Read Ebook: Main Currents in Nineteenth Century Literature - 6. Young Germany by Brandes Georg Morison Mary Translator White Diana Translator
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Il fut plus d'une fois en ambassade; il contoit au feu Roi qu'? Madrid il fit son entr?e sur la plus belle petite mule du monde qu'on lui envoya de la part du Roi. <
Il disoit que M. de Montbason se parjuroit toujours, qu'il juroit par le jour de Dieu, la nuit et le jour par le feu qui nous ?claire.
La Reine-m?re disoit: <
Le village de Nanterre est situ? ? moiti? chemin entre Paris et Saint-Germain-en-Laye.
M. de Vend?me lui disoit en je ne sais quelle rencontre: <
Sur les ressemblances qu'on trouve de chaque personne ? quelque b?te, il disoit plaisamment que le marquis de Th?mines ?toit sa b?te. M. de La Rochefoucauld, m?chant railleur, en voulut railler Th?mines, qui lui dit qu'il ne vouloit pas souffrir de lui ce qu'il souffroit de M. de Bassompierre. Ils se pens?rent battre.
M. de La Rochefoucauld lui dit, un peu avant qu'on l'arr?t?t: <
Quand il fut dans la Bastille, il fit voeu de ne se point raser qu'il n'en f?t dehors; il se fit faire le poil pourtant au bout d'un an. Il y eut quelque petite amourette avec madame de Gravelle, qui y ?toit prisonni?re. Cette femme avoit ?t? entretenue par le marquis de Rosny. Depuis, pour ses intrigues, elle avoit ?t? arr?t?e. Le cardinal de Richelieu avoit eu l'inhumanit? de lui faire donner la question. Apr?s la mort du mar?chal, elle fut si sotte que de prendre un bandeau de veuve, aussi bien que madame de Bassompierre.
Esprit, l'acad?micien, le fut voir ? la Bastille. <
Le Clerc Du Tremblay ?toit alors gouverneur de la Bastille.
Il ne vouloit pas sortir de prison que le Roi ne l'en f?t prier, parce que, disoit-il, il ?toit officier de la couronne, bon serviteur du Roi, et trait? indignement; <
Il ne tarda gu?re ? rentrer dans sa charge de colonel des Suisses: Coislin avoit ?t? tu? ? Aire; La Ch?tre lui avoit succ?d?; mais comme il ?toit un peu important et soup?onn? d'?tre du parti de M. de Beaufort, on y remit M. de Bassompierre, qui en avoit touch? quatre cent mille livres, et l'autre l'avoit bien achet? de madame de Coislin. La Ch?tre et sa femme, tous deux jeunes, moururent mis?rablement apr?s cela. Bassompierre n'a comme point pay? cette charge. Il remit bient?t sur pied la meilleure table de la cour, et fit de bonnes affaires.
On lui a l'obligation de ce que le Cours dure encore, car ce fut lui qui se tourmenta pour le faire rev?tir du c?t? de l'eau, et pour faire faire un pont de pierre sur le foss? de la ville.
Le Cours la Reine, vis-?-vis les Invalides.
Sur le perron de Luxembourg, une dame de grande qualit?, apr?s lui avoir fait bien des compliments sur sa libert?, lui dit: <
Il dit aussi de Marescot, qui ?toit revenu de Rome fort enrhum?, et sans apporter de chapeau pour M. de Beauvais: <
LE CARDINAL
DE LA ROCHEFOUCAULD.
Fran?ois de La Rochefoucauld, n? ? Paris le 8 d?cembre 1558, ?v?que de Senlis en 1607, mort ? Paris le 15 f?vrier 1645.
Rapin ?toit pr?v?t de la conn?tablie.
Marthe Brossier ?toit de Romorentin, en Sologne.
Pour revenir au cardinal de La Rochefoucauld, il ?toit abb? de Sainte-Genevi?ve, et y logeait; il permit aux religieux d'?lire un abb? pour trois ans durant sa vie, mais il s'en garda le revenu. Il y avoit fait accommoder un beau logement; les religieux le jet?rent ? bas apr?s sa mort, voyant que feu M. le Prince demandoit ? le louer pour le prince de Conti. Depuis ils ont toujours ?lu des abb?s de trois en trois ans. Le cardinal pouvoit bien se r?server le revenu, car on n'en pouvoit pas mieux user qu'il en usoit; il faisoit de grandes aum?nes sans ostentation. Il a donn? plus de quarante mille ?cus ? l'h?pital des Incurables; et ce qui est encore plus beau, il fit casser une vitre o? l'on avoit mis ses armes.
