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Read Ebook: The Cradle of Mankind; Life in Eastern Kurdistan by Wigram Edgar Thomas Ainger Wigram W A William Ainger

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Ebook has 1247 lines and 162494 words, and 25 pages

L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL

Ab. pour Paris.--3 mois, 8 fr. 6 mois, 16 fr. Un an, 30 fr. Prix de chaque No. 75 c.--La collection mensuelle br., 2 fr. 75.

Ab. pour les D?p.--3 mois, 9 fr.--6 mois, 17 fr.--Un an, 32 fr. pour l'?tranger. -- 10 -- 20 -- 40

SOMMAIRE.

Le g?n?ral Bertrand.

Il y a peu de jours, nous annoncions la fin du bourreau de Napol?on; aujourd'hui nous avons ? d?plorer la mort de son fid?le compagnon d'exil.--Dans le m?me mois, la mort, qui rapproche tout, a frapp? Hudson Lowe et Bertrand, l'odieux ge?lier et le serviteur h?ro?que. Effa?ons les p?nibles impressions qu'a pu laisser le tableau d'une vie ex?crable par le r?cit d'une carri?re glorieuse et d'un d?vouement antique.

Le g?n?ral Henri Gratien, comte Bertrand, naquit ? Ch?teauroux le 28 mars 1773, d'une famille honorable du Berry. Il s'?tait d'abord destin? au g?nie civil, mais les ?v?nements et les guerres que la France avait ? soutenir le d?termin?rent ? prendre du service et ? entrer dans le g?nie militaire. En 1795 et 1796, il servit en qualit? de sous-lieutenant dans l'arm?e des Pyr?n?es. En 1787, il fit partie de l'ambassade envoy?e ? Constantinople. Compris dans l'exp?dition d'?gypte, il s'y distingua sous les yeux du grand homme ? la gloire et au malheur duquel il voua plus tard le reste de sa vie. Demeur? avec Kl?ber, apr?s le d?part de Bonaparte, et s'?tant signal? chaque jour en fortifiant des places et en rendant des services nouveaux, il re?ut les brevets de lieutenant-colonel, de colonel et de g?n?ral de brigade, qui lui furent accord?s successivement, mais que le m?me vaisseau venu de France, apporta ? la fois en ?gypte.

En 1812, il accompagna l'empereur en Russie et en Saxe, et la valeur qu'il y d?ploya le porta ? un si haut degr? dans l'estime de Napol?on, qu'?, la mort du duc de Frioul, Duroc, tu? ? Wurtschen, il fut nomm? grand-mar?chal du palais. L'arm?e applaudit ? cette distinction comme ? la r?compense de rares talents et de grands services. Les 2 et 20 mai 1813, le g?n?ral Bertrand commandait ? Lutzen et ? Bautzen le corps de la grande ann?e, et il soutint par sa bravoure sa premi?re r?putation. Il combattit en diverses circonstances, et presque partout avec avantage, Bernadotte et Bl?cher, et si le 6 septembre suivant, ce h?ros de fid?lit? fut moins heureux ? Donnewitz, dans une attaque contre le prince royal de Su?de, qui avait trahi le drapeau de la France; si le g?n?ral prussien lui lit ?prouver au passage de l'Elbe, le 16 octobre, une perte assez consid?rable, c'est que d?j? la fortune semblait vouloir, comme nos autres alli?s, abandonner nos armes. Mais, d?s le lendemain 17, l'engagement fut repris, et, le 18, le g?n?ral Bertrand, en s'emparant de Weissenfeld et du pont sur la Salh, prot?gea efficacement la retraite de l'arm?e ? la suite de trois journ?es meurtri?res qui ne firent en quelque sorte qu'une seule et interminable bataille. Il rendit des services non moins importants apr?s Hanan et occupant la position de Hocheim dans la plaine qui s'?tend entre Mayence et Francfort. Dans cette double circonstance comme apr?s que le d?part de Napol?on lui eut laiss? un difficile commandement, il montra une admirable ?nergie et mi pers?v?rant courage pour sauver les derniers et glorieux d?bris de notre arm?e.

De retour ? Paris en janvier 1814, Bertrand fut nomm? par l'empereur aide-major g?n?ral de la garde nationale, mais il n'en remplit qu'un moment les fonctions et repartit d?s le commencement de f?vrier pour cette campagne de Champagne, o? Napol?on d?ploya, dans une situation que la trahison vint rendre d?sesp?r?e, tout ce que le g?nie de la guerre peut concevoir et ex?cuter de plus merveilleux. Apr?s la capitulation de Paris, le comte Bertrand, fid?le au malheur comme il l'avait ?t? ? la puissance et ? la gloire, n'h?sita pas un instant ? suivre Napol?on. Toutefois ayant ce qu'il appelait lui-m?me la dette de la reconnaissance et de l'honneur, il faisait passer ses devoirs envers la France, et il y avait ? ses yeux le titre plus pr?cieux et plus sacr? encore que celui d'ami fid?le, le titre de Fran?ais. En allant s'enfermer avec son Empereur dans cette ?le dont on avait fait une souverainet?, il ?crivit une lettre que de pr?tendus juges et des accusateurs passionn?s ont bien pu incriminer, mais qui doit ?tre un titre de plus pour les hommes qui mettent le culte de la patrie au-dessus de tous les autres. <> avait-il, en partant, ?crit au gouvernement nouveau, et il avait ajout?, avec une tendresse touchante, dans la lettre d'envoi de cette d?claration, adress?e au duc de Fitz-James, son tr?s-proche alli?, le 19 avril 1814: <>

