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Read Ebook: Aus einer kleinen Garnison: Ein militärisches Zeitbild by Bilse Fritz Oswald

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Ebook has 1162 lines and 50069 words, and 24 pages

HISTOIRE DE LA MONARCHIE DE JUILLET

PAR PAUL THUREAU-DANGIN

TOME TROISI?ME

PARIS LIBRAIRIE PLON E. PLON, NOURRIT ET Cie, IMPRIMEURS-?DITEURS RUE GARANCI?RE, 10

HISTOIRE DE LA MONARCHIE DE JUILLET

LA CRISE DU GOUVERNEMENT PARLEMENTAIRE

CHAPITRE PREMIER

LE PREMIER MINIST?RE DE M. THIERS

SA POLITIQUE INT?RIEURE.

La dissolution du cabinet du 11 octobre et l'av?nement du minist?re de M. Thiers marquent une date importante dans l'histoire du gouvernement de Juillet. C'est la fin des luttes ouvertes, violentes, souvent sanglantes, soutenues par la royaut? nouvelle contre la faction r?volutionnaire; luttes p?rilleuses, mais non sans grandeur, qui ont abouti ? la d?faite de cette faction. D?sormais, la monarchie semble ma?tresse du pr?sent et assur?e de l'avenir; la paix ext?rieure n'est plus en p?ril; le pays jouit d'une s?curit? mat?rielle et, par suite, d'une prosp?rit? inconnues depuis six ans. Mais cette s?curit? m?me engendre, dans le parti vainqueur, des divisions n?fastes. ? l'?re des combats tragiques, va succ?der, pendant pr?s de cinq ans, l'?re parfois plus d?plaisante et m?me plus nuisible des crises parlementaires. Ces crises ont, d?s cette ?poque, diminu? dans beaucoup d'esprits le cr?dit de cette forme de gouvernement libre, que, depuis 1814, la France avait emprunt?e ? l'Angleterre; et nous ne nous dissimulons pas qu'aujourd'hui, vues de loin, d?pouill?es du prestige oratoire qui enveloppait alors et voilait leurs mis?res, elles risquent de para?tre plus laides et plus st?riles encore. Conviendrait-il donc de glisser sur cette faiblesse passag?re? On sait que cette histoire est, de parti pris, rebelle ? de telles complaisances. Son syst?me est de tout dire. Cette sinc?rit? n'est-elle pas plus honn?te, plus virile, plus digne du r?gime dont nous honorons la m?moire, plus profitable aux g?n?rations nouvelles dont il importe d'aider l'inexp?rience? D'ailleurs, ? qui voudra r?fl?chir il appara?tra que ces crises ont ?t? des accidents caus?s par l'erreur des hommes et le malheur des temps, non le r?sultat normal et essentiel du r?gime repr?sentatif sagement contenu et intelligemment pratiqu?. On y apprendra donc ? mettre, dans l'avenir, la monarchie en garde contre le retour de fautes semblables, nullement ? douter des institutions elles-m?mes.

Dans le minist?re tel que nous l'avons vu se constituer le 22 f?vrier 1836, M. Thiers exerce, pour la premi?re fois, en qualit? de pr?sident du conseil, le pouvoir d'un chef de gouvernement et en porte la responsabilit?. Jusqu'alors, il avait ?t? ministre; il n'avait eu ni ? former, ni ? diriger un cabinet. Associ? ? des hommes consid?rables dont le caract?re et les id?es diff?raient beaucoup des siennes, on e?t ?t? embarrass? de dire dans quelle mesure la politique appliqu?e avait ?t? la sienne ou la leur. D?sormais, il va donner sa vraie mesure, et l'on pourra le juger d'apr?s son oeuvre propre: d'autant mieux qu'il ne risque pas d'?tre domin? ou ?clips? par aucun des coll?gues qu'il s'est donn?s; quel que f?t le m?rite de ces derniers, leur renom ?tait loin d'?galer celui de leur pr?sident, et d'ailleurs leurs origines ?taient trop diverses, trop contraires m?me, pour que leur r?union e?t une signification bien nette. Aussi, dans le cabinet, le public ne voyait-il que M. Thiers.