Marie de La Rochefoucauld-Randan, mari?e en 1579 ? Louis de Rochechouart, seigneur de Chaudenier. Elle se fit Carm?lite apr?s la mort de son mari.
MADAME DES LOGES
ET BORSTEL.
Madame Des Loges ?toit fille d'un honn?te homme de Troyes en Champagne, nomm? M. Bruneau. Il ?toit riche, et vint demeurer ? Paris, apr?s s'?tre fait secr?taire du Roi. Il n'avoit que deux filles: l'a?n?e fut mari?e ? Beringhen, p?re de M. le Premier. Pour ?viter la pers?cution, car il ?toit huguenot, il se retira ? La Rochelle, et y fit mener ses deux filles, pour plus grande s?ret?, sur un ?ne en deux paniers. Elles avoient du bien; leur partage ? chacune a mont? ? cinquante-cinq mille ?cus. Madame Des Loges, quoique la cadette, fut accord?e la premi?re; et comme ce n'?toit encore qu'un enfant, on vouloit attendre que sa soeur pass?t devant elle. Je ne sais pourquoi elle fut plus t?t recherch?e que l'autre qui ?toit bien faite, et elle ne l'?toit point; mais on fut oblig? de la marier plus t?t qu'on ne pensoit, car, en badinant avec son accord?, elle devint grosse. Elle a dit depuis qu'elle ne savoit pas comment cela s'?toit fait; que son mari et elle ?toient tous deux si jeunes et si innocents qu'ils ne savoient ce qu'ils faisoient.
Marie de Bruneau, dame Des Loges, n?e vers 1585, morte le 1er juin 1641.
Comme ?'a ?t? la premi?re personne de son sexe qui ait ?crit des lettres raisonnables, et que d'ailleurs elle avoit une conversation enjou?e et un esprit vif et accort, elle fit grand bruit ? la cour. Monsieur, en sa petite jeunesse, y alloit assez souvent; et comme il se plaignoit ? elle de toutes choses, on l'appeloit la linotte de madame Des Loges. Quand on lui fit sa maison, il lui donna quatre mille livres de pension, disant que son mari n'?toit point pay? de sa pension de deux mille livres qu'il avoit comme gentilhomme de la chambre. Cela n'?toit pas autrement vrai, et elle quitta le certain pour l'incertain, car le cardinal de Richelieu, soup?onnant quelque intrigue, lui fit ?ter les deux mille livres; et elle, qui vit bien qu'on la chasseroit, se retira d'elle-m?me en Limosin. Son mari en ?toit, et elle avoit mari? une fille ? un M. Doradour, chez qui elle alla.
C'?toit en 1629.
Elle avoit une libert? admirable en toutes choses; rien ne lui co?toit; elle ?crivoit devant le monde. On alloit chez elle ? toutes heures; rien ne l'embarrassoit. J'ai d?j? dit ailleurs qu'elle faisoit quelquefois des impromptus fort jolis.
On a dit qu'elle ?toit un peu galante. Le gouverneur de MM. de Rohan, nomm? Haute-Fontaine, a ?t? son favori; Voiture y a eu part, ? ce qu'on pr?tend; ce fut elle qui lui dit une fois: <
Celui qui a eu le plus d'attachement avec madame Des Loges ?'a ?t? un Allemand nomm? Borstel. Etant r?sident des princes d'Anhalt, il fit connoissance avec elle, et apprit tellement bien ? parler et ? ?crire, qu'il y a peu de Fran?ois qui s'en soient mieux acquitt?s que lui. Il la suivit en Limosin. Le pr?texte fut qu'ils avoient achet? ensemble de certains greffes en ce pays-l?. Il avoit transport? tout son bien en France. Comme il se vit en un pays de d?m?l?s, il ne voulut point se mettre parmi la noblesse; et comme il n'avoit pas une sant? trop robuste, il se feignit plus infirme qu'il n'?toit, afin de rompre tout commerce avec ces gens-l?. Il fut m?me quelques ann?es sans sortir de la chambre; cela fit dire qu'il avoit ?t? dix-huit ans sans voir le jour qu'? travers des ch?ssis, et qu'il fut long-temps sans pouvoir d?cider s'ils ?toient moins sains de verre que de papier.