Apr?s la r?volution de Juillet, l'arrondissement dont cette ville est le chef-lieu envoya le g?n?ral Bertrand le repr?senter ? la Chambre des D?put?s. L'?ducation toute lib?rale qu'il avait re?ue, le d?vouement au pays, que le culte de la gloire n'avait jamais ni remplac? dans son coeur ni affaibli, le firent s'asseoir sur ces bancs on si?geait ?galement un autre homme v?n?rable par le d?vouement qu'il avait montr? pour la m?me infortune, M. le comte Las Cases. Le g?n?ral Bertrand prit plusieurs fois la parole, et enleva les applaudissements de ses coll?gues qu'il ?mut jusqu'aux larmes, par des allocutions ? l'appuis des r?clamations d'anciens militaires, et de discussion sur l'arri?r? de la L?gion-d'Honneur. Mais chacun de ces discours, comme tous ceux qu'il prononce en d'autres circonstances, se terminait toujours par un voeu en faveur de la libert? illimit?e de la presse. C'?tait le vieux Caton demandant sans rel?che la destruction de Carthage. Cette conclusion constante faisait sourire les hommes qui ne pensaient pas que la libert? de la presse p?t jamais rencontrer d'entraves nouvelles. La l?gislation et la jurisprudence nous diront si le voeu du g?n?ral Bertrand a ?t? inqui?tant, ou si ses craintes n'?taient qu'un r?ve..

Le g?n?ral Bertrand ne si?geait plus ? la Chambre, et vivait de nouveau retir? depuis deux l?gislatures, quand, en 1840, l'Angleterre, voulant dissimuler il notre gouvernement, jusqu'? ce qu'elle f?t consomm?e, la trahison qu'elle pr?m?ditait envers lui, consentit, aux sollicitations de M. Thiers, ? restituer ? la France les cendres de Napol?on. Le g?n?ral Bertrand fut d?sign? le premier pour monter sur le vaisseau que commandait un fils du roi, et qui appareillait pour Sainte-H?l?ne. Quelle travers?e! quel abordage! quels souvenirs! quelles ?motions pour cet homme qui vivait par le coeur! Quel contraste entre l'embarquement de Rochefort, en 1815, et le retour sur les c?tes de Normandie, en 1840! Ces populations ivres d'enthousiasme, saluant par leurs acclamations les restes de celui qui a port? si haut la grandeur et la gloire de la France, et accueillant par leurs hommages l'homme qui fut si h?ro?quement le courtisan du malheur. Nous n'oublierons jamais, pour notre part, le transport universel qui ?clata sous les vo?tes ce l'?glise des Invalides, quand on vit y entrer le glorieux cercueil et son compagnon fid?le.

Apr?s avoir rendu ? la France les cendres exil?es de l'Empereur, il ne restait plus au g?n?ral Bertrand qu'? lui donner le compl?ment des M?moires dont il ?tait rest? le d?positaire, et qu'il avait pieusement mis en ordre. C'est un devoir qu'il s'?tait promis de remplir au retour du voyage qu'il avait ?t? forc? d'entreprendre, l'an dernier, dans l'Am?rique du Nord. Mais ? peine revenu pr?s des siens, le g?n?ral Bertrand a termin? une carri?re qui e?t honor? l'humanit? dans tous les si?cles, mais qui semble faite pour la consoler dans un temps qui ne met pas l'h?ro?sme et la fid?lit? au nombre des objets de son culte.

Une noble et touchante motion a ?t? faite ? la Chambre des D?put?s par un homme plein de patriotisme et de coeur, L'honorable M. de Briqueville, dont le nom rappelle tant de beaux faits d'armes, a demand? que l'on d?pos?t dans le tombeau qui se pr?pare aux Invalides les cendres de Bertrand pr?s de celles de Napol?on. <> Cette proposition sera vot?e; elle est de celles qui interdisent la contradiction aux esprits les plus sceptiques et les moins patriotiques, et que les coeurs bien plac?s votent d'enthousiasme.

Courrier de Paris.

M. Alexandre Dumas, qui avait h?sit? pour la succession du Campenon et de Casimir Delavigne, se d?cide pour celle de Nodier; il a positivement annonc? sa candidature dans un d?ner anacr?ontique o? il a commenc? et fini par traiter l'Acad?mie avec beaucoup d'irr?v?rence. M. Alexandre Dumas n'a fait qu'imiter en cela la plupart des immortels actuellement en possession du fauteuil; de tous ces pachas litt?raires qui se pavanent dans le frac aux palmes vertes, il n'en est pas un, en effet, qui n'ait d'abord dit en parlant du docte fauteuil: <> Et le lendemain nos renards ?taient trop heureux que l'Acad?mie baiss?t la grappe jusqu'? eux et leur permit d'y mordre.--Avec quel d?dain M. Victor Hugo n'a t-il pas longtemps parl? des Acad?mies et des acad?miciens? Et, pour en revenir ? Charles Nodier, un jour il ?crivit ? un journal qui l'avait inscrit sur une liste d'aspirants au fauteuil, une lettre pleine de railleries qui se terminait par ces mots; <> Voil? ce qui s'appelle parler; or, un mois apr?s cette fi?re d?n?gation, non-seulement Charles Nodier se pr?sentait, mais il ?tait ?lu. L'Acad?mie ressemble ? certaines femmes, qui font des avances aux galants qui les d?daignent, et se donne souvent en ?change d'une impertinence.

