard, ou le saint nom du hasard, le bon Dieu, nous avait rapproch?s ainsi, d?s le second jour, l'un de l'autre, pour nous secourir ou pour mourir du moins ensemble du m?me d?chirement et de la m?me mort!...
Et je pleurai encore, muette, devant la lucarne o? il n'entrait plus du dehors que la sombre et silencieuse nuit. Les chouettes seulement s'y battaient les ailes en jetant de temps ? autre des vagissements d'enfants qu'on r?veille.
Vous me croirez si vous voulez, monsieur, eh bien! je leur portais envie; oui, j'aurais voulu ?tre oiseau de nuit pour pouvoir d?ployer mes ailes sur ce gouffre et jeter mes cris en libert? dans ce silence!
Tout en marchant ?? et l? dans la tour, je ne sais comment cela se fit, mais je posai par hasard le pied sur ma zampogne, qui avait gliss? du lit sur le plancher, au moment o? je m'?tais lev?e en sursaut pour aller ?couter ? la lucarne.
La zampogne n'?tait pas encore tout ? fait d?senfl?e du vent de la noce; elle rendit sous mon pied un reste d'air ni joyeux ni triste, mais clair et per?ant, semblable au reproche d'un chien qu'on ?crase, en marchant par m?garde sur sa patte endormie.
Ce cri me fendit le coeur, mais il m'inspira aussit?t une id?e qui ne me serait jamais venue, ? moi toute seule, sans elle.
Je ramassai la zampogne avec regret et tendresse, comme si je lui avais fait un mal volontaire en la foulant sous mon pied; je l'embrassai, je la serrai sous mon bras comme une personne vivante et sentante; je lui parlai, je lui dis en pleurant: Veux-tu servir ceux qui t'ont faite? Tu as ?t? le gagne-pain du p?re, sois le salut de sa malheureuse fille.
On e?t dit que la zampogne m'entendait, elle se gonfla comme d'elle-m?me au premier mouvement de mon bras, et le chalumeau se trouva, sans que j'y eusse seulement pens?, sous mes doigts.
Mais pas du tout, mon p?re et ma tante, je ne jouai point d'aubade, ni de litanie, ni de s?r?nade que d'autres musiciens ambulants pouvaient savoir jouer aussi bien que nous, et qui n'auraient rien appris de lui et de moi ? Hyeronimo.
Je cherchai ? me souvenir juste de l'air qu'Hyeronimo et moi nous avions compos? ensemble, et petit ? petit, note apr?s note, dans nos soir?es d'?t? du dimanche sous la grotte, et qui imitait tant?t le roucoulement des ramiers au printemps sur les branches, tant?t les gazouillements argentins des gouttes d'eau tombant de la rigole dans le bassin du rocher, tant?t les fines haleines du vent de nuit qui se tamise, en se coupant sur les lames des joncs de la fontaine, aiguis?es comme le tranchant de la faux de mon p?re; tant?t le bruit des envol?es subites des couples de merles bleus, quand ils se l?vent tout ? coup du fourr?, avec des cris vifs et pr?cipit?s, moiti? peur, moiti? joie, pour aller s'abattre sur le nid o? ils s'aiment et o? ils se taisent pour qu'on ne puisse plus les d?couvrir sous la feuille.
L'air finissait et recommen?ait par cinq ou six petits soupirs, l'un triste, l'autre gai, de mani?re que cela semblait ne rien signifier du tout, et que cependant cela faisait r?ver, pleurer et se taire comme ? l'Adoration devant le Saint-Sacrement, le soir, apr?s les litanies, ? la chapelle de San-Stefano, dans notre montagne, quand l'orgue joue de contentement dans le vague de l'air.
Je vous laisse ? penser, mon p?re, si je jouai bien cette nuit-l? l'air de Fior d'Aliza et d'Hyeronimo .
Vous l'appeliez vous-m?mes ainsi, mon p?re et ma tante! quand vous nous disiez ? l'un ou ? l'autre: <
Je jouai donc l'air ? nous deux, avec autant de m?moire que si nous venions de le composer, sous la ge?le, et avec autant de tremblement que si notre vie ou notre mort avait d?pendu d'une note oubli?e sur les trous d'ivoire du chalumeau; je jetais l'air autant que je pouvais par la lucarne, pour qu'il descend?t bien bas dans la noire profondeur de la cour et qu'il n'en tomb?t pas une note sans ?tre recueillie par une oreille, s'il y avait une oreille ouverte, dans cette nuit et dans ce silence des loges de la prison.