Cet effacement des autres ministres faisait ressortir davantage la hardiesse, d'aucuns eussent dit volontiers la pr?somption, avec laquelle leur jeune chef, de fortune r?cente et de consid?ration encore discut?e, s'?tait ?lev? au poste nagu?re occup? par les P?rier, les Soult et les Broglie. La curiosit? dont le nouveau pr?sident du conseil se trouvait l'objet n'?tait pas, en effet, toute bienveillante. Pour ?tre plus populaire que M. Guizot, il n'avait pas acquis une importance morale en rapport avec son talent. Les circonstances m?mes de son av?nement pr?taient aux critiques, et il semblait naturel de soup?onner quelque intrigue dans le fait de cet homme qui grandissait par la chute du cabinet dont il avait fait partie, et qui prenait parmi les adversaires les plus acharn?s de ce cabinet plusieurs de ses nouveaux coll?gues. Pour le moins se croyait-on autoris? ? y voir une ambition un peu impatiente, et l'on ne manquait pas d'y opposer le d?sint?ressement si vrai et si fier du duc de Broglie, ou la retraite, moins sereine au fond, mais tr?s-digne aussi, de M. Guizot; on montrait ce dernier rentrant simplement, avec sa vieille m?re et ses enfants, dans sa modeste maison de la rue de la Ville-l'?v?que, et y reprenant cette vie de famille et de travail dont l'aust?rit? puritaine imposait le respect aux plus ennemis. Chacun se disait que le jeune premier ministre, pour justifier une ?l?vation aussi anormale, chercherait ? faire quelque chose d'extraordinaire et d'?clatant. Mais que serait-ce? On l'ignorait. Il avait d?j? donn? assez de preuves de son agilit? et de sa mobilit? pour que personne ne p?t pr?voir, la veille, l'attitude qu'il aurait fantaisie de prendre le lendemain. On attendait: attente un peu inqui?te; car, si la merveilleuse intelligence de l'homme ?tait connue, on n'ignorait pas ce qu'il s'y m?lait d'infatuation et de l?g?ret? aventureuse. Aussi ceux-l? m?me qui avaient, comme M. de Talleyrand, le plus pouss? au changement de cabinet, tenaient-ils, aussit?t la chose faite, ? d?gager leur responsabilit?, ? se garer de toute solidarit? avec le nouveau pr?sident du conseil. Dans une lettre ?crite, le 2 mars, ? M. de Sainte-Aulaire, la duchesse de Dino protestait avec vivacit? contre les bruits qui attribuaient ? son oncle le renversement du minist?re pr?c?dent; ne pouvant nier cependant toute participation de M. de Talleyrand ? l'?l?vation de M. Thiers, elle jugeait prudent de la limiter autant que possible. <> M. Mol? ?crivait de son c?t?, le 9 mars, ? son ami M. de Barante: <>

M. Thiers ne pouvait cependant se faire illusion sur les difficult?s que voilait cet accueil, en apparence si unanimement bienveillant. Les divers partis pr?tendaient tous lui imposer leurs conditions, et celles-ci ?taient contradictoires et inconciliables. Les conservateurs n'?taient dispos?s ? le soutenir qu'autant qu'il resterait fid?le ? la politique de r?sistance, et il pouvait s'en fier ? la vigilance peu indulgente des doctrinaires, pour signaler toute d?viation. Si la gauche lui permettait les transitions et les dissimulations n?cessaires, c'?tait dans l'espoir qu'il se dirigerait r?ellement vers elle. Entre les deux, ? la v?rit?, ?tait le tiers parti, mais il ne pouvait suffire, ni comme qualit? ni comme quantit?; lui-m?me d'ailleurs ?tait malais? ? satisfaire: jaloux, si les ministres m?nageaient trop les doctrinaires; ?pouvant?, s'ils penchaient trop vers la gauche.

Pour sortir d'embarras, M. Thiers imagina tout de suite une tactique d'autant plus int?ressante ? ?tudier qu'elle lui servira dans l'avenir, toutes les fois qu'il se retrouvera au pouvoir. Elle ne consistait pas ? prendre nettement parti dans un sens ou dans l'autre. Le nouveau pr?sident du conseil ne songeait pas ? rester encha?n? ? cette politique de r?sistance qui lui paraissait un peu vieillie et qui, en le brouillant avec la gauche, l'e?t plac? sous la protection et la d?pendance des doctrinaires. Il n'avait pas davantage dessein de passer nettement ? l'ancienne opposition et d'y chercher une majorit? nouvelle qu'il aurait eu peine ? trouver; son pass? conservateur si proche l'e?t g?n? pour cette compl?te ?volution; et d'ailleurs il ne lui convenait pas plus d'?tre ? la merci de M. Odilon Barrot qu'? celle de M. Guizot. La majorit? fixe que, d'ordinaire, les hommes d'?tat d?sirent comme un appui, M. Thiers semblait plut?t la redouter comme un lien. Il lui suffisait d'emp?cher qu'on n'en form?t une contre lui, se fiant ? sa prestesse pour manoeuvrer entre les divers groupes et y trouver, au jour le jour, des majorit?s form?es d'?l?ments multiples et variables. Le morcellement extr?me de l'assembl?e paraissait faciliter cette tactique. Le jeu du ministre ?tait de plaire simultan?ment, ou tout au moins successivement, aux conservateurs et aux hommes de gauche, disant aux premiers: <> aux seconds: <> ? ceux-l?: <> ? ceux-ci: <> se faisant honneur aupr?s des uns de ne rien abandonner des armes de la r?sistance; donnant ? entendre aux autres que cette fermet? n'?tait que transitoire. Sans doute, il ne croyait pas lui-m?me qu'un tel man?ge, si habile f?t-il, p?t durer ind?finiment. L'heure viendrait o? don Juan serait contraint de se prononcer entre les filles qu'il courtisait. Pour laquelle? Il ne le savait peut-?tre pas bien lui-m?me. Il se r?servait de se d?cider suivant les circonstances et les chances de succ?s, r?solu d'ailleurs ? reculer ce moment le plus possible, et se flattant qu'il trouverait, d'ici l?, l'occasion de quelque coup d'?clat qui en imposerait ? l'opinion et le dispenserait de compter avec aucun parti.