M. Victor Hugo pardonne M. Alexandre Dumas dans cette poursuite acad?mique, et lui sert d'introducteur: mercredi dernier, tous deux, l'un tenant l'autre par dessous le bras, gagnaient, par la rue Laffitte, le quartier Notre-Dame-de-Lorette. Arriv?s ? la hauteur de l'?glise, ils ont pris ? gauche la rue Olivier-Saint-Georges; quelqu'un les a vus entrer dans la maison n? 6: c'est l? que demeure M. Scribe. On a su depuis que M. Dumas, appuy? sur M. Hugo, aurait ?t?, ce jour-l?, demander ? Bertrand et Raton son suffrage et sa voix. Ce que M. Scribe a r?pondu ? M. Dumas, personne ne le sait positivement; mais il est facile de le deviner: M. Scribe a son candidat n?; ce candidat fut M. Vatout, candidat malheureux, il est vrai, et jusqu'ici repouss?; mais s'il n'a pas>> les dieux pour lui, il a M. Scribe.--Dans les dix ou douze candidatures infortun?es qu'il a subies, plus d'une fois M. Vatout est rest? sur le champ de bataille, avec une seule voix pour panser ses blessures; cette voix pers?v?rante, cette voix fid?le, cette voix charitable ?tait la voix de M. Scribe. On n'a pas ?t? ensemble ? Sainte-Barbe pour rien! et M. Scribe a fait des th?mes et des versions ? Sainte-Barbe c?te ? c?te avec M. Vatout! Le vote que M. Scribe donne invariablement ? M. Vatout est le paiement du cette vieille dette de coll?ge; M. Scribe ne s'en cache pas; il dit a qui veut l'entendre: <>

Les soucis acad?miques n'ont pas emp?ch? M. Alexandre Dumas de donner cette semaine une grande soir?e, m?l?e de chants et de danse. Le succ?s du festival de M. Fr?d?ric Souli? avait piqu? M. Dumas d'?mulation; il a voulu avoir son tour, et faire concurrence ? son rival en feuilletons. Or, la nuit de M. Dumas ne l'a c?d? en rien ? la nuit de M. Souli?: elle a ?t? bruyante et vive; les curieux abondaient; on y a remarqu? plusieurs blancs.

Nous mentionnerons cependant trois petites pi?ces que l'Od?on, le Vaudeville et le th??tre du Palais-Royal, ont repr?sent?es r?cemment, pour n'en pas perdre tout ? fait l'habitude. La premi?re, toute mince qu'elle est, se donne des airs de com?die et marche coquettement sur douze syllabes, orn?es de leur double rime; les deux autres sont de simples vaudevilles d'un esprit plus que contestable et d'un go?t que le voisinage du mardi gras peut seul absoudre.

Karel Dujardin est le h?ros de l? com?die; vous connaissez ou vous ne connaissez pas Karel Dujardin; si vous le connaissez, je n'ai pas besoin de vous apprendre ? qui nous avons affaire; si vous n'avez jamais entendu parler de lui, permettez-moi de relever votre ignorance et de vous apprendre que Karel Dujardin est un des meilleurs peintres de l'?cole flamande; pour vous en convaincre, vous n'avez qu'? vous mettre en route vers le Louvre. Arriv? ? ce vieux palais des arts, entrez au Mus?e, et vous y trouverez cinq ou six chefs-d'oeuvre flamands sign?s de ce nom: Karel Dujardin.

Comme la plupart des artistes. Karel avait la t?te vive, le coeur tendre et l'imagination vagabonde; les galions d'ailleurs n'arrivaient pas du Mexique pour lui. Karel eut donc des ma?tresses, des aventures, des dettes, et des huissiers ? ses trousses; il aimait le jeu par-dessus le march?, ce qui n'augmente pas les revenus. On raconte que se trouvant un jour ? Lyon dans une extr?me p?nurie, et n'ayant pas de quoi paver ses d?penses d'auberge, il ?pousa l'h?tesse pour se tirer d'affaire, une vieille h?tesse de cinquante ans pass?s! Karel en avait vingt-cinq. Ce trait rappelle la boutade de Dufresny, qui se maria un beau matin avec sa ravaudeuse, pour n'avoir plus, dit-il, l'ennui d'acquitter ses m?moires de blanchissage. Ce romancier de ce temps-ci,--je puis l'attester--a fait un coup tout pareil; il a pris pour femme sa femme de m?nage, afin d'?tre dispens? de lui donner des gages.

