Read Ebook: Les Divins Oracles de Zoroastre ancien Philosophe Grec Interpretez en Rime Françoise par François Habert de Berry; Avec un Commentaire moral sur ledit Zoroastre en Poesie Françoise et Latine. by Habert Fran Ois
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Ebook has 1167 lines and 48772 words, and 24 pages
De ce feu ?ternel qui le Monde illumine, Toutes choses ont pris leur estre & origine, Et ce pere divin A tout divinement accomply et perfaict, En faisant apparoir sa grand beneficence A tout homme, apres luy seconde intelligence, Lequel pere divin par un dict coustumier Humaines nations appellent le premier.
Par le pere ?ternel les pensees conceues Sont ? l'effaict aussi de concevoir receues.
Espris, Recteurs de l'ame experts et entendus Tousjours saincts et constans sont au Monde espandus.
Ce pere Toutpuissant, qui regne aux Cieux supresmes, De tous, comme plus grand, s'est exempt? soymesmes. Et en tout autre Esprit, de moindre dignit?, Il n'a mis la grandeur de sa Divinit?, Et luy qui est benin avec puissance forte, Non ? craincte, mais bien ? espoir nous exhorte.
Fin des Oracles de Zoroastre.
Commentaire moral et sainct sur lesdicts Oracles de Zoroastre Philosophe Grec.
Certainement ceste Philosophie De Zoroastre, amplement edifie Les sens humains, pour cognoistre et scavoir Les biens de l'ame, et pour notice avoir Des dons de Dieu de puissance ?ternelle, Et Createur de nostre ame immortelle, Mise en ce corps, pour faire son office En exerceant le divin Sacrifice Qui est compris au Verbe du Seigneur Dieu tout puissant, de l'ame gouverneur, Ce que pouvons par Zoroastre aprendre, Et par ses dicts la dignit? comprendre De nostre Esprit rarement precieux Que nous debvons tousjours lever aux Cieux, Et ne jetter contre bas nostre veue, A celle fin que nostre ame pourveue Ne soit de vice et de corruption, Souffrant le corps avoir pollution. Les appetis duquel dominera L'homme prudent, qui se gouvernera Selon l'Esprit, sachant que ce debile Corps, et vaisseau faict de Terre fragile, Comme mortel, doibt tomber ? l'envers, Et sera faict nourriture des vers.
Il ne convient que nostre ame adonnee Soit, ? vouloir rompre sa Destinee, Car en effaict De l'Eternel pere rien imperfaict N'est provenu, ce que semblablement A recit? sainct Jaques sainctement, Disant que tout du Pere de lumiere Perfaict descend, mais Dieu, qui est premiere Intelligence en souverain pouvoir, Ne permet pas ? l'ame recevoir Felicit?, jusqu'? ce qu'elle oublie Tout le charnel, et du corps se deslie, Pour contempler en toute puret? Son Createur de haulte Majest?.
Ou nous debvons par le mesme conseil De Zoroastre, avec soing nompareil Tous aspirer, pour la splendeur divine Voir du Seigneur, qui nostre ame illumine, Et d'ou nostre ame experte et entendue Par le divin vouloir est descendue, Dont les malins de Dieu sont reprouvez Qui paresseux, & trop froids sont trouvez A contempler ceste lumiere grande Du Toutpuissant, qui aux hommes commande De reverer sa grandeur admirable.
Ce hault Recteur, divin et venerable A mis en nous un Esprit, revestu D'une bien fort excellente vertu, Et combien Que d'appetis communs au corps terrien Il soit vex?, il garde sa nature Incessamment incorruptible et pure.
L'ame de l'homme ha telle auctorit?, Qu'elle ha en soy un peu de Deit?, Car estant faicte ? l'exquise semblance De Dieu vivant, elle ha bien cognoissance D'estre enyvree et pleine de l'odeur Des biens divins, et de la resplendeur De l'Eternel, duquel elle tesmoigne Les haults biensfaicts, & n'ha point de vergoigne D'ainsi se voir joincte ? un corps mortel Qui prent vigueur par l'Esprit immortel, Voire bien fort elle se glorifie, Et humblement les biensfaicts gratifie De son autheur, dont la chose immortelle Est sainctement conjoincte ? la mortelle.
