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Read Ebook: Packing and Portaging by Wallace Dillon

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Ebook has 201 lines and 24467 words, and 5 pages

HISTOIRE DE LA MONARCHIE DE JUILLET

PAR PAUL THUREAU-DANGIN

PARIS LIBRAIRIE PLON E. PLON, NOURRIT ET Cie, IMPRIMEURS-?DITEURS RUE GARANCI?RE, 10

HISTOIRE DE LA MONARCHIE DE JUILLET

L'auteur et les ?diteurs d?clarent r?server leurs droits de traduction et de reproduction ? l'?tranger.

Ce volume a ?t? d?pos? au minist?re de l'int?rieur en avril 1884.

PARIS.--TYPOGRAPHIE DE E. PLON, NOURRIT ET Cie, RUE GARANCI?RE, 8.

HISTOIRE

DE LA

MONARCHIE DE JUILLET

LIVRE II

LA POLITIQUE DE R?SISTANCE

CHAPITRE IV

LA R?SISTANCE DE CASIMIR P?RIER

? peine arriv? au pouvoir, Casimir P?rier engage contre le parti r?volutionnaire la lutte qui va remplir son minist?re; lutte offensive et d?fensive, de tous les instants et sur tous les terrains: lutte si n?cessaire et si m?ritoire, que le seul fait de l'avoir entreprise et soutenue, pendant un peu plus d'une ann?e, a suffi ? sa gloire. Il n'h?site, ni ne parlemente, ni ne capitule, comme ses pr?d?cesseurs. Toutes les forces que, dans cette soci?t? boulevers?e et d?sarm?e par une r?cente r?volution, il trouve encore debout ou parvient ? reconstituer, hommes et institutions, moeurs et lois, il les concentre dans ses mains, les oppose ? l'ennemi, les anime en quelque sorte de son courage et de sa volont?. Seulement, s'il use hardiment de toutes les armes que lui fournit le droit commun, il n'en veut pas d'autres; quelque grave que soit le p?ril, quelque extraordinaires que soient les circonstances, il met son point d'honneur ? ne pas proposer les lois d'exception auxquelles beaucoup de conservateurs lui conseillent de recourir.

Apr?s chaque effort, apr?s chaque combat, P?rier soutient ?nergiquement, contre les plaintes hypocrites ou les col?res vindicatives, tous ceux qui se sont compromis sous ses ordres; il assume, au besoin, la responsabilit? des fautes commises par exc?s de z?le, sachant bien qu'? ce prix seulement, surtout au lendemain d'une r?volution, le gouvernement peut s'assurer le d?vouement et l'?nergie de ses agents. Par contre, le ministre frappe sans merci ceux qui faiblissent. Le 25 septembre 1831, la garde nationale de Strasbourg s'est mutin?e pour obtenir l'abolition d'un droit d'octroi; le pr?fet a parlement? et m?me capitul?, en promettant la r?duction du droit. ? peine inform?, le ministre, par t?l?graphe, r?voque le pr?fet et ordonne que la totalit? du droit soit exig?e.

L'?nergie de la r?pression finit enfin par g?ner un peu l'audace des perturbateurs; ? partir du mois de septembre, les troubles, pour ?tre encore trop fr?quents, ne sont plus permanents. Les associations r?volutionnaires n'ont cependant pas d?sarm?: seulement elles prennent de plus en plus le caract?re de soci?t?s secr?tes; l'?meute ? ciel ouvert fait place au complot myst?rieusement tram?. ? la fin de 1831 et au commencement de 1832, on peut relever trois ou quatre complots r?publicains, sans compter deux complots l?gitimistes et un bonapartiste. Les uns sont d?couverts par la police avant explosion, les autres avortent au premier essai d'ex?cution.