La fantaisie de Karel Dujardin est originale mais peu int?ressante. Une femme de cinquante ans! M. de Bellot, l'auteur de la com?die en question, en a compris le p?ril; aussi a-t-il rajeuni la donzelle et po?tis? l'aventure; ? l'une, il donne la gr?ce, la beaut?, la sensibilit?, la jeunesse: quant ? l'autre, au lieu de lui laisser la ville de Lyon pour th??tre, ville prosa?que, il la fait voyager jusqu'? Venise. Ajoutez le myst?re d'un bal masqu?, et tout sera dit: ? la place de la vieille, Karel Dujardin deviendra l'heureux propri?taire d'une adorable V?nitienne que son talent a s?duite, que son infortune a touch?e, et qui commence par s'en faire aimer sous le masque et dans le tourbillon du bal, pour finir par en faire son mari et payer ses dettes.--J'en souhaite autant ? tout pauvre diable qui n'a pour rente, que son m?rite ou son esprit.--L'invention de cette com?die est moins que rien, comme on voit, le premier venu en imaginerait autant; mais le vers y est vif, spirituel, et d'un certain tour cavalier et pimpant qui a s?duit les juges.

Adrien n'est ni duc ni pair, mais simple apprenti graveur. Adrien a l'humeur joyeuse et le coeur passablement coureur et vaurien. Les modistes et les ling?res de son quartier en savent quelque chose, et particuli?rement mademoiselle Judith. Mademoiselle Judith n'est pas une Jeanne d'Arc du premier num?ro: elle aime trop le bal Musard pour y pr?tendre. Quoique bonne fille elle est jalouse, et n'?pargne pas les sc?nes ? son adorable Adrien. Le gaillard les lui rend bien. Les entendez-vous qui se querellent? D?cid?ment Adrien est un pendard. Eh bien! non, Adrien vaut mieux qu'il n'en a l'air. Il est vif, emport?, volage, il est vrai; mais qu'une occasion se pr?sente, et vous d?couvrirez les bonnes qualit?s de son ?me: or, voici l'occasion: il s'agit de prot?ger et de mettre ? l'abri de tout p?ril une charmante petite orpheline qui se trouve seule, abandonn?e au milieu de cette grande et redoutable Ville de Paris. Si Adrien ?tait r?ellement le vaurien que vous dites, il abuserait de la cr?dulit? et de la faiblesse du cette pauvre enfant; mais Adrien n'est m?chant qu'? la surface; dans le fond c'est le meilleur gar?on du monde. Il va, il vient, il se d?voue, et fait si bien qu'il arrache Louise aux mauvais conseils et aux s?ductions, et la remet intacte et pure entre les mains d'un vieil ami de son p?re. Quelle est la r?compense d'Adrien? La main de Louise, bien entendu. Et Judith, la jalouse Judith? Judith, attendrie par la bonne action d'Adrien, prend bravement son parti, essuie une larme ou deux, et va, le soir m?me, danser la caclincha au bal de l'Op?ra. Parlez-moi de cette philosophie!--L'auteur se nomme M. Laurencin.

Il faut souhaiter que les th??tres se piquent d'honneur et nous donnent bient?t quelque chose de plus spirituel et de plus d?licat. A croire les augures, le mois de f?vrier n'imitera pas l'avarice de janvier son voisin: il pr?pare et promet deux op?ras-comiques, un ballet, trois m?lodrames, une douzaine de vaudevilles et au moins deux trag?dies; le Jabot, Oreste et Pylade, la Syr?ne, les Myst?res de Paris, les Boh?miennes, Antigone, Pierre le Millionnaire, sont en pleine r?p?tition et n'attendent que le moment de se produire. M. Fr?d?ric Souli?, madame Ancelot, M. Auber, M. Scribe, M. Eug?ne Sue, M. Bayard, M. Alexandre Dumas en sont les parrains.

Histoire de la Semaine.

Nous aurions voulu que l'?v?nement nous prouv?t que nous nous ?tions tromp? lorsque nous concevions des craintes, pour la marche normale et r?guli?re des affaires, des derniers d?chirements de la chambre, du vote qui les a clos, de la d?mission de cinq d?put?s et de celle de M. de Salvandy en qualit? d'ambassadeur. Mais tout est venu confirmer nos pr?visions. La Chambre des D?put?s, ? laquelle on avait annonc? la pr?sentation imm?diate de la loi sur les fonds secrets, est demeur?e douze jours sans ?tre convoqu?e. Si l'on a esp?r? que l'air renferm? des bureaux ?toufferait les discordes et que l'examen pr?paratoire en petit comit? du budget de 1845 endormirait les ressentiments, ce rem?de appliqu? par les soins de M. le pr?sident Sanzet ne semble pas avoir produit tout l'effet attendu. Sur plus d'un banc on para?t encore respirer la guerre, et les animosit?s se sont r?veill?es tout aussi vives qu'avant la sieste ? laquelle, on les a soumises. Si l'on en cro?t m?me les bruits des couloirs et les indiscr?tions de l'h?micycle, la division aurait p?n?tr? du dehors jusque dans l'int?rieur du cabinet. C'est une situation f?cheuse pour tout le monde, pour le pays surtout, qui a le droit d'esp?rer que cette session verra r?soudre enfin des questions depuis longtemps ajourn?es et dont la solution ne semble pas pouvoir, sans les inconv?nients les plus graves, ?tre diff?r?e plus longtemps.--Pendant qu'on s'observe en silence au Palais-Bourbon, M. le ministre de l'instruction publique s'est rendu en tapinois au Luxembourg et y a lu un excellent expos? de motifs pr?c?dant un projet de loi sur la libert? de l'enseignement, qui n'a obtenu qu'une approbation moins g?n?rale. Nous examinerons ce projet et les critiques, parfois contradictoires, auxquelles il a donn? lieu.--On annonce le prochain d?p?t sur le bureau de la Chambre de propositions faites par des d?put?s, en vertu de leur initiative; Une d'elles aura pour but de faire adopter par la Chambre cette pens?e dont les propositions successives de MM. Gauguier, de R?milly et Ganneron ont ?t? les traductions plus ou moins heureuses, les expressions plus ou moins acceptables, et ? laquelle la position qui a ?t? faite ? M. de Salvandy para?t donner une nouvelle force et un ?-propos incontestable.