Ce fut d'abord aux conservateurs que M. Thiers jugea n?cessaire de donner des gages. Le jour m?me o? il venait de prendre le pouvoir, le 22 f?vrier, quand il se rendit ? la Chambre, l'attitude de l'ancienne majorit? le frappa. Autour de M. Guizot qui ?tait entr? la t?te haute, une foule empress?e. Le nouveau pr?sident du conseil se trouva au contraire si d?laiss?, qu'un doctrinaire, M. Duvergier de Hauranne, le prit en compassion et vint s'asseoir un moment aupr?s de lui; M. Thiers le remercia, en lui serrant la main avec effusion. <> Celle-ci, en effet, fut telle, que M. Guizot lui-m?me en e?t accept? tous les termes. <> M. Thiers, ne craignant m?me pas de faire allusion aux lois de septembre, si attaqu?es par la gauche, continuait ainsi: <> Plus loin, ? la v?rit?, il paraissait vouloir adoucir un peu ce programme de combat, par des paroles de conciliation et de pacification. <> Toutefois, comme s'il craignait qu'on ne v?t l? une intention de distinguer sa politique de celle du 11 octobre, il ajoutait aussit?t: <> La d?claration apport?e, le lendemain, ? la Chambre des pairs fut plus formelle encore. Non-seulement le ministre y rappelait la part qu'il avait prise aux lois de r?sistance, mais il annon?ait la volont? de les appliquer. <> Il ajoutait seulement que, <>. Loin de contredire leur chef, les ministres venus du tiers parti s'attachaient ? ?tablir, dans leurs conversations, que leur av?nement ? la place des doctrinaires n'impliquait aucun changement de syst?me. <> Le langage de M. Thiers ne pouvait que plaire ? l'ancienne majorit?: il devait ?tre naturellement moins agr?able au centre gauche et ? la gauche. ? le prendre m?me ? la lettre, n'e?t-il pas ?t? un d?menti ? toutes les esp?rances que ces partis avaient fond?es sur le nouveau cabinet? Mais, de ce c?t?, on ne parut pas vouloir l'interpr?ter ainsi, ou tout au moins on ?vita de s'en plaindre tout haut.

Ce silence, rapproch? de l'attitude gard?e en face des d?clarations du minist?re, r?v?lait toute une tactique de la part des anciens opposants. Ceux-ci croyaient, ou du moins feignaient de croire que les paroles de M. Thiers ?taient une com?die destin?e ? faciliter certaines ?volutions, et qu'entre le minist?re et eux, il y avait un sous-entendu autorisant toutes leurs esp?rances. C'est ce que l'un des d?put?s de la gauche, qui aimait ? jouer les enfants terribles, M. de Sade, ne craignit pas d'exprimer tout haut, ? la tribune, quelques semaines plus tard. <>

Les doctrinaires n'?taient pas d'humeur ? faciliter cette tactique de la gauche. D?s le premier jour, leurs journaux s'?taient employ?s ? compromettre M. Thiers en appuyant sur ses d?clarations, ? provoquer l'ancienne opposition en lui demandant quelle com?die cachait sa satisfaction feinte, ? emp?cher enfin qu'il rest?t entre eux aucun sous-entendu. Cela ne suffit pas. M. Guizot et ses amis r?solurent de continuer avec plus d'?clat la m?me manoeuvre ? la tribune de la Chambre. Une demande de fonds secrets leur fournit l'occasion qu'ils cherchaient. Le rapport de la commission, r?dig? par l'un d'eux, M. Dumon, posa tout d'abord la question avec une nettet? calcul?e pour interdire toute ?chappatoire. Apr?s avoir rappel? que le vote des fonds secrets ?tait un vote de confiance, il concluait ? l'accorder, par la raison que le cabinet avait formellement promis de continuer le <> du 11 octobre et du 13 mars. Il insistait sur cet engagement, puis donnait ? entendre que ceux qui, apr?s une telle d?claration, soutiendraient le minist?re, se rallieraient, par cela m?me, au <> et feraient amende honorable de l'avoir autrefois attaqu?.