Entre temps, le gouvernement se voyait aux prises avec une r?volte d'un caract?re absolument diff?rent. ? la fin de novembre 1831, on apprenait ? Paris, non sans terreur, que Lyon ?tait tomb? au pouvoir de quatre-vingt mille ouvriers en armes, et que le drapeau noir y flottait, avec cette sinistre devise: <> Cette r?volte ?tait n?e de la mis?re. La crise que l'industrie lyonnaise traversait d?j? avant 1830 s'?tait trouv?e singuli?rement aggrav?e par les ?v?nements de Juillet. R?duction des salaires ou m?me complet ch?mage, telles avaient ?t?, pour les ouvriers, les cons?quences de cette r?volution qui, en m?me temps, les rendait plus impatients du joug et de la souffrance. Les pr?dications de quelques saint-simoniens ou fouri?ristes, venus en mission ? Lyon, n'avaient pas peu contribu? ? troubler encore davantage les cerveaux et ? irriter les coeurs. En septembre et octobre 1831, la fermentation ?tait ? son comble. Les ouvriers ?mirent la pr?tention qu'un tarif de salaires f?t impos? aux fabricants. Le pr?fet, M. Bouvier-Dumolard, s?duit par le r?le de pacificateur, flatt? de s'entendre appeler le <>, se laissa aller ? favoriser ces derniers, plus qu'il ne convenait ? l'impartialit? administrative. Sous ses auspices et au m?pris de toutes les lois ?conomiques, un tarif fut arr?t?. C'?tait engager les ouvriers dans une voie sans issue. L'impossibilit? d'appliquer ce tarif fut bient?t manifeste; le peuple en r?clama l'ex?cution avec col?re, et la r?volte finit par ?clater g?n?rale et terrible. Les incertitudes et l'impuissance d'une r?sistance, politiquement et militairement mal conduite, rendirent facile la victoire des ouvriers; la garde nationale passa presque tout enti?re ? l'?meute; apr?s des alternatives de combats ou de n?gociations, les troupes de ligne, peu nombreuses d'ailleurs, furent r?duites ? battre en retraite hors de Lyon; encore durent-elles s'ouvrir un chemin ? coups de canon, non sans laisser derri?re elles plus d'un cadavre. Le pr?fet, ? bonne intention sans doute, ne suivit pas l'arm?e et demeura seul au milieu de l'insurrection triomphante; si l'inspiration ?tait courageuse, la conduite le fut moins; exag?rant encore ses concessions du d?but, il mit sa signature au bas de proclamations qui justifiaient, sanctionnaient la r?volte et promettaient de la r?compenser; en m?me temps, pour r?tablir un peu d'ordre mat?riel dans la ville, il demanda et obtint le concours des insurg?s, dont il semblait ?tre devenu le chef ou plut?t l'agent.

On devine ce que Casimir P?rier dut penser d'une pacification achet?e au prix de semblables capitulations. Si d?sireux qu'il f?t d'?viter une nouvelle effusion de sang, il voulut avant tout que l'autorit? du gouvernement f?t int?gralement r?tablie, sans concessions ni conditions. Des troupes nombreuses furent mass?es autour de Lyon; le mar?chal Soult, ministre de la guerre, et le duc d'Orl?ans, qui fit preuve en cette circonstance d'une grande d?cision et d'un rare sang-froid, se mirent ? leur t?te. Les insurg?s, convaincus de l'inf?riorit? de leurs forces, embarrass?s d'ailleurs de leur premi?re victoire dont ils n'avaient su quel parti tirer, n'essay?rent m?me pas d'opposer la moindre r?sistance. La garde nationale fut dissoute, la population d?sarm?e, le tarif aboli, le pr?fet rappel? et remplac? par M. de Gasparin, quelques-uns des chefs militaires disgraci?s. En m?me temps, sous l'inspiration du duc d'Orl?ans, des mesures charitables ?taient prises pour soulager la mis?re trop r?elle des ouvriers.

Cet ?v?nement avait surpris et vivement ?mu l'opinion. On avait reconnu tout de suite qu'il n'y avait l? rien de semblable aux troubles si fr?quents depuis les journ?es de Juillet; la main d'aucun parti, r?publicain, bonapartiste ou carliste, n'y apparaissait; tout ?tait n? d'une question de salaire. Certains beaux esprits de la bourgeoisie alors dirigeante crurent trouver l? une raison de se rassurer. C'?tait avoir la vue courte. Pour qui regardait au del? des fronti?res un peu ?troites du Parlement ou des partis, cette premi?re entr?e en sc?ne du socialisme arm? n'?tait-elle pas au contraire le plus mena?ant des sympt?mes? Et d'ailleurs ne suffisait-il pas d'observer comment les agitateurs r?publicains et les ?missaires des soci?t?s secr?tes avaient aussit?t cherch? ? se glisser dans les rangs des ouvriers lyonnais, pour s'apercevoir que, d?s le premier jour, un lien s'?tablissait entre la r?volution politique et la r?volution sociale?

