Read Ebook: L'Illustration No. 0070 29 Juin 1844 by Various
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Ebook has 241 lines and 28805 words, and 5 pages
L'ILLUSTRATION, JOURNAL UNIVERSEL.
Ab. pour Paris.--3 mois, 8 f.--6 mois, 16 f.--Un an, 30 f. Prix de chaque N?, 75 c.--La collection mensuelle br., 2 f. 75 c.
Ab. pour les D?p.--3 mois, 9 f.--6 mois, 17 f.--Un an, 32 f. pour l'?tranger, -- 10 -- 20 -- 40
SOMMAIRE
Geoffroy-Saint-Hilaire.
?tienne Geoffroy-Saint-Hilaire vient d'?tre enlev? ? la science et ? ses amis. Il ?tait ne ? ?tampes, le 15 avril 1772. Sa famille le destinait ? l'?tat eccl?siastique. Jeune encore, il vint ? Paris pour y faire ses ?tudes; mais au coll?ge de Navarre, o? il fut plac?, Brisson professait la physique. Le contraste des m?thodes rigoureuses d'une science r?elle avec l'?chafaudage sans fondement des hypoth?ses th?ologiques, frappa vivement son esprit. Au sortir du coll?ge, il se voua donc tout entier ? l'?tude de la nature. Daubenton et Hany tourn?rent ses id?es vers la min?ralogie. Incarc?r? ? la suite des ?v?nements du mois d'ao?t 1792, Hany fut bient?t rel?ch? sur la demande de l'Acad?mie, et aussi gr?ce aux d?marches actives de son jeune ?l?ve. A son tour, le ma?tre servit le disciple, qui devint d?monstrateur au cabinet d'histoire naturelle. On ?tait en 1793. La convention nationale organisait ? la fois la victoire au dehors et l'administration au dedans. Le jardin du Roi fut transform? en Mus?um d'Histoire naturelle, avec un enseignement complet comprenant l'ensemble des sciences naturelles, A cette ?poque les savants ?taient rares; les hommes d'intelligence et d'?nergie avaient pris le parti des armes; mais la convention, qui voyait les grands g?n?raux sortir des rangs de l'arm?e, savait qu'il y a aussi des naturalistes et des professeurs parmi les soldats de la science. Daubenton, Desfontaines, Dolomieu, Rourcroy, Hany, Jussien, Lac?p?de, Lamark, Latreille, Chouin, Vauquelin, furent appel?s ? enseigner les sciences dont ils s'?taient occup?s. La chaire de l'histoire naturelle des animaux vert?br?s restait seule vacante. La convention d?cida qu'elle serait occup? par Geoffroy. Encourag? par Lakanal et Daubenton, le jeune min?ralogiste accepta, et on sait comme il a justifi? depuis le choix dont il fut honor? ? cette ?poque. En peu de temps il se mit ? la hauteur de sa mission: non-seulement il ?tudiait et travaillait sans cesse, mais encore il saisissait avidement toutes les occasions de servir la science ? laquelle il s'?tait d?vou?. En voici la preuve. Il connaissait l'agronome Tessier, son compatriote, celui-ci, r?fugi? en Normandie, lui parle d'un travail sur l'anatomie des mollusques, fait par le pr?cepteur des enfants du comte d'H?ricy. Geoffroy ?crit au jeune instituteur, qui lui r?pond: <
Pendant deux ans, Cuvier et Geoffroy travaill?rent ensemble. Tout ?tait commun entre eux, et l'heureuse alliance de l'imagination de l'un avec l'esprit lumineux de l'autre a jet? les fondements de la science zoologique actuelle, qui r?unit la puissance de g?n?ralisation du g?nie allemand ? la vigueur et ? la clart? de l'intelligence fran?aise.
La campagne d'?gypte vint s?parer les deux amis. Geoffroy partit avec Bonaparte, prit part ? toute la campagne et ? tous les travaux de l'Institut d'?gypte. C'est alors qu'il fit ses premi?res observations sur l'organisation si curieuse des crocodiles. Pendant que l'on canonnait Alexandrie, il ?tudiait l'anatomie du silure ?lectrique, et utilisait au profit de ses d?couvertes, l'exaltation que produit le bruit du canon et l'agitation incessante des esprits au sein d'une ville assi?g?e, dont la reddition ne pouvait ?tre que diff?r?e. Toutes les richesses scientifiques amass?es par la commission d'?gypte allaient tomber entre les mains des Anglais, qui regardaient les collections et les manuscrits de nos savants comme un des troph?es de leur conqu?te. Geoffroy, Savigny et Delille sont d?put?s vers le g?n?ral anglais, et lui d?clarent que s'il persiste ? vouloir les d?pouiller des fruits de quatre ans de veilles et de travaux, ils les d?truiront de leurs propres mains, et signaleront ? l'Europe cet acte d'injustice et de barbarie. Leur fermet? imposa au chef de l'arm?e ennemie, qui s'abstint d'un acte de violence sans profit et partant sans but.
