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Read Ebook: Introduction to Mathematical Philosophy by Russell Bertrand

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Ebook has 99 lines and 6637 words, and 2 pages

Il a fallu le z?le et le d?vouement infatigables de Son Eminence le cardinal Lavigerie pour concevoir le rem?de ? ces crimes et r?ver la libert? pour ces esclaves. Il a fallu sa voix puissante pour ?mouvoir le monde entier et l'int?resser ? la r?ussite de cette entreprise si pleine de p?rils.

Mais, cette fois, ce ne sont plus des missionnaires, martyrs d?sign?s, qu'il envoie, ce sont de vrais d?fenseurs arm?s, qu'il ?l?ve pour rendre ? cette race opprim?e la vie avec la libert?. De cette id?e est n? un nouvel ordre religieux rappelant en tous points l'ordre de Malte.

En effet, l'Association des fr?res arm?s ou pionniers du Sahara, est compos?e de volontaires qui, arm?s des meilleures armes modernes, iront cr?er au milieu des peuplades sauvages du Sahara des centres de civilisation, d?fricher la terre, creuser des puits, et employer toutes leurs forces ? soulager de toute fa?on les mis?res dont ils seront les t?moins.

Et c'est non seulement une oeuvre ?minemment humanitaire, mais encore ce sont les int?r?ts de la France sauvegard?s, notre commerce accru, l'avenir de notre plus belle colonie assur?. L'est-il bien en ce moment, si l'on r?fl?chit ? l'issue terrible et habituelle de toutes les tentatives de p?n?tration dans le Sud? Qui nous dit que ces Touaregs, ces Snoussyas, si f?rocement r?put?s, encourag?s par leurs tristes succ?s r?p?t?s, ne se l?veront pas bient?t en masse et ne viendront pas entra?ner dans une insurrection g?n?rale des tribus toujours pr?tes ? la r?volte?

M?me, chose ?trange, ce n'est pas ? la pr?dication directe de l'?vangile que Son Eminence compte recourir d'abord.

<<..... L'exp?rience universelle des missions montre que le monde mahom?tan est inaccessible aux inspirations diverses de la foi chr?tienne et ferm? ? la pr?dication imm?diate de l'?vangile. On peut le changer ? la longue, mais, pour cela, il faut n'employer que les bienfaits, l'aum?ne, le soin des malades, et entra?ner ainsi insensiblement les sectateurs de l'Islam, par une lente ?volution, dans le courant du monde chr?tien.

C'est ainsi que nous avons commenc?, chargeant nos missionnaires de secourir les mis?res qui les entouraient, de soigner les malades, de r?pandre autour d'eux les bienfaits de l'ordre et de la paix: l'agriculture, l'industrie, tout ce qui constitue, en un mot, les avantages ext?rieurs de notre civilisation, les seuls auxquels de semblables natures, enflamm?es par une foi aveugle et farouche, puissent se montrer accessibles.

C'est dans ces conditions que sont partis les premiers missionnaires. Mais nous avons pu constater, d?s la premi?re heure, qu'il ne leur suffisait pas de faire le bien autour d'eux, de gu?rir les malades, de sacrifier m?me leur vie; nous avons vu que l'hostilit? implacable des barbares n'?tait pas vaincue par ces sacrifices, et que, comme il arrive aupr?s de certains furieux, avant m?me de pouvoir tenter de les gu?rir par les secours de l'art, il fallait les mettre dans l'impossibilit? de nuire et de se perdre eux-m?mes .>>

Note 2: Lettre du cardinal Lavigerie, 1891.

Pour r?ussir dans une entreprise aussi complexe, aussi pleine de difficult?s, il importe de les pr?voir toutes, il importe que la troupe mise en campagne soit aguerrie et puisse subvenir elle-m?me ? tous ses besoins. Aussi les d?tails de l'organisation int?rieure de l'ordre sont-ils fort ing?nieusement ?tablis.

Chaque compagnie des Pionniers du Sahara est s?par?e en quatre ou cinq groupes de nombre in?gal concourant tous ? la prosp?rit? de l'unit? qui est de cinquante hommes. Ces groupes se d?nombrent ainsi: celui des infirmiers, charg?s du soin des malades et de tout ce qui concerne la propret?, l'hygi?ne, l'entretien des v?tements selon les r?gles de la salubrit? et de la prudence; le groupe des artisans, charg?s de tout ce qui concerne la construction et l'entretien des habitations et du r?duit commun; le groupe des agriculteurs, des fr?res pr?pos?s aux soins de la culture, des eaux, de la nourriture ordinaire, boulangers, cuisiniers et servants divers; enfin, des chasseurs destin?s ? trouver, dans le gibier du Sahara, un suppl?ment n?cessaire aux troupeaux qui seront confi?s ? la garde des indig?nes.

