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Read Ebook: Les belles-de-nuit; ou les anges de la famille. tome 3 by F Val Paul

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Ebook has 1753 lines and 46528 words, and 36 pages

Au lecteur:

L'orthographe d'origine a ?t? conserv?e, mais quelques erreurs typographiques ?videntes ont ?t? corrig?es. La liste de ces corrections se trouve ? la fin du texte.

Math?matiques: ? repr?sente le signe de la proportion g?om?trique; 2 repr?sente 2 ? la puissance 6.

Une table des mati?res a ?t? ajout?e.

LES BELLES-DE-NUIT.

LES

BELLES-DE-NUIT

LES ANGES DE LA FAMILLE

PAR

Paul F?val.

BRUXELLES.

MELINE, CANS ET Cie, LIBRAIRES-?DITEURS.

LIVOURNE. LEIPZIG. M?ME MAISON. J. P. MELINE.

LE MANOIR.

LE PORTEFEUILLE.

Pendant deux ou trois minutes, Marthe de Penho?l resta comme an?antie.

Le coup la frappait d'autant plus rudement qu'il ?tait plus impr?vu; jusqu'au dernier moment, elle avait refus? de croire ? un malheur s?rieux.

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Maintenant que Marthe recouvrait la facult? de penser, sa conscience r?pondait ? cette question:

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Mais la lumi?re se faisait lentement dans son esprit, et, ? mesure qu'elle r?fl?chissait, les doutes revenaient en foule avec l'espoir.

C'?tait impossible! qui donc aurait enlev? Blanche? Marthe ne pouvait nommer qu'un seul coupable, et celui-l? n'avait pas besoin d'employer les mesures extr?mes. Robert de Blois ?tait le ma?tre au manoir de Penho?l, o?, depuis bien longtemps, chacun devait accomplir ses moindres volont?s. On n'arrache pas une pauvre fille ? son lit de souffrance, quand on peut la garder ? vue comme une captive, et qu'on la tient en son pouvoir.

Pourtant, de la place o? elle ?tait tomb?e sur ses genoux, Marthe pouvait voir encore les derniers barreaux de l'?chelle dress?e contre la fen?tre. Il n'y avait pas ? lutter contre cette preuve si ?vidente; Marthe courbait la t?te, et c'?tait machinalement que sa bouche r?p?tait encore:

--Blanche!... Blanche!... je t'en prie, ma fille, ne te cache plus!...

Il y avait d?j? longtemps que Marthe ?tait ainsi prostern?e, la t?te sur sa poitrine, et ne trouvant point la force de se relever. Elle voulait implorer Dieu, mais sa m?moire lui refusait, en ce moment, ses pri?res si souvent r?p?t?es. Elle ne pouvait prononcer qu'un mot:

--Blanche... Blanche!...

Comme elle essayait, pour la vingti?me fois peut-?tre, de se dresser sur ses pieds, afin de jeter au moins un regard en dehors, la porte s'ouvrit doucement.

Un immense espoir envahit le coeur de la pauvre m?re; son ?me passa dans ses yeux, qui se fix?rent, avides, sur la porte entr'ouverte.

Personne ne s'y montrait encore.

--Blanche!... murmura Madame; oh! tu me fais mourir!... C'est toi, n'est-ce pas, c'est toi?

La porte s'ouvrit tout ? fait, et au lieu de la charmante figure de l'Ange que Marthe s'attendait ? voir, ce fut le visage sombre du ma?tre de Penho?l qui apparut sur le seuil.

Ren? avait ses cheveux gris ?pars, et les rides de son front semblaient se creuser plus profondes. Sa joue ?tait bl?me, ? l'exception de cette tache d'un rouge ardent que l'ivresse mettait, chaque soir, ? ses pommettes osseuses amaigries. Il avait les yeux hagards, mais non pas ?teints comme ? l'ordinaire, et dans sa prunelle sanglante on lisait comme une col?re vague et aveugl?e.

Il ?tait ivre.

Il se retenait des deux mains aux montants de la porte.

--On vous trouve enfin, madame!... dit-il d'une voix embarrass?e. Voil? longtemps que je vous cherche!... Debout et suivez-moi.

La pauvre Marthe t?cha en vain d'ob?ir.

Et tout en s'effor?ant, elle murmurait:

--Ma fille!... par piti?, Ren?, dites-moi o? est ma fille!

Les sourcils de Penho?l se fronc?rent. Sa figure ?tait effrayante ? voir.

--Ne m'avez-vous pas entendu?... s'?cria-t-il; ou ne suis-je d?j? plus le ma?tre?...

Marthe ne pouvait bouger. Ren? traversa la chambre d'un pas lourd et chancelant. Quand il fut arriv? aupr?s de sa femme, il se baissa pour lui saisir le bras, et ce mouvement faillit lui faire perdre l'?quilibre, tant l'eau-de-vie chargeait pesamment sa t?te!

Il ne tomba pas cependant, et Marthe poussa un cri faible, parce que la main brutale de Ren? lui ?crasait le bras.

Il la souleva de force et la tra?na, bris?e, jusque dans le corridor.

Il y avait des ann?es que le ma?tre de Penho?l laissait sa femme dans l'abandon, mais il ne l'avait jamais maltrait?e. Aux heures m?me de son ivresse quotidienne, il avait toujours gard? vis-?-vis d'elle les dehors du respect.

Cette violence soudaine, dont le motif ne se pouvait point deviner, faisait diversion ? l'angoisse de Marthe, qui s'effrayait et qui disait:

--Que voulez-vous de moi, monsieur?... Laissez-moi!... laissez-moi!...

Ren? ne r?pondait point et la for?ait toujours de suivre son pas incertain le long du corridor.

Personne ne se montrait sur leur route. Durant cette soir?e on e?t dit que ce qui restait d'h?tes au manoir affectait de se cacher.

On n'avait vu ni Pontal?s, ni l'homme de loi, ni Robert, ni Blaise...

Ren? fit traverser ? sa femme le corridor entier, et descendit avec elle le grand escalier du manoir. Il s'arr?ta devant la porte du salon qu'il ouvrit.

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