En 1808, Geoffroy ?tait ? Lisbonne, envoy? par Napol?on pour organiser l'instruction publique en Portugal. Dans ce voyage il n'avait pas oubli? les int?r?ts du Mus?um d'histoire naturelle. Charg? de nombreux ?chantillons, pris parmi les doubles de nos collections, il fit de nombreux ?changes avec le mus?e d'Ajuda; mais au moment de quitter le Portugal un trait? d'?vacuation vint de nouveau le mettre en pr?sent? des Anglais. Lord Proby et le g?n?ral Beresford demandaient que les collections leur fussent livr?es; Junot ne r?sistait que faiblement, mais Geoffroy ne faisait pas si bon march? de sa paisible conqu?te. Les conservateurs du mus?e d'Ajuda d?clar?rent que ces collections ?taient sa propri?t? particuli?re, et les Anglais insistant pour qu'on leur donn?t au moins quatre caisses, Geoffroy leur abandonna ses effets et emporta sa collection. En 1815, M. de Richelieu s'empressa d'offrir au Portugal de lui restituer ces richesses; mais le ministre portugais r?pondit loyalement qu'il ne r?clamait rien, car il n'y avait eu que des ?changes sur le pied de la plus parfaite ?galit?.
Pendant les cent jours, Geoffroy fut le repr?sentant de la ville d'?tampes, mais il renon?a bient?t ? ses fonctions politiques pour retourner ? la science. Depuis cette ?poque, il s'est livr? sans interruption ? ses ?tudes favorites et a d?velopp? peu ? peu les id?es philosophiques sur l'organisation animale, qui feront sa gloire aux yeux de la post?rit?. Essayons d'en tracer l'esquisse sans ?tre ennuyeux ou incompris.
Lorsque Linn? parut, l'histoire naturelle n'?tait qu'un chaos; on d?crivait, on enregistrait les animaux, mais ou ne les classait pas. Linn? porta la lumi?re au milieu de ces t?n?bres; il apprit ? nommer, classer et caract?riser les esp?ces: il fit voir comment l'homme devait dresser l'inventaire des richesses de la nature; distinguant et s?parant sans cesse, il dut insister plus sur les dissemblances que sur les rapports. Tous les naturalistes subirent l'ascendant du grand homme et march?rent dans la route qu'il avait trac?e. Cependant quelques esprits synth?tiques furent frapp?s des analogies qui existent entre les oeuvres si vari?es de la nature. Ils reconnurent que tous les mammif?res, par exemple, ?taient construits sur le m?me plan. Geoffroy, qui s'?tait sp?cialement occup? de cette classe d'animaux, s'assura que ces analogies ne s'arr?taient pas ? une ressemblance g?n?rale, mais qu'on pouvait la poursuivre jusque dans ses moindres d?tails. Il reconnut que la main de l'homme et du singe, l'aile de la chauve-souris, la patte du chien, la griffe du chat, le pied fourchu du boeuf et du mouton, le sabot du cheval, la rame du phoque et la nageoire de la baleine se composent des m?me pi?ces. Mais les unes sont plus d?velopp?es, les autres le sont moins, quelques-unes disparaissent presque en entier, tandis que d'autres grossissent d?mesur?ment.
Guid? par le sens de l'analogie, il prouva que la t?te se compose toujours des m?mes os dans l'homme comme dans l'oiseau et le poisson. Il vit, en un mot, que la nature, fid?le au plan qu'elle s'est trac?, le varie, le modifie, mais ne le change jamais. Il en conclut que la cr?ation est soumise ? des lois, ? des n?cessit?s qu'elle ne saurait enfreindre, et qu'elle n'est point l'acte arbitraire d'une volont? sans r?gles et sans bornes. La justesse de cette conclusion, il la v?rifia dans ses moindres d?tails; ainsi les dents existent dans toute la classe des mammif?res, tout ? coup elles manquent dans celle des oiseaux, qui la suit imm?diatement; n'?tait une infraction ? la loi de l'unit? d'organisation des animaux; mais cette infraction n'est qu'apparente. Geoffroy prouva que les dents existent chez les oiseaux dans le jeune ?ge, mais elles sont ? peine form?es et disparaissent bient?t arr?t?es dans leur croissance par le d?veloppement des m?choires qui constituent le bec. Ainsi donc le proverbe avait menti, et les poules ont des dents, mais elles ne les conservent pas.
Les animaux n'?tant plus des cr?ations s?par?es, mais seulement la transformation d'un seul type, la permanence des esp?ces devenait fort douteuse; en effet, les agents ext?rieurs, en modifiant un animal, ne peuvent-ils pas, avec l'aide du temps, le transformer au point qu'il ne ressemble plus ? son type originel? Voyez les vari?t?s de chiens, de chevaux, de moutons; pourquoi la nature serait-elle moins puissante que l'homme? Les preuves abondent, mais l'espace nous manque. Je n'en citerai qu'une seule. A mesure qu'on s'avance vers le Nord, la martre commune se modifie graduellement, et le prix de la fourrure s'accro?t dans le m?me rapport. Enfin, en Sib?rie, on trouve la martre zibeline, et le naturaliste suit toutes les transitions entre l'animal de France et celui de la Sib?rie, qui, au premier abord, semble une esp?ce compl?tement distincte.