Le d?bat, ainsi pr?par?, s'ouvre le 24 mars. Apr?s quelques discours sans grand int?r?t, M. Guizot para?t ? la tribune, et chacun a aussit?t le sentiment qu'une grosse partie se joue. Dans son discours, aucune apparence d'attaque contre M. Thiers, mais tout y est combin? pour l'encha?ner ? sa d?claration du 22 f?vrier. L'orateur rappelle comment cette d?claration a ?t? faite pour rassurer ceux qui avaient pu craindre qu'un changement de cabinet n'amen?t un changement de syst?me; il insiste sur ce que cette politique, ? laquelle on a promis de demeurer fid?le, est la sienne, celle qu'il a toujours pratiqu?e et dont il se pose encore comme le champion et le docteur; il se f?licite enfin, non sans ironie, d'y voir ralli?s des hommes qui l'ont si longtemps combattue. De l?, il s'?l?ve ? une magnifique apologie de cette politique, revendiquant fi?rement pour elle l'honneur d'?tre le vrai <>, appuyant avec intention sur son caract?re de r?sistance, confessant le mal de la <>, proclamant bien haut la n?cessit? de r?agir contre ce mal. Rarement sa parole a ?t? aussi ?lev?e, aussi imposante; rarement il a ?t? aussi ma?tre de sa pens?e et aussi libre de l'exprimer tout enti?re, et cette libert? contraste avec les r?ticences et les ?quivoques dans lesquelles on sent M. Thiers oblig? de s'envelopper. Sans malice trop visible et tout en semblant planer dans la seule r?gion des principes, bien au-dessus des questions de personne, M. Guizot accomplit peu ? peu, autour du cabinet et contre la gauche, la manoeuvre qu'il avait en vue. <>. L'effet est immense: l'ancienne majorit? ?clate en une superbe et puissante acclamation; la gauche est comme ?cras?e; au centre gauche et sur le banc des ministres, l'embarras est visible. Malgr? l'?motion de la Chambre, M. Odilon Barrot essaye de r?pondre imm?diatement. Mais son discours n'est pas fait pour diminuer la g?ne du cabinet. En effet, le chef de la gauche proteste que son parti n'a rien abandonn? de ses anciennes pr?ventions contre la politique de r?sistance, et il donne ? entendre que s'il m?nage le nouveau minist?re, c'est qu'il a lieu d'esp?rer le changement de cette politique.

Le soir, dans les salons parlementaires, on ne cause que de la s?ance. L'avis g?n?ral est que, sans avoir ?t? directement attaqu?, M. Thiers sort de l? gravement atteint. M. Guizot a parl? en chef de la majorit? et s'est appropri? la politique que le minist?re se vantait de continuer. Si le pr?sident du conseil accepte cette situation, il se trouve diminu?; s'il proteste, ne risque-t-il pas de tomber ? gauche? En tout cas, apr?s cette rencontre de M. Guizot et de M. O. Barrot, il semble impossible de r?unir plus longtemps les amis de l'un et de l'autre autour du m?me minist?re: il faut choisir. Aussi attend-on avec curiosit? la s?ance du lendemain, pour voir comment M. Thiers se tirera de cette difficult?.

La trouve-t-il au-dessus de ses forces? ? la surprise g?n?rale, il prend le parti de se taire et se fait remplacer ? la tribune par le garde des sceaux, M. Sauzet. Celui-ci, venu du tiers parti, profite de la mission qui lui est confi?e, pour donner--est-ce par l'ordre ou seulement avec la tol?rance de son chef?--un coup de bascule ? gauche. Au lieu de se pr?senter, ainsi que l'a fait M. Thiers, le 22 f?vrier, comme le continuateur de l'ancienne politique, il proclame que le minist?re a une politique nouvelle. <> Puis il ajoute: <> T?chant ensuite de d?finir cette nouvelle politique, le ministre lui donne surtout un caract?re de d?tente, de conciliation, de rapprochement entre les partis autrefois divis?s: phras?ologie un peu vague et molle, mais d'o? ressort le d?sir de r?pudier la th?se de M. Guizot. C'est d'ailleurs ? ce dernier qu'il fait allusion, sans le nommer, quand il s'?crie: <> Pendant ce discours, la partie la plus conservatrice de l'ancienne majorit? laisse voir sa surprise et son m?contentement. De temps ? autre, au contraire, la gauche applaudit. Que vont faire les doctrinaires? Protesteront-ils? Proclameront-ils que le minist?re a cess? de m?riter leur confiance et qu'ils lui refusent les fonds secrets? M. Guizot, ? qui ce r?le e?t naturellement appartenu, r?pugne ? une d?claration de guerre si ouverte et si prompte. La majorit? de la commission cherche ? se concerter; peu s'en faut que le rapporteur, M. Dumon, ne demande la parole. Mais, pendant qu'on h?site, le pr?sident met aux voix le cr?dit: vot? aussi bien par ceux qui ont approuv? le garde des sceaux que par ceux qui avaient acclam? M. Guizot, il est adopt? par 251 voix contre 99, majorit? trop forte pour avoir une signification bien pr?cise.