Voyla pourquoy Zoroastre est apris De mettre l'ame en grand honeur et pris, Nous enseignant qu'elle prent origine De la puissance eternelle et divine Du Createur et Pere Toutpuissant, Et que l'ame est un feu resplendissant, C'est ? scavoir une divine Essence Ayant le don de saincte intelligence, Dont elle tend ? immortalit?, Pour ce qu'elle est d'une Divinit? Participante, en Dieu toute ravie, Dont il la dict Maistresse de la vie, C'est ? scavoir qu'aucun temps ne sera Qui la vigueur de l'ame effacera. Car ce qu'on peut nous oster et distraire, Aucunement n'est nostre, et au contraire Ce qu'on ne peut nous oster nullement, Nostre sera perpetuellement, C'est ? scavoir ceste vie eternelle Que recevons par grace supernelle.
Ce Zoroastre aussi divinement En ses Escrits nous donne enseignement, Nous exhortant ? chercher Paradis. O excellens & salutaires Dicts? Certainement ce Philosophe antique Approche fort du sermon Prophetique, Ou nous lisons des Chrestiens l'esperance De faire un jour au Ciel leur demourance Dont il convient de Zoroastre suivre L'enseignement et conseil, pour bien vivre, Sans maculer nostre Esprit D'iniquitez, et de crime maudict, Et sans gaster nostre ame incorruptible Des appetis du vaisseau corruptible, A scavoir est de ce terrestre corps, Qu'il fault unir en paisibles accords Avec l'Esprit, et que l'Esprit domine Tousjours au corps, et de soy extermine Les appetis, qui sont desordonnez, Par sens rassis et fort bien ordonnez, En ne laissant devenir inutile Nostre Esprit bon, qui est chose subtile.
Au corps aussi de crimes preserv? Un lieu au Ciel dict estre reserv? Ce Philosophe ancien Zoroastre, Ce propos la ne sent son idolastre, Encores moins son Epicurien Enveloup? d'un sens Venerien, Et aux mondains plaisirs mettant sa cure, Pour ensuivir le conseil d'Epicure Qui ? gast? un si grand nombre d'hommes De son erreur, voire au temps ou nous sommes, J'ay bien grand peur qu'en meschante union Plusieurs gens soyent de son opinion, En niant Dieu, et de sa providence Les saincts effaicts, qui sont en evidence. Par ce propos de Zoroastre expert En saincte et grand Philosophie, appert Des corps mortelz la resurrection, Disant qu'aux lieux de consolation, Est preparee au corps une Demeure. N'est ce pas la croire certainement Que le corps doibt un jour divinement Resusciter? O divine sentence? Le Ciceron Chrestien, qui est Lactance, Refute assez ces Epicuriens Trop aveuglez en plaisirs terriens, Sainct Paul assez en verit? persiste Quand il nous dict que le corps resuscite, Sainct Pierre assez nous ? peu reciter Qu'en corps un jour debvons resusciter. Et pourautant si en nostre poictrine Voulons garder de Jesus la Doctrine, Ne tombons pas en ceste terreur damnable, Et jugement faux et abominable De nier Dieu, et croire que par Mort Avec le corps l'Esprit de l'homme est mort. Ce que ni? mesmes ont les Etniques Qui n'avoyent veu les livres Prophetiques, En esperant que fuyans forfaicture, Et gouvernez par les Droicts de nature, Ilz auroyent lieu au Paradis tant beau, Le corps estant au funebre Tombeau.
Doncques suyvant Zoroastre en son dire, Il fault veiller autant qu'il doibt suffire, A ne lascher la bride au corps charnel, Pour le gaster de vice criminel, Et en convient par toute diligence Avoir le soing, pour en convalescence Mieux le tenir, affin que les parties Du corps mortel, soyent mieux assubjecties Au vueil de l'ame, et ? la dignit? Qu'elle recoit de sa Divinit?.
