Read Ebook: Angélique de Mackau Marquise de Bombelles et la Cour de Madame Élisabeth by Fleury Maurice Comte
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Ebook has 838 lines and 109183 words, and 17 pages
Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont ?t? corrig?es. L'orthographe d'origine a ?t? conserv?e et n'a pas ?t? harmonis?e. Les num?ros des pages blanches n'ont pas ?t? repris.
La notation O, suivie d'une 1 en exposant dans l'original a ?t? rendue par O dans cette version ?lectronique.
Dans la note 208, le pr?nom du comte de Tressan, marqu? comme <
ANG?LIQUE DE MACKAU MARQUISE DE BOMBELLES ET LA COUR DE MADAME ?LISABETH
OUVRAGES DU M?ME AUTEUR
PUBLICATIONS
Comte FLEURY
ANG?LIQUE DE MACKAU MARQUISE DE BOMBELLES ET LA COUR DE MADAME ?LISABETH
D'apr?s des DOCUMENTS IN?DITS
TROISI?ME ?DITION
PARIS ?MILE-PAUL, ?DITEUR 100, rue du Faubourg-Saint-Honor?, 100 Place Beauvau
Tous droits r?serv?s
AVANT-PROPOS
Le public, surtout certain public d'?lite f?minin,--celui qui prend le temps de lire, mais recherche plut?t un d?lassement teint? de psychologie souriante, voire de physiologie instructive et amusante ? la fois, que de trop p?dantes le?ons de diplomatie ou de politique,--le public tr?s fin, tr?s quintessenci?, tr?s prompt ? ?tablir des comparaisons, des femmes qui comprennent ou qui devinent et qui concluent, encourage volontiers ces <
N'est-ce pas la vie qui passe dans ces ailes bruissantes de femmes-papillons? Dussent-elles s'en br?ler, il leur faut la lumi?re qui, encore une fois, dans un supr?me battement, les fait scintiller devant la post?rit?. Si une du Barry ou une Parab?re scandalise ces lectrices averties, une Choiseul-Stainville, une Custine, une Flahaut, voire une Tallien ou une Aim?e de Coigny int?ressent ou captivent, rendent indulgentes pour elles-m?mes celles qui, dans les amours pass?es, aiment ? trouver la repr?sentation des amours pr?sentes ou futures.
Embellies par le recul des ann?es, ces figures leur apparaissent grandies ou rendues vaporeuses--suivant que le metteur en sc?ne a imprim? plus de relief au caract?re ou laiss? la premi?re place aux ?lans du coeur,--aur?ol?es jusque par-del? la mort de cette couronne de volupt? po?tique qui, <
A c?t? de celles qui aim?rent d'amour ou aim?rent simplement le plaisir, on citerait celles qu'un seul sentiment purifia, et l'on pense aussit?t ? une Pauline de Beaumont dont la mort fit verser de vraies larmes ? Chateaubriand, ? une Sabran attendant patiemment que le chevalier de Boufflers p?t l'?pouser, ? une Polastron usant de son influence de mourante sur le comte d'Artois pour obtenir sa conversion. N'en est-il pas quelques autres parmi celles dont on n'a pas pour coutume de parler, si s?duisantes qu'elles aient ?t?, et, cela parce que, < l'aust?re devoir pieusement fid?les>>, elles y trouv?rent unique et supr?me volupt?? Il semble qu'Ang?lique de Mackau, marquise de Bombelles, l'amie d?vou?e et aim?e de Madame ?lisabeth, dont il nous a ?t? permis, gr?ce ? un journal intime, de dessiner la vie, soit une de ces femmes d'?me ?lev?e dignes de solliciter l'attention.
Ignor?s d'ailleurs de la plupart des int?ress?s.