Le carnaval de mars 1832 fut, dans plusieurs villes de France, l'occasion de d?sordres que r?prim?rent aussit?t les autorit?s locales, fid?les ? l'impulsion donn?e par P?rier. ? Grenoble, toutefois, des complications se produisirent qui fournirent au minist?re une occasion nouvelle de marquer sa politique. Par le fait d'un pr?fet, peut-?tre un peu ardent, la troupe avait charg? la foule avec quelque pr?cipitation; une dizaine de curieux avaient ?t? bless?s; grand ?moi, aussit?t exploit? par les agitateurs qui r?clam?rent tumultueusement l'?loignement du r?giment accus? <>. Le g?n?ral Saint-Clair, commandant ? Grenoble, ne sut pas faire t?te ? ces criailleries, et, un moment prisonnier de l'?meute, il consentit ? tout ce qu'elle exigeait de lui; le 35e de ligne dut quitter honteusement la ville, o? il fut remplac? par un autre r?giment venant de Lyon. Une pareille d?faillance rendait ? l'?meute la confiance qu'elle enlevait ? l'arm?e. Aussi le gouvernement n'h?sita-t-il pas un instant: il pronon?a la dissolution de la garde nationale de Grenoble, mit en disponibilit? le g?n?ral Saint-Clair et le commandant de la place, enfin donna ordre de faire rentrer le 35e ? Grenoble, musique en t?te et enseignes d?ploy?es. Le m?me jour, le ministre de la guerre publia une proclamation ? l'arm?e, o? il disait: <> Quand un gouvernement parle ainsi ? l'arm?e, il peut compter sur elle, et d?s lors il est assur? de demeurer ma?tre de la rue.

P?rier ne croyait pas son oeuvre compl?te parce qu'il avait employ? la force des armes contre le d?sordre; il voulait aussi lui opposer la force du droit. De l?, les poursuites nombreuses intent?es pour complots, violences factieuses, associations ill?gales, d?lits de la parole, de la plume ou du crayon. Jamais les proc?s de ce genre, notamment ceux de presse, n'ont ?t? plus fr?quents. On a dit du gouvernement de Juillet qu'il ?tait <>; M. Guizot a m?me paru croire, apr?s coup, qu'il l'avait ?t? trop. Ce n'est pas en tout cas le fait d'un pouvoir arbitraire et despotique, et nul n'oserait justifier les violences que l'on demandait alors ? la justice de condamner. Le malheur ?tait que trop souvent on ne parvenait pas ? obtenir cette condamnation.

Dans ces conditions, ne pouvait-on pas se demander si les poursuites n'aggravaient pas le d?sordre, au lieu de le r?primer? Casimir P?rier, cependant, ne se d?courageait pas de les ordonner. Estimait-il que cette fermet?, obstin?e malgr? l'insucc?s, ?tait une le?on n?cessaire ? l'esprit public? Se flattait-il que le scandale r?p?t? des acquittements finirait par provoquer une r?action, et que le jury prendrait courage, ? mesure que les ministres le convaincraient mieux de leur force et de leur r?solution? En effet, vers la fin du minist?re, la proportion des condamnations devint un peu plus ?lev?e; pas assez cependant pour qu'on p?t voir dans cette juridiction une garantie de r?pression s?rieuse. Aussi, quelques ann?es plus tard, lors des lois de septembre 1835, le l?gislateur, instruit par l'exp?rience, cherchera-t-il ? ?luder autant que possible la disposition de la Charte qui l'obligeait ? recourir au jury en mati?re politique.

Quelque cas et quelque usage que Casimir P?rier f?t de la r?pression arm?e ou judiciaire, ce n'?tait pas la force sur laquelle il comptait le plus pour avoir d?finitivement raison du d?sordre. Demeur? lib?ral en pratiquant avec ?nergie la politique de r?sistance, il pr?tendait surtout agir par l'opinion, ? laquelle il faisait sans cesse appel. C'?tait chez lui une habitude, un go?t, un syst?me, de provoquer et d'apporter, dans chaque occasion, des explications publiques et compl?tes. Il disait ? la tribune, le 30 mars 1831, peu de jours apr?s avoir pris le pouvoir: <> Il mettait en demeure ses adversaires d'en faire autant: <>

Cette ?nergie de la volont? et de la parole servit tout d'abord ? raffermir la majorit?. Nous avons dit quelles difficult?s P?rier avait rencontr?es, d?s le d?but, pour la constituer, et comment, un jour, en ao?t 1831, il avait paru d?sesp?rer du succ?s. Alors, sans doute, le p?ril imm?diat avait ?t? conjur?, et le vote de l'Adresse avait ?t? favorable au minist?re. Mais la Chambre ne s'?tait pas pour cela d?gag?e des d?fauts qu'elle devait ? son origine, ? la r?volution, aux habitudes prises pendant l'opposition de quinze ans. Ces d?fauts ?taient m?me si visibles que les contemporains en ?taient frapp?s et presque d?courag?s. <> M. Duvergier de Hauranne ajoutait: <> M. Guizot avait la m?me impression; il ?crivait, le 18 octobre 1831, ? un de ses amis retenu ? l'?tranger par ses fonctions: <> La duchesse de Broglie disait finement, le 9 septembre 1831: <> Et elle ajoutait, le 28 octobre: <> De loin, M. de Barante n'avait pas meilleure impression: il ?crivait, le 27 ao?t 1831: <> Et le 8 octobre: <> Cette assembl?e avait un d?faut plus vilain encore, autre forme d'un esprit petit et bas: elle manquait de courage. On le voyait bien dans les grandes crises. Apr?s les premi?res nouvelles de l'insurrection de Lyon, il y eut une certaine p?riode d'incertitude; on ne savait gu?re ce qui se passait; des bruits sinistres circulaient, et plus d'un proph?te de malheur annon?ait que la monarchie de Juillet ne se rel?verait pas de ce coup. <>