Et si nostre ame est au Ciel ?levee, Mieux en sera la sant? conservee De nostre corps, de l'ame le vaisseau, Certes l'homme est ainsi qu'un arbrisseau Qui porte fruict, alors qu'il donne lieu A bonnes meurs, et des graces de Dieu N'est point ingrat, et combien que la Terre Produict les Chiens, et animaux qu'on nomme De divers noms, l'excellence de l'homme Les passe tous, qui peut lever les yeux Pour contempler la grand vouste des Cieux, En d?monstrant par sa noble excellence Un naturel de plus haulte apparence Que tout cela que Terre produict: Qui doibt en fin par Mort estre destruict, Mais de nostre ame est la dignit? telle, Qu'elle n'est point caduque ne mortelle.
Quant aux D?mons que Zoroastre dict Espris entiers, pour approuver son dict, Cela s'entend des Anges supernels, Qui sont divins, purs, saincts, et ?ternels, Et par lesquelz conducteurs salutaires L'ame penetre aux celestes misteres.
Et des Mortels les peines recitees Par Zoroastre, et dont sont agitees Noz voulontez, c'est la concupiscence Des appetis charnels prenant naissance, Qui vient les cueurs estroictement lier, Mais les prudens s'en peuvent deslier, En prevoyant le conseil fort honeste Dont ce predict autheur nous admoneste, Alors qu'il dict de l'homme le grand heur De contempler de l'ame la grandeur, Et de lever les yeux et la pensee Envers le Ciel. O Personne insensee, Regarde un peu ceste admonition D'un Philosophe, ou gist saluation, Leve les yeux au Ciel, non contre bas, Ou lon ne voit qu'impudiques esbas.
Considerons Nature presidente Avoir donn? une forme excellente A l'homme noble, et qu'il ha la notice Que de nature il est sainct artifice, Scavoir de Dieu l'image et le pourtraict, Si son Esprit est de vices distraict.
Mais ne pensons qu'en voyant la visible Forme de l'homme, on puisse l'invisible Image voir de ceste ame cachee, Qui n'est de dol et de fraudes tachee, Car si des Cieux la vraye architecture Par l'oeil charnel en sa propre figure Ne se peut voir, si de la Lune belle On ne peut voir la splendeur naturelle, Si l'oeil ne voit les Astres precieux Resplendissans ainsi qu'ils sont aux Cieux, Et si la Terre aussi, la plus pesante Des Elemens, n'est pas apparoissante En propre forme et vraye puret?, Nostre ame aussi N'est apperceue ? l'oeil qui est terrien, Ne la beaut? divine, tant louee, Dont le Recteur souverain la douee.
Et pourautant Quand aurons eu ce pouvoir et credit De contempler ce feu luisant et monde, Clair et tressainct, sautellant par le Monde, Oyons la voix de ce feu supernel, Signifiant le nom de l'Eternel, Car comme on voit estre ardente la flame Qui promptement ce qu'elle attainct, enflame, Le Verbe sainct, qui de tout est vainqueur, Peut penetrer les hommes jusqu'au cueur, Pour contempler les graces et biensfaicts Que l'Eternel par son fils nous ? faicts.
Certainement ceste Essence premiere, Ce Pere, seul donateur de lumiere aux ames ? ent? Certaine Marque, et certain seau plant?, C'est ? scavoir image intelligible Pour concevoir maint secret invisible, Et pour scavoir les essences des choses, Et les raisons en Deit? encloses.
Ce Philosophe, intelligible appelle Ce hault Recteur de puissance ?ternelle, Seul excellant, et de qui le pouvoir Nous ne pouvons nullement concevoir Fors par la part dedans nous la meilleure, La fleur du sens, qui en l'Esprit demeure, Ce que disoit Ovide heureusement, Quand de l'Esprit il parloit sainctement. Disant ainsi un Dieu dedans nous gist, Qui nous enflame et tous noz sens regist, Ce feu boillant en nous par vehemence Retient d'Esprit une saincte semence. Et comme mieux sainct Paul l'escrit pour tous: Incessament l'Esprit prie pour nous, Dedans le corps gemissant ? toute heure Pour voir le Ciel sa promise demeure.