Les plaidoiries des d?fenseurs des accus?s de la cour de Dublin ont continu?. L'immense succ?s du discours de M. Sheil pour M. John O'Connell rendait la l?che des autres avocats difficile; mais s'ils n'ont pas fait na?tre dans l'auditoire et dans la population un enthousiasme pareil, s'ils ne se sont pas vus l'objet d'une ?gale ovation, si leurs portraits n'ont pas rempli les colonnes des journaux anglais comme celui de l'avocat-d?put? dont nous croyons, nous aussi, devoir reproduire les traits, ils ont tous ?t? entendus avec une grande faveur. L'un d'eux, M. Fitz-Gibbon, qui avait pris l'accusation corps ? corps, a, pendant la suspension d'une s?ance, re?u de l'attorney g?n?ral un billet dans lequel celui-ci lui reprochait de l'avoir calomni?, et dont les termes ressemblaient assez ? un cartel. A la reprise de la s?ance, M. Fitz-Gibbon a parl? devant la cour ses plaintes d'un proc?d? aussi insolite, aussi inconvenant de la part d'un magistrat. Par ordre de la cour, l'attorney a ?t? contraint de retirer sa quasi-provocation. Cette circonstance a produit dans l'assembl?e, toute pr?dispos?e aux ?motions, un effet difficile ? d?crire.--Les avocats se sont concert?s pour prolonger leurs plaidoiries et donner ? O'Connell le temps de voir arriver le discours de la reine d'Angleterre, avant d'?tre forc? de prendre la parole pour lui-m?me. C'est lundi dernier qu'il a d? parler ? son tour. Ces longs d?bats ?puisent les forces des jur?s, qui n'ont point de suppl?ants en cas d'emp?chement subit, et comptent parmi eux des vieillards. D?j? on a ?t? menac? de voir la grippe, qui r?gne ? Dublin comme ? Paris, en retenir un loin de la salle d'audience. Nous avons dit qu'un contre-temps de ce genre forcerait ? renvoyer ? une autre session cette affaire pour laquelle un ajournement ?quivaudrait, ? coup sur, ? un abandon.

Depuis quelque temps les nouvelles d'Espagne, qui, en l'absence de grands ?v?nements et de libert? r?elle de la presse, venaient toutes par les correspondances particuli?res, faisaient envisager l'avenir de ce pays sous un aspect mena?ant. Le minist?re ?tait regard? comme unanime dans son antipathie pour la constitution, mais comme divis? sur la question de savoir si l'on pourrait sans danger la mettre imm?diatement ? n?ant. La France passant pour avoir un parti pris dans la politique espagnole, l'ambassadeur anglais, M. Ralwer, affichait au contraire une compl?te impartialit?, faisait un accueil ?galement empress? aux hommes influents de toutes les opinions, et se pr?parait ainsi ? recueillir le fruit des ?v?nements quels qu'ils fassent. On annon?ait toujours comme tr?s-prochain le retour de la reine Christine; et comme la conduite qu'elle allait tenir passait, ? tort ou ? raison, pour concert?e avec notre minist?re, nous nous trouvions, malgr? nous, int?ress?s ? ce qu'elle ne retomb?t dans aucune des fautes qu'elle avait pr?c?demment commises, et ? ce que sa rentr?e dissip?t toutes les inqui?tudes que ce bruit seul avait fait na?tre. C'?tait une p?rilleuse responsabilit?. Toutefois, la mort subite de la princesse Carlotta, sa soeur a?n?e, ?pouse de l'infant don Fran?ois de Paule, ?tait regard?e comme un ?v?nement de nature ? donner ? l'ex-r?gente plus de v?ritable mod?ration. La princesse Carlotta, qui avait un caract?re assez ferme et peu d'amiti? pour sa soeur, avait adopt? et fait adopter ? son mari l'opinion progressiste, ce qui avait contribu? ? surexciter chez la princesse Christine les opinions contraires. Cette lutte n'existant plus, quelques personnes se flattaient de voir l'ex-r?gente puiser d?sormais ses inspirations ? des sources plus lib?rales. On croyait ?galement et par la m?me raison que le mariage de la jeune reine Isabelle avec le fils a?n? de l'infant ?tait aujourd'hui probable. Mais tout ? coup l'insurrection, ?clatant sur plusieurs points ? la fois, est venue mettre en question tous ces projets et ces esp?rances. Plusieurs villes, selon l'expression espagnole, se sont prononc?es. Le Gouvernement y a r?pondu par les d?crets les plus r?volutionnaires, et par l'ordre d'arr?ter imm?diatement les chefs du parti progressiste, et m?me des hommes jusqu'ici r?put?s mod?r?s. Des mandats ont ?t? lanc?s notamment contre MM. Lopez, Arguelles, Cortina, Madoz, Garnica, Serrano et Concha. Quelques-uns sont parvenus ? s'y soustraire par la fuite. Il faut attendre les nouvelles.

