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Read Ebook: L'Illustration No. 2501 31 Janvier 1891 by Various

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Ebook has 470 lines and 26791 words, and 10 pages

L'ILLUSTRATION

Je ne plaisante pas, je constate. Pour les fanatiques de la politique, un homme qui ?crit un article, un livre ou une pi?ce d?sagr?ables ? leurs id?es, est aussi coupable qu'Eyraud et que Fouroux et on ne demanderait pour lui aucune commutation de peine.

--La gr?ce de Fouroux! La gr?ce d'Eyraud!

Je ne vois que des entrefilets de ce genre dans les journaux. Il para?t qu'on doit gracier Eyraud ? cause de sa famille. Avait-il song? ? la famille de l'huissier Gouff? quand il ne le graciait pas? On va aussi, je pense, demander la gr?ce de ce Wladimiroff que me para?t un joli type d'amoureux moderne. Il n'a pas fait bonne figure devant ses juges, le h?ros du <>. Ce Chambige slave--pardon, j'insulte Chambige--n'a pas du tout conquis le public et surtout le public f?minin. Or, ? la Cour d'assises comme au th??tre, il faut avoir pour soi les femmes.

--Cherchez la femme, dit la police.

--Entra?nez la femme, disent l'auteur dramatique et l'avocat.

Et il ne l'a pas entra?n?e du tout, la femme, ce M. Wladimiroff! Il s'?tait content? de la tuer dans la personne de Mme Dida.

Or, c'est cette seconde partie qui est la plus difficile ? accomplir. Il est assez facile de dire ? une malheureuse: <>

Et, par amour de la phrase, l'autre r?pond aussi sans difficult?: <>

Elle ajoute m?me quelquefois, ?tant romanesque:

--Avec joie, mon ador?, avec joie!

Comme ce Trublet dont on a dit:

Il compilait, compilait, compilait...

on pourrait dire de lui:

Il entassait, entassait, entassait...

Assiettes r?volutionnaires, po?sies de la p?riode r?volutionnaire, po?sies de la p?riode romantique, bouquins int?ressants, lithographies de Daumier, dessins de Gavarni, Champfleury enfouissait tout dans son cabinet de S?vres o? la mort est entr?e, prenant et dispersant toutes ces collections pour la plus grande joie des autres curieux.

--Je ne suis pas s?rieux, disait Champfleury, il y a assez de gens s?rieux sans moi.

Et, dit M. Eudel, il ajoutait de ce ton tra?nard qui lui ?tait personnel:

--Je me suis bien amus? derni?rement. Dans la rue Geoffroy-Marie, au si?ge de la Soci?t? des gens de lettres, se trouvait sur le mur cette indication au bas de l'escalier:

Sauvage Allant et Cie ? l'entresol.

Cela m'aga?ait toujours lorsque je passais devant cette adresse. Aussi, un beau jour, je n'ai pu r?sister ? la tentation, il me fallut gratter une partie de l'inscription, et on lit ? pr?sent:

Sauvage.................... ? l'entresol.

Plaisanterie de vieux gamin. Mais il y a l? tout un caract?re et toute une ?poque.

Voici le chercheur maintenant:

Un jour, chez une brocanteuse du boulevard Saint-Michel, Champfleury--j'emprunte encore l'anecdote ? M. Eudel--aper?oit parmi un lot de vieilles fa?ences une porcelaine siamoise qui lui para?t merveilleuse. Il la marchande. La vendeuse ne veut pas en dire le prix.

--Je vous en donne cinq cents francs!

La marchande en e?t peut-?tre demand? vingt ou trente. Elle dit alors qu'elle r?fl?chira. Champfleury s'en va. La bonne femme s'en va offrir ?a et l? sa porcelaine siamoise et, ne trouvant pas d'acqu?reur, la porte de guerre lasse ? Champfleury, qui l'ach?te et la place au mus?e de S?vres.