Les id?es de Geoffroy sur l'unit? organique renfermaient implicitement une autre v?rit?. Les appareils si vari?s dont se compose l'organisme humain, par exemple, ne seraient-ils point un seul et m?me organe diversement modifi?? Tout le monde n'est-il pas frapp? de l'analogie qui existe entre les membres sup?rieurs et les membres inf?rieurs? Cette analogie ne se borne pas l?. Les os du bassin sont la r?p?tition de ceux de l'?paule; ceux de la t?te ne sont que des vert?bres modifi?es, et le sternum n'est qu'une ?bauche de la colonne ?pini?re. Cette grande id?e fermentait ? la m?me ?poque chez plusieurs philosophes: Goethe l'avait con?ue en 1791, Oken en 1807, Dum?ril en 1808, de Blainville en 1816 et Geoffroy en 1824; mais Goethe n'avait point publi? sa pens?e qui n'?tait qu'un aper?u, et ce sont les anatomistes que nous venons de citer qui l'ont ?lev?e au rang de v?rit?.
La cons?quence directe de toutes ces id?es, c'est la mine de la doctrine des causes finales, ? laquelle Bernardin de Saint-Pierre avait pr?t? tout le charme de son style et de son imagination. En effet, si la nature est astreinte, dans ses cr?ations, ? des r?gles d?termin?es dont elle ne s'?carte jamais m?me dans les animaux les plus bizarres en apparence, il en r?sulte qu'elle ne cr?e pas uniquement les organes pour qu'ils accomplissent certaines fonctions. De l? l'existence des organes inutiles, v?ritables pierres d'attente, qui prouvent l'unit? du plan de l'architecte m?me dans les parties de son travail qui sont inachev?es. Ainsi, tel muscle tr?s-peu d?velopp? chez l'homme, o? il n'est d'aucun usage, remplit chez les animaux d'importantes fonctions; tels sont, par exemple, le muscle peaucier, ? l'aide duquel les chevaux peuvent imprimer ? leur peau des secousses brusques et r?p?t?es; et le plantaire gr?le, agent principal du saut chez le lion, le tigre et le chat. Aussi le sage, p?n?tr? de l'insuffisance de ses lumi?res, s'abstient-il de juger les oeuvres de la cr?ation. Quand on accuse d'impi?t? les esprits difficiles qui les critiquent, il s'?tonne en souriant de l'assurance de ceux qui, louant sans comprendre, substituent leurs courtes vues aux grands desseins de la nature. A mesure que la science marche, elle renverse leur petit ?chafaudage de causes filiales qu'ils recommencent incessamment sur de nouveaux frais. Et cependant la fourmi, perdue dans les fentes de l'escalier d'un palais immense et voulant raisonner sur la destination des diverses parties de l'?difice, n'est qu'une bien faible image de la petitesse et de l'insuffisance de l'homme qui pr?tend conna?tre les intentions de la nature dans l'ensemble de l'univers.
Apr?s avoir trouv? l'organisme soumis ? des lois invariables dans tous les ?tres normaux, Geoffroy devait naturellement se demander si elle les viole compl?tement quand elle engendre des monstres. D?j? Montaigne avait dit: <
Les id?es de Geoffroy ne pouvaient avoir l'approbation de Cuvier. Esprit lumineux et analytique, g?nie classificateur, amoureux des faits, curieux des d?tails et hostile aux g?n?ralisations hardies, il souleva une discussion au sein de l'Acad?mie des Sciences en mars 1830. Dans cette lutte, tout l'avantage ?tait de son c?t?; n'?non?ant que des faits mat?riels, n'en tirant que les conclusions les plus directes, habitu? aux ?motions de la tribune, s'exer?ant tous les jours ? la dialectique au sein du conseil d'?tat, sa victoire parut compl?te ? tous ceux qui ne s'?taient point occup?s de ces grands probl?mes. Un grand nombre de naturalistes en jug?rent autrement, et lorsque Geoffroy se retirait de la lutte, satisfait d'avoir allum? le flambeau de la discussion, Goethe prit la plume pour la derni?re fois de sa vie, jugea le combat et les combattants, et s'associa hautement, avec l'Allemagne scientifique, ? la d?faite apparente de Geoffroy-Saint-Hilaire. Il fit voir que si Cuvier ?tait le glorieux continuateur de Daubenton, Geoffroy ?tait le digne successeur de Buffon, et que chacun d'eux travaillait suivant ses facult?s et avec un ?gal succ?s aux progr?s des sciences naturelles.
