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Read Ebook: Mémoire sur les avantages qu'il y auroit à changer absolument la nourriture des gens de mer by La Coudraye Chevalier De Poissonnier Desperri Res Antoine

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Ebook has 90 lines and 20931 words, and 2 pages

M. de la Coudraye, qui assure avoir suivi avec beaucoup d'attention les effets du r?gime v?g?tal sur les individus qui y ?toient assujettis, n'h?site pas de prononcer que ce r?gime est pernicieux, & que l'on doit mettre sur son compte le grand nombre de maladies qui ont r?gn? dans l'?quipage de la fr?gate. Il assure que ses observations sont impartiales, qu'il ?toit m?me partisan du r?gime v?g?tal, & que le bien seul de l'humanit? est le motif qui lui fait ?lever la voix contre une nouveaut? qu'il croit tr?s-dangereuse.

Qu'on est bien ?loign? d'avoir pris de pareilles pr?cautions! On a manqu? ? ce qu'il y avoit de plus essentiel. Pour croire ce que dit ? cet ?gard M. de la Coudraye, il faudroit ignorer ce que peuvent & ce que font toujours les d?tracteurs des nouveaut?s utiles.

M. de la Coudraye auroit d? se rappeller encore que la saison ayant ?t? tr?s-pluvieuse & tr?s-froide, pendant tout le tems que les hommes de l'?quipage ont travaill? dans le port, ils ont d? par la suite se ressentir de cette intemp?rie. Un observateur aussi exact n'auroit pas d? oublier de nous dire qu'ils n'avoient eu pour boisson, pendant tout le tems qu'ils ont travaill? dans le port, que de la bi?re de mauvaise qualit?, dont ils se privoient souvent par cette raison, & qu'on avoit en outre n?glig? de joindre ? la nourriture qui s'accorde aux journaliers, des l?gumes frais, reconnus de tous les tems pour n?cessaires & salubres aux Marins. Auroit-il d? nous laisser ignorer que l'oseille pr?par?e, qu'il nous dit avoir ?t? fort du go?t de l'?quipage, n'avoit ?t? embarqu?e qu'? la quantit? de 360 livres, pendant que, suivant le projet, cette fr?gate auroit d? en ?tre pourvue bien plus abondamment?

Auroit-il d? taire les deux v?rit?s importantes, que, except? les pois qui avoient ?t? mal choisis, & qu'on n'avoit pas fait passer au four, ainsi que je l'avois prescrit, tous les l?gumes embarqu?s se sont ?galement bien conserv?s; & que le biscuit, cette nourriture si essentielle, s'est g?t? fort promptement dans les soutes, parce qu'on avoit eu l'imprudence, pour ne rien dire de plus, de m?ler de vieux biscuit ? celui qui ?toit frais & de bonne qualit?, &c? De telles remarques auroient pu nuire ? ses assertions: aussi les a-t-il dissimul?es.

Nous voyons, d'un c?t?, vingt-cinq personnes faisant bonne ch?re, nourris de la cuisine du Capitaine, ne suivant pas le r?gime v?g?tal, abondamment servies, non de salaisons, mais de viandes fra?ches, ayant d'ailleurs des approvisionnemens de la meilleure qualit?, & ne devant partager ni les travaux de l'?quipage, ni les intemp?ries de l'air auxquelles celui ci est expos?, &c. De l'autre c?t?, nous voyons deux cens vingt Matelots destin?s ? suivre un nouveau r?gime pour lequel ils ont eu un d?go?t marqu?, contre l'opinion desquels il a fallu lutter en les assujettissant ? une mani?re de vivre qu'ils croyoient mauvaise, parce qu'elle ?toit nouvelle, pour laquelle leur r?pugnance augmentoit encore en proportion de ce qu'elle ?toit plus excit?e, & que quelques Officiers y applaudissoient davantage, soit ouvertement, soit en secret; des Matelots qui ont d? supporter ? eux seuls tout le travail du bord, toutes les intemp?ries de l'air, qui ont d? ?tre log?s ? l'?troit, & qui non-seulement ont v?cu de l?gumes, mais qui ont eu du biscuit alt?r? depuis le commencement de la campagne, &c. Tout ici ?tant ? l'avantage de la premi?re bande, on pr?sume sans doute que M. de la Coudraye a prononc? affirmativement que le r?gime v?g?tal ?toit mal-sain & dangereux, parce que ceux qui ne l'ont pas suivi, ont ?t? absolument, ou presque absolument exempts des maladies qui ont attaqu? le reste de l'?quipage; & cependant il n'est rien de tout cela. Parmi cent vingt-cinq hommes qui ont pass? au poste des malades, dix-sept ?toient nourris de la cuisine du Capitaine; & parmi les dix-sept, sept ont ?t? attaqu?s assez gravement; trois sont m?me redevenus malades ? deux & cinq mois de distance, ce qui n'?toit pas des rech?tes.

