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Read Ebook: La Comédie humaine - Volume 03 by Balzac Honor De

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Ebook has 179 lines and 12754 words, and 4 pages

Le moyen ?ge pr?sente peu d'exemples de l'?criture en chiffres; mais, d?s l'?poque de la Renaissance, la n?cessit? de moyens occultes de communication se fait de plus en plus sentir au milieu des intrigues diplomatiques qui se croisent en tous sens. Divers auteurs composent sur pareil sujet de tr?s-gros livres; des ?ditions multipli?es attestent l'utilit? de pareils ?crits, et chacun s'efforce de d?couvrir les moyens de rendre impuissants tous les efforts des investigateurs.

Au dix-septi?me si?cle, les monarques, les ministres, les ambassadeurs, font constamment, du chiffre, un usage qui n'a cess? de s'?tendre et de se perfectionner jusqu'? nos jours.

Les d?p?ches chiffr?es qui se sont amoncel?es en quantit? immense durant cette p?riode n'ont point ?t?, la chose va sans dire, livr?es ? la publicit?; elles sont rest?es ensevelies dans les archives secr?tes des chancelleries; on peut toutefois rencontrer, dans des recueils de documents ?loign?s de l'?poque contemporaine, divers exemples de l'emploi de la Cryptographie, divulgu?s par la voie de l'impression.

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Je suis adverty que 53, 52, 21, 84, 49, 27, 53.....>>

Quelques chiffres sont surmont?s d'un trait ou du deux points; des lettres grecques et divers signes employ?s par les chimistes et les astronomes se m?lent aux chiffres. L'?diteur a reproduit le tout, sans chercher ? d?couvrir ce que cachait un voile qu'il aurait d? s'efforcer de soulever.

L'histoire conserve le souvenir de diverses anecdotes dont l'emploi des chiffres a ?t? la cause; nous allons en relater quelques-unes:

Dans le cours des longues n?gociations qui firent durer pendant tant d'ann?es le Congr?s de Westphalie, les pl?nipotentiaires de diverses puissances demand?rent ? conna?tre les propositions que faisait l'Empereur d'Allemagne concernant certains points en litige; son ambassadeur, Isaac Voltmar, s'excusa de ne pouvoir les communiquer, en all?guant qu'elles ?taient ?crites en chiffres et qu'il lui fallait trois semaines pour en avoir la clef. Cette r?ponse excita un m?contentement g?n?ral, et l'envoy? du duc de Savoie s'?cria: <>

Une autre circonstance originale se montra au commencement du dix-huiti?me si?cle:

Cette nomenclature comprenait, entre autres personnages, un j?suite, le p?re Wolf, qui avait accompagn? ? Berlin l'ambassadeur d'Autriche, en qualit? de chapelain, et qui se livrait avec activit? ? des intrigues politiques.

Le nombre 24 signifiait l'?lecteur, 110 l'Empereur, 116 le p?re Wolf.

Barthololi ?crivit, un jour, de Vienne, que, pour faire avancer l'affaire, il ?tait indispensable que 24 adress?t une lettre autographe ? 110 .

Le 0 de ce dernier nombre, ?tant trac? ? la h?te, fut pris pour un 6, et l'on en conclut ? Berlin qu'il fallait que l'?lecteur ?criv?t de sa main au p?re Wolf.

Le j?suite fut aussi surpris que flatt? de recevoir une pareille communication: elle le d?cida ? ne rien ?pargner pour faire r?ussir les vues du prince qui venait ainsi se mettre sous sa protection; il s'adressa au confesseur de l'Empereur; des lettres all?rent ? Rome trouver le g?n?ral de la puissante soci?t?; bient?t tous les obstacles qui s'?taient jusqu'alors accumul?s s'aplanirent, et, gr?ce a cette m?prise fortuite dans une d?p?che chiffr?e, gr?ce ? ce 0 qui parut transform? en un 6, l'?lecteur obtint de la cour de Vienne ce que peut-?tre, sans cet incident, elle lui aurait toujours refus?. Autre chapitre ? joindre ? la piquante histoire des tr?s-petites causes qui am?nent de grands ?v?nements.

Cartes myst?rieuses de M. de Vergennes.