De temps en temps je m'arr?tais, l'espace d'un soupir seulement, pour ?couter si l'air roulait bien entre les hautes murailles qui faisaient de la cour comme un ab?me de rochers, et pour entendre si aucun autre bruit que celui de l'?cho des notes ne trahissait une respiration d'homme au fond du silence; puis, n'entendant rien que le vent de la nuit sifflant dans le gouffre, je menais l'air, de reprise en reprise, jusqu'au bout; quand j'en fus arriv?e ? cette esp?ce de refrain en soupirs entrecoup?s, gais et tristes, par quoi l'air finissait en laissant l'?me ind?cise entre la vie et la mort du coeur, je ralentis encore le mouvement de l'air et je jetai ces trois ou quatre soupirs de la zampogne, bien s?par?s par un long intervalle sous mes doigts, comme une fille ? son balcon jette, une ? une, tant?t une fleur blanche d?tach?e de son bouquet, tant?t une fleur sombre, et qui se penche pour les voir descendre dans la rue et pour voir laquelle tombera la premi?re sur la t?te de son amoureux.
--Quel po?te vous auriez fait! ne puis-je m'emp?cher de m'?crier, en entendant cette jeune paysanne emprunter na?vement une si charmante image pour exprimer son inexprimable anxi?t? d'amante et de musicienne, en jouant son air dans le vide, sans savoir si ses notes tombaient sur la pierre ou dans le coeur de son amant.
--Eh bien! repris-je, quand l'air fut jou?, qu'entend?tes-vous, pauvre abandonn?e, au pied de la tour?
--H?las! rien, monsieur, rien du tout pendant un moment qui me dura autant que mille et mille battements du coeur. Et cependant, pendant ce moment qui me parut si long ? l'esprit, je n'eus pas le temps de reprendre seulement ma respiration. Mais le temps, voyez-vous, ce n'est pas la respiration qui le mesure quand on souffre et qu'on attend, c'est le coeur; le temps n'y est plus, monsieur, c'est d?j? l'?ternit?!
--Quel philosophe, que cette pauvre jeune femme qui ne sait pas lire! me dis-je tout bas cette fois en moi-m?me, pour ne pas interrompre l'int?ressante histoire.
Fior d'Aliza ne s'aper?ut m?me pas de ma r?flexion: elle ?tait toute ? son ?motion d?sesp?r?e pendant la nuit de silence qui lui avait dur? un si?cle.
--An?antie par ce silence qui r?pondait seul ? l'air que la zampogne venait de jouer au hasard, pour interroger la profondeur des cachots ou bien pour apprendre ? Hyeronimo, s'il ?tait l?, que Fior d'Aliza y ?tait aussi, se souvenant de lui dans son malheur, je laissai tomber ? terre la zampogne et je glissai moi-m?me, d?courag?e, au pied de la lucarne, les bras accroch?s aux barreaux de fer de la fen?tre sans en sentir seulement le froid.
Anges du ciel! c'?tait lui; la zampogne avait fait ce miracle de me d?couvrir son cachot. Pour toute r?ponse, je ramassai l'instrument de musique ? terre, et je jouai une seconde fois l'air d'Hyeronimo et de Fior d'Aliza; mais je le jouai d'un mouvement plus vif, plus press?, plus joyeux, avec des doigts qui avaient la fi?vre et qui communiquaient aux sons le d?lire de mon contentement d'avoir d?couvert mon cousin.
CLXX
Quand j'eus fini, je pr?tai l'oreille une seconde fois; mais le jour commen?ait ? glisser du haut de la tour dans la cour obscure; des bruits de portes de fer et de sourds verrous qui s'ouvraient intimidaient sans doute le prisonnier: il fit r?sonner seulement, du fond de sa loge grill?e, un grand tumulte de cha?nes froiss?es ? dessein les unes contre les autres, comme pour me faire comprendre, ne pouvant me le dire: <
Mais, h?las! ma tante, de quoi me servait-il d'avoir d?couvert o? il ?tait et de lui avoir envoy?, du haut d'une tour, une voix de famille de notre montagne, si je n'avais aucun moyen de l'approcher, de le consoler, de le justifier, de le sauver des sbires ses ennemis, sans doute acharn?s ? sa mort?
Je m'?tais lev?e toute confuse au bruit, et je tremblais qu'elle v?nt me demander compte des airs de musique dont j'avais troubl?, sans doute, le sommeil de ses prisonniers. Je cherchais dans ma t?te une r?ponse apparente ? lui faire, et je baissais les yeux sur la pointe de mes souliers de peur qu'elle ne l?t je ne sais quoi dans mes yeux.
--Non, lui dis-je, mon p?re est aveugle et ma m?re est morte , je n'appartiens ? aucune bande de musiciens des Abruzzes ou des Maremmes, et je cherche seulement ? gagner tout seul, par les chemins, d'une fa?on ou d'autre, le pain de mon p?re et de ma tante, qui ne peut pas quitter la maison o? elle soigne son fr?re.
Tout cela ?tait vrai encore. Mais je ne disais pas mon pays ni la raison qui m'avait fait prendre un habit d'homme, ni le meurtre d'un sbire qui avait fait jeter mon cousin dans quelque prison.
La bonne femme, me croyant vraiment des Abruzzes, ne me demanda m?me pas le nom de mon village.