L'approbation admirative de l'homme qui fut aussi grand naturaliste que grand po?te, causa une vive joie ? Geoffroy-Saint-Hilaire, dont l'esprit, d?gag? des pr?jug?s de l'?cole, embrassait dans une m?me estime toutes les manifestations du g?nie. Quelques ann?es plus tard, la traduction des oeuvres d'histoire naturelle de Goethe permit au public fran?ais d'appr?cier la hauteur de l'intelligence qu'il avait accept?e pour juge. Geoffroy fut heureux de voir que peu ? peu les esprits venaient ? lui et que l'histoire naturelle ne se bornerait pas ? cataloguer les ?tres vivants sans chercher ? p?n?trer le myst?re de leur organisation et ? interpr?ter la signification de ces organes.
Le noble vieillard avait donc rempli sa t?che; athl?te ?prouv?, il pouvait d?poser le ceste apr?s des efforts continu?s sans rel?che pendant quarante ans. C'est alors qu'il se retira dans le sein de sa famille. Entour? des soins les plus tendres par sa femme et sa fille, dont l'admirable d?vouement n'a pas failli un seul instant pendant une maladie de sept ann?es, il s'est endormi paisiblement dans la conscience d'avoir bien fait. Plus heureux que Cuvier, il laisse un fils, h?ritier de ses desseins et de ses pens?es. P?re digne d'envie, il a pu le voir marcher d'un pas ?gal au sien dans la voie qu'il avait ouverte, et se dire comme de Candolle, qui fut aussi un naturaliste philosophe: <
Ch. M.
Histoire de la Semaine.
La semaine derni?re, nous ?prouvions quelque embarras, nous cherchions des artifices de langage pour dire qu'? cinq jours de distance la Chambre nous semblait avoir ?mis deux votes contradictoires, celui par lequel elle avait voulu qu'une compagnie financi?re ex?cut?t le chemin de Bordeaux, et celui qui ?tait venu d?capiter les conseils d'administration des compagnies financi?res. Nous croyons, ajoutions-nous, que le d?saccord de ces r?solutions aura pour cons?quence de faire revenir imm?diatement la Chambre au mode d'ex?cution compl?te par l'?tat. Nous sommes non moins embarrass? aujourd'hui pour dire que notre pr?vision s'?tait r?alis?e, mais qu'une contradiction nouvelle est venue imm?diatement exposer la dignit? de la Chambre aux m?mes accusations, et mettre le lundi ? n?ant la d?termination prise le samedi par nos l?gislateurs.
Oui, le jour o? a paru notre dernier bulletin, l'adoption d'un amendement de M. Gauthier de Rumilly avait donn? raison ? nos pr?dictions. Il avait ?t? d?cid? que les fonds n?cessaires, non seulement ? l'ex?cution des travaux d'art et de terrassements, mais m?me ? la pose des rails sur le chemin de Paris ? Lyon, seraient mis ? la disposition du ministre. Celui-ci ne pouvait ?tre surpris par cet amendement, si c'?tait s?rieusement qu'il avait ?crit dans son propre projet que, dans le cas o?, dans les deux mois, il ne tomberait pas d'accord avec une compagnie, il ?tait autoris? ? poursuivre et ? ex?cuter lui-m?me pour le compte de l'?tat. A coup sur M. Dumon ne pouvait avoir ins?r? cet article sans avoir pris les mesures financi?res que n?cessitait l'?ventualit? de son adoption. C'est cependant en faisant valoir que la Chambre le prenait au d?pourvu et que son coll?gue des finances n'?tait pas plus pr?t que lui, c'est par cette double confession que M. Dumon a cherch? ? agir sur la Chambre. Mais M. le ministre de l'int?rieur a pens? qu'il fallait, pour obtenir une r?tractation, une pes?e plus forte et une d?claration plus mena?ante. La question de cabinet s'est trouv?e pos?e, et la Chambre, qui se compla?t ? ?gorgeter le minist?re, comme fait Agnelet de ses moutons, mais qui ne se pardonnerait pas de le tuer brusquement, la Chambre a d?clar? lundi quelle ne r?soudrait que l'an prochain ce qu'elle semblait ? tout le monde avoir r?solu la surveille; c'est-?-dire qu'apr?s avoir d?cr?t? le cr?dit, elle a sursis ? l'ouvrir. En vain plusieurs membres de l'assembl?e, qui avaient ?t? oppos?s ? l'amendement de M. Gauthier de Rumilly, mais qui ont ? coeur la dignit? de la Chambre, lui ont-ils fait observer qu'elle la compromettait ? ce jeu, par ces m?nagements, ces complaisances et ces retours; la majorit? n'a pas voulu se montrer ferme jusqu'? ce que mort de minist?re s'ensuivit: elle s'est d?jug?e.