Quand Zoroastre expert et entendu A dict que tout d'un feu est descendu, Cela s'entend d'une supresme essence, Et d'un seul Dieu d'invincible puissance, Qui ? cr?? le Ciel, la Terre aussi, Ayant pour nous d'un paternel souci, Faict toute chose, et que les nations Nomment premier, ses operations Sainctes on voit, perfaictes, admirables, Ses faicts haultains, grands, et incomparables.
Duquel avons formes intelligibles, Pour concevoir ses secrets indicibles, Et qui aussi noz pensees concoit, Et le dedans de noz cueurs appercoit, Et sans son sceu Ne tombe un seul cheveu de nostre teste.
Par les Recteurs remplis d'intelligence Qui sont compris en la docte sentence De Zoroastre, entendons les Esprits Bons, immortels, et qui n'ont point apris De varier, leur vertu ?minente En puret? est tousjours permanente.
Quand il escrit que ce Pere supresme S'est exempt?, et divis? soymesme, Et qu'aux Espris de moindre dignit? Il n'a enclos sa grand Divinit?, Certes cela estoit bien raisonnable, Et ? sa grand majest? convenable, Veu que sans fin il est commencement, Et un seul Dieu, qu'il est semblablement Autheur de tout, Createur du grand oeuvre Du Ciel voust?, qui toutes choses cueuvre, Et par lequel tout ? est? perfaict, Et sans lequel il n'a rien est? faict, Et qui au Ciel est bien d'autre figure Que le mortel paintre ne le figure.
Et veu qu'il est Pere, ayant surmont?, Tous les vivans, d'une saincte bont?, Et seul autheur de toute chose bonne, Espoir ? l'homme et non craincte il ordonne.
Voyla les poincts de ce Grec enseigneur Et Philosophe, ou de nostre Seigneur Nous pouvons voir la grandeur reveree, Et l'espoir bon de nostre ame asseuree, Qui tend au Ciel, pour voir son Createur, De bien et mal le remunerateur. Tirez du miel des Escrits fort louables De Zoroastre, O lecteurs amiables, Et bons Esprits, ou sur mes vers latins Mettez voz yeux, pour tant soirs que matins Louer de Dieu l'infinie puissance, Qui rien de nous ne veult qu'obeissance.
Idem commentarius, carmine heroico redditus ab eodem authore.
Humanas sancte ista monent oracula mentes, Ut bona percipiant animae, summ?mque Tonantem Cognoscant, qui cuncta potest, nostr?mque creavit Immortalem animam, & terreno corpore clausit, Officio ut perfuncta suo, summum ore parentem Excoleret, sacra verba eius, mandat?que servans. Qu?mque sit insignis, quam clarus, lucidus, ingens Spiritus humanus, late haec oracula monstrant. Candida quem sit fas ad sidera tollere semper, Nec nostrum in Terrae demittere viscera vultum, Ne terrena animae noceat corruptio, n?ve Deliciis nostrum possit sordescere corpus. Corporis at sordes poterit frenare probatus Vir, pius, & prudens, quem ducit spiritus, et qui Hoc vas terrenum, flux?mque & debile corpus Scit fore terrenis aliquando vermibus escam.