--Est-ce que tu n'aimerais pas mieux, mon pauvre gar?on, continua-t-elle, entrer en service chez des braves gens que de courir ainsi les chemins, au risque d'y perdre ton ?me ? vendre du vent aux oisifs des carrefours?
--Oh! oui, que je l'aimerais bien mieux! lui r?pondis-je, toute rouge de l'id?e qu'elle allait peut-?tre me proposer la place du gendre qui venait de la quitter, et pensant ? toutes les occasions que j'aurais ainsi de voir, d'entendre et de servir celui que je cherchais.
--Eh bien! me dit-elle avec plus de bont? encore, et comme si elle avait parl? ? un de ses fils , eh bien! craindrais-tu de prendre service chez nous parce que nous sommes ge?liers de la prison du duch?, dont tu vois la cour par cette fen?tre, et parce que le monde m?prise, bien ? tort quelquefois, ceux qui portent le trousseau de clefs ? la ceinture, pour ouvrir ou fermer les portes des malfaiteurs ou des innocents?
--Et les gages? me dit-elle, toute contente en me voyant consentir ? son id?e, combien veux-tu d'?cus de Lucques par ann?e, outre ton logement, ta nourriture et ton habillement, que nous sommes charg?s de te fournir?
--Oh! mes gages, dis-je, vous me donnerez ce que vous me jugerez devoir gagner honn?tement, quand vous aurez ?prouv? mes pauvres services; pourvu que mon p?re et ma tante mangent leur pain retranch? du morceau que vous me donnerez, je ne demande que leur vie par-dessus la mienne.
--Eh bien! c'est dit, s'?cria-t-elle en battant ses mains l'une contre l'autre, comme quelqu'un qui est content; descends avec moi dans le guichet o? mon mari t'attend pour t'enseigner le m?tier, et laisse-l? ton b?ton, ton manteau de peau et ta zampogne dans ta chambre; il te faut un autre costume et d'autres airs maintenant. Mais ton visage, ajouta-t-elle en riant, et en me passant la main sur la joue pour en ?carter les boucles blondes, ton visage est bien doux pour la face d'un porte-clefs; il faudra que tu te fasses, non pas m?chant, mais grave et s?v?re: voyons, fais une moue un peu r?barbative, quoique tu n'aies pas encore un poil de barbe.
--Soyez tranquille, madame, lui r?pondis-je, en p?lissant d'?motion, je ne rirai pas souvent en faisant mon m?tier; je n'ai pas envie de rire en voyant la peine d'autrui et, de plus, je n'ai jamais ?t? rieur, tout en jouant, pour ceux qui rient, des airs de f?te.
En parlant ainsi, nous descendions d?j? lentement les marches noires de l'escalier mal ?clair? par des meurtri?res grill?es, qui donnaient tant?t sur la cour, tant?t sur les belles campagnes de Lucques.
--Ce visage-l? ne fera pas bien peur ? mes prisonniers, dit-il en souriant; mais, apr?s tout, nous sommes charg?s de les garder et non de leur faire peur. Il y a bien des innocents et des innocentes dans le nombre; il ne faut pas leur tendre leur morceau de pain et leur verre d'eau au bout d'une barre de fer: il est assez amer sans cela le pain des prisons; viens, mon gar?on, que je te montre ton ouvrage de tous les jours, et que je t'apprenne ton m?tier.
? ces mots, il se leva, prit un gros trousseau de clefs dans une armoire de fer, dont il avait lui-m?me la clef suspendue ? la boutonni?re de sa veste de cuir, et il appela d'une voix forte un tout petit gar?on qui allait et venait dans une grande cuisine, ? c?t? du guichet,
CHAPITRE VI
C'?tait une esp?ce de clo?tre entour? d'arcades basses tout autour d'une cour pav?e, o? il n'y avait qu'un puits et un gros if, taill? en croix, ? c?t? du puits. Cinq ou six couples de jolies colombes bleues roucoulaient tout le jour sur les margelles de l'auge, ? c?t? du puits, offrant ainsi, comme une moquerie du sort, une image d'amour et de libert?, au milieu des victimes de la captivit? et de la haine.
Sous chacune des arcades de ce clo?tre qui entourait la cour, s'ouvrait une large fen?tre, en forme de lucarne demi-cintr?e par en haut, plate par en bas, grill?e de bas en haut et de c?t? ? c?t?, par des barres de fer qui s'encastraient les unes dans les autres chaque fois qu'elles se rencontraient de haut en bas ou de gauche ? droite, de fa?on qu'elles formaient comme un treillis de petits carr?s ? travers lesquels on pouvait passer les mains, mais non la t?te. Chacun de ces cachots sous les arcades ?tait la demeure d'un prisonnier ou de sa famille, quand il n'?tait pas seul emprisonn?. Un petit mur ? hauteur d'appui, dans lequel la grille ?tait scell?e par le bas, leur servait ? s'accouder tout le jour pour respirer, pour regarder le puits et les colombes, ou pour causer de loin avec les prisonniers des autres loges qui leur faisaient face de l'autre c?t? de la cour.
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