Madame Des Loges morte, Borstel eut soin de ses affaires et de ses enfants. Borstel vint ? Paris, et on parla de le marier avec une fille de bon lieu, assez ?g?e, nomm?e mademoiselle Du Metz; mais l'affaire ne put s'achever, car il avoit appris quelque chose qui ne lui avoit pas plu; mais il ne le voulut jamais dire. Il dit pour excuse qu'il ne vouloit pas la tromper, et qu'on lui avoit fait une banqueroute depuis qu'on avoit propos? de le marier avec elle. Depuis elle a ?pous? un M. de Vieux-Maison. Gombauld, qui ?toit de ses amis, car elle se piquoit d'esprit, lui reprocha s?rieusement d'avoir ?pous? un homme dont le nom ne se pouvoit prononcer sans faire un sol?cisme.
Secr?taire du duc de Weimar.
NOTICE SUR MADAME DES LOGES,
TIR?E DES MANUSCRITS DE CONRART.
Feu madame Des Loges avoit nom Marie de Bruneau; elle ?toit originaire de la province de Champagne, mais n?e ? S?dan, o? son p?re et sa m?re ?toient alors r?fugi?s durant les guerres de religion, environ l'an 1584 ou 1585. On n'a trouv? parmi ses papiers aucuns renseignemens qui marquent pr?cis?ment ni le jour, ni le mois, ni l'ann?e.
Son p?re ?toit S?bastien de Bruneau, sieur de La Martini?re, conseiller du Roi et intendant de la maison et des affaires de M. le Prince, et du roi de Navarre depuis le d?c?s de ce prince. Sa m?re avoit nom Nicole de Bey; ils ?toient tous deux d'une rare et haute vertu, et ? cette cause tenus en une singuli?re estime par toutes sortes de personnes, et surtout par divers princes et autres grands, m?me par le feu roi Henri IV, duquel il y a encore plusieurs lettres ?crites de sa main audit sieur de Bruneau.
Manuscrit 902, in-folio, tom. 10, pag. 113, de la biblioth?que de l'Arsenal. Cette Notice est ?crite d'une grande ?criture de femme; elle a vraisemblablement ?t? compos?e par une des filles de madame Des Loges. On trouvera des d?tails sur les manuscrits de Conrart dans la Notice qui pr?c?de ses M?moires.
Ladite dame Des Loges a ?t? mari?e avec feu messire Charles de Rechignevoisin, chevalier, seigneur des Loges, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, issu de l'une des plus illustres maisons de Poitou et des mieux alli?es; entre les autres ? celles de La Beraudi?re, de Vivonne, de Ch?merault et de La Rochefoucauld. Il ?toit oncle ? la mode de Bretagne de M. le duc de La Rochefoucauld. Son p?re ?toit chambellan de M. le duc d'Alen?on, fr?re des rois Fran?ois, Charles et Henri, et mourut au voyage de Flandre, ? l'entreprise d'Anvers.
Lesdits sieur et dame Des Loges ont eu ensemble plusieurs enfants, l'un desquels fut tu? ? la bataille de Prague, l'an 1620, l'autre au si?ge de Br?da, en 1638, et l'a?n? ayant suivi les guerres de Hollande durant l'espace de vingt-trois ans entiers et cons?cutifs, sans avoir perdu une seule campagne, et y ayant acquis beaucoup d'estime et d'honneur, tant dedans les arm?es qu'? la cour du prince d'Orange, y a poss?d? et y poss?de encore diverses charges militaires, et, entre les autres, celle de g?n?ral-major et de colonel, s'y ?tant habitu? tout-?-fait et alli? en l'une des plus apparentes familles du pays.
Ladite dame Des Loges a fait sa demeure ? Paris et ? la cour durant vingt-trois ou vingt-quatre ans, pendant lequel temps elle a ?t? honor?e, visit?e et r?gal?e de toutes les personnes les plus consid?rables, sans en excepter les plus grands princes et les princesses les plus illustres. M. le duc d'Orl?ans en faisoit surtout une tr?s-particuli?re estime, et se rendoit assidu ? la visiter, aussi bien en la prosp?rit? que dans l'adversit? de ses affaires, dont cette prudente dame pr?voyant la continuation et les funestes succ?s, elle se r?solut ? quitter tous ces avantages et toutes les commodit?s d'un si agr?able s?jour, pour ne participer point aux intrigues qui depuis en ont accabl? plusieurs. Ce fut en l'an 1629 qu'elle se disposa ? cette sage retraite, en laquelle elle a depuis v?cu doucement et d?votement par l'espace de quelques ann?es, jusque ? 1636, qu'un proc?s de grande importance l'ayant ramen?e ? Paris, elle y fut re?ue et respect?e de tous les honn?tes gens de m?me qu'auparavant, et fut de nouveau honor?e des visites de Monsieur et des autres princes et princesses.