Entrons ? ce sujet dans quelques particularit?s:

La couleur de la carte d?signait la patrie de l'?tranger. Le blanc ?tait affect? au Portugal, le rouge ? l'Espagne, le jaune ? l'Angleterre, le vert ? la Hollande, le blanc et le jaune ? Venise, rouge et vert ? la Suisse, rouge et blanc aux ?tats de l'?glise, vert et jaune ? la Su?de, vert et rouge ? la Turquie, vert et blanc ? la Russie, etc.

L'?ge du porteur ?tait exprim? par la forme de la carte. Si elle ?tait circulaire, c'?tait l'indice qu'il avait moins de vingt-cinq ans; de 25 ? 30, ovale; de 30 ? 45, la carte ?tait octogone; de 45 ? 50, elle ?tait hexagone; de 55 ? 60, c'?tait un carr?; au-dessus de 60, un carr? long.

Deux lignes plac?es au-dessous du nom du porteur de la carte indiquaient sa taille. S'il ?tait grand et maigre, les lignes ?taient ondoyantes et parall?les; grand et gros, elles se rapprochaient l'une de l'autre; une stature moyenne et petite se trouvait signal?e par des lignes droites ou courbes plac?es ? des distances plus ou moins ?loign?es.

L'expression de la physionomie ?tait indiqu?e au moyen de la figure d'une fleur plac?e dans la bordure qui entourait la carte. Une rose d?signait une physionomie ouverte et aimable, une tulipe exprimait un air pensif et distingu?.

Un ruban ?tait entortill? autour de la bordure, et, selon qu'il descendait plus ou moins bas, il faisait savoir si le recommand? ?tait c?libataire, mari? ou veuf.

Des points plac?s ?galement dans la bordure r?v?laient la position de fortune.

La religion du personnage, qu'on signalait de la sorte, ?tait indiqu?e au moyen d'un signe de ponctuation plac? apr?s son nom. S'il ?tait catholique, on mettait un point; luth?rien, un point et une virgule; calviniste, une virgule; juif, un trait d'union. S'il passait pour ath?e, on ne mettait aucun signe.

Des points plac?s au-dessus, au-dessous ou ? c?t? de quelques mots, de petits signes mis dans les angles de la carte, dans le genre de ceux-ci:

, , , ,

et qui pouvaient passer pour de simples ornements sans cons?quence, indiquaient les qualit?s, les d?fauts, l'instruction du porteur de la carte. En y jetant un coup d'oeil, le ministre apprenait en une minute, aussi bien qu'il l'e?t fait en lisant une page enti?re de raisonnements, si l'individu auquel on avait remis pareil billet, ?tait joueur, vicieux ou duelliste; s'il venait en France pour se marier, pour recueillir une succession ou pour se livrer ? l'?tude; s'il ?tait m?decin, journaliste, homme de lettres; s'il m?ritait d'?tre soumis ? une surveillance, ou bien s'il ne devait inspirer aucun soup?on. Rien ne pouvait faire soup?onner qu'il y e?t autant de secrets dans un simple billet de l'aspect le plus inoffensif, et con?u, par exemple en ces termes:

ALPHONSE D'ANGEHA recommand? ? monsieur le comte de Vergennes par le marquis de Puysegur, ambassadeur de France ? la cour de Lisbonne.

Mais les lignes plac?es au-dessous du nom du porteur, les signes de ponctuation, les ornemente tr?s-peu multipli?s jet?s dans les coins de la carte, ?taient gros de r?v?lations que nul n'aurait soup?onn?es.

La Cryptographie au dix-neuvi?me si?cle.

Les grands ?v?nements dont l'Europe a ?t? le th??tre depuis une soixantaine d'ann?es, ont fait sentir de plus en plus l'utilit? de l'?criture chiffr?e.

Dans le cours des op?rations militaires, les ordres, les d?p?ches, sont tr?s-fr?quemment intercept?s; il peut en r?sulter les cons?quences les plus graves. L'ennemi apprend de la sorte des choses qu'il est d'un int?r?t immense de lui tenir cach?es: si le sens des lettres dont il s'empare est cach? sous un myst?re qu'il ne peut percer, il n'a plus entre les mains qu'un chiffon de papier qui ne lui est d'aucun secours.