Les derni?res d?p?ches des ?tats-Unis d'Am?rique d?truisent encore une fois les esp?rances qu'on avait pu concevoir d'une r?duction dans le tarif. Trois propositions dans ce but, faites au congr?s, ont toutes ?t? repouss?es, et le syst?me dit protecteur compte aujourd'hui pour appuis des d?put?s qui ant?rieurement le combattaient avec force.--On a propos? un projet de loi pour l'?tablissement d'un gouvernement territorial dans l'Or?gon. Nous aurons ? retenir sur cette question et sur celle du Texas, qui ne pr?occupe pas moins l'Angleterre.

La flotte sarde qui doit se rendre devant Tunis a appareill?. Elle se composera de trois vaisseaux et de plusieurs autres b?timents de guerre qui doivent ?tre ralli?s pendant la navigation. On a toujours lieu d'esp?rer qu'une d?monstration et l'intervention de puissances amies suffiront pour d?terminer le bey ? accorder la r?paration due, et qu'un engagement qui pourrait avoir des complications inattendues ne deviendra pas n?cessaire.

Nous avons rendu un hommage fun?bre, en t?te de ce num?ro, au g?n?ral Bertrand.--Nous ajouterons ici ? la mention que nous avons d?j? faite plus haut de la mort de la princesse Carlotta d'Espagne, qu'elle ?tait n?e le 24 octobre 1804; elle est donc morte ? trente-neuf ans et trois mois. Mari?e en 1810, elle laisse sept enfants dont l'a?n?, le duc de Cadix, se trouve actuellement ? Pampelune ? la t?te d'un r?giment de cavalerie. Elle ?tait fille du roi de Naples Fran?ois Ier, et par cons?quent ni?ce de la reine Marie-Am?lie. Elle comptait onze fr?res et soeurs, parmi lesquels madame la Duchesse de Berri et l'ex-reine r?gente.--Il ne nous reste plus qu'? enregistrer le d?c?s du duc r?gnant de Saxe-Cobourg, fr?re du roi des Helges, et oncle de la duchesse de Nemours et du duc Auguste de Cobourg, ?poux de la princesse Cl?mentine d'Orl?ans.--Les nouvelles de Stockholm annoncent que le roi de Su?de est fort dangereusement malade.

?tablissements industriels de Paris.--de l'?clairage de la ville de Paris, et de l'?clairage au Gaz.

... Sit?t que du soir les ombres pacifiques D'un double cadenas font fermer les boutiques... Les voleurs ? l'instant s'emparent de la ville. Le bois le plus funeste et le moins fr?quent? Est au prix de Paris un lieu de s?ret? Malheur donc ? celui qu'une affaire impr?vue Engage un peu trop tard au d?tour d'une rue: Bient?t quatre bandits lui serrent les c?tes, etc., etc.

En 1745, un privil?ge pour des lanternes ? r?verb?res fut accord? ? un abb? Matherot de Preigney et ? un sieur Bourgeois du Ch?teaublanc; mais ils ne purent se mettre en mesure de l'exploiter qu'en 1766. Ce perfectionnement fut fort go?t?.--En 1721, les lanternes qui, primitivement, n'avaient ?t? qu'au nombre de 2,736, ?taient port?es ? 5,772; en 1771, on en comptait 6,252; en 1821, les rues et places de Paris ?taient ?clair?es par 12,672 becs de lumi?re ?tablis dans 4,553 lanternes, et les ?tablissements publies par 482 lanternes contenant 688 becs. C'?tait, au total, 15,300 becs et 5,035 lanternes.

Londres ?tait depuis longtemps ?clair? au gaz, quand l'administration de la ville de Paris se d?termina ? en laisser poser quelques becs sur la voie publique, plut?t pour satisfaire la curiosit? que dans la la pens?e bien arr?t?e de recourir ? cet ?clairage. Ainsi, tandis que de l'autre c?t? de la Manche on avait, par une large application et d?j? par une longue exp?rience, reconnu les bons et immenses effets de ce proc?d? invent? vers la fin du dernier si?cle par l'ing?nieur fran?ais Lebon, en France, ? Paris, l'administration fermait les yeux ? la lumi?re, et passait pour l'?clairage ? l'huile des march?s qui devaient pour bien longtemps condamner nos rues ? un clart? moins que douteuse. Les premiers essais d'?clairage par le gaz des rues de Paris qui aient ?t? autoris?s, remontent ? 1821. D?s 1810, Londres avait commenc? ? l'adopter pour plusieurs de ses quartiers. En 1815, un ing?nieur anglais avait cherch? ? ?tablir ? Paris l'?clairage au gaz, et ? cet effet il avait construit une usine au Luxembourg, mais cette tentative, d?sastreuse pour les int?ress?s fut bient?t abandonn?e. En 1820 l'exploitation du Luxembourg fut reconstitu?e, les appareils de l'ing?nieur anglais furent remplac?s, et, au bout de quelques mois, la Chambre des Pairs, le th??tre de l'Od?on, et plusieurs ?tablissements particuliers se trouv?rent ?clair?s. Le gaz, fut m?me employ? pour l'?clairage public de la rue de l'Od?on. Toutefois, malgr? la cr?ation presque simultan?e de plusieurs entreprises d'?clairage au gaz, le nouveau proc?d? demeura ? peu pr?s exclusivement affect? aux ?tablissements particuliers, qui, du reste, ne l'adopt?rent que successivement et avec beaucoup de lenteur.