Ces t?moignages pris sur le moment m?me, dans les confidences des contemporains, permettent d'appr?cier quelles difficult?s et aussi quel m?rite P?rier avait ? maintenir la majorit? dans une telle Chambre. Il lui fallait une vigilance et un effort de tous les instants. Chaque jour il devait recommencer le travail de la veille. <> Au milieu de la bataille, en m?me temps qu'il faisait face aux attaques de l'ennemi, le ministre devait emp?cher la d?bandade de ses propres troupes. Si grand besoin qu'il e?t de cette majorit?, il ne la flattait pas et la rappelait volontiers ? la modestie de son r?le; l'un de ses alli?s les plus actifs, M. Dupin, ayant, un jour, parl? d'une question o? <>, P?rier interrompit avec v?h?mence: <> On pouvait m?me trouver parfois qu'il ne contenait ou ne voilait pas assez la col?re m?prisante que lui inspirait l'?tat d'esprit de la majorit?. Loin d'user des moyens de s?duction par lesquels les ministres d'ordinaire retiennent leurs partisans ou en gagnent de nouveaux, il ne savait m?me pas s'astreindre aux ?gards, aux politesses les plus simples. <> M. de R?musat ?crivait ? un ami, le 28 octobre 1831: <> Oui, mais il avait pr?cis?ment ces grandes vertus, et notamment il donnait ? chacun l'impression d'une volont? puissante qui dominait toutes les h?sitations, en imposait ? toutes les pr?tentions d'ind?pendance, donnait courage aux plus poltrons. <>, ?crivait, le 18 octobre 1831, la duchesse de Broglie. D'ailleurs, s'il malmenait souvent la Chambre, il savait aussi ?veiller chez elle une noble ambition en lui montrant la grandeur de sa t?che; il lui parlait de la reconnaissance dont elle serait entour?e, quand elle aurait satisfait ce pays qui lui demandait avant, tout <>. Il veillait ? ce que cette ambition ne s'?gar?t point; ce n'?tait pas chose facile, car les t?tes ?taient tourn?es par la fausse gloire de la r?volution; les plus conservateurs se laissaient aller ? d?biter ou ? accepter sur ce sujet les d?clamations courantes. <> Cette majorit? manquait surtout de courage; P?rier s'effor?ait de lui communiquer un peu de celui dont il ?tait rempli. ?coutez ses viriles exhortations: <> Gr?ce ? ces efforts continus, la majorit? <>. En somme, si elle ne s'?tait pas absolument d?gag?e des h?sitations qui tenaient au fond m?me de sa nature, elle ne fit d?faut ? P?rier dans aucune circonstance d?cisive. Par moment m?me, on e?t dit qu'il ?tait parvenu ? la p?n?trer et ? l'animer de ses propres passions: ? sa voix, sous son impulsion, ces bourgeois, nagu?re si froids, si incertains, si timides, sentaient s'allumer en eux des ardeurs, des col?res qu'ils ne se connaissaient pas, et on les voyait, par l'effet d'une sorte d'imitation, fr?mir, tr?pigner, menacer, maudire, ? l'unisson du ministre.

Quelques orateurs ont un proc?d? plus simple encore pour tout imputer au pouvoir; ils voient dans les troubles l'oeuvre d'une <>, ou du moins reprochent au minist?re de les avoir laiss?s volontairement grossir. Ils demandent ? grand bruit des enqu?tes, non sur le crime de la r?volte, mais sur celui de la r?pression. Pendant que l'opposition affecte, en parlant des insurg?s, une impartialit? ou une compassion hypocrites, elle r?serve sa s?v?rit? pour ceux qui ont eu la charge de d?fendre l'ordre; elle accuse le commandement de pr?cipitation cruelle, l'arm?e d'animosit? contre la population. Quelqu'un ayant soutenu que les soldats, qui venaient de r?primer une ?meute, avaient m?me droit ? la reconnaissance que les <>, parce que, dans les deux cas, on luttait pour la loi, un d?put? de la gauche, le g?n?ral Demar?ay, protestait contre cette assimilation: <> Aussi comprend-on que, dans un de ces d?bats scandaleux, soulev?s par l'opposition apr?s chaque r?volte, M. Dupin f?t autoris? ? dire: <> Et il demandait <>.