Ne fatum liceat nobis augere, monemur, Nam quis decreto divino obsistere possit? Omnipot?nsque pater nulla imperfecta reliquit. Sed numerris impleta suis cuncta ille creavit. Divus et hoc sancta est jacobus voce loquutus, A patre perfectum cum luminis omne profectum Donum, inquit, sed mens patris omnipotentis, id unquam Haud animae munus concessit, ut illa supernis Divitiis plene, et divina luce fruatur, Donec terreno seducta ? corpore, quidquid Terrenum est, oblita, Dei, qui condidit illam, Synceram possit formam, vult?mque tueri, Adspirare omnes quo nos et tendere fas est Omnibus et nervis, et cunctis viribus, et nos Splendorem aeternum possimus cernere, cuius Semper erit, semp?rque fuit suprema potestas. Quique suo splendore animam illustrare benignus Dignatur, simul unde anima haec illapsa videtur. Verum infoelici fateamur sidere natos Atque Deo invisos, qui non conamine toto Nituntur, tandem ut videant hoc nobile lumen Eximi?mque, ingens, tenebris delebile nullis, Splendor?mque patris summi, qui nos iubet huius Excolere immensum, sanctum, ac venerabile Numen. Omnipotens Rex ille hominum, qui condidit orbem, Insevit nobis animam virtute potentem, Eximia, illa etenim quanvis agitata feratur Huc, illuc, vario affectu cum corpore mixto, Incorrupta manet virgo, divin?que servat Munera naturae, quod sancto numine ductus Inquit Aristoteles anima hec tam clara refulget, Divina ut quadam & certa pietate nitescat. Nam quod ad effigiem summi genitoris, et altum Formata exemplar fuerit, cognoscere summum Rectorem illa potest, sanctorum & odore bonorum Ebria, testatur summi benefacta parentis, Aetern?mque Dei, qui condidit omnia, lumen. Nec turpi esse potest aliquo perfusa rubore, Quod fluxum corpus, quod vas sit nacta caducum, Cui se se herentem agnoscat, quod sentiat ipsum Ex immortali mortale haurire vigorem, Authorique suo grates agit undique dignas, Quod numeris compacta suis mortalia cernat Tam bene cum fixis ac immortalibus esse.
Sic Zoroastrum non fallit opinio, qui tam Nostre anime faveat, tant?mque imponat honorem, Sancta quod illius, quod sit celestis origo, Quodque Deum artificem, authorem quoque sentiat illum Omnia cui parent, & quod sit lucidus ignis Spiritus ille hominum, seu mens divina, nec ullo Tempore mortalis, Deitas cui infusa coheret, Quam dominam vite ille vocat, quod nulla futura Est acte, possit quae anime delere vigorem. Nanquo adimi nobis aliquo que tempore possunt, Haud nostri hec iuris, nec nostra vocaveris, atque Tollere nemo postest, iuris sunt omnia nostri, Vt sunt dona anime, vita immortalis, ab illo Que Rectore datur, cui utrum est summa potestas. Querere sidereas Greco hoc authore monemur Et sedes, quas nemo subit, nisi pectore puro. Qu?m sancto sophos antiquus sermone loquutus? Ille quidem sanctos imitatur voce Prophetas, In quorum scriptis spes hec immota videtur Qua sunt Christicole infusi, ut lucentia cernant Sidera, et aeternas possint invisere sedes. Iam Zoroastri moralia dicta sequamur, Sobria prestantes humane pabula vite, Ne maculis noster sordescat spiritus ullis, Expers sitque doli, fraud?sque perosus iniquas, Quique incorruptus, corrupti corporis omnem Abiiciat labem, terren?que crimina culpet, Imperioque regat vitiosum ac debile corpus, C?mque anima, illius studeat frenare furores Illicitos, ut sit pax ipsis parta duobus, Nec sinito ut tenuis crassescat spiritus unquam Ex male directo asciscens sibi corpore labem.
