Read Ebook: Le parler populaire des Canadiens français ou Lexique des canadianismes acadianismes anglicismes américanismes mots anglais les plus en usage au sein des familles canadiennes et acadiennes françaises by Dionne N E Narcisse Eutrope
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PARLER POPULAIRE
DES
CANADIENS FRAN?AIS
LE PARLER POPULAIRE DES CANADIENS FRAN?AIS
COMPRENANT ENVIRON 15,000 MOTS ET EXPRESSIONS
AVEC DE NOMBREUX EXEMPLES POUR MIEUX FAIRE COMPRENDRE LA PORT?E DE CHAQUE MOT OU EXPRESSION
PAR
N.-E. DIONNE, M. D., LL. D.
Biblioth?caire de la L?gislature de la Province de Qu?bec Professeur d'arch?ologie ? l'Universit? Laval Membre de la Soci?t? Royale du Canada
AVEC PR?FACE
PAR M. RAOUL DE LA GRASSERIE
Docteur en droit, juge au Tribunal civil de Nantes, laur?at de l'Institut de France, auteur de plusieurs ouvrages sur la linguistique fran?aise
QU?BEC
J.-P. GARNEAU, LIBRAIRE 6, rue de la Fabrique Agent pour le Canada
NEW YORK G.-E. STECHERT & CO 129-133: Ouest, 20e rue Agents pour les Etats-Unis
QU?BEC LAFLAMME & PROULX, IMPRIMEURS
PR?FACE
Aussi l'ouvrage de M. Dionne, l'auteur estim? de plusieurs livres importants, dont l'un nous a d?j? fourni l'excellente biographie tr?s document?e de Samuel Champlain, le fondateur du Canada fran?ais, est-il bien venu et appara?t ? son heure, en nous donnant un dictionnaire, aussi complet que possible, du parler populaire des Canadiens fran?ais, assez d?velopp? et illustr? par de tr?s nombreux exemples, pour int?resser, non seulement les Fran?ais du Canada, mais aussi leurs fr?res fid?les, les Fran?ais, savants ou non, de France; car on ne retrouve pas seulement dans cette oeuvre des ?l?ments pr?cieux pour la science du langage, mais aussi la remembrance de nos patois et de nos fa?ons de concevoir et de dire, usit?s depuis longtemps en plusieurs de nos provinces, notamment dans la Bretagne et la Normandie, et au prononc? de certains de ces mots, nous sentons r?sonner en nous l'?cho sympathique de ceux qui nous ont berc?s nous-m?mes dans l'enfance, que nos paysans emploient toujours, et qui font qu'? travers les mers nous croyons retrouver le m?me clocher.
La m?thode suivie par l'auteur est propre ? nous ?clairer; car il ne se borne pas ? une s?che nomenclature, mais il illustre presque tous les mots par des exemples, qui non seulement nous font comprendre, mais indiquent aussi la port?e exacte et nous donnent la sensation de l'expression. Cela est n?cessaire, surtout quand il s'agit d'un langage populaire, car souvent le mot n'y est pas employ? d'une mani?re g?n?rale, mais seulement dans telle ou telle locution d'une fa?on indivisible, ou tout au moins, il ne poss?de que l? une saveur compl?te. Puis, il en r?sulte un argument, la justification de ce que le mot est r?ellement usit?, que toute cr?ation ou emploi subjectif est ?cart?, et que nous avons bien affaire au langage vivant et circulant.
Comme dans les parlers du m?me genre, le parler populaire canadien pr?sente des caract?ristiques qui ressortent de l'ouvrage publi?, et dont nous allons esquisser les plus saillantes.