Quand, il y a plusieurs ann?es d?j?--habitant alors Versailles, dans l'atmosph?re m?me o? nos h?ros et leur entourage avaient v?cu, aim? et commenc? ? souffrir--nous faisions transcrire sous nos yeux les parties principales de ces innombrables dossiers, le savant archiviste du D?partement--tr?s ?pris d'histoire lui-m?me, quand les paperasses administratives lui en laissent le temps,--M. ?mile Co?ard, a complaisamment dirig? nos recherches dans ce labyrinthe cartonn?. Son obligeante exp?rience a souvent ?pargn? notre peine: qu'il re?oive ici l'expression de notre amicale reconnaissance.
Versailles, 1902.--Paris, 1905.
ANG?LIQUE DE MACKAU MARQUISE DE BOMBELLES
CHAPITRE PREMIER
Les Bombelles dans l'histoire.--Le marquis tuteur de ses soeurs.--Henriette-Victoire, comtesse de Reichenberg, ?pouse morganatique du landgrave de Hesse-Rheinfels.--M. de Bombelles ? Ratisbonne.--Les instructions du comte de Vergennes.--Mlle de Schwartzenau.--Jeanne-Ren?e de Bombelles projette de marier son fr?re ? Mlle de Mackau.--L'?ducation des jeunes filles et les mariages dans la noblesse.--La sous-gouvernante des Enfants de France et la jeunesse de Madame ?lisabeth.--Intimit? de la princesse avec Ang?lique.--Lettres de Mlle de Mackau au marquis de Bombelles.--L'empereur Joseph II ? Versailles.--El?onore d'Olbreuse et ses descendants.--Mariage d'Ang?lique.
Nous l'avons dit plus haut: gr?ce ? M. M. de la Rocheterie, on connaissait la correspondance pendant l'?migration des Raigecourt avec la marquise de Bombelles.
Quant au marquis de Bombelles, hormis dans les livres documentaires sur l'?migration, o? d'ailleurs on le confond souvent avec un de ses fr?res, il n'est gu?re parl? de lui. Histoire g?n?rale et m?moires ont l'air de l'ignorer. Il est donc n?cessaire d'expliquer en peu de mots ce qu'?taient sa famille et celle de sa femme.
Archives de Seine-et-Oise, E. 231.
Ce Henri-Fran?ois de Bombelles, lieutenant g?n?ral, gouverneur de Bitche, commandant de la fronti?re de la Lorraine Allemande et de la Sarre, est le p?re de Marc-Henri. Officier de valeur et de services ?clatants , il conquit une situation pr?pond?rante comme gouverneur de Bitche, poste qu'il conserva de nombreuses ann?es et jusqu'? sa mort survenue en 1760, au moment o? l'on songeait ? lui donner le b?ton de mar?chal de France.
A Fontenoy, ? Raucoux, il se distingua particuli?rement; comme gouverneur de la Lorraine allemande qu'il a fortifi?e et rendue praticable par des chemins militaires, il a droit ?galement aux ?loges, comme le t?moigne l'importante correspondance militaire qui lui est adress?e.
Arch. de Seine-et-Oise, E. 233, 234.
M. de Bombelles s'?tait mari? deux fois. Du premier lit, il laissait un fils et une fille. Celle-ci ?tait entr?e dans un couvent de Saverne et les portes du clo?tre se sont, ? ce point, ferm?es sur elle, que c'est ? peine si, parmi tous ces papiers de famille, son nom est prononc?. L'a?n? de la famille, appel? le comte de Bombelles, mari? ? Mlle B. de la Vannerie, et vivant, ? cause du caract?re difficile de sa femme, fort en dehors de ses fr?res et soeurs de p?re, se souciera fort peu de ses devoirs de chef de famille. Il accomplira une carri?re militaire honorable, deviendra mar?chal de camp, chevalier de l'Ordre de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel.
Du second mariage avec Marie-Suzanne de Rass?, sont n?s quatre enfants, deux fils et deux filles. Le deuxi?me des fils, Basile, comme ses fr?res, commandera une compagnie du r?giment de Berchenyi; de grandes folies de jeunesse p?seront sur toute sa vie; il sera enferm? ? Metz pour dettes et donnera les plus grands ennuis aux siens. Apr?s avoir servi en Allemagne, on le retrouve en 1792 mar?chal de camp ? l'arm?e de Cond?.
