bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: Émaux et camées by Gautier Th Ophile Jacquemart Jules Ferdinand Illustrator

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 695 lines and 29691 words, and 14 pages

Illustrator: Jules Jacquemart

TH?OPHILE GAUTIER

?MAUX

CAM?ES

?DITION D?FINITIVE

AVEC UNE EAU-FORTE PAR J. JACQUEMART

PARIS

G. CHARPENTIER, ?DITEUR

Tous droits r?serv?s.

CHEZ LE M?ME ?DITEUR

OEUVRES COMPL?TES DE TH?OPHILE GAUTIER

PUBLIEES DANS LA BIBLIOTH?QUE CHARPENTIER

? 3 fr. 50 le volume

PR?FACE

Pour Nisami quittant Shakspeare, II se parfuma de ?antal, Et sur un m?tre oriental Nota le chant qu'Hudhud soupire.

Comme Goethe sur son divan A Weimar s'isolait des choses Et d'Hafiz effeuillait les roses,

AFFINIT?S SECR?TES

MADRIGAL PANTH?ISTE

Dans le fronton d'un temple antique, Deux blocs de marbre ont, trois mille ans, Sur le fond bleu du ciel attique, Juxtapos? leurs r?ves blancs;

Dans la m?me nacre fig?es, Larmes des flots pleurant V?nus, Deux perles au gouffre plong?es Se sont dit des mots inconnus;

Au frais G?n?ralife ?closes, Sous le jet d'eau toujours en pleurs, Du temps de Boabdil, deux roses Ensemble ont fait jaser leurs fleurs;

Sur les coupoles de Venise Deux ramiers blancs aux pieds ros?s, Au nid o? l'amour s'?ternise, Un soir de mai se sont pos?s.

Marbre, perle, rose, colombe, Tout se dissout, tout se d?truit; La perle fond, le marbre tombe, La fleur se fane et l'oiseau fuit.

En se quittant, chaque parcelle S'en va dans le creuset profond Grossir la p?te universelle Faite des formes que Dieu fond.

Par de lentes m?tamorphoses, Les marbres blancs en blanches chairs, Les fleurs roses en l?vres roses Se refont dans des corps divers.

Les ramiers de nouveau roucoulent Au coeur de deux jeunes amants, Et les perles en dents se moulent Pour l'?crin des rires charmants.

De l? naissent ces sympathies Aux imp?rieuses douceurs, Par qui les ?mes averties Partout se reconnaissent soeurs.

Docile ? l'appel d'un arome, D'un rayon ou d'une couleur, L'atome vole vers l'atome Comme l'abeille vers la fleur.

L'on se souvient des r?veries Sur le fronton ou dans la mer, Des conversations fleuries Pr?s de la fontaine au flot clair,

Des baisers et des frissons d'ailes Sur les d?mes aux boules d'or, Et les mol?cules fid?les Se cherchent et s'aiment encor.

L'amour oubli? se r?veille, Le pass? vaguement rena?t, La fleur sur la bouche vermeille Se respire et se reconna?t.

Dans la nacre o? le rire brille, La perle revoit sa blancheur; Sur une peau de jeune fille, Le marbre ?mu sent sa fra?cheur.

Le ramier trouve une voix douce, ?cho de son g?missement, Toute r?sistance s'?mousse, Et l'inconnu devient l'amant.

Vous devant qui je br?le et tremble, Quel flot, quel fronton, quel rosier, Quel d?me nous connut ensemble, Perle ou marbre, fleur ou ramier?

LE PO?ME DE LA FEMME

MARBRE DE PAROS

Un jour, au doux r?veur qui l'aime, En train de montrer ses tr?sors, Elle voulut lire un po?me, Le po?me de son beau corps.

D'abord, superbe et triomphante Elle vint en grand apparat, Tra?nant avec des airs d'infante Un flot de velours nacarat:

Telle qu'au rebord de sa loge Elle brille aux Italiens, ?coutant passer son ?loge Dans les chants des musiciens.

Ensuite, en sa verve d'artiste, Laissant tomber l'?pais velours, Dans un nuage de batiste Elle ?baucha ses fiers contours.

Glissant de l'?paule ? la hanche, La chemise aux plis nonchalants, Comme une tourterelle blanche Vint s'abattre sur ses pieds blancs.

Pour Apelle ou pour Cl?om?ne, Elle semblait, marbre de chair, En V?nus Anadyom?ne Poser nue au bord de la mer.

De grosses perles de Venise Roulaient au lieu de gouttes d'eau, Grains laiteux qu'un rayon irise, Sur le frais satin de sa peau.

Oh! quelles ravissantes choses, Dans sa divine nudit?, Avec les strophes de ses poses, Chantait cet hymne de beaut?!

Comme les flots baisant le sable Sous la lune aux tremblants rayons, Sa gr?ce ?tait intarissable En molles ondulations.

Mais bient?t, lasse d'art antique, De Phidias et de V?nus, Dans une autre stance plastique Elle groupe ses charmes nus.

Sur un tapis de Cachemire, C'est la sultane du s?rail, Riant au miroir qui l'admire Avec un rire de corail;

La G?orgienne indolente, Avec son souple narguilh?, ?talant sa hanche opulente, Un pied sous l'autre repli?.

Et comme l'odalisque d'Ingres, De ses reins cambrant les rondeurs, En d?pit des vertus malingres, En d?pit des maigres pudeurs!

Paresseuse odalisque, arri?re! Voici le tableau dans son jour, Le diamant dans sa lumi?re; Voici la beaut? dans l'amour!

Add to tbrJar First Page Next Page

 

Back to top