C'est d'abord et avant tout, le penchant du peuple ? mat?rialiser, pour les rendre plus sensibles, les id?es abstraites ou intellectuelles. Il le fait sans doute, et l? est son d?faut, parce qu'il s'?l?ve difficilement ou ne peut se maintenir longtemps ? centaines hauteurs de l'id?e, auxquelles son ?ducation ne l'a pas pr?par?; mais il le fait encore sous l'empire d'un instinct tout autre: celui de sensibiliser ce qui est trop purement rationnel et c?r?bral, le coeur devant ainsi y trouver sa place, et non seulement le coeur lui-m?me, mais tout ce qui lui sert d'introducteur: l'ou?e, la vue surtout; il ne suffit pas de d?signer les objets, il faut les voir, les entendre, parfois les palper, mais surtout les voir. On sait que la langue fran?aise se compose de deux couches superpos?es, le fonds naturel, celui des mots d'origine populaire, form?s spontan?ment, par usure d'abord, par nouvelle int?gration ensuite, du latin, et celui des mots d'origine savante et artificielle, tir?s ? nouveau du latin par un emprunt post?rieur volontaire. Le peuple ne comprend gu?re ces derniers, et comme il exprime ses id?es sans leur secours, il faut qu'il se forme dans ce but un vocabulaire sp?cial. Il y parvient en employant des images, partout des images. Celle-ci doivent forc?ment ?tre emprunt?es un monde mat?riel et visible. Elles ont un immense avantage, celui de donner au langage une na?vet?, une fra?cheur qu'on chercherait vainement dans le parler plus ?lev?, et aussi une vivacit? de couleurs, enfin une ?motion constante et latente que le langage litt?raire n'obtient par une autre voie que lorsqu'il monte ? une tr?s grande hauteur. Quelquefois, cependant, ces images peuvent trop descendre, et m?me simuler le d?nigrement en abaissant les id?es intellectuelles; mais si cela se produit souvent dans nos argots, il est juste de dire que dans le canadien cela est beaucoup plus rare.
Telle est, dans son ensemble, la physionomie du parler populaire des Canadiens fran?ais, que nous pr?sente M. Dionne dans son tr?s int?ressant ouvrage. Il faut ajouter ? ces traits principaux ce fait g?n?ral que parmi ces mots il en existe un grand nombre, soit qui ne servent plus dans la langue fran?aise actuelle, soit dont le sens a ?t? d?tourn?.
On voit que l'?tude du canadien-fran?ais apporte une contribution pr?cieuse ? celle des patois et des parlers populaires fran?ais. Il y a l? une branche qui s'est d?tach?e des autres et qui a ensuite ?volu? ? part; cependant ou peut admirer la persistance chez elle des mots et des caract?ristiques emport?s de notre continent, et reconna?tre encore ? ce trait le Canadien fid?le ? son origine.
Nous devons savoir gr? ? plus d'un titre au savant auteur de cet ouvrage d'avoir recueilli avec soin et un grand discernement, et d'avoir fix? d?sormais dans un v?ritable monument le vocabulaire du Canadien fran?ais.
Raoul de la GRASSERIE.
OUVRAGES MIS A PROFIT
On trouvera dans ce lexique un certain nombre de mots et d'expressions qui ont actuellement cours en France, tout aussi librement qu'en Canada. Ces mots sont g?n?ralement tir?s du parler populaire et familier. On en retrouve quelques-uns dans Larousse, mais rarement dans le dictionnaire de l'Acad?mie. Si l'auteur a tenu ? les faire figurer dans son lexique, c'est dans le but de prouver que le langage du peuple canadien ne diff?re que tr?s peu du langage fran?ais.
Quant aux canadianismes et acadianismes proprement dits, on pourra facilement s'assurer qu'ils ont, pour la plupart, une origine fran?aise: normande, saintongeaise, angevine et percheronne. Ceci s'explique ais?ment, car n'oublions pas que nos anc?tres aussi, pour le plus grand nombre, sont originaires de la Normandie, de la Saintonge, de l'Anjou et du Perche. Donc, tel p?re, tel parler. Rien de plus naturel et de plus logique. Ce qui l'est moins, c'est l'intrusion des anglicismes et des mots anglais dans nos conversations. C'est ? ceux-l? que nous devons faire la guerre, une guerre ? mort, sans tr?ve ni merci. Que nous adoptions quelques anglicismes, un tout petit nombre, parce que nous en avons absolument besoin, passe! Mais soyons prudents, parce qu'il pourrait arriver un jour que notre langage populaire ne serait plus compr?hensible, ni pour les Fran?ais ni pour les Anglais.
LE PARLER POPULAIRE
DES CANADIENS-FRAN?AIS
~A.
~Abajoue~, n. f.
Bajoue, partie de la t?te d'un animal qui s'?tend depuis l'oeil jusqu'? la m?choire.
~Abander~, v. a.
-- R?unir en groupe un certain nombre d'individus.
-- Soulever une assembl?e en l'ameutant contre soi.
~Abander, ~, v. pr.
~Abandonner~, v. a.
~A bas~, loc.
~Abatages~, n. m. pl.
Abatis, t?te, cou, ailerons, pattes de volaille.
~Abatteux d'ouvrage~, loc.
~Abattre~, v. a.
~A belle heure~, loc. adv.
~Ab?mer~, v. a.
~Ab?mer ~, v. pron.
~Able.
~Aboiteau~, n. c.
~A bonne heure~, loc. adv.
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