Ainsi venait de faire, nous le disions il y a huit jours, la chambre des communes. L'exemple ?tait cependant peu encourageant, car les plus rudes plaisanteries, les plus sanglants outrages ?taient prodigu?s ? l'assembl?e anglaise ? l'occasion de ses variations. Dans la s?ance du 19, dans la discussion d'un bill sur les assembl?es des conseils de fabriques et communaux qui se tiennent dans les temples et donnent souvent lieu ? des sc?nes peu en harmonie avec la saintet? du lieu, comme on demandait que des mesures fussent prises pour ?pargner ces profanations, M. Wakley a r?pondu: <
Pour revenir ? notre Chambre, dont nous nous trouvions ? coup s?r bien ?loign?, apr?s le chemin de Lyon, elle a vot? ou plut?t class? les chemins de Tours ? Nantes et de Paris ? Rennes; nous disons class?, car il n'y avait pas de compagnie ? saisir, pas de cahier de charges par cons?quent ? discuter; il n'y avait qu'? voter des cr?dits si insignifiants que, d'ici ? longtemps, pour le chemin de Rennes surtout, ils n'auront fait face aux terrassements et travaux d'art. La question de la pose des rails a donc pu, en cette occasion, ?tre ajourn?e sans inconv?nient. Il en est tout autrement pour le chemin du Nord, o? cette op?ration est pour ainsi dire la seule qui reste ? terminer. Le minist?re l'a senti, aussi a-t-il demand? ? la Chambre, voyant ses dispositions, de l'autoriser provisoirement ? poser les rails, et m?me ? exploiter l? o? les travaux seront termin?s, sauf, ? la session prochaine, ? adopter d?finitivement, pour le chemin du Nord, le parti qu'on croira devoir prendre pour le chemin de Lyon, ces deux lignes devant ?tre r?gies par le m?me mode.
La commission pour l'examen du projet de loi d'enseignement secondaire, avant d'avoir termin? sa d?lib?ration, a voulu d?signer son rapporteur. Comme nous l'avions pr?vu, la majorit? s'est prononc?e en faveur de M. Thiers. M. Odilon Barrot, sur lequel se portaient les suffrages des partisans du droit commun, frappe sans doute de l'imprudence et du danger de nombreuses et r?centes d?march?s, a ?t? le premier ? voter pour le coll?gue auquel on l'opposait. Plusieurs membres de la commission, dont l'opinion favorable ? l'enseignement de l'?tat s'est d?j? produite, ont re?u des manifestations de reconnaissance de la part d'un nombre consid?rable de membres de l'universit?. M. Thiers, sans doute, avait droit ? ces hommages, mais il ?tait de toute justice que M. Cousin, qui, dans une autre enceinte, avait montr? pour cette cause tant de d?vouement, et avait mis ? son service tant de talent, ne f?t pas oubli? dans ces t?moignages sympathiques. La Sorbonne a vu se succ?der les m?mes visiteurs que l'h?tel de la place Saint-Georges.
Les nouvelles re?ues de Montevideo sont encore plus d?plorables que elles qui les avaient pr?c?d?es. Le contre-amiral Lain? et le consul, M. Pichon, ont signifi? le 10 avril au gouvernement oriental qu'il e?t ? contraindre les Fran?ais qui se trouvaient dans les murs de la ville ? mettre bas les armes, et cela en vertu d'ordres qui venaient d'arriver de France; ajoutant que si dans l'espace de quarante-huit heures tous les Fran?ais n'avaient pas ?t? amen?s ? se soumettre ? ces ordres, les relations existant entre la France et le gouvernement oriental seraient rompues et qu'ils agiraient en cons?quence. La l?gion fran?aise en masse a d?pos? ses armes, son drapeau, ses couleurs; mais, en masse aussi, plut?t que de laisser la ville qui lui avait donn? l'hospitalit? livr?e aux fureurs de Rosas, elle a accept? la d?nationalisation de M. Pichon, et elle a pris des armes et arbor? les couleurs mont?vid?ennes. Il para?t que l'envoi des ordres en vertu desquels MM. Lain? et Bichon ont agi et menac? en cette circonstance remonte au vole de l'adresse. Ils se trouvent en complet d?saccord avec le r?sultat de la discussion derni?re. M. Thiers a cru devoir le rappeler ? M. le ministre des affaires ?trang?res dans un couloir de la Chambre, en pr?sence d'un certain nombre de d?put?s. M. Guizot a donn? l'assurance que l'escadre fran?aise ne viendrait pas en aide ? Rosas contre nos compatriotes. Dieu soit lou?!
