Read Ebook: Main Currents in Nineteenth Century Literature - 6. Young Germany by Brandes Georg Morison Mary Translator White Diana Translator
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Ebook has 1226 lines and 149307 words, and 25 pages
Contributor: Louis Monmerqu? Hippolyte de Chateaugiron Jules-Antoine Taschereau
Note de transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont ?t? corrig?es. L'orthographe d'origine a ?t? conserv?e et n'a pas ?t? harmonis?e.
M?MOIRES
PARIS, IMPRIMERIE DE DECOURCHANT, Rue d'Erfurth, no 1, pr?s de l'Abbaye.
LES HISTORIETTES
M?MOIRES
PUBLI?S
SUR LE MANUSCRIT IN?DIT ET AUTOGRAPHE;
AVEC DES ?CLAIRCISSEMENTS ET DES NOTES,
PAR MESSIEURS
MONMERQU?,
Membre de l'Institut,
DE CHATEAUGIRON ET TASCHEREAU.
TOME TROISI?ME.
PARIS,
ALPHONSE LEVAVASSEUR, LIBRAIRE,
PLACE VEND?ME, 16.
M?MOIRES
TALLEMANT.
LE MAR?CHAL DE BASSOMPIERRE.
Le mar?chal de Bassompierre ?toit d'une bonne maison, entre la France et le Luxembourg; la plupart des lieux de ce pays-l? ont un nom allemand et un nom fran?ois: Betstein est le nom allemand, et Bassompierre le fran?ois.
On conte une fable qui est assez plaisante. Un comte d'Angeweiller, mari? avec la comtesse de Kinspein, eut trois filles qu'il maria avec trois seigneurs de la maison de Croy de Salm et de Bassompierre, et leur donna ? chacune une terre et un gage d'une f?e. Croy eut un gobelet et la terre d'Angeweiller; Salm eut une bague et la terre de Phinstingue ou Fenestrange, et Bassompierre eut une cuiller et la terre d'Answeiller. Il y avoit trois abbayes qui ?toient d?positaires de ces trois gages, quand les enfants ?toient mineurs: Nivelle pour Croy, Remenecour pour Salm, et Epinal pour Bassompierre. Voici d'o? vient cette fable.
Fran?ois de Bassompierre, n? en Lorraine le 12 avril 1579, mar?chal de France en 1623, mort dans le ch?teau du duc de Vitry dans la Brie, le 12 octobre 1646.
On dit que ce comte d'Angeweiller rencontra un jour une f?e, comme il revenoit de la chasse, couch?e sur une couchette de bois, bien travaill?e selon le temps, dans une chambre qui ?toit au-dessus de la porte du ch?teau d'Angeweiller: c'?toit un lundi. Depuis, durant l'espace de quinze ans, la f?e ne manquoit pas de s'y rendre tous les lundis, et le comte l'y alloit trouver. Il avoit accoutum? de coucher sur ce portail, quand il revenoit tard de la chasse, ou qu'il y alloit de grand matin, et qu'il ne vouloit pas r?veiller sa femme; car cela ?toit loin du donjon. Enfin, la comtesse ayant remarqu? que tous les lundis il couchoit sans faute dans cette chambre, et qu'il ne manquoit jamais d'aller ? la chasse ce jour-l?, quelque temps qu'il f?t, elle voulut savoir ce que c'?toit, et ayant fait faire une fausse clef, elle le surprend couch? avec une belle femme; ils ?toient endormis. Elle se contenta d'?ter le couvre-chef de cette femme de dessus une chaise, et apr?s l'avoir ?tendu sur le pied du lit, elle s'en alla sans faire aucun bruit. La f?e, se voyant d?couverte, dit au comte qu'elle ne pouvoit plus le voir, ni l?, ni ailleurs; et apr?s avoir pleur? l'un et l'autre, elle lui dit que sa destin?e l'obligeoit ? s'?loigner de lui de plus de cent lieues; mais que pour marque de son amour elle lui donnoit un gobelet, une cuiller et une bague, qu'il donneroit ? trois filles qu'il avoit, et que ces choses apporteroient bonheur dans les maisons dans lesquelles elles entreroient, tandis qu'on y garderoit ces gages; que si quelqu'un d?roboit l'un de ces gages, tout malheur lui arriveroit. Cela a paru dans la maison de M. de Pange, seigneur lorrain, qui d?roba au prince de Salm la bague qu'il avoit au doigt, un jour qu'il le trouva assoupi pour avoir trop bu. Ce M. de Pange avoit quarante mille ?cus de revenu, il avoit de belles terres, ?toit surintendant des finances du duc de Lorraine. Cependant, ? son retour d'Espagne, o? il ne fit rien, quoiqu'il y e?t ?t? fort long-temps, et y e?t fait bien de la d?pense , il trouva sa femme grosse du fait d'un J?suite; tout son bien se dissipa; il mourut de regret; et trois filles qu'il avoit mari?es furent toutes trois des abandonn?es. On ne sauroit dire de quelle mati?re sont ces gages; cela est rude et grossier.