Toutes les muses sembloient r?sider sous sa protection ou lui rendre hommage, et sa maison ?toit une acad?mie d'ordinaire. Il n'y a aucun des meilleurs auteurs de ce temps, ni des plus polis du si?cle, avec qui elle n'ait eu un particulier commerce, et de qui elle n'ait re?u mille belles lettres, de m?me que de plusieurs princes et princesses et autres grands. Il a ?t? fait une infinit? de vers et autres pi?ces ? sa louange, et il y a un livre tout entier, ?crit ? la main, rempli des vers des plus beaux esprits de ce temps, au frontispice duquel sont ?crits ceux-ci, qui ont ?t? faits et ?crits par feu M. de Malherbe:
Ce livre est comme un sacr? temple, O? chacun doit, ? mon exemple, Offrir quelque chose de prix. Cette offrande est due ? la gloire D'une dame que l'on doit croire L'ornement des plus beaux esprits.
Nous ne dirons rien ici de ce qu'elle a ?crit elle-m?me, soit en prose ou en vers, puisque, pour fuir toute vanit?, elle n'a jamais voulu permettre qu'aucune de ces pi?ces de sa fa?on f?t expos?e au public. Un chacun sait n?anmoins que son style, aussi bien que son langage ordinaire, ?toit des plus beaux et des plus polis, sans affectation aucune, et accompagn? d'autant de facilit? que d'art; mais surtout ?toit ? estimer son humeur agr?able, discr?te et officieuse envers un chacun, sa conversation ravissante et sa dext?rit? ? acqu?rir des amis et ? les servir et conserver. Elle avoit un courage plus que f?minin, une constance admirable en ses adversit?s, un esprit tendre en ses affections et sensible aux offenses, mais attremp? d'une douceur et facilit? sans exemple ? pardonner, et en tous ses maux d'une r?signation enti?re ? la volont? de Dieu et d'une ferme confiance en sa gr?ce, se reposant toujours sur sa providence, et ne d?sesp?rant jamais de ses secours.
Les pertes de ses chers enfants, de madame de Beringhen, sa digne soeur, dame reconnue d'un chacun pour ?tre d'un esprit ?minent, d'une admirable conduite et d'une vie exemplaire, avec celles d'une infinit? de ses meilleurs et plus chers amis, accompagn?es d'abondant d'autres afflictions non moins cuisantes, l'avoient r?duite, par la tendresse de son bon naturel et par leur importance, ? une vie fort languissante, si bien que les forces du corps ne se trouvant pas ?gales ? celles de l'esprit, ni la d?licatesse de la nature ? l'habitude de sa grande constance, ces d?plaisirs furent suivis d'une maladie aigu? et d'une mort tr?s-heureuse, le 1er de juin, l'an 1641. Ce fut au ch?teau de La Pl?au, en Limousin, maison de madame de La Pl?au, sa fille a?n?e. Son testament a ?t? une exhortation ample de pi?t? ? ses enfants, sa maladie un patron de patience, tous ses propos des enseignemens et des consolations saintes, et ses derni?res paroles celles de saint Paul: <
Tallemant en a cependant m?dit dans l'article qui suit; mais de qui n'a-t-il pas m?dit?
On a cru qu'il n'?toit pas inutile de publier cette Notice biographique contemporaine sur une femme justement c?l?bre. Elle avoit d?j? ?t? cit?e dans l'article Loges de la Biographie universelle de Michaud. On peut aussi consulter l'article qui lui a ?t? consacr? dans le Dictionnaire de Moreri.
MADAME DE BERINGHEN
ET SON FILS.
Comme j'ai dit, elle ?toit bien faite, et elle fut galante. M. de Montlouet d'Angennes, qui ?toit bel homme, disoit qu'elle lui avoit offert douze cents ?cus de pension, mais qu'il n'?toit pas assez int?ress? pour cela, et qu'il ?toit amoureux ailleurs: elle n'?toit plus jeune; alors il lui prit fantaisie d'avoir un page.
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