La premi?re lanterne au gaz qui ait br?l? sur la voie publique dans Paris est, dit-on, celle du commissaire de police du faubourg Saint-Denis en 1819; elle ?tait aliment?e par un appareil ?tabli dans une fabrique de produits chimiques situ?e dans le voisinage.

A dix ans de l?, ? la fin de 1829, Paris ne comptait qu'environ 40 becs sur la voie publique; li?e par la routine et par les trait?s qu'elle subissait fort patiemment, l'administration n'avait donn? et ne donna, plusieurs ann?es encore apr?s, aucun d?veloppement s?rieux ? ce qui ne pouvait plus depuis longtemps ?tre consid?r? comme un essai; et six ans apr?s, ? la fin de 1835, on ne comptait encore sur la voie publique ? Paris que 203 becs br?lant pour le compte de la ville.

Depuis cette ?poque, chaque ann?e a amen? une progression sensible.

On a ?tabli, en 1836, un nombre de becs nouveaux de 383 - 1837, - - 528 - 1838, - - 167 - 1839, - - 555 - 1840, - - 827 - 1841, - - 1,129 - 1842, - - 2,099 - 1843, - - 977

Le nombre total des becs de gaz ?tablis sur la voie publique pour le compte de la ville de Paris ?tait donc, au 31 d?cembre dernier, de 6,868

On aura remarqu? l'accroissement notable que l'?clairage au gaz a pris en 1842, et on aura ?t? surpris de ne lui pas voir suivie cette progression en 1843 avec la m?me vivacit?. C'est un des tristes effets des engagements pris et sign?s avec les entrepreneurs d'?clairage ? l'huile, engagements qui rendront moins sensible encore l'accroissement annuel jusqu'en 1849, et qui ne permettront pas, peut-?tre, que Paris se trouve, ? la fin de la premi?re moiti?, du dix-neuvi?me si?cle, enti?rement ?clair? au gaz. L'huile fournissait encore, au 31 d?cembre dernier, un nombre de becs publics pr?cis?ment ?gal ? celui que le gaz illumine, 6,868; mais, comme il faut ? chaque lanterne ? l'huile deux becs et souvent m?me trois, l'huile n'alimente que 3, 175 lanternes. Ce nombre, joint aux 6,868 becs de gaz, compl?te un total de 10,043 lanternes.

Le service de l'?clairage ? l'huile est fait par un seul soumissionnaire. Six compagnies concourent ? l'?clairage de la ville par le gaz, ce sont les compagnies Fran?aise, Anglaise, La Carri?re, Parisienne, de Belleville et de l'Ouest. Les premi?res ?tablies ont fait choix de quartiers qui pr?sentaient d'incontestables avantages, c'est-?-dire la plus grande certitude de pouvoir desservir, outre les becs publics, des becs ?tablis pour le compte de commer?ants en boutiques ou de propri?taires. On estime, et l'administration de la ville admet que, pour qu'une compagnie puisse ?tre indemnis?e de ses premiers frais de pose de conduits et de ses frais quotidiens pour l'?clairage d'une rue, il faut que celle-ci puisse lui fournir, outre l'?clairage public, l'?tablissement d'un bec par cinq m?tres de parcours. Or, l? o? l'?clairage particulier est nul, la compagnie serait en perte si elle ?tait tenue de poser des conduites uniquement pour l'?clairage public, et la ville ne peut l'y contraindre qu'en l'indemnisant.

Si la ville ne peut pas toujours contraindre une compagnie ? ?tablir des conduites partout o? elle les juge n?cessaires, elle a ce droit toutes les fois qu'il y a garantie que le produit sera suffisant pour couvrir les frais. Ces charges des compagnies, ces obligations, auxquelles elles sont tenues, entra?nent une id?e de privil?ge. Il n'y a cependant point de privil?ge de droit ?tabli ? leur profit, mais il y en a un de fait auquel la ville, le service public, la voirie et les compagnies trouvent ?galement leur compte. Presque toutes les rues de Paris sont perc?es, sous leur pavage, d'un ?gout et souvent de deux conduites d'eau. Si, ? ces courants souterrains, qui n?cessitent trop souvent des r?parations et par suite l'interruption de la circulation, on e?t laiss?, en outre, toutes les compagnies du gaz qui se sont ?tablies et toutes celles qui eussent voulu s'?tablir, ajouter des conduits en concurrence l'une; de l'autre, il n'y eut pas eu de jour o? une fuite n'e?t rendu indispensable de bouleverser le sol, de pratiquer des tranch?es, du barrer les rues; il e?t fallu rechercher ? quelle compagnie incombait la r?paration. De l? des lenteurs et de continuelles entraves. La ville a d? n'autoriser qu'une compagnie par rue ou plut?t par quartier; elle a trac? ? chacune d'elles un p?rim?tre, abandonn? un parcours; elles se meuvent dans les limites qu'elle leur a pos?es. Ajoutons que, par suite de cette mesure, que tout rendait n?cessaire, la voie publique, moins souvent boulevers?e et interrompue qu'elle ne l'e?t ?t?, est bien ?clair?e, ? un prix mod?r?, sans que les particuliers soient ran?onn?s, et que les compagnies ?tablies r?alisent toutes un b?n?fice, suffisant m?me pour les moins bien partag?es.