Lorsqu'on voit vingt maladies sur vingt-cinq personnes qui ont ?t? nourries de viande fra?che, peut-?tre m?me de pain frais, qui avoient pour elles les meilleurs approvisionnemens du vaisseau en tout genre, qui ?toient bien log?es & bien couvertes, qui n'ont partag? aucune des causes principales qui pouvoient influer sur leur sant?, telles que le travail quelquefois forc?, l'assujettissement au quart, &c. lorsqu'on voit, dis-je, que, parmi les vingt maladies, sept ont ?t? assez graves, doit-on ?tre bien re?u ? conclure que c'est le r?gime v?g?tal suivi par le reste de l'?quipage qui a caus? les maladies dont il a ?t? attaqu?, sur-tout lorsqu'on sait que, parmi les deux cens vingt personnes qui ont v?cu de l?gumes & de biscuit alt?r?, qui ont ?t? expos?es ? toutes les intemp?ries de l'air, sur qui ont roul? toutes les manoeuvres du vaisseau, &c. il y a eu seulement cent vingt-trois maladies & cent-dix malades, qui pour la plupart l'ont ?t? assez peu pour n'avoir pass? qu'un jour ou deux au poste? Vingt font les quatre cinqui?mes des vingt-cinq personnes nourries de la cuisine du Capitaine, & pour avoir de l'autre c?t? des maladies dans la m?me proportion, il auroit fallu qu'elles eussent ?t? port?es au nombre de cent soixante-seize, & non pas ? celui de cent vingt-trois, qui ne nous donne que la moiti? & un treizi?me de deux cens vingt. Quand on voit un avantage aussi frappant pour ceux qui ont suivi le r?gime bl?m?, d?sapprouv? & reconnu pernicieux par M. de la Coudraye, de quel sentiment doit-on ?tre affect??

Je dis cent vingt-trois maladies, sur cent dix malades, parce que, dans le nombre, sept l'ont ?t? deux fois, & trois, trois fois.

La preuve de cette assertion se tire de la propre note fournie par M. de la Coudraye; note que nous pourrions croire forc?e, au moins quant au nombre des malades, vu qu'elle est en contradiction avec le journal du Chirurgien, qui dit n'avoir eu que cent trois malades ? traiter.

Si la droiture de M. de la Coudraye ?toit moins connue, ne pourroit-on pas le soup?onner de n'avoir eu d'autres vues, que de justifier la r?pugnance des Matelots pour le r?gime v?g?tal? Ne pourroit-on pas m?me penser qu'il la favorisoit cette r?pugnance? Au moins paro?t-il fort ?loign? de la bl?mer. Mais non: il nous rassure sur ses motifs; l'amour du bien & du vrai a ?t? son seul mobile. Il faut l'en croire, d'autant plus que ses observations m?mes fournissent un triomphe complet au r?gime v?g?tal.

Suivons M. de la Coudraye dans la liste qu'il nous a donn?e, sans nous inqui?ter de la partialit? avec laquelle elle peut avoir ?t? faite: quand on a plus que raison, on peut faire des sacrifices.

Cette liste nous offre:

Malades qui l'ont ?t? depuis vingt-quatre heures, jusqu'? cinq jours, 40.