Quinetiam vitiis purgatum corpus, in alta Sede locum expectat, sic mortua membra resurgent. Ex Zoroastri facile est cognoscere verbis Non illum errores Epicuri, aut dicta sequutum, Qui tot mortales nefandum Traxit in errorem, meritoque ad Tartara misit, Horror ubi assiduus, dirae quoque Mortis imago, Perpetu?sque animae cruciatus, fletus et ingens Nec res tuta satis quin nostro hoc tempore multos Lumine privatos, Epicuri de grege porcos Esse iuvet, Domini imperium, Christ?mque negantes. Aut si voce illum fateantur, corde negabunt et factis, ut Paulus ait, quem lumine sancto Afflatum, iam Christicolas nescire scelestum est. Ex Zoroastri si verbis alta paratur Corporibus sedes, non posse resurgere carnem. Quis dicat? sancta illa quidem sententia sancti Manat ab ore viri, verum et lactantius ille Hos hostes fidei sancto satis ore refellit. Divus & hoc Paulus manifestum reddit abunde, Idque potest Divi verbis notescere Petri, Qui sancto affati debere resurgere carnem Numine, dixerunt quis dicta refellere possit Illorum, quos omnipotens sacro ore probavit? Ergo si sanctam servare in pectore Christi Doctrinam cupimus, ne nos hic polluat error Spicula Crabronum superans, Hydr?que venenum, Nec nos esse Deum, qui condidit omne, negemus, Nec cum anima corpus deleri Morte putemus, Quod nec Gentiles, privati luce, putarunt, Sperantes, ut si naturae iura tenerent, Perpetuas ipsi possent contingere sedes Cum tumulata forent illorum membra sepulchra Ut Zoroastri sacra ergo voce monemur, Ne sentire queat laxatas corpus habenas, Teutandus labor est, opus idque perutile nobis, Infandas corpus ne contrahat undique sordes, Incolume ut maneat, nam sano corpore, partes Corporeas animae melius parere videbis, Illius et titulo, quo se diuinitus effert, Et quo effecta fuit patris omnipotentis imago.
Quod si animus noster constans, erectus in altum. Permaneat, vas hoc anime, delebile corpus, Incolume extiterit, divino munere certe Natus homo, est veluti cum fructu et frondibus arbor, Si mores servare pios, rectosque peroptat, Nec summi ingrato genitoris dona rependit Pectore, nam quanvis diversa animalia Tellus Proferat, hec hominis longe excellentia vincit. Omnia prona vident tellurem animantia, verum Os homini erectum est, quod clara ad sidera tollat, Et quo conspiciat curvum cum lumine Celum. Sic generosus homo, merito superare videtur Quidquid Terra parit, morte id delebile, verum Morte carens anima, ad celestia sidera migrat.
Demonas integros quos hec oracula dicunt, Demonas esse reor, quorum ductricae caterva Spiritus humanus divina arcana recludit Ac penetrat, rebus preponens sacra prophanis. Demonas at plures nemo negat esse malignos, Qui fera bella movent anime, quos illa repellit Invicto fidei clypeo, precib?sque, piisque Moribus, et Christo fuerit si tuta patrono. Quas sophos iste vocat vinctrices carmine penas, Carnales crede affectus, mortalia quorum Pectora sunt nexu longos constricta per annos. Illorum at prudens poterit dissoluere nexum Si Zoroastri divina arcana sequutus, Perpendat virtutem anime, atque ad sidera vultus Erigat, o vanas hominum & sine lumine mentes? Saeve quid iis sanctis non vis mitescere dictis? Erige sursum oculos, longe tellure relicta, Luxus ubi immodicus regnat, scelerata libido, Tetra superstitio, et radix odiosa malorum.
Id quoque sit vestro in pectore fixum Quam fuerit natura opifex, quid muneris in nos Contulerit, quam formam homini donasse putetur, Egregiam certe formam, qua noscere possit Naturam artificem, qua se dicatque, put?tque Effigiem aeterni Regis.
At cum forma hominis carnali in pectore tantum Conspicitur, ne te iactes spectare latentem Formam animae, quae pulchra latet, quae nescia fraudis, Cerni pura nequit, nisi tandem carne soluta. Nam si celestis moles, coelique figura Curva nequit, qualis vere est effecta, videri, A nobis proprio si non splendore coruscans Luna potest cerni, si non lucere videntur Sidera, fulgore eximio hec ut in ethere lucent, Atque Elementa suo quae vincit pondere Tellus, Non aperit nobis qualem est sortita figuram, Sic animae forma illa nequit speciosa videri Corporeis oculis, huius nec splendor, honosque Quo pater omnipotens illam ditescere iussit.
Subsilientem igitur sacrum si aspexeris ignem Undique, id est summum cui parent cuncta, Tonantem, Audi vocem eius, nempe insuperabile verbum, Nam velut ardescit, quae devorat omnia, flamma Quae semel attigerit, sic pectora nostra calescunt Caelesti verbo, sacro et sermone calentes Omnia luminibus benefacta reponimus acquis Quae genitor summus per Christum contulit in nos.