Le double jeu du pr?sident du conseil se manifestait jusque dans ses invitations ? d?ner. Un jour, il avait ? sa table la fine fleur de l'ancienne majorit? et m?me des doctrinaires; alors il semblait n'?tre que l'homme du 13 mars, du 11 octobre; la gauche, le tiers parti m?me ?taient trait?s lestement et de haut. Le lendemain, autour de la m?me table, s'asseyaient MM. Dufaure, Vivien, ?tienne; cette fois le 13 mars et le 11 octobre avaient fait leur temps, et la chute irr?m?diable des doctrinaires ?gayait la conversation. Dans ces libres propos, l'ancienne opposition avait le sentiment qu'elle ?tait mieux partag?e que l'ancienne majorit?. Cela l'aidait ? se consoler du d?plaisir que lui causaient certaines d?clarations de tribune. D'ailleurs, quand ce d?plaisir ?tait trop vif, il restait toujours au cabinet un moyen de l'apaiser, c'?tait de lui distribuer des places, d'offrir aux personnes la compensation de la r?sistance que l'on croyait encore prudent de faire aux id?es. M. Thiers aimait cet exp?dient. Il se fiait d'ailleurs, un peu pr?somptueusement peut-?tre, ? son adresse ? manier les hommes, pour se faire servir par ses nouvelles recrues, sans se laisser compromettre par elles. Ce genre d'avances n'?tait pas moins go?t? de ceux ? qui elles ?taient faites. Il leur semblait que c'?tait, de la part du pr?sident du conseil, une mani?re de leur dire, en clignant de l'oeil et en leur faisant des signes d'intelligence: <> Outre le c?t? pratique de ces avantages, les anciens opposants y trouvaient une revanche d'amour-propre, pr?ts ? beaucoup pardonner au ministre qui leur rouvrait enfin cette porte des fonctions publiques, si s?v?rement ferm?e pour eux, depuis la chute de M. Laffitte.

La bataille, ainsi plus ou moins sourdement engag?e aux abords du Parlement, ne pouvait pas ne pas y p?n?trer de temps ? autre. M. Dupin, ami et protecteur du cabinet, s'adressant au Roi, le jour de sa f?te, et portant la parole au nom de la Chambre dont il ?tait le pr?sident, ne se priva pas d'introduire, dans cette harangue officielle, des allusions blessantes pour les doctrinaires. ? l'entendre, le pays avait montr? sa volont? de ne pas <>. Cette frasque pr?sidentielle fit un tel scandale, que MM. Jaubert et Piscatory en saisirent le lendemain la Chambre et provoqu?rent des explications fort aigres, qui naturellement n'aboutirent pas. Les d?put?s qui avaient ouvert ce d?bat repr?sentaient la partie la plus jeune et la plus ardente du groupe doctrinaire, celle qui se r?signait le moins volontiers ? la r?serve conseill?e par les sages. En d?pit des consignes, ils ne pouvaient s'emp?cher de lancer parfois quelque trait, ou m?me d'engager quelque escarmouche, non plus seulement contre le pr?sident de la Chambre, mais contre le pr?sident du conseil. M. Thiers, qui, de 1833 ? 1836, s'?tait trouv? ? la t?te du d?partement des travaux publics, avait particuli?rement compt? sur l'ach?vement de certains monuments de Paris, entre autres de l'Arc de l'?toile et de la Madeleine, pour marquer avec ?clat ses d?buts minist?riels. Il s'y ?tait attach? comme ? son oeuvre personnelle, avait con?u ? ce sujet un plan financier, hardi pour l'?poque, en avait dirig? et press? l'ex?cution avec son activit? toujours un peu impatiente des obstacles et m?me des r?gles. Il en ?tait r?sult?, ce qui se produit d'ailleurs dans presque tous les travaux de ce genre, plusieurs modifications des plans primitivement approuv?s et quelques m?comptes sur le chiffre des d?penses. Le minist?re du 22 f?vrier se vit par suite oblig? de demander, pour terminer les constructions, un cr?dit de 4 millions et demi. En majorit? dans la commission saisie de ce projet, les jeunes doctrinaires l'examin?rent avec un esprit peu bienveillant. Le rapport, r?dig? par le plus militant d'entre eux, le comte Jaubert, s'?tendit avec complaisance sur les irr?gularit?s commises, grossissant les torts, ne parlant pas des services rendus: c'est ? peine si l'on voulait bien ne pas mettre en cause la probit? du ministre; mais on insistait sur la n?cessit? de lui donner un <>. M. Thiers fut atteint au vif et se d?fendit avec une ?motion irrit?e; apr?s avoir longuement r?fut? les reproches: <> Ni la Chambre, ni l'opinion ne donn?rent raison, en cette circonstance, ? ceux qui avaient soulev? le d?bat. Si le moment ?tait venu de s'attaquer au minist?re, ce ne devait pas ?tre par une taquinerie de ce genre. Les doctrinaires ne retir?rent donc de cette petite campagne ni grand honneur, ni grand profit. Le seul r?sultat fut d'aigrir encore davantage leurs rapports avec le pr?sident du conseil.