Malades dont on n'a indiqu? que le jour d'entr?e au poste, & non celui de sortie, & qui n'y ont peut-?tre fait que paro?tre, puisque, parmi les quarante ci-dessus, plusieurs n'y ont pass? que vingt-quatre & quarante-huit heures, 24.

Malades qui sont rest?s ? l'infirmerie, depuis cinq jours jusqu'? dix, 51.

Malades qui l'ont ?t? depuis dix jours jusqu'? quinze, 6.

Scorbutiques attaqu?s, soit l?g?rement, soit d'une mani?re plus grave, 5.

Bless? pendant quarante-deux jours au poste des malades, 1.

Malade attaqu? d'un abc?s, gu?ri apr?s soixante-douze jours de traitement, 1.

Malades attaqu?s de fievres continues putrides, dont la moiti? ont ?t? r?tablis avant le vingt-cinqui?me jour, & les autres ayant ?t? ? l'infirmerie depuis trente jusqu'? soixante jours, 8.

Ce qui nous donne un total, sur deux cens quarante-cinq individus, de cent trente-six maladies, ci 136.

Mais la fr?gate ?tant partie le 20 Juin du Port-au-Prince, peu de jours apr?s les vents devinrent frais, les nuits froides & d'autant plus mal-saines, qu'il r?gnoit en m?me temps un brouillard qui les rendoit humides, & par-l? plus propres ? supprimer encore chez les Matelots qui s'y trouvoient expos?s, la transpiration, cette excr?tion si salutaire: ils ont d? ressentir d'autant plus vivement cette intemp?rie, qu'ils venoient de quitter presque subitement une temp?rature excessivement chaude, & qu'en se relevant pour chaque quart, ils passoient tout-?-coup & sans pr?caution, de l'habitation chaude de l'entre-pont, ? l'air libre, froid & humide qui r?gnoit sur le pont. Voil? la cause ? laquelle auroit d? s'en prendre M. de la Coudraye, pour le grand nombre de maladies qu'il y eut ? bord dans la travers?e du Port-au-Prince ? Cadix. Mais encore quelles maladies? Des indispositions, des petites fievres de quelques jours, quelques catarres, quelques diarrh?es &c. qui ont c?d? si promptement & si ais?ment au r?gime v?g?tal, que tous les malades ?toient r?tablis ou convalescens avant leur arriv?e en Espagne. Si pendant le reste de la campagne on a eu des instans o? l'infirmerie s'est trouv?e plus garnie que dans d'autres, la variation subite dans l'atmosph?re a toujours ?t? la principale cause des maladies qu'on a eu ? traiter: mais ce que je r?p?te encore ici, & qui m?rite la plus grande attention, c'est que tous les malades se sont r?tablis ? bord par l'usage du r?gime v?g?tal, d?clar? pernicieux par M. de la Coudraye, & que tout l'?quipage a ?t? ramen? sain en France, sans avoir perdu un seul homme sur 125 malades, suivant son compte, & sur 103 seulement, suivant celui de M. Meslier, Chirurgien de la fr?gate.

Malgr? tous ces d?savantages qui sembleroient avoir ?t? accumul?s expr?s sur cette corvette, pour faire ?chouer un essai important pour la conservation des Matelots, le r?gime v?g?tal triomphe n?anmoins encore ici de mani?re ? devoir confondre ses d?tracteurs.

L'effet que doit produire un pareil parall?le, ne sera sans doute pas perdu pour les hommes qui aiment le bien, & ils reconno?tront l? l'efficacit? du r?gime v?g?tal, qui pr?vaut contre tous les obstacles qu'on voudroit lui opposer.