La fabrication du gaz offre, un curieux, un imposant coup d'oeil. La compagnie Parisienne, qui est situ?e ? la barri?re d'Italie, et qui a un des parcours les plus ?tendus, sinon encore les plus fournis de becs, la compagnie Parisienne a bien voulu admettre nos dessinateurs dans son usine. Leur crayon donnera ? nos lecteurs une id?e de l'?tendue, de l'immensit? de ces sortes d'?tablissements. Mais il lui manquera la couleur pour bien rendre ces fournaises, ce rouge cerise devant lesquels seraient bien p?les les forges de Vulcain ? l'Op?ra. Cinquante fourneaux, rang?s dans l'atelier de distillation, font d?gager de la houille ce gaz qui doit se r?pandre sur Paris en torrents de lumi?re. Pour retirer le gaz inflammable, la houille est mise dans des cornues continuellement expos?es ? la chaleur rouge. Cette chaleur leur est communiqu?e par des fourneaux plac?s imm?diatement au-dessous, ainsi qu'on le voit dans la gravure repr?sentant l'atelier de distillation. Le gaz s'?chappant des cornues passe dans un appareil de forme cylindrique et allong?, ? travers lequel, apr?s avoir plong? dans l'eau o? il d?pose les parties bitumineuses qu'il entra?nait avec lui, il est dirig? vers l'atelier d'?puration o? il circule dans nue foule de tuyaux destin?s ? le refroidir et o? il est mis en contact avec la chaux qui le d?barrasse de son hydrog?ne sulfur?. De l? enfin il se rend dans le gazom?tre, d'o? il ne sort plus que pour la consommation.

Fragments d'un Voyage en Afrique .

Suite.--Voir t. II, p. 388.

Le lion avait regagn? sa tani?re, emportant la proie qu'il venait de ravir; mais les habitants du douair se tinrent sur la d?fensive, et coutinu?rent ? pousser des clameurs le reste de la nuit. Ce vacarme retentissait si d?sagr?ablement ? mes oreilles qu'il m'emp?cha de me rendormir. Je me tordais en efforts d?sesp?r?s depuis une heure, lorsque le cheick du douair, qui, comme les autres, avait quitt? sa couche au premier signal d'alarmes, ouvrit la porte de ma cabane et vint s'asseoir pr?s de moi.

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--Diable de voisins! dis-je en arabe. Je m'?tonne que vous supportiez une pareille existence.

--Nous les connaissons trop bien pour les craindre beaucoup, reprit le cheick: ils sont nombreux dans les bois qui nous avoisinent, et n'y trouvent pas toujours de quoi se nourrir. Lorsque la faim les aiguillonne, ils parcourent et ravagent le pays; ils se transportent en troupes de six ou sept dans les lieux o? ils pr?voient qu'il y a ? voler, et notre douair, entre autres, est souvent honor? de leurs visites. L'un des maraudeurs se d?voue alors, franchit les palissades, saisit une proie, et va la partager avec ses compagnons qui l'attendent non loin de l?, et se bornent ? demeurer simples spectateurs du larcin; puis un autre s'?lance ? une nouvelle conqu?te, et ainsi de suite, jusqu'au dernier. C'est aux moutons qu'ils s'attaquent ordinairement. Si, dans leur route, des chasseurs attaquent la bande, un lion s'?lance et ne c?de qu'en mourant; un deuxi?me lui succ?de et tombe comme lui. Une chose qui te para?tra extraordinaire, c'est que deux lions ne prennent jamais part au combat en m?me temps; celui auquel ils reconnaissent une plus grande force est toujours le premier sur la br?che. Cent hommes les attaquent-ils, ils p?rissent ou les terrassent; il n'y a pas pour eux de retraite. Rencontrent-ils un homme seul, et cet homme a un sabre et qu'il fasse mine de s'en servir, ils le laissent continuer son chemin; le frottement de la lame sur le fourreau les effraie; les ?tincelles que lance l'acier ?blouissent leurs yeux, ils redoutent le son d'un yatagan plus que la d?tonation de cinquante fusils. Lorsque les hommes qu'ils trouvent sur leur passage ne sont pas arm?s, ils vont droit ? eux, les fixent et s'enfuient; puis ils reviennent, et reviennent encore essayer les m?mes moyens d'intimidation. Si les chasseurs montrent la moindre terreur, ils sont perdus: les lions s'?lancent sur eux et les d?vorent; si, au contraire, leurs traits refl?tent la fermet? et l'impassibilit? de leur a?n?, et qu'ils marchent r?solument ? leurs agresseurs en les accablant d'injures et en leur lan?ant des pierres, cela suffit pour disperser la troupe.

<> jours, avec un lion monstrueux qui dormait, ?tendu au soleil sur la route que tu vois d'ici. Il ne s'attend pas ? la rencontre et tressaillit d'abord; mais, se rassurant bient?t, il passa aupr?s de l'animal en vomissant des impr?cations. Celui-ci leva nonchalamment la t?te, le regarda, puis se recoucha sans plus de c?r?monie.

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