La marquise d'Havr?, de la maison de Croy, en montrant le gobelet, le laissa tomber; il se cassa en plusieurs pi?ces, elle les ramassa et les remit dans l'?tui en disant: <
Ce ne peut ?tre que Diane de Dampmartin, comtesse de Fontenoy, et dame en partie de Vistingen, femme de Charles-Philippe de Croy, marquis d'Havr?. Ils sont la tige des marquis d'Havr?.
Cette fable est tout-?-fait dans le genre de celle de la f?e M?lusine, dont la maison de Lusignan a la pr?tention de descendre.
A son av?nement ? la cour, c'?toit apr?s le si?ge d'Amiens, il tomba par malheur entre les mains de Sigongne, celui qui a ?t? si satirique. C'?toit un vieux renard qui ?toit ?cuyer d'?curie chez le Roi: il vit ce jeune homme qui faisoit l'entendu; il lui voulut abattre le caquet, et, faisant le provincial nouveau venu, il le pria niaisement de le vouloir pr?senter au Roi. Bassompierre crut avoir trouv? un innocent, et s'en jouer; il entra, et dit au Roi en riant: <
On dit que jouant avec Henri IV, le Roi s'aper?ut qu'il y avoit des demi-pistoles parmi les pistoles; Bassompierre lui dit: <
On a dit qu'il ?toit plus lib?ral par fen?tre qu'autrement; on l'a accus? d'aimer mieux perdre un ami qu'un bon mot; il n'a jamais pass? pour brave, cependant aux Sables-d'Olonne il acquit de la r?putation, paya de sa personne, et montra le chemin aux autres, car il se mit dans l'eau jusqu'au cou. Pour la guerre, il la savoit comme un homme qui n'en e?t jamais ou? parler. Cependant il fut fait mar?chal de France; mais il voulut que M. de Cr?quy pass?t devant: ils s'appeloient fr?res. Cependant il pensa ?pouser madame la Princesse, comme nous avons dit ailleurs.
Sortir d'un tambour, Galant Bassompierre, Aimer tant l'amour Et fuir tant la guerre, O gu?ridon, etc.
Apr?s M. de Rohan, qui avoit eu pour trente mille ?cus la charge de colonel des Suisses, Bassompierre eut cette charge, et la fit bien autrement valoir qu'on ne l'avoit fait jusqu'alors; d'ailleurs il ?toit habile et faisoit toujours quelques affaires. Il n'y avoit presque personne ? la cour qui e?t tant de train que lui, et qui f?t plus pour ses gens. Lamet, son secr?taire, fut pr?f?r?, en une recherche d'une fille, ? un conseiller au parlement.
Parlons un peu de ses amours. On a dit qu'il avoit ?t? un peu amoureux de la Reine-m?re, et qu'il disoit que la seule charge qu'il convoitoit, ?toit celle de grand panetier, parce qu'on couvroit pour le Roi. Il ?toit magnifique, et prit la capitainerie de Monceaux, afin d'y traiter la cour. La Reine-m?re lui dit un jour: <
Il disoit qu'il y avoit plus de plaisir ? le dire qu'? le faire.
On parloit ainsi alors.
Bassompierre, on vous avertit, Aussi bien l'affaire vous touche, Qu'on vient de baiser une bouche Dans la ruelle de ce lit.
Il r?pondit aussit?t:
Bassompierre dit qu'il s'en rit, Et que l'affaire ne le touche; Celle ? qui l'on baise la bouche A mille fois.....
En ce temps-l? Bautru se mit ? lui faire les cornes chez la Reine: on en rit. La Reine demanda ce que c'?toit. <
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