Cette d?testable tactique n'?tait pas suivie seulement par les ennemis de la monarchie; elle ?tait aussi celle de la partie de la gauche qui se piquait de constituer une opposition dynastique. Nous l'avons d?j? vue, dans les questions ?trang?res, tout en se d?fendant de d?sirer la guerre, seconder ceux qui y poussaient; de m?me, ? l'int?rieur, tout en ne voulant pas la r?publique, elle ne semblait avoir d'autre r?le que de couvrir les r?publicains, de plaider leur innocence, ou au moins leur innocuit?, de d?tourner d'eux la responsabilit? et l'irritation, pour les rejeter toutes sur le gouvernement. ?coutez son principal orateur, M. Odilon Barrot: <> Il ajoutait que ce malaise venait uniquement de la politique m?fiante et r?actionnaire de P?rier. Au lendemain des ?meutes, il se plaignait qu'on e?t employ? la violence au lieu de <> ? cette <>, ? cette <>, dont lui-m?me avait fait un si heureux et si honorable usage, lors du proc?s des ministres et du sac de Saint-Germain l'Auxerrois.

Casimir P?rier tenait t?te ? tous ces adversaires, qu'ils fussent violents ou l?ches, perfides ou niais. ? ceux qui se laissaient entra?ner hors de l'opposition constitutionnelle, il adressait cet avertissement que les partis de gauche ont si souvent m?rit? en France: <> Contre ceux qui osaient l'accuser d'avoir fait faire l'?meute par la police, le ministre se portait ? son tour accusateur: <>

Spectacle ?mouvant et parfois grandiose que celui de cet homme, soutenant la lutte ? la fois sur tous les terrains. Consid?rez-le, par exemple, ? l'une des heures les plus tragiques de son minist?re, en septembre 1831, quand la nouvelle de la prise de Varsovie a soulev? l'?meute dans Paris, mis la Chambre en feu, et que l'on peut se demander si, dans le trouble g?n?ral, le gouvernement ne sera pas abandonn? par une partie de ses d?fenseurs. La foule s'est ameut?e, tumultueuse, mena?ante, devant le minist?re des affaires ?trang?res. Tout ? coup, la porte s'ouvre, et un coup? sort. La populace, qui y reconna?t le pr?sident du conseil et le g?n?ral S?bastiani, se pr?cipite et arr?te la voiture. Les ministres mettent pied ? terre. P?rier, p?le de col?re, l'oeil en feu, marche vers les plus anim?s. <> Et comme la foule hurlait: <>--<> L'accent dominateur de sa voix, son regard, sa haute stature, saisissent les ?meutiers, qui s'?cartent et laissent les deux ministres entrer ? la chancellerie.

Suivez, dans ces m?mes journ?es, le pr?sident du Conseil ? la Chambre, o? M. Mauguin reprend les attaques de la rue. P?rier <> Vous jugez de la r?ponse. C'est un bruit de sabres et d'?perons, un cliquetis d'armes et de jurements.>> Puis le ministre rentre dans la salle, et, pour ranimer ses troupes parlementaires comme il vient de faire des autres, il monte ? la tribune. Son ?motion et sa col?re sont telles, qu'au premier moment il a peine ? parler; il reste ? la tribune, l'oeil ?tincelant, les narines ouvertes, soufflant comme un lion qui se pr?pare ? combattre. Enfin la parole parvient ? se frayer un passage, et jaillit vibrante, br?ve, saccad?e: phrases un peu incoh?rentes, o? l'orateur fait entrer on ne sait trop comment le cri de: Vive le Roi! et de: Vive la France! <> C'est peu de chose, mais rien n'est plus <>, dit encore notre t?moin; <>. Et quel est l'enjeu de cette terrible partie? Il ne s'agit pas d'une lutte de rh?teurs ou d'un conflit d'ambitieux se rencontrant sur quelque probl?me factice, comme il arrive parfois dans les assembl?es politiques. Ordre ou anarchie, paix ou guerre, telle est l'alternative. La cause que P?rier tient en main, c'est le salut de la France et le repos du monde.