Le comte de Grey a donn? sa d?mission de lord lieutenant d'Irlande. A en juger par l'embarras que sir Robert Peel interpell? ? ce sujet dans la chambre des communes, a ?prouv? ? reconna?tre que la r?signation de ces fonctions ?tait un acte consomm?, le cabinet regarde comme une complication des difficult?s de l'Irlande le choix qu'il est appel? ? faire en ce moment, choix d'autant plus grave que les ministres ne sont pas d'accord sur la marche ? suivre dans le royaume du rappel, et que tel choix qui pourrait agr?er aux uns serait une cause de retraite pour les autres. En attendant, les d?marches, les adresses, les meetings, les manifestations de toutes sortes en faveur d'O'Connell se renouvellent ? chaque jour en Angleterre. Birmingham a vu dans ses murs une assembl?e immense adopter les r?solutions les plus sympathiques ? la cause de l'illustre prisonnier de Dublin.--Une d?putation de la municipalit? de cette ville est venue pr?senter ? la reine une adresse dans le m?me esprit. La r?ception s'est faite avec une grande solennit?. La reine ?tait sur son tr?ne, ayant n?cessairement le prince Albert aupr?s d'elle et ses ministres ? ses c?t?s. Sa r?ponse a ?t? fort s?che; elle s'est born?e ? dire que si la loi avait ?t? mal appliqu?e, le recours ?tait ouvert pour la r?vision de la sentence. Apr?s quoi elle a donn? sa main ? baiser aux membres de la d?putation, et les a cong?di?s.
On parle beaucoup plus ? Londres qu'? Madrid et ? Barcelone du mariage de la jeune reine Isabelle. Les puissances du Nord voudraient la marier par un arrangement ? cinq; l'Angleterre pr?f?rerait la marier toute seule, et reconstituer ? cette occasion un parti anglais dans la P?ninsule, pour remplacer l'appui que la chute d'Espartero lui a fait perdre. Quant ? la France, ? laquelle on n'avait jamais jusqu'ici! contest? le droit d'aider particuli?rement l'Espagne de ses conseils, elle para?t destitu?e du r?le de n?gociatrice d'hym?n?e.
La Belgique, ayant besoin de recourir ? un emprunt de 81 millions pour se lib?rer envers la Hollande, a eu le bon esprit de ne pas s'adresser ? l'interm?diaire des banquiers. Des registres de souscriptions individuelles ont ?t? ouverts, et les souscriptions ont ?t? bient?t si nombreuses, que la cotisation offerte par chacun devra ?tre r?duite C'est un bon exemple ? suivre pour l'?mission des rentes dont le ministre des finances a encore ? disposer.--La Hollande, de son c?t?, vient de convertir une partie de sa dette publique cinq pour cent.
La pacification de l'Albanie est compl?te, d'apr?s les avi>> officiels transmis par Rachid-Pacha, le g?n?ral en chef de l'arm?e turque. Les nouvelles re?ues ? Constantinople ? la date du 5 juin annonce que les rebelles ont fait leur soumission. Omer-Bacha est entr? ? Uskup, et les principaux chefs de l'insurrection ont implor? une amnistie qui leur a ?t? accord?e, mais sous la condition, toutefois, qu'ils seraient envoy?s ? Contantinople, o? quatre-vingt quatorze d'entre eux ?taient d?j? arriv?s le 1 juin, ? bord du paquebot de Salonique. Cinq cents familles chr?tiennes, qui avaient abandonn? leurs foyers pour se soustraire aux atrocit?s des Albanais, sont rentr?es paisiblement dans leur pays, et on assure m?me que le divan a l'intention de r?parer en partie les dommages que les populations ont ?prouv?s. Rifaat-Pacha, qui est l'homme le plus avanc? du minist?re, comprend que ce serait l? un puissant moyen de calmer l'opinion publique de l'Europe, qui s'est vivement ?mue au r?cit des atrocit?s commises par les Albanais contre les populations chr?tiennes. Mais le ministre des finances et quelques autres de ses coll?gues s'inqui?tent fort peu de ce que l'Europe pense d'eux, et contrarieront, s'ils le peuvent, les projets du mar?chal du palais. Cependant les r?sultats obtenus en Albanie, et dont il ne manquera pas de s'attribuer l'honneur, donneront cr?dit ? ses conseils. On croyait qu'il allait porter toute son attention sur les affaires de Syrie. La flotte ottomane, apr?s avoir manoeuvr? sons les ordres du sultan, devait ?tre dirig?e vers ces parages.
Le duc de Nassau vient de prendre des mesures pour arr?ter l'ivrognerie, qui fait de rapides progr?s dans ses ?tats.
Il est d?fendu, sous peine d'une amende de 130 fr., ? tout cabaretier de vendre plus de deux petits verres d'eau-de-vie, dans la m?me journ?e, ? la m?me personne, pour ?tre consomm?s sur place. Tous ceux qui seront rencontr?s en ?tat d'ivresse seront mis ? l'amende ou en prison, et leurs noms publi?s ? son de trompe. Il sera d?fendu de leur vendre ult?rieurement des boissons spiritueuses. En France, on se borne ? demander des lois contre les fraudeurs qui enivrent le peuple avec des vins frelat?s; mais permis ? chacun d'abuser des bons. L'ivresse sans m?lange est irr?prochable aux yeux de notre loi.