Arch. de Seine-et-Oise, E. 387, E. 391.
Lettre du 6 avril 1758 du prince h?r?ditaire de Hesse Darmstadt au lieutenant g?n?ral de Bombelles.
Pour l'administration des finances tr?s exigu?s de la famille, pour l'?ducation de ses deux soeurs, le marquis de Bombelles s'est tout ? fait substitu? ? son fr?re a?n?, et, d'un commun accord, c'est lui qui dirige, ordonne tout. Par sa raison pond?r?e, ses go?ts d'?conomie, l'affection toute paternelle qu'il porte ? ses soeurs--il s'est priv? du revenu du fief pour leur ?ducation--il se montre ? la hauteur de son r?le et digne d'?loges sans r?serves. Ceci n'?tait pas toujours l'avis de sa belle-soeur, la comtesse de Bombelles, jalouse de cette influence et qui excitait continuellement son mari contre son fr?re. Apr?s la mort de son a?n? en 1785, le marquis eut des d?m?l?s particuliers avec sa belle-soeur. Il r?pondit assez justement: <
Lettre du 13 avril 1786.
Apr?s la mort du prince, Marc-Henri de Bombelles entra au service, dans les mousquetaires, se distingua ? l'arm?e du mar?chal de Broglie, fut bless? ? Forbach, fit brillamment les campagnes de 1761 et 1762 comme aide de camp du marquis de B?thune. Il commanda ensuite une compagnie du r?giment de Berchenyi jusqu'au jour o? il la c?da ? son fr?re Basile. Il ?tait parvenu au grade de colonel lorsque, appuy? par le baron de Breteuil, alors ministre ? Naples, il demanda ? faire partie de la l?gation. Pendant son absence de plusieurs ann?es M. de Bombelles confiait Henriette-Victoire et Jeanne-Ren?e ? Mme d'Off?mont, n?e Fran?oise de Bombelles, sa tante, qui, veuve depuis longtemps d'un officier au r?giment de Cond?-Infanterie, vivait retir?e dans sa terre d'Off?mont .
Les Gobelin d'Off?mont descendaient de Jean Gobelin, seigneur de la Tour en 1516. Baltazar Gobelin, seigneur de Brinvilliers, pr?sident en la chambre des Comptes, fit ?riger sa terre en marquisat pour son fils Antoine. Celui-ci fut, en 1668, mari? ? Marie-Madeleine Dreux d'Autray, fille d'Antoine, seigneur de Villiers et d'Off?mont. C'est la c?l?bre empoisonneuse, marquise de Brinvilliers. Claude Antoine de Gobelin porta le nom de comte d'Off?mont. Son fils, Nicolas-Louis, ?tait le mari de Fran?oise de Bombelles. D'o? le comte d'Off?mont, n? le 3 novembre 1774 . Le ch?teau d'Off?mont appartient aujourd'hui ? M. de Sancy de Parab?re, ancien officier sup?rieur de cavalerie.
Excellent coeur mais t?te folle, Henriette-Victoire avait vou? une affection ardente au fr?re qui avait veill? sur son enfance, pay? son entretien au couvent et qui m?me, de Naples, continuait ? s'occuper d'elle avec une sollicitude constante. Par les lettres de la jeune fille conserv?es aux Archives de Seine-et-Oise on voit quelle place un peu encombrante Mlle de Bombelles occupait dans les pens?es... et les calculs financiers du secr?taire d'ambassade.
Pas jolie, fantasque, exub?rante et surtout sans aucune fortune, Mlle de Bombelles ?tait fort difficile ? marier. Les partis se pr?sentaient peu: le hasard devait amener celui auquel on aurait pu le moins songer. Un prince souverain allemand, p?re de la princesse de Bouillon, avait rencontr? Henriette-Victoire pendant un voyage en Bavi?re, aupr?s de son fr?re devenu ministre ? Ratisbonne. S?duit par le bavardage ?tourdi de cette jeune fille de dix-huit ans, le landgrave Constantin de Hesse Rheinfels demanda sa main. Il avait soixante ans; par son premier mariage il ?tait p?re de plusieurs princes et princesses qui supporteraient mal une telle m?salliance. M. de Bombelles put h?siter longtemps avant d'accepter pour sa soeur une union plus brillante en apparence qu'en r?alit?; devant l'insistance de Henriette-Victoire, qui ne voyait qu'une chose: ?tre princesse, il c?da, et le mariage eut lieu en 1776.