M. Guizot n'avait pris personnellement aucune part ? l'incartade de ses jeunes amis. Au fond, sans doute, et malgr? les apparences que de part et d'autre on t?chait de garder, entre lui et M. Thiers il y avait eu de l'irr?parable, et l'on pouvait consid?rer la s?paration comme ?tant d'ores et d?j? consomm?e; mais, ? d?faut de bienveillance pour le minist?re, le chef des doctrinaires ?tait trop soucieux de la dignit? de son propre r?le pour se commettre dans une mesquine querelle. S'attachant ? garder cette attitude de surveillance expectante, sans apparente animosit?, qu'il avait prise d?s le d?but, il ne paraissait que rarement ? la tribune, et la plus grande partie de la session s'?coula sans qu'il se trouv?t en contradiction directe avec M. Thiers. Il ?tait sans doute intervenu dans le d?bat sur les fonds secrets, et l'on se rappelle avec quel ?clat, mais il avait affect? plut?t de prot?ger le cabinet que de le critiquer, et le pr?sident du conseil avait ?vit? de lui r?pondre. Ce fut seulement ? la veille de la s?paration des Chambres que, sur un terrain fort impr?vu, les deux grands orateurs se rencontr?rent face ? face. Il s'agissait du budget de l'Alg?rie. On avait entendu successivement les adversaires et les partisans de l'occupation, d'un c?t? MM. Duvergier de Hauranne, Desjobert, le comte Jaubert, de l'autre M. Delaborde, M. Thiers, le mar?chal Clauzel, quand M. Guizot demanda la parole. Il se pronon?a hautement pour le maintien et m?me le d?veloppement de notre conqu?te; seulement, inquiet des projets qu'il supposait au mar?chal Clauzel, nomm? r?cemment gouverneur g?n?ral,--et le d?sastre de Constantine devait prochainement prouver que ses inqui?tudes n'?taient pas sans fondement,--il crut devoir donner des conseils de prudence. Opposant ? la politique <>, qu'il craignait de voir pr?valoir, <>, il recommanda instamment la seconde. <> M. Thiers, dont l'imagination ?tait alors fort ?chauff?e ? la pens?e de faire grand en Alg?rie, qui pr?tendait tout y diriger lui-m?me et qui encourageait, avec plus d'ardeur que de r?flexion, les desseins t?m?raires du mar?chal Clauzel, re?ut, non sans une impatience visible, ces conseils qu'il appela des <>; sa r?ponse fut aigre et roide. M. Guizot r?pliqua bri?vement, avec une mod?ration un peu hautaine. La Chambre n'?tait pas appel?e ? se prononcer entre les contradicteurs, puisque M. Guizot concluait au vote des cr?dits demand?s par le ministre; mais elle assistait, avec une curiosit? ?mue, au premier choc de ces deux anciens alli?s. <>

Dans leur ?volution vers une opposition plus ou moins d?clar?e, les doctrinaires n'?taient pas suivis par toute l'ancienne majorit?. Nombre de bonnes gens ? vue courte et ? coeur timide se laissaient prendre aux ?quivoques de M. Thiers. D'ailleurs, pour avoir combattu quelque temps sous les ordres de M. Guizot, ces conservateurs n'avaient presque rien de commun avec lui, plus effarouch?s que curieux des doctrines, plus jaloux qu'admirateurs des sup?riorit?s intellectuelles, amen?s ? la r?sistance, au lendemain de 1830, moins par conviction que par int?r?t, moins par courage que par peur, moins par volont? propre et r?fl?chie que par docilit? un peu subalterne ? l'imp?rieuse impulsion de P?rier et de ses successeurs. Les doctrinaires, importants par le talent, mais peu nombreux, n'avaient gu?re fait d'adeptes parmi ceux dont ils semblaient avoir ?t? les chefs: ils leur ?taient plut?t superpos?s que m?l?s. On e?t dit une sorte d'?tat-major commandant ? une arm?e d'une autre nationalit?. Situation toute particuli?re qui aide ? comprendre la facilit? relative avec laquelle M. Thiers parvint ? d?tacher de M. Guizot une partie de ceux qui le suivaient la veille. Le m?me ph?nom?ne devait se produire plus tard, sous M. Mol?.