Ces diff?rents groupes sont plac?s sous l'autorit? d'un commandant et de deux lieutenants; des sergents et des caporaux se partageront les autres fractions. Ces chefs sont choisis ? l'?lection et nomm?s par Mgr le vicaire apostolique du Sahara sous l'autorit? canonique duquel l'ordre est plac?.

Ind?pendamment de cette hi?rarchie, des moniteurs sont charg?s de la direction de chacun des divers groupes qui seront form?s selon la nature des occupations de chacun.

Aucun de ces volontaires ne doit avoir plus de trente-cinq ans. Un an de noviciat a ?t? jug? n?cessaire pour les aguerrir aux difficult?s de la vie qu'ils devront mener. Ils l'emploieront ? apprendre la langue arabe, ? se perfectionner dans le r?le qu'ils auront demand? ? remplir, et ? rompre leur corps aux fatigues d'un climat souvent p?nible et ? l'alimentation plus que frugale du Sahara.

A la fin de ce noviciat, ils seront appel?s, s'il y a lieu, ? prendre un engagement quinquennal, d'apr?s le vote, ? la majorit? des voix et au scrutin secret, de tous les membres de la communaut?. Cet engagement se renouvellera tous les cinq ans.

Les Fr?res du Sahara auront trois tenues: la grande tenue, et la tenue de combat, toute blanche, se composant d'une tunique longue serr?e ? la taille par un ceinturon, la croix rouge de Malte sur la poitrine, le pantalon, un large burnous blanc, comme coiffure le casque blanc, surmont? d'un plumet blanc et orn? de la croix.

La seconde tenue rappellera beaucoup le costume des Arabes, et aura comme pi?ces principales la gandoura avec la croix rouge sur la poitrine, et le burnous. Un d?tail qui va bien ?tonner nos Parisiens. Le chapeau sera de paille, pointu, et ? bords tr?s larges, de fa?on ? pr?server les ?paules. C'est le chapeau des Touaregs tel qu'ils l'ont dans le d?sert.

Les Fr?res ne porteront ce costume que dans leurs marches, qu'ils feront toujours ? dos de chameaux.

La troisi?me tenue, la plus simple, celle de travail, se composera presque uniquement d'une sorte de sarrau serr? ? la taille, et du casque blanc comme coiffure.

Tel est ce nouvel ordre si curieux, si sp?cial, et bien digne de tenter les vocations, selon l'esprit religieux moderne. Comme l'?crivait derni?rement, avec sa haute raison, Son Eminence le cardinal Lavigerie, <

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C'est ce but que se proposent les Fr?res du Sahara.

LES PIONNIERS DU SAHARA.--Uniformes de l'ordre, compos?s par M. Jean Veber, sous l? direction du cardinal Lavigerie.

LES COURSES DE CHEVAUX EN SIB?RIE

Les courses ont ?t? la grande pr?occupation de ces jours derniers. Beaucoup m?me ont trouv? que cette question tenait une place beaucoup trop pr?pond?rante dans la vie des Fran?ais de cette fin de si?cle. Il nous a paru curieux, ? ce propos, de rechercher si nous avions le monopole de ce go?t qui va s'accentuant d'ann?e en ann?e. L'article que nous publions ci-dessous et auquel le nom de son auteur donne un attrait tout sp?cial, r?pond ? ce sentiment de curiosit?.

Qu'ils veuillent bien me suivre un instant par la pens?e sur la carte d'Asie. Le premier grand fleuve que nous rencontrons en Sib?rie, apr?s avoir travers? les Monts Oural, de l'ouest ? l'est, est l'Irtish. En remontant son cours, nous trouverons Tobaisk, Orusk, et, quelques centaines de kilom?tres plus au sud, Semipalatinsk. C'est l? que je veux m'arr?ter.

Nous nous mettons donc en route pour le steppe le 11 ao?t au matin. Le soleil est d?j? haut et le sable que nous foulons br?lant. Nous nous trouvons ainsi pris entre deux feux. Mais le supplice est de courte dur?e, car nous arrivons rapidement au bord de l'Irtish, que nous passons sur un bac mis en mouvement par le courant lui-m?me.

Sur la rive oppos?e, nous traversons des villages importants habit?s par des kirghises pauvres qui ont renonc? ? la vie nomade.

Au-del?, le steppe s'?tend ? perte de vue, uni, sans verdure, couvert d'un gazon ras, jaune, dess?ch?, sur lequel se d?tachent seulement quelques amoncellements de pierres.