Malgr? la loi sur les mariages in?gaux qui r?gnait en Allemagne, Mlle de Bombelles se ber?ait de l'illusion qu'elle obtiendrait le droit d'?tre trait?e en princesse et de compenser par l? la disproportion des ?ges. Elle ne devait pas r?ussir; elle porta le nom de comtesse de Reichenberg et, malgr? tous les efforts de son mari en Allemagne, et de ses parents en France, elle ne put jamais obtenir d'?tre qualifi?e princesse. Apr?s deux ann?es tristement pass?es dans les ch?teaux gothiques du vieux landgrave nous la retrouverons veuve d'abord et, contre toute vraisemblance, inconsolable, puis, au bout de tr?s peu de temps, d?sireuse de se remarier ? tout prix et ?pousant contre le gr? des siens, le plus mauvais sujet du royaume, le marquis de Louvois.
L'autre soeur du marquis, Jeanne Ren?e, nous la suivrons ?galement au cours de cette ?tude: d'abord jeune fille, vivant tant?t aupr?s de son fr?re ? Ratisbonne, tant?t ? Versailles, o? la comtesse de Marsan, la baronne de Mackau ou Mme de Bombelles, sa belle-soeur, lui donnent tour ? tour l'hospitalit?; ensuite, apr?s un projet d'union manqu?e avec le chevalier de Naillac, mari?e au marquis de Travanet: c'est une femme gracieuse et spirituelle, assez instruite, d'un commerce agr?able et tr?s aim?e dans l'entourage de Madame ?lisabeth; elle est l'auteur de la romance c?l?bre <
Quant ? Ang?lique de Mackau elle se pr?sente trop bien elle-m?me avec son charme exquis, sa <
Depuis le printemps de 1775, le marquis de Bombelles ?tait charg?, en remplacement du baron de Mackau, de la l?gation de France aupr?s de la Di?te de Ratisbonne. En face des projets ambitieux de Joseph II sur la Bavi?re, la situation du ministre de France pr?s des princes germaniques s'offrait rien moins que facile. Le r?le de M. de Bombelles consistait avant tout ? ne pas s'ing?rer dans les affaires des petits souverains avec leurs puissants voisins. Pour remplir utilement un emploi de conciliation et d'effacement, un diplomate de carri?re patient, sachant vivre simplement et presque ? l'?cart des intrigues <
Les instructions du comte de Vergennes pour M. de Bombelles, ?tablissaient notamment certains points politiques qui devaient, quelques ann?es plus tard, ?tre oppos?s aux calculs ambitieux de Joseph II sur la Bavi?re: <
Le marquis s'?tait cr?? des intimit?s dans quelques familles; tr?s attir? chez Mme de Schwartzenau, femme du ministre de Prusse, il s'?tait cru ?pris de la fille de la maison et avait song? ? demander sa main. Certaines h?sitations de derni?re heure, peut-?tre aussi des obstacles de fortune ou de caract?re que des lettres post?rieures nous font deviner l'avaient fait renoncer ? son projet. La jeune fille, plus d?sireuse que lui, sans doute, de contracter cette union, s'?tait montr?e mortifi?e de l'abandon du marquis, et la rupture n'alla pas sans r?criminations et sans aigreur. D?barrass? d'un poids qui l'?touffait, M. de Bombelles n'eut plus qu'une id?e: se marier en France. Il ?tait ?g? de trente-trois ans, muni d'un poste diplomatique important, il n'avait plus ? se pr?occuper que du sort de sa jeune soeur qui alors vivait avec lui ? Ratisbonne...