Vers la fin de la session de 1836, cette division dans le sein de l'ancienne majorit? ?tait assez visible pour ne pas ?chapper aux observateurs. Un des amis du duc de Broglie, ?tranger ? la Chambre, mais spectateur attentif et avis? de ce qui s'y passait, ?crivait alors, en parlant des doctrinaires: <> Les doctrinaires voyaient cet abandon, et le courage de plusieurs en ?tait parfois abattu. <>

Il y avait l? autre chose que le m?compte d'un groupe particulier; il y avait la dislocation du grand parti de gouvernement et de r?sistance dont la laborieuse formation, sous Casimir P?rier, avait sauv? la monarchie, la soci?t? et la France en p?ril, et que, pendant trois ans et demi, le minist?re du 11 octobre avait eu tant de peine ? maintenir. De toutes les cons?quences que pouvait avoir la politique ?quivoque du 22 f?vrier, nulle n'?tait plus funeste. Si M. Thiers f?t nettement pass? ? gauche, c'e?t ?t? un malheur; son exemple e?t, peut-?tre, entra?n? quelques d?fections; mais le parti conservateur, m?me s'il ?tait devenu minorit?, n'en serait pas moins demeur? uni et compacte: il aurait pu ?tre r?duit, non d?compos?. Telle n'?tait pas la conduite du pr?sident du conseil; il pr?tendait demeurer conservateur, tout en attirant ? lui les gauches, parlait un double langage, en disait assez pour tromper une partie de ses alli?s de la veille, trop pour ne pas inqui?ter les autres. Ainsi, il faisait pis que de combattre la majorit? conservatrice; il l'?garait et la divisait, commen?ant l'oeuvre dissolvante qu'il reprendra toutes les fois que les ?v?nements le porteront au pouvoir, en 1840 et en 1871, aussi bien qu'en 1836.

M. Thiers ne sentait pas le malheur de cette dissolution du parti conservateur, ou tout au moins ne s'en inqui?tait pas. Bien au contraire, il y voyait une facilit? de plus pour ses ?volutions. Sans avoir une majorit? ? lui, il trouvait, pour tous les votes qu'il demandait ? la Chambre, des majorit?s d'autant plus ?tendues qu'elles ?taient compos?es d'?l?ments plus divers. Elles lui servaient ? franchir lestement les obstacles sur lesquels on e?t pu s'attendre ? le voir tr?bucher.

Au nombre de ces obstacles, ?tait la proposition de conversion des rentes. On n'a pas oubli? dans quelles conditions elle se pr?sentait. Peu de semaines auparavant, la Chambre l'avait jug?e si urgente, que, pour ne pas la laisser ajourner, elle avait bris? le minist?re du 11 octobre. Or, si certains membres de la nouvelle administration, comme M. Passy ou M. Sauzet, avaient soutenu alors la conversion, d'autres, comme M. d'Argout et surtout M. Thiers, l'avaient vivement combattue. Le cabinet se d?cida ? accepter le principe de la mesure, mais ? en renvoyer ? plus tard la discussion et l'ex?cution; le seul engagement qu'il prit fut de pr?senter lui-m?me un projet de conversion dans la session suivante, <>. Certes, on avait beau jeu ? montrer que c'?tait, sous une ?tiquette fort peu diff?rente, le m?me ajournement qui avait ?t? refus? au pr?c?dent cabinet; on avait beau jeu ?galement ? mettre les divers ministres en face des opinions contradictoires qu'ils avaient nagu?re manifest?es; ils firent une figure assez embarrass?e, et M. Thiers ne put se soustraire ? ces attaques qu'en r?pondant: <> Mais, en fin de compte, tout le monde se pr?ta ou se r?signa ? l'exp?dient propos?, et la r?solution d'ajournement fut vot?e ? une immense majorit?: ? peine trente ou quarante membres des deux extr?mit?s se lev?rent-ils ? la contre ?preuve.

En m?me temps qu'il trouvait moyen d'?carter les questions g?nantes, le minist?re faisait voter plusieurs lois utiles, dont quelques-unes, il est vrai, lui venaient de ses pr?d?cesseurs: loi supprimant les maisons de jeu et les loteries d'immeubles, comme avait ?t? supprim?e, l'ann?e pr?c?dente, la loterie royale; lois relatives aux chemins de fer de Paris ? Versailles, et de Montpellier ? Cette; loi augmentant les ressources de notre mat?riel naval; loi du 21 mai 1836, sur les chemins vicinaux, qui devait donner un grand d?veloppement ? la construction de ces chemins, et dont les dispositions fondamentales subsistent encore aujourd'hui.

Parmi toutes ces lois alors soumises aux Chambres, il n'en fut pas de plus longuement discut?es que celles qui modifiaient certains tarifs de douane. Sous l'Empire et la Restauration, ces tarifs ?taient nettement protecteurs et m?me souvent prohibitifs. On avait pu croire un moment que la secousse de 1830 aurait son contre-coup sur cette partie de notre l?gislation comme sur tant d'autres, que la libert? commerciale para?trait le corollaire logique de la libert? politique, et qu'en frappant l'aristocratie on n'?pargnerait pas ce qu'on se plaisait ? appeler la <

Da t?nte laut der Name des Offiziers vom Kasino her?ber, man verlangte nach ihm.