Mens suprema quidem hec est Deus optimus, ingens, Donator lucis, summi dominator Olympi, Insevit nostris animabus symbola, multo Quae splendore micant, & certa insignia mentis Clara, quibus noster coelestia spiritus audet Concipere arcana, et Deitatis cernere numen. At numen summi Regis cui immensa potestas, Concipere haud possis, animi nisi flore potentis, Hoc est parte hominis meliore, et robore mentis. Spiritus ille hominum est, divine lucis amator, Qui terreno corpore clausus, Dissolui cupiens, gemitum et suspiria mittit, Pro nobisque orans, exoptat visere sedes Perpetuas, ubi pacta domus feliciter illi est.
Cum Zoroaster mox omnia dicat ab uno Igne profecta, Deum, per purum intelligit ignem, Nam quod habet Celum, Tellus, Mare, Lucidus Aer, Id Domino rerum penitus manavit ab uno, Qui Celum et Terram fecit, stellasque micantes, Quidquid et hec adfert, et quidquid inheret in illo, Quem gentes primum vocitant, & cuius honorant Sancta opera, imperium cuius mirabile constat, Quique intellectum nobis, ment?sque beatas Et que concipiant, et concipiantur ab illo, Insevit, cum corda hominum scrutetur et unus, Nec labi ? nostro credamus posse capillum Vertice, quin summus previderit hoc quoque rector, Quod scriptura docet sacra, que non fallere possit.
Quos Zoroaster Rectores nominat, illos Demonas integros, stabil?sque intelligit, et qui Usque regant animam, quor?mque obnoxia Morti Est natura minus, verum immortalis habenda.
Denique cum summum sese rapuisse parentem Zoroaster ait, sic purum concipe sensum: Cum Deus omnipotens expers sit finis, et ortus, At per sese extet, iust?mque pi?mque videtur, Ut se ? Demonibus diuiserit omnibus, et non Ullis ipse sue lumen Deitatis, et altum Splendorem, purum, prim?mque incluserit ignem, Omnia qui fecit, summum testantia numen, Et cuius verbo debetur concava moles Celestis, cuius pictor depingere veram Formam nemo potest, que in Celo sancta refulget. Nam quis mortalis queat immortalia pictor Pingere? cumque alti pietas, clementia, virtus Sit reverenda patris, cunctorum cumque bonorum Vere syncerus nobis appareat author, Horrendum ille metum nobis non admovet unquam, At monet, ut nobis fiducia firma, tenaxque Permaneat, qua sidereas migremus in arces.
Que Zoroaster divina arcana reliquit, Iam pie lector habes, nostris sat lucida Musis, Alta quibus possit maiestas usque videri Illius, qui cuncta regit, quibus et bona nostre Perspicias anime, que summi est Regis imago, Aethereas tandem cupiens invisere sedes, Authorem, quo fausta suum vide?tque, col?tque.
Vos ergo afflati mortales numine sancto, Ex Zoroastri dictis mel sumite sacrum, Aut mea syncero Legite hec moralia vultu Carmina, et eterni genitoris dicite laudes, Qui nihil ? nobis quam purum expostulat usque Obsequium, sanct?sque preces, atque intima cordis Vota pii, mente ergo pia veniamus ad illum.
Commentarii in Zoroastrum Finis.
A Monseigneur d'Aubigny, Lieutenant Particulier de Coignac en Angommois, Sonnet, d'un Poete Francois, en la Recommandation du present oeuvre.
L'opinion jadis de Pythagore Aux Escoliers servoit d'auctorit?, Tulle facond et plein de gravit? Par eloquence en renom vit encore,
Du Mantouan Poete ores honore Tout Helicon, le los et dignit?, Vostre Scavoir en tous Droicts limit? Juge prudent, dira pour certain ore,
Que cest Autheur faict aux doctes scavoir, Que l'oraison, en Poeticq' Scavoir en cest oeuvre il assemble,
En ses doux vers c'est le mesme Maron, En R?thorique un second Ciceron, C'il est parfaict, qui joinct les deux ensemble.
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