Ce fut justement Jeanne Ren?e qui persuada ? son fr?re que, s'il voulait ?pouser Mlle de Mackau, fille d'une des sous-gouvernantes des Enfants de France, il n'avait qu'? formuler une demande. L'ann?e pr?c?dente, le marquis tomb? malade ? Versailles s'?tait vu soigner comme un fils par la baronne de Mackau avec laquelle, depuis toujours, il avait entretenu les liens de la plus ?troite intimit?. Une jeune fille rieuse et raisonnable ? la fois, de <
La princesse de Gu?m?n?e, n?e Rohan-Soubise, ?tait propri?taire de ce domaine de Montreuil, qui deviendra l'habitation aim?e de Madame Elisabeth. La comtesse de Marsan occupait rue Champ-la-Garde une grande maison dont le parc pouvait communiquer avec celui de sa ni?ce. Derri?re la propri?t? de Mme de Gu?m?n?e, avec son entr?e sur la rue Champ-la-Garde, se trouvait la petite maison pr?t?e ? Mme de Mackau, et que lui donna plus tard Madame Elisabeth.
De part et d'autre, il ?tait ?crit qu'on s'accorderait vite. Mme de Mackau ?tait sans fortune, dans le marquis de Bombelles, diplomate d'avenir, elle trouvait un bon parti pour sa fille. Loin d'?lever des objections contre la diff?rence d'?ge, elle encouragea sa fille, ? peine ?g?e de seize ans, ? r?pondre aux sollicitations dont son amie, Mlle de Bombelles, se faisait l'interpr?te. De son c?t?, Marc-Henri n'?tait que peu en ?tat par lui-m?me de donner une brillante situation ? celle qui deviendrait sa femme; mais il escomptait volontiers, outre les esp?rances de carri?re, la protection destin?e ? devenir efficace de la jeune soeur du Roi.
Si jeune qu'elle f?t, en effet, Mlle de Mackau jouait un petit r?le dans la cour intime des Enfants de France. Sa m?re, femme fort capable, s'?tait appliqu?e ? lui donner une instruction s?rieuse; la vie modeste qu'elle et ses enfants menaient ? Strasbourg n'avait pu que fortifier les excellentes qualit?s d'Ang?lique. La jeune fille n'avait pas connu les dangers d'une existence trop mondaine soit dans l'int?rieur familial, soit dans les couvents ? la mode, lesquels pr?paraient si bien ? la vie de cour et si mal ? la vie conjugale.
A cette ?poque, la femme appartenant ? la soci?t? se tient dans le monde comme sur un th??tre. Elle sent sur elle les regards du public, elle apprend un r?le tr?s difficile ? porter. Aussi l'apprentissage commence-t-il de bonne heure. La vie de famille d'alors peut nous para?tre ?trange, tant elle est diff?rente de celle que m?nent la plupart des jeunes filles d'aujourd'hui.
On a form? l'enfant d?s le berceau aux belles mani?res. Elle s'est habitu?e ? se promener d'un air grave; on juge de ce que peuvent ?tre ses jeux de prime jeunesse en corps de baleine et en paniers; sauter et courir voil? de fort sottes occupations pour une fille noble destin?e ? tenir un rang dans la soci?t?, surtout ? la Cour, but de toutes les aspirations. Elle voit fort peu sa m?re, tant les multiples occupations mondaines, le th??tre, la Cour, les petits salons o? l'on cause, o? l'on joue, o? l'on soupe, o? l'on m?dit, prennent son temps, accaparent exclusivement son esprit. Passer des heures avec l'enfant dont l'intelligence s'?veille peu ? peu, jouer avec elle en un charmant abandon, livrer les profondeurs na?ves de sa tendresse maternelle, se montrer petite et simple pour mieux insuffler son amour, se faire aimer ? force d'abdication du moi, ? force d'oubli des pr?occupations et des soucis ext?rieurs, reprendre peu ? peu et savoir garder la place qu'ont occup?e les <
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