Bient?t la petite colline fix?e pour le rendez-vous est couverte et les Kirghises continuent pourtant ? venir. Sur quelque point que l'oeil se porte, il voit de nouveaux cavaliers succ?der aux cavaliers. Ce sont les flots d'une mer montante qui semble envahir la steppe et l'on se demande o? elle s'arr?tera. Notre pens?e se reporte alors, malgr? nous, ? quelques si?cles en arri?re; nous nous repr?sentons ainsi les hordes des Mogols, anc?tres de ces nomades, s'avan?ant comme des nu?es de sauterelles, toujours plus nombreux, ins?parables de leurs chevaux et marchant ? la conqu?te du monde sous la conduite d'un Tchengis Khan.

Les chefs seuls portent une tenue plus luxueuse. Ils se reconnaissent ? une toque de velours et ? une tunique que borde une frange d'or ou d'argent. Pour para?tre civilis?s, ils emprisonnent leurs jambes dans de vulgaires pantalons. Ceux qui ont la fonction de juges portent comme insigne une cha?ne d'or suspendue au cou et ferm?e par une m?daille.

Apr?s les saluts d'usage et les souhaits de bienvenue, les chefs nous demandent la permission de proc?der aux appr?ts de la Ba?ga--c'est le nom de la course de chevaux--qui sera le principal attrait de la journ?e.

Tout cheval peut concourir sans distinction d'?ge ni de sexe. Tout propri?taire peut engager le nombre de chevaux qui lui pla?t; il doit seulement verser quatre roubles par cheval engag?; ces mises sont destin?es ? constituer le prix. Comme on le voit, ce n'est qu'une simple poule. En pr?sence des commissaires de la course, un officier de police se servant du dos d'un khirghise comme de pupitre, ?crit au fur et ? mesure les noms du propri?taire, ceux du jockey, le num?ro d'ordre qui est assign? ? celui-ci, et qu'il portera attach? sur sa blouse, enfin le caract?re distinctif du cheval.

Ce dernier est petit, il a les formes ?l?gantes, les jambes d?li?es, le poitrail fort des arabes; la t?te est moins fine; le chanfrein est busqu? au lieu d'?tre droit. Il conna?t peu la fatigue, passe avec beaucoup d'adresse par toutes les routes. On lui met seulement un mors court que retiennent deux minces lani?res, et auquel est fix? un simple bridon. On l'a dress? tout jeune ? ob?ir, surtout ? la voix.

Pour la course on lui divise la queue en deux tresses enserr?es chacune, ? la partie sup?rieure, dans une gaine de soie; un cordon, ?galement de soie, entoure la moiti? de la crini?re qui est ramen?e et dress?e entre les oreilles en forme de toupet. L'animal n'est pas ferr?: dans le steppe les Kirghises ne ferrent leurs montures que lorsqu'ils ont un tr?s long voyage ? entreprendre.

La selle est en bois et pos?e sur une pi?ce de feutre; deux pans en cuir, de forme rectangulaire, souvent brod?s, sont suspendus aux c?t?s, descendant sur les flancs du cheval. Le panneau est petit, droit, parfois recouvert d'une plaque cisel?e; l'?trivi?re est courte; le cavalier a les jambes hautes, et semble agenouill? sur sa selle, ce qui ne l'emp?che pas d'y ?tre tr?s solide.

On peut dire en effet que ces nomades vivent de cheval, ? cheval et pour le cheval. Une fois en selle, ils en descendent rarement; parfois ils ne quittent pas leur monture pour dormir; on s'explique ainsi qu'ils y restent des journ?es enti?res sans para?tre s'en apercevoir.

Aussi ne nous ?tonnons-nous pas devoir prendre pour jockeys dans la course de jeunes gar?ons de huit ? quatorze ans. Ils portent une blouse blanche et ont un mouchoir rouge attach? sur la t?te. La cravache qu'ils tiennent ? la main est une simple lani?re de cuir fix?e ? l'extr?mit? d'un b?ton.

Les chevaux engag?s viennent se ranger en demi-cercle l'un ? c?t? de l'autre, par ordre de num?ros. Les jockeys s'?tant pass? ? la ronde un pot de koumis, le signal est donn?. Les cavaliers vont ? la station de poste voisine . Ils s'y rendent au galop: leur allure est r?gl?e par deux cavaliers commissaires qui les accompagnent. Arriv?s ? la station, ils feront volte-face et se rangeront dans l'ordre du d?part; les commissaires compteront jusqu'? trois, et l'on reprendra la course.

Pendant ce temps le comit? rest? au point de d?part d?lib?re et fixe le montant des prix: ils seront attribu?s aux six premiers arrivants; le premier de tous aura 16 roubles , les autres r?compenses iront en diminuant progressivement.