Vainement le ministre remporte-t-il une victoire, le lendemain tout est ? recommencer, et il doit de nouveau faire face aux m?mes attaques: le d?go?t qu'il en ?prouve ne lasse pas son courage. ? la suite de la sanglante r?volte de Lyon, M. Mauguin tente encore d'innocenter les r?volt?s pour charger le gouvernement; et trouvant sans doute, dans le cas particulier, sa cause trop mauvaise, il r?veille toutes les m?chantes querelles soulev?es ? propos des ?meutes pr?c?dentes, notamment la pr?tendue histoire des bandes <> embrigad?s par la police lors des troubles du 14 juillet. P?rier r?pond; sa voix est fr?missante, sa l?vre trahit son m?pris et sa col?re. P?le, ?puis?, c'est ? croire, en plus d'un moment, qu'il ne pourra continuer; mais sa passion et les applaudissements d'un auditoire auquel il a communiqu? son indignation lui redonnent chaque fois comme un nouvel ?lan. Le d?bat dure plusieurs jours, le ministre n'a voulu laisser aucune calomnie, sans en faire justice; puis, avant de descendre de la tribune, il dit avec une fiert? m?lancolique: <>--<> crie-t-on des bancs de l'assembl?e et m?me des tribunes, o? le public n'a pu contenir son ?motion. M. Odilon Barrot t?che de couvrir la retraite de l'opposition, en engageant la Chambre ? se montrer <> pour le ministre. <>, s'?crie d?daigneusement P?rier; et la Chambre lui rend cette justice, en votant ? une immense majorit? l'ordre du jour qu'il demandait.

De telles luttes ?taient singuli?rement douloureuses ? celui qui en portait le poids. P?rier avait des heures d'abattement. Toute provocation de l'ennemi, toute attaque mettant son honneur en jeu et son courage en demeure, lui faisaient aussit?t relever la t?te. Seulement, au prix de quelles fatigues, de quelles souffrances, pour cet homme d?j? malade avant de prendre le pouvoir! Plus d'une fois, baign? de sueur, la voix alt?r?e, le corps d?faillant, il ?tait oblig? de s'interrompre et m?me de quitter la s?ance, comme faisait, quelques ann?es auparavant, cet autre h?ro?que malade, M. de Serre. L'opposition semblait prendre un plaisir cruel ? entretenir chez le ministre une irritation qui l'usait. M. Mauguin, surtout, s'attachait ? cette oeuvre meurtri?re. C'?tait lui qui, avec sa faconde pr?somptueuse, engageait les campagnes, interpellant, p?rorant ? toute occasion, ressassant les m?mes d?clamations. Il s'?tait constitu? l'antagoniste personnel de P?rier, antagoniste indigne, mais qui n'?tait pas, h?las! inoffensif. Il s'acharnait apr?s lui avec une t?nacit? froide et m?chante; sa main s?re le dardait de ses traits envenim?s. <>, disait-il. Au lieu de r?pondre par le m?pris, le ministre bondissait sous la blessure, s'?puisait en col?re imp?tueuse, livrant son ?me, l? o? l'autre ne jouait que de son esprit, et se fatiguait ? frapper ? coups de massue sur l'ennemi mobile qui se d?robait, en souriant d'avoir tortur? une si noble victime. Victime en effet! Chaque heure de ces d?bats rapprochait de la tombe l'homme dont la vie ?tait si pr?cieuse ? la France.

CHAPITRE V

LES LIEUTENANTS DE CASIMIR P?RIER

La lutte que Casimir P?rier soutenait dans le parlement, pour l'ordre int?rieur et la paix de l'Europe, ?tait vraiment son oeuvre propre; il en avait pris l'initiative, gard? la direction; il lui avait imprim? la marque de son caract?re, de son temp?rament et de sa volont?. Il serait injuste cependant d'oublier ceux qui le secondaient efficacement dans ces d?bats. Tels ?taient d'abord les autres ministres, tous z?l?s, courageux, dociles, quelques-uns orateurs de m?rite, mais si manifestement command?s, domin?s, absorb?s par leur chef, que leur personnalit? en ?tait un peu effac?e. P?rier rencontrait, en dehors du cabinet, ses auxiliaires les plus importants. Il avait su faire accepter son autorit?, non-seulement aux simples soldats, mais, ce qui est plus rare, ? ceux qui, par leur situation et leur talent, pouvaient justement se croire des chefs. On sait de quelle difficult? il est, en temps de guerre, de trouver, pour le commandement sup?rieur, un g?n?ral dont ses camarades et m?me ses anciens acceptent la pr??minence sans envie ni indocilit?. P?rier ?tait, dans les combats parlementaires, un de ces chefs d'arm?e incontest?s. Autour de lui se groupaient tous les hommes consid?rables de l'opinion conservatrice, divers d'origine, de tendance et de nature, destin?s apr?s lui ? se jalouser, ? se diviser et ? se combattre, mais consentant, pour le moment, ? ?tre ses lieutenants, se d?pensant, s'exposant autant que s'ils ?taient eux-m?mes au pouvoir, et ne connaissant alors entre eux d'autre rivalit? que celle du d?vouement au minist?re et ? sa politique. Au premier rang, il convient de nommer M. Dupin, M. Guizot et M. Thiers.