Quelque temps apr?s, des ambassadeurs siamois de passage ? Paris viennent visiter le mus?e. Champfleury, tr?s fier, leur montre le vase qu'il a achet?.

--Ce cloisonn?! dit un des ambassadeurs. Mais c'est l? une pi?ce des plus rares, un morceau de choix. Du onzi?me si?cle. Il serait d?j? pr?cieux chez nous.

--Et ? combien l'estimez-vous?

--Mais, dit le Siamois, il vaut bien de quinze ? vingt mille francs!

Il avait aussi des amis. On le voit ? la liste de ses correspondants.

Des amis et des plus hupp?s. Ce Wagner, dont on c?l?bre le g?nie sur tous les tons et dont on r?clame le r?pertoire sur la sc?ne de l'Op?ra comme on demanderait le Messie, Richard Wagner, Champfleury le d?fendit, le loua un des premiers.

Et quelques mois apr?s le ma?tre-musicien insultait niaisement Paris assi?g? et ?crivait son Choeur des rats.. Mais, en mars, il disait:

Dans une autre lettre Courbet dit ? Champfleury qu'il n'aime pas l'empire, qu'il veut la France libre ; mais il ajoute: <>

Comme les lettres intimes ?clairent un caract?re! Je ne penserai plus ? Courbet sans songer ? ces deux petites missives-l?.

Mais je m'aper?ois que je vous ai peu parl? de Paris. C'est qu'? Paris il n'y a rien de nouveau, si ce n'est la fin de ce froid noir qui nous attristait et d?solait--quand il ne les tuait pas--les pauvres diables.

La presse a fait acte d'union en oubliant l'odieuse, 'absurde, l'inique politique, et en se r?conciliant pour un jour dans une oeuvre de charit?. Sans distinction d'opinion, elle a ouvert une souscription publique. Mais le souscripteur le plus important c'est le soleil qui s'est inscrit d?s la premi?re liste et comme suit:

On lui a fait le meilleur accueil.

Rastignac.

NOTES ET IMPRESSIONS

On a vu de mauvaises institutions corrig?es dans la pratique par la sagesse des hommes, et de bonnes rendues impuissantes par leurs passions. Paul Janet.

Si nous mettions d'un c?t? tous nos sourires, de l'autre toutes nos larmes, nous aurions un climat limousin, ou les jours de pluie remportent de beaucoup sur les jours de soleil.

L'abb? Joseph Roux.

Il est rare qu'une id?e juste et g?n?reuse ne rencontre pas un homme de coeur pour la r?aliser. Jules Rochard.

Pourquoi parler de v?rit? en histoire? Il y a autant de v?rit?s historiques que d'esprits qui se tournent vers le pass?: autant de Thermidors que de Sardous. Maurice Barr?s.

Ce n'est pas cr?er le mal que de le voir, et il faut le voir pour y porter rem?de. Paul Deschanel.

Il n'y a pas de mis?res humaines avec lesquelles un homme d'esprit ne plaisante et ne joue, tant qu'il n'en est pas lui-m?me atteint.

Laissez-nous nous moquer un peu des m?decins quand nous nous portons bien: ils prennent assez leur revanche quand nous sommes malades. G.-M. Valtour.

COMMENT LE FROID A CESS? SUR L'EUROPE

Quelle loi m?t?orologique r?git les saisons? Voil? une question qui nous est adress?e de toutes parts et ? laquelle nous aimerions pouvoir r?pondre. Si la connaissance du temps est encore ? ses d?buts et infiniment ?loign?e des certitudes qui font la gloire de l'astronomie, ce n'est pas une raison pour d?sesp?rer d'arriver jamais ? aucun r?sultat, et c'est au contraire une raison de plus pour ne n?gliger aucune circonstance--surtout lorsqu'elles sont importantes--d'?tudier la question et de faire faire un pas en avant ? la m?t?orologie. Peut-?tre les remarques suivantes contribueront-elles ? avancer un peu la solution du probl?me.

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