Nul doute qu'? l'heure actuelle les diplomates n'aient encore, pour leurs communications les plus intimes et les plus secr?tes, recours ? l'art du chiffre. Nous ne saurions dire quels sont maintenant les syst?mes qui obtiennent la pr?f?rence, mais nous pensons qu'ils ne s'imitent pas de ceux dont nos p?res faisaient usage et qu'il nous reste ? faire conna?tre. Il est difficile d'imaginer en ce genre quelque chose de mieux que ce qui a d?j? ?t? d?couvert.

Nous avons ? passer en revue les ?crivains qui ont successivement expos? les myst?res de la Cryptographie.

AUTEURS QUI ONT ?CRIT SUR LA CRYPTOGRAPHIE.

? Ier.

L'abb? Trith?me.

Il est impossible de ne pas convenir que, surcharg?s de d?tails inutiles, accabl?s d'une foule de r?flexions mystiques, de consid?rations all?goriques, et se tra?nant sous le poids d'une immense ?rudition cabalistique qui ?tale hors de tout propos les r?veries creuses et les imaginations folles des vieux rabbins, les ouvrages de Trith?me sont des lectures les plus indigestes et les plus p?nibles auxquelles on puisse se condamner. Il faut du courage et de l'attention, pour d?m?ler au milieu de toutes ces digressions et de toutes ces r?veries les proc?d?s de Cryptographie qu'indique l'abb? de Saint-Jacques.

Le premier livre comprend trois cent soixante-seize r?p?titions de l'alphabet form? de vingt-quatre lettres; ? chaque lettre correspond un mot de la langue; le tout forme un total de neuf mille vingt-quatre mots. Afin de faire bien comprendre ce syst?me, il convient de transcrire quelques-uns de ces alphabets; nous reproduirons le premier, et nous y joindrons trois autres pris au hasard .

a J?sus, l'amour. b le Dieu, la dilection. c le Sauveur, la charit?. d le mod?rateur, la r?v?rence. e le pasteur, l'ob?issance. f l'auteur, le service. g le r?dempteur, le z?le. h le prince, la m?moire. i le fabricateur, le souvenir. k le conservateur, la souvenance. l le gouverneur, la faveur. m l'empereur, l'affection. n le roi, la loi. o le recteur, la foi. p le juge, l'esp?rance. q l'illustrateur, le commandement. r l'illuminateur, la recordation. s le consolateur, la parole. t le Seigneur, la connaissance. u le dominateur, le saint. x le cr?ateur, l'amiti?. y le psalmateur, la promesse. z le souverain, l'ordonnance. & le protecteur, la bienveillance.

a fragiles, Europe. b mis?rables, Candie. c ingrats, Hongrie. d ignorants, Panonie. e iniques, Pologne. f injustes, Germanie. g malheureux, Saxe. h malicieux, Helv?tie. i obstin?s, Su?de. k perdus, Italie. l p?cheurs, Romanie. m criminels, Lombardie. n volontaires, Espagne. o vains, Andalousie. p mauvais, Castille. q d?testables, Gaule. r abominables, Bretagne. s damnables, Normandie. t immondes, Aquitaine. u indigents, Guyenne. x pauvres, Gascogne. y pusillanimes, Auvergne. z pervers, Bourgogne. & abjects, France.

Trith?me rend ceci fort clair au moyen d'un exemple; nous allons le reproduire exactement: Un m?chant vous demande une lettre d'introduction aupr?s d'un de vos amis avec lequel il veut se lier. Vous avez des motifs pour ne pas repousser cette pri?re; d'un autre c?t?, vous voulez transmettre des renseignements exacts sur votre recommand?. Vous le chargez alors de remettre ? celui qu'il va trouver, un ?crit qui pr?sente les phrases suivantes:

<>

<>

Trith?me explique qu'avec ce syst?me on peut s'exprimer tr?s-facilement dans quelque langue que ce soit, il en fournit des exemples pour l'italien et le latin; la phrase suivante:

<>

L'auteur fait remarquer:

Qu'il ne faut jamais <>

Qu'il ne faut pas qu'il y en ait d'oubli?es ni d'omises.

On ne doit prendre qu'un seul mot dans chaque alphabet, et il est essentiel de ne pas laisser passer un seul alphabet sans y prendre une expression.

Les mots qu'on traduit en langage polygraphique doivent ?tre ?crits tout au long, sans abr?viation, distinctement et d?ment s?par?s.

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