On peut ?tre aujourd'hui surpris de voir M. Dupin plac? ? c?t? des deux autres; mais, en 1831, il n'avait pas encore ?t? distanc? par M. Guizot et M. Thiers, qui n'en ?taient qu'? leurs d?buts parlementaires. L'?ge de M. Dupin,--il avait quarante-sept ans,--le renom qu'il avait acquis au barreau, le r?le qu'il avait jou? dans les assembl?es politiques depuis 1828, et m?me d?s 1815, pendant les Cent-Jours, lui assuraient une sorte de sup?riorit? et faisaient de lui l'un des personnages les plus importants de la Chambre. P?rier aurait d?sir? l'avoir pour coll?gue; lors de la formation du cabinet, il lui avait propos?, sans succ?s, d'?tre garde des sceaux. L'offre avait ?t? renouvel?e ? l'occasion de la crise minist?rielle, un moment ouverte en ao?t 1831. Tout en refusant de prendre aucun portefeuille, M. Dupin avait promis un concours auquel le pr?sident du Conseil attachait le plus grand prix. Toutes les fois que la lutte devenait un peu chaude: <>, disait P?rier. Aussi, peu d'orateurs ont pris une part plus active aux d?bats de cette ?poque. Son talent ?tait alors en pleine maturit?; toujours les m?mes qualit?s qui s'?taient manifest?es d?j? dans les Chambres de la Restauration: don d'improvisation prompte et brusque, souple dans sa rudesse; verve caustique, d'une familiarit? vigoureuse, proc?dant ? coups de boutoir pour l'attaque comme pour la d?fense; pens?e courte, superficielle, mais parfois saisissante; fa?on de trouver un tour vif et pittoresque pour les id?es vulgaires, et de donner ainsi une sorte d'originalit? ? ce que sent et dit tout le monde; saillies de franc et sain bon sens contre la sottise et la d?clamation d?mocratiques.

Si conservateur et si <> que M. Dupin se montr?t sous l'empire de la peur et de l'irritation, il l'?tait avec je ne sais quoi d'un peu court et incomplet, qui ?tait la marque de sa nature. Pendant les journ?es de Juillet, par prudence plus que par scrupule, il avait ?t? l'un des plus timides et des plus lents ? s'associer au mouvement; la r?volution une fois faite, il avait voulu la limiter; toutefois, loin de chercher ? rattacher la royaut? nouvelle ? l'ancienne, il pr?tendait l'en distinguer et la rabaisser, sinon au niveau d?mocratique, du moins au niveau bourgeois. Nul ne combattait avec plus d'insistance ce qu'il appelait la <> et la <> de l'?cole doctrinaire. Repoussant la souverainet? populaire comme la tradition monarchique, il avait sur l'origine de ce qu'il appelait, dans un langage peu royal, l' <>, une th?se, non de jurisconsulte, mais de procureur, nullement faite, ni dans le fond ni dans la forme, pour augmenter le prestige, la dignit? et la solidit? de cet <>. Dans toutes les discussions contre le parti r?volutionnaire, il ne parlait que la langue de l'int?r?t ?go?ste, subalterne; reprochant surtout ? l'?meute de faire <>; opposant ? la propagande belliqueuse la formule peut-?tre sens?e, mais un peu ?troite, du <>; souvent vulgaire alors m?me qu'il ?tait dans le vrai, ce qui faisait dire au duc de Broglie: <> Mais, jusque par ses d?fauts, cet orateur n'?tait-il pas plus apte que tout autre ? se faire entendre d'une partie de l'opinion victorieuse, ? ?veiller ses alarmes et sa col?re, ? la retourner contre le parti r?volutionnaire, sans cependant s'?lever ? des r?gions o? il n'e?t pas ?t? suivi et dont la hauteur e?t m?me paru suspecte?