Aus Furcht, auf seinem Ehrenposten gesehen zu werden, wenn das Paar sich jetzt erhob, schritt Borgert auf die beiden zu und sagte, als er vor dem verdutzten Liebesp?rchen stand:

>>O Gott, bin ich erschrocken! Aber pardon, ich will nicht st?ren!<< Dabei zog er sich schnell wieder zur?ck und eilte ins Kasino. Keiner ahnte nat?rlich, warum die vorher so gelangweilte Miene des Oberleutnants jetzt einen so pfiffigen, l?chelnden Ausdruck zeigte. Jetzt wusste er genug und konnte sich noch ein Weilchen dem Tanze hingeben, es war doch gar zu sch?n, so ein reizendes Weib wie diese Leimann im Arm zu haben! Die w?re wohl noch eine S?nde wert gewesen!

Das Fest w?hrte jetzt nicht mehr lange. Die Damen waren m?de, besonders Frau Stark war halb zu Tode getanzt worden. Selbst Frau Oberst hatte genug und schwieg, was bei ihr als Seltenheit galt. Frau Leimann aber klagte pl?tzlich ?ber Kopfweh und bat Borgert, sie nach Hause zu bringen, da ihren Gatten das heulende Elend, wie oft nach einer Bowle, gepackt hatte und er schluchzend im Garten umherstolperte.

Die Herren hatte fast alle der frische Maitrank ?berw?ltigt, und sie waren unangenehm laut, einige auch recht derb in ihren Scherzen geworden. Es war also Zeit, sich zu trennen, und so bestieg man die am Kasinotor seit zwei Stunden wartenden Kr?mperwagen. Die Kutscher mussten erst mit einigen Kosenamen und P?ffen geweckt werden, sie waren m?de von der anstrengenden Felddienst?bung am Vormittag.

Am n?chsten Morgen um zehn Uhr lag der dicke Pommer noch in den Federn. Er hatte den Dienst verschlafen, und da es nun doch zu sp?t war, drehte er sich noch einmal um und schnarchte weiter.

Als er um elf Uhr erwachte, sah er erst bl?de vor sich hin, dann fuhr die Rechte, die noch vor wenigen Stunden Frau Grete's Hand gedr?ckt, in das wirre Haar.

Donnerwetter, was brummte ihm der Sch?del! Was war denn los gewesen? Ach richtig, die verdammte Bowle gestern Abend!

Aber da war noch etwas! Ein weisses Kleid flocht sich in der Erinnerung an den gestrigen Abend, und allm?hlich stand ihm verschwommen wieder alles vor Augen, was sich zugetragen. Er sah nach der Uhr. Was, schon elf vorbei?

M?hsam und keuchend kroch er aus dem Bett und in die Hosen hinein, dann machte er etwas Toilette. Es war ihm alles gleich heute, sein Kopf schmerzte ihn zu sehr, und dabei immer der Gedanke an das Ereignis von gestern! Es war unertr?glich! Missmutig liess er sich auf einen Stuhl nieder, und als der Bursche vom Kaffeebrett den L?ffel fallen liess, fuhr er ihn w?tend an:

>>Dummes Schwein, mache nicht so einen Radau, sonst fliegst du vor die T?r.<<

Pommer versuchte sich ganz genau die Ereignisse des gestrigen Tages vor Augen zu f?hren, und je mehr sie ihm ins Ged?chtnis zur?ckkehrten, umso gr?sser ward sein Entsetzen ?ber seine Handlungsweise.

Was hatte er getan! Die Frau eines Kameraden verf?hren wollen, er, dessen Ansichten und Grunds?tze sonst so streng waren, der doch fast als einziger bei den Kameraden etwas galt, wenn er ihnen schonungslos den Kopf zurechtsetzte, denn jedermann wusste, er redete nicht nur, sondern lebte auch nach dem, was er anderen predigte.

Sein fr?heres Leben liess er an seinem Geiste vor?ber ziehen. War da irgend ein schwarzer Punkt, ein Makel zu finden? Nein, rein und fleckenlos lag die Vergangenheit hinter ihm, und jetzt, nachdem er die Klippe der leichtsinnigen Jugendjahre unversehrt ?berwunden, lud er eine so schwere Schuld auf sich, er betrog einen Kameraden mit seiner Frau! Pfui!

Aber hatte sie ihm nicht selbst gesagt, dass sie ungl?cklich sei, von ihrem Gatten schlecht behandelt werde, sodass sein Tun als entschuldbar, vielleicht sogar edel erscheinen durfte?

Nein und abermals nein, er hatte gefehlt, schwer ges?ndigt an dem Heiligsten, was ein Mann sein Eigen nennt.

Die ehrenhafte Gesinnung des Offiziers lag in hartem Kampfe mit ihm selbst, er zweifelte an der Lauterkeit seiner Gesinnung, und diese Qualen waren ihm eine Folter.

Das Blut stieg ihm zu Kopfe, es tanzte ihm vor den Augen, sterben h?tte er m?gen, nur schnell sterben, nachdem er so die Moral mit F?ssen getreten und sein Gewissen mit einem Fluch belastet hatte, der ewig auf ihm ruhen musste.

Aber wie hatte es nur kommen k?nnen, dass er sich so vergass?

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