Si M. de la Coudraye, si z?l? pour le bien public, e?t dit: le r?gime v?g?tal propos? a besoin de r?forme; tel l?gume par lui-m?me est moins susceptible de conservation que tel autre; celui-l? inspire un d?go?t presqu'insurmontable aux Matelots; celui-ci leur pla?t davantage; la quantit? de viande que vous accordez ? chaque Matelot pour joindre au r?gime l?gumineux, n'est pas assez consid?rable; il faut sur-tout, dans les premiers tems d'une r?forme, accorder quelque chose ? l'habitude & au pr?jug? dans lequel sont pour l'ancien r?gime, des gens qui ne sont pas faits, ni pour sentir les inconv?niens, ni pour go?ter tous les avantages de celui qu'on veut y substituer; si M. de la Coudraye e?t tenu ce langage, on n'auroit pu que lui savoir gr? de ses observations, & j'aurois cherch? ? les mettre ? profit: mais elles me sont venues d'autre part, & je me fais un devoir de d?clarer que, n'ayant pour objet que le bien, en proposant le r?gime v?g?tal, l'essai qu'on en a fait, quoique tout ? l'avantage de ce r?gime, malgr? les assertions contraires de M. de la Coudraye, ne me trouvera pas assez indocile pour n'y rien changer: l'exp?rience doit ?tre notre guide; il faut toujours tendre au mieux.

M. Dorves, Capitaine de cette fr?gate, &. M. Meslier qui en ?toit le Chirurgien, m'ont donn? sur cet important objet des observations utiles.

Le riz pr?par? avec le sucre a paru inspirer un d?go?t assez difficile ? surmonter: il faudra en diminuer les rations, & changer son assaisonnement.

Les pois ne se sont pas conserv?s comme les autres l?gumes: il faudra avoir la pr?caution de les bien choisir, de les faire passer au four avant de les embarquer, comme je l'avois recommand?, sans qu'on y ait eu ?gard, en faire un moindre approvisionnement, & leur substituer des f?ves gru?es dont on peut faire une pur?e excellente & salutaire, avec du beurre, du sel, un peu de moutarde & de vinaigre.

Le fromage de Hollande bien choisi, peut faire une partie de l'approvisionnement: il se conservera assez bien, pour n'avoir rien ? craindre de son usage.

Les lentilles, les haricots n'ont pas souffert d'alt?ration: on s'en fournira d'une quantit? suffisante, en observant de faire aussi passer au four ce dernier l?gume.

L'oseille pr?par?e a plu g?n?ralement ? l'?quipage; elle se conserve d'ailleurs ? merveille: rien n'emp?che que l'on en donne la quantit? prescrite dans les repas.

La quantit? de lard associ? ? l'usage des l?gumineux ne paro?t pas suffisante: on peut l'augmenter de fa?on que l'on fasse, avec ce lard, un repas de plus par semaine, &c.

Les ?quipages paroissent avoir un peu de r?pugnance pour le nouveau r?gime: il faut s'y attendre, au moins pour les premiers momens; mais on doit esp?rer que MM. les Officiers, faits pour en sentir tous les avantages, parviendront ? inspirer ? cet ?gard aux Matelots la confiance qui leur manque, & qu'ils veilleront sur-tout ? ce que l'assaisonnement de ces l?gumes soit fait avec assez de soin, pour ne leur pas donner le regret d'?tre priv?s des salaisons.

Souvent m?me le pain n'est fait qu'avec la seule farine d'orge sans m?lange de froment.

D'apr?s les faits que j'ai expos?s jusqu'ici, d'apr?s les parall?les que j'ai fournis, o? l'efficacit? du r?gime v?g?tal est d?montr?e de mani?re ? dissiper les craintes que M. de la Coudraye auroit voulu faire na?tre sur son usage, il ne me reste plus qu'? finir cette r?ponse par quelques observations qui donneront encore plus de valeur ? quelques-unes de celles que j'ai d?j? faites.

Quant aux oignons confits, dont plusieurs quarts se sont trouv?s g?t?s, selon M. de la Coudraye, il ne sera pas difficile de les rendre de la plus longue conservation: d?s que le r?gime v?g?tal sera adopt?, on fera de ce l?gume un commerce assez consid?rable, pour qu'il soit fourni ? bon compte, & pr?par? de mani?re ? se conserver dans les voyages les plus longs. Combien de barriques de boeufs achet?es ch?rement en Irlande, se trouvent g?t?es, m?me avant l'embarquement? Pourquoi M. de la Coudraye ne conclut-il pas qu'il faut se passer de salaisons?