?g? de quarante-trois ans, M. Guizot avait seulement quelques ann?es de moins que M. Dupin. L'?clat de son enseignement ? la Facult? des lettres, le r?le politique qu'il avait jou? pendant la Restauration ? c?t? de ses amis les doctrinaires, son passage au minist?re de l'int?rieur apr?s 1830, tout contribuait ? le mettre en vue. Cependant, entr? dans la Chambre seulement en janvier 1830, il y ?tait encore trop nouveau pour ?tre en pleine possession de son talent oratoire. De ses ann?es de professorat, il avait gard?, avec un ensemble de connaissances qu'on e?t vainement cherch? chez ses rivaux politiques, des habitudes de parole qui ne convenaient pas toutes aux d?bats du Parlement. Il y a loin, en effet, d'un monologue en Sorbonne, pr?par? ? loisir, ?cout? avec d?f?rence, au dialogue impr?vu et violemment contredit de la tribune. M. Guizot s'en aper?ut, et tout en s'?tudiant ? une transformation dont il sentait la n?cessit? mieux qu'il n'en avait peut-?tre pr?cis? d'abord toutes les conditions, il se tenait un peu sur la r?serve, t?tait le terrain avant de s'engager, et ne faisait pas emploi de tous les tr?sors d'?loquence qu'il poss?dait, mais que lui-m?me ne connaissait pas encore compl?tement. Il n'en ?tait pas moins, d?s cette ?poque, l'un des premiers orateurs de la Chambre, laissant voir en germe ces qualit?s rares qui s'?panosts upon the horse's sides there should be sufficient thicknesses of blanket to overcome friction, and this demands a greater thickness than under the riding saddle, for the pack load is a dead load. After the pack saddle is thrown into place, and before cinching it, ease the blanket by pulling it up slightly under the center of the saddle--along the backbone of the animal. This will overcome the tendency of the blanket to draw down and bind the horse's back too tightly when the saddle is cinched and the pack in place.

When packing the kyacks or alforjas particular care should be taken to have the pair for each horse evenly balanced as to weight. If the load swung on one side of the horse is heavier than that on the opposite side, there will be a continual drawing down of the pack saddle on the heavier side, resulting almost certainly in injury to the animal. Inattention or willful carelessness on the part of packers in balancing the pack is five times out of six the cause which leads to sore-backed pack animals.

If two or more pack animals are used, let such provisions and utensils as are in constant use and will be needed at once by the cook, be packed on one animal. Hobbles and bell should also be carried on this animal. This will be the first animal unpacked, and while the other animals are being unpacked the cook may get busy, and the packer will have hobbles and bell at hand to immediately attach to the animals.

The kyacks in place, hobbles, bell, and such odds and ends as it may not be convenient to pack in the kyack, may be laid on the center between the crosstrees and on top of the kyack, and over all smoothly folded blankets, sleeping bags, or tent, care being exercised to keep the pack as low and smooth as possible. Everything carefully placed and adjusted, cover the pack with the pack cloth or tarpaulin, folded to proper size to protect the whole pack, but with no loose ends extending beyond it to catch upon brush or other obstructions. If inconvenient to include within the pack, the cooking outfit in its canvas case may be lashed to the top of pack after the final hitch has been tied. All is ready now for the hitch that is to bind the pack into place.

Frequently the traveler is not provided with either kyacks or alforjas, and it becomes necessary to pack the load without the convenience of these receptacles. Before considering the hitches, therefore, let us describe methods of slinging the load in such cases upon the crosstree saddle.

The load which is to be slung from the crosstree should be arranged in two compact packages of equal weight, one for each side of the animal. Boxes may be used, but large, strong sacks are preferable. The large canvas duffle bags, described in the chapter on canoe outfitting, are well adapted to the purpose.

Take the sling rope, and, standing on the near side, throw one end over the horse's neck just forward of the saddle. Now at about the middle of the rope form two half hitches, or a clove hitch, on the forward cruz or fork of the saddle.

With the free end of the rope on the near side form a half hitch on the rear cruz, allowing sufficient loop between the forward and rear cruz to receive the side pack, with the free end of the rope falling under the loop. Now go to the off side and arrange the rope on that side in similar manner.

Lift the offside pack into position with its forward end even with the forward fork, lifting the pack well up to the forks. Hold the pack in position with the palm of the right hand against the center of the pack, and with the left hand pass the loop along the lower side of the pack, drawing in the slack with the free end of the rope, which passes around the rear fork and under the center of the pack. With the pack drawn snugly in position, take a turn with the free end of the rope around the rope along the side of the pack. This will hold the pack in position. Tie a bowline knot in the end of rope, and at proper length for the bowline loop to reach the center and top of pack. Place loop where it may be easily reached from the near side.

Now pass to the near side and sling the near pack in exactly similar manner, save that no bowline knot is to be formed. Reach up and slip the end of the near rope, which you are holding, through the bowline loop, draw tight and tie.

The following is another method of slinging packs, frequently used by forest rangers:

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