On ne voit gu?re ici de prix d?passant cent roubles. Cependant il n'en est pas partout de m?me. En 1874, chez les Karakirghises de l'Issyk Koul, ? l'occasion de la mort d'un riche propri?taire, ses h?ritiers organis?rent une course dont le prix ?tait de 1,000 chevaux, 100 chameaux, 100 peaux de loutre et 100 tilda . Si l'on prend pour valeur moyenne d'un cheval 10 roubles, d'un chameau 40, d'une peau de loutre 5, on trouvera comme valeur absolue 40,000 francs. Mais, comme l'argent a ici une valeur relative au moins quadruple de celle qu'il a chez nous, c'?tait en r?alit? une r?compense d'une importance au moins ?gale pour le pays ? celle du Grand-Prix de la ville de Paris pour la France. Dans cette course, la distance ?tait de 60 kilom?tres environ, en terrain accident?; plus de deux cents chevaux entr?rent en ligne. Les trois premiers arriv?s ?taient des ambleurs.

On n'a pas gard?, il est vrai, le souvenir d'une autre course aussi importante dans ces contr?es. Mais il arrive parfois de voir assigner un prix de 2,000 brebis ou de 1,000 pi?ces d'or.

Pendant que les chevaux courent au loin, les spectateurs se livrent ? des luttes. Ils sont group?s en deux camps: d'un c?t? les Kirghises du village, de l'autre ceux de la plaine. Dans chaque parti, un chef arm? d'un b?ton maintient l'ordre et d?signe les combattants. Ceux-ci gardent leurs v?tements et s'en servent m?me pour se saisir les uns les autres; ils ne s'empoignent pas ? bras le corps, mais se tiennent les bras tendus, de sorte que tout l'effort est support? par les reins. La victoire reste ? celui qui a renvers? son adversaire sur le dos. Les Kirghises, tr?s amateurs de ce genre de combat, excitent les champions par leurs cris.

Mais tout ? coup les assistants, oubliant la lutte, rompent le cercle, se poussant, se bousculant, s'?crasant, pour se porter d'un m?me c?t?. Tandis que ceux qui sont ? pied cherchent leurs chevaux, ceux rest?s en selle partent au triple galop. C'est qu'on a annonc? l'arriv?e des cavaliers. Les commissaires de la course vont avoir alors fort ? faire pour emp?cher certaines tricheries, car les jockeys portent, fix?es ? leur selle, des cordes qu'ils lancent ? leurs amis. Ceux-ci, arrivant mont?s sur des chevaux frais, rel?vent ainsi l'allure du coursier dans le dernier effort, tout en paraissant simplement courir ? c?t? de lui; puis ils l?chent la corde au bout de quelques centaines de m?tres.

Les gens du steppe ont sans doute la vue plus per?ante que la n?tre, car c'est seulement quelques minutes apr?s eux que nous commen?ons ? apercevoir quelque chose comme un nuage de poussi?re d'abord, puis un point noir qui va grossissant et finit par nous montrer la forme d'un cheval. Le premier arrivant a une avance de 150 m?tres. Il passe avec peine au milieu de la foule des cavaliers qui se pressent sur son passage pour le f?liciter. La monture ne semble pas trop fatigu?e et pourrait aller encore quelque temps. Elle vient pourtant de fournir 53 kilom?tres 200 m?tres en deux heures quatre minutes. Les cinq ou six suivants arrivent assez pr?s les uns des autres. Quelques-uns ont franchi, trois jours auparavant, une distance de 300 ? 600 kilom?tres pour venir prendre part ? la course. Un cheval tombe foudroy?, quand son cavalier l'arr?te; les autres sont conduits aux tentes voisines o? on les pansera. Quant aux jockeys, ils ne paraissent pas se ressentir de l'effort qu'ils viennent de faire: ils ont l'habitude de ces exercices.

Le gagnant frappe sur sa cuisse, en signe de remerciements pour une r?compense personnelle que nous lui remettons. Il l'a bien m?rit?e, car sa part personnelle du prix acquis en principe par sa tribu est des plus minimes.

L'heure o?, selon le commandement du proph?te, on ne distingue plus un fil blanc d'un fil noir est pass?e, sans, cependant, que le nom d'Allah ait ?t? invoqu?. C'est pourtant la f?te du Courban Ba?ran qui nous a amen?s tous ici. Mais ils ne croient plus, ces gens qui ont conquis le monde. Avec leur foi guerri?re ils ont perdu la foi religieuse. Ils n'aiment plus que leurs chevaux, leur femmes et le steppe, le steppe immense.

Henri d'Orl?ans.

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