A Cluses, en Savoie, un incendie a d?truit la ville enti?re ? l'exception de l'?glise et de six maisons. Tous les habitants se sont enfuis ? moiti? nus, dans les champs, sans avoir pu rien sauver.--A Brenndorff, en Transylvanie, trois cent soixante-dix maisons ont ?t? ?galement r?duites en cendres.
L'autorit? judiciaire vient de se livrer ? des perquisitions au domicile de M. le prince de Montmorency et de M. le duc d'Escars. Ces mesures ne sont gu?re de notre temps. Mais l'instruction fera sans doute conna?tre les motif>> graves que la justice a d? avoir pour op?rer ces descentes.
Prisonniers arabes en France.
ILE SAINTE-MARGUERITE.--FORT BRESCOU.
L'?le Sainte-Marguerite, la plus consid?rable des ?les de L?rins, fait partie de l'arrondissement de Grasse. Elle est ? quatre kilom?tres sud-est de Cannes, ? neuf kilom?tres sud-ouest d'Antibes, et ? deux kilom?tres de la terre ferme. Sa position au nord-ouest du golfe Juan lui donne l'avantage de concourir efficacement, par ses batteries, ? la d?fense d'une partie de ce golfe, o?, le 1er mars 1815, d?barqua l'empereur Napol?on ? son retour de file d'Elbe. La partie septentrionale est la plus ?lev?e et la plus accessible; il y a n?anmoins plusieurs petites anses par o? l'on peut d?barquer des troupes, et faire une descente. Cette ?le est plus grande que celle de Saint-Honorat; elle a environ trois kilom?tres de longueur et deux kilom?tres de largeur.
Le plus c?l?bre, en effet, des prisonniers d'?tat d?tenus, sous la monarchie, au fort de l'?le Sainte-Marguerite, fut l'homme au masque de fer.
Depuis trois ann?es le fort a ?t? rendu ? sa destination primitive de prison d'?tat. En vertu d'un arr?t? de M. le ministre de la guerre, du 30 avril 1844, les Arabes appartenant aux tribus insoumises de l'Alg?rie et saisis en ?tat d'hostilit? contre la France, sont dirig?s sur l'?le Sainte-Marguerite et renferm?s dans le ch?teau sous la garde et la responsabilit? du commandant de la garnison.
La premi?re application de cet arr?t? a ?t? faite au cheikh de la partie insoumise de la tribu des Abd-el-Nour, dans la province de Constantine, le nomm? Sadik-ben-Mochnach. Ce chef partisan prononc? d'Abd-el-Kader, fomentait incessamment des troubles. Arr?t? vers le milieu de mars 1844 d?barqu? ? Toulon le 4 avril, il a ?t? transf?r? ? Sainte-Marguerite le 8 ao?t suivant.
Avec Ben-Mochnach fut ?crou? le m?me jour le fameux Ali-ben-A?ssa, Kabyle originaire de la tribu de>> Beni-Fergan, qu'Ahmed-Bey avait ?lev? ? la dignit? de bach-hambah, et qui, exer?ant pr?s de son ma?tre les fonctions de premier ministre ou plut?t de favori, ?tait devenu le plus haut personnage de la province, apr?s le pacha. Au bach-hambah, en effet, ?tait confi?e la direction de la monnaie; il ?tait le chef de l'administration de la douane; il avait le commandement des fantassins kabyles qui suivaient le pacha dans les exp?ditions; il pr?sidait aux arrestations politiques, aux ex?cutions secr?tes, aux confiscations. On sait avec quelle ?nergie Ben-A?ssa soutint dans Constantine les deux si?ges dirig?s contre cette ville en 1836 et 1837. Il vint, au mois de mars 1838, ? Alger faire sa soumission entre les mains du gouverneur g?n?ral, qui, au mois d'octobre de la m?me ann?e, le nomma khalifah du Sahel de Constantine, et r?unit sous son administration toutes les tribus kabyles qui habitent les cha?nons de l'Atlas compris entre le mont Edough et Djidjeli. Accus?, pendant ce commandement, du crime de fausse monnaie, il fut condamn?, le 2 avril 1841, par un conseil de guerre, ? vingt ans de travaux forc?s, peine qui fut commu?e, le 27 mai suivant, en celle de vingt ans de d?tention. Une d?cision royale du 18 mars 1812 lui accorda gr?ce enti?re, en l'assujettissant ? la surveillance.
Bien qu'il e?t pu aller sur-le-champ habiter la ville de Verdun, qui lui avait ?t? d'abord assign?e pour r?sidence, Ben-A?ssa aima mieux rester quelques mois de plus ? l'?le Sainte-Marguerite, jusqu'? l'arriv?e de sa famille en France, et il n'en partit que dans les premiers jours d'octobre 1812 pour Montpellier, o? il obtint la permission de r?sider de pr?f?rence ? Verdun. Arriv? le 14 dans cette ville, il a continu? d'y s?journer jusqu'? ce qu'une autorisation minist?rielle du 31 d?cembre 1813 lui e?t permis de retourner ? Alger, qu'il habite en ce moment.