M. de la Coudraye qui a vu dans le r?gime v?g?tal, des dangers qui n'y existent point, qui s'est appesanti sur quelques inconv?niens de ce r?gime qui ne lui sont pas essentiels, puisqu'il est ais? de s'en garantir, s'est bien gard? de faire voir aucun de ses avantages sur les salaisons: il m'en a laiss? la t?che, & j'ai cherch? jusqu'ici ? la remplir. Mais voici encore un avantage de ce r?gime qui est fait pour ?tre senti: c'est qu'en suivant le r?gime v?g?tal, on n'est pas oblig? de garder aussi long-tems que de coutume, les convalescens au poste, eu ?gard ? la grande analogie qu'il y aura entre la nouvelle nourriture des gens sains, & les substances dont on s'approvisionne actuellement pour les malades.

Il ne faut pas ?tre de l'art, pour ?tre convaincu du danger qu'il y auroit ? faire passer des convalescens mal affermis, ? la nourriture de viandes sal?es: c'est ce qui for?oit anciennement ? les garder long-tems au poste, o?, pour peu qu'il y e?t de maladies, ils consommoient en peu de jours les approvisionnemens frais destin?s pour plusieurs mois. De pareils inconv?niens, dont on sera ? l'abri en suivant le nouveau r?gime, ont forc?, dans bien des cas, ? des rel?ches impr?vues, capables de faire manquer les exp?ditions les plus importantes & les mieux concert?es.

On pourroit peut-?tre bien pr?texter contre la nourriture tr?s-salubre que fournit l'oseille, la grande quantit? qu'il en faudroit pour approvisionner chaque vaisseau; mais l'objection tombe d'elle-m?me, lorsque l'on sait que les seules bordures du jardin botanique ont fourni plus de trois mille livres d'oseille confite en moins d'un mois: d'ailleurs ce l?gume vient par-tout, exige peu de soins, se renouvelle promptement, & pr?sente dans la belle saison de nouvelles coupes ? faire tous les huit jours. On n'h?rite pas ? sacrifier beaucoup d'argent pour se procurer des salaisons: & craindroit-on d'affermer quelques journeaux de terre, qui seroient destin?s ? la culture de l'oseille? Deux ou trois journaliers suffiroient pour cela: les journaux une fois en rapport, seroient capables de fournir aux approvisionnemens les plus consid?rables en tems de guerre, & l'oseille ne reviendroit qu'? la moiti? de ce qu'elle co?te pour les approvisionnemens actuels.

Il suffiroit, pour le tems pr?sent, d'employer ? cette plantation quelques planches dans le jardin de l'h?pital; on pourroit aussi en garnir toutes les bordures, ainsi que le contours des houblonni?res: par ce moyen, il y auroit assez de cette plante pour les armemens qui se font en tems de paix; les malades de l'h?pital en retireroient en m?me tems la plus grande utilit?.

>>Il me paro?troit fort ?tonnant, dit M. de la Coudraye, que M. Desperri?res, aussi ?loign? des ports, e?t ?t? plus fid?lement instruit<<. Il ne faut pas vivre dans un port, pour savoir si les substances v?g?tales m?ritent la pr?f?rence sur les viandes sal?es, souvent d?prav?es, ou toujours pr?tes ? l'?tre. Lorsque j'ai prononc? en faveur des v?g?taux, j'avois pour moi le raisonnement, l'exp?rience de tous les M?decins & Chirurgiens instruits qui ont navigu?, & qui nous ont transmis leurs observations; j'avois enfin mon exp?rience propre. De pareils t?moignages sur un point d'hygi?ne, ne sauroient-ils balancer celui d'un Officier de vaisseaux? La question ?toit sans doute de la comp?tence de la M?decine, & je crois qu'elle est aujourd'hui ? la port?e de tout le monde. Je serois tr?s-flatt? d'avoir pu convaincre M. de la Coudraye: j'esp?re du moins que, s'il persiste dans son opinion, il n'aura point de partisans.

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