Au nombre des Arabes importants envoy?s ? l'?le Sainte-Marguerite a figur? aussi le khalifah de Ferdjiouah, Ahmed-ben-el-Hamelaoui, investi de ce commandement par le gouverneur g?n?ral en m?me temps que Ben-A?ssa, et qui avait sous sa d?pendance imm?diate toutes les tribus situ?es ? l'ouest de Constantine, entre le Sahel, le pays de S?tif et le Belad-el-Djerid . Condamn?, le 14 juillet 1841, ? vingt ann?es de d?tention, pour crime de trahison, Ben-Hamelaoui est arriv?, le 28 ao?t suivant, ? l'?le Sainte-Marguerite, en compagnie de Ben-Azouz, ex-khalifah d'Abd-el-Kader ? Msilah. Gr?ces aux instances de sa femme, la premi?re des femmes arabes de distinction qui soit venue ? Paris, Ben-Hamelaoui a ?t? graci? le 26 ao?t 1842; il a successivement eu pour lieu de r?sidence Nogent-le-Rotrou, Meaux, et, en octobre 1841, Paris, qu'il n'a quitt? qu'en juin 1843, apr?s avoir obtenu, le 27 mai, l'autorisation d'aller ? Tunis, o? il r?side. Depuis, Ben-Azouz a ?t? ?galement remis en libert? et renvoy? ? Alger.
De nombreux travaux d'appropriation ont ?t? successivement faits au ch?teau de l'?le Sainte-Marguerite pour y recevoir, en juillet 1841, 40 prisonniers; en novembre 1841, 100; en novembre 1842, 350; en septembre 1843, 530.
Un premier tarif du 25 juin 1841 avait divis? les prisonniers arabes en deux classes, accordant, outre les rations en nature, ? la premi?re classe une solde journali?re de soixante-quinze centimes, et de trente centimes ? la seconde. Le d?p?t des prisonniers ayant pris, en septembre 1843, un accroissement consid?rable, la division en deux classes fut jug?e insuffisante, et par un tarif du 26 du m?me mois, les prisonniers ont ?t? divis?s en trois classes, la premi?re comprenant les chefs et personnages influents sous les rapports politiques, militaires ou religieux; la deuxi?me, les individus de moindre importance, les serviteurs composant la maison des prisonniers de premi?re classe, et les enfants de dix ? quinze ans; la troisi?me, les domestiques et les enfants de deux ? dix ans.
Le commandement du d?p?t est confi? ? un officier sup?rieur. Un agent comptable est charg? de la gestion administrative, et la solde est pay?e aux prisonniers tous les cinq jours avec r?gularit?.
Une infirmerie a ?t? organis?e pour le service des malades, et pourvue de tout le mat?riel et des m?dicaments n?cessaires, exp?di?s de l'h?pital militaire du Toulon. Longtemps les malades arabes ont, par pr?jug? religieux, refus? de se rendre ? l'infirmerie; ils pr?f?raient ?tre trait?s dans leurs chambres. On n'est parvenu ? vaincre leur r?pugnance qu'en d?cidant deux de leurs compagnons de captivit? ? remplir aupr?s d'eux les fonctions d'infirmiers. Ils re?oivent d'ailleurs les soins empress?s du docteur Bosio, m?decin civil de Cannes, qui s'acquitte de ses devoirs avec z?le et humanit?.
Au mois d'octobre 1843, M. le ministre de la guerre a donn? des ordres pour l'installation de prisonniers arabes au fort Brescou. En d?cembre, les travaux ?taient termin?s pour recevoir 40 d?tenus, et en janvier 1844, pour 132, r?partis dans quatorze chambres, ind?pendamment du commandant de la place, de 4 officiers et de 40 sous-officiers et soldats.
Au 1er juin 1844, le ch?teau de l'?le Sainte-Marguerite renfermait 356 prisonniers arabes, et le fort Brescou, 60.
Des inspections extraordinaires ont lieu ? l'?le Sainte-Marguerite, par ordre du ministre de la guerre, pour s'assurer que les Arabes y sont trait?s aussi humainement que possible. Outre les visites du lieutenant g?n?ral d'Hautpoul, commandant la huiti?me division militaire, et des g?n?raux plac?s sous son commandement, les d?tenus ont re?u entre autres, en avril 1842, celle de M. Roudin, m?decin en chef des salles militaires de l'H?tel-Dieu de Marseille, et, en septembre 1843, celle de M. le docteur Warnier, membre de la commission scientifique d'Alg?rie, attach?, apr?s le trait? de la Tafna ? la mission fran?aise de Mascara, et auquel un s?jour de plus de deux ann?es dans la capitale d'Abd-el-Kader a permis d'?tudier ? fond les int?r?ts, l'administration, les moeurs et les habitudes des populations arabes. La pr?sence du docteur Warnier ? l'?le Sainte-Marguerite a ?t? signal?e par de nombreux adoucissements au sort des prisonniers.
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