bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: Cours familier de Littérature - Volume 24 by Lamartine Alphonse De

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 668 lines and 141365 words, and 14 pages

pas davantage. Oui, je suis ce Hagene, qui a tu? S?frit, le h?ros au bras puissant. Ah! comme il a pay? cher les paroles injurieuses que dame Kriemhilt a adress?es ? la belle Brunhilt!

<>

Elle reprit: <> Ces guerriers audacieux commenc?rent de s'entre-regarder.

Hagene, le brave m?nestrel, Volk?r son ami passent la nuit aux portes ext?rieures de la salle ? veiller pour les Burgondes.

Volk?r s'assit sur une pierre sous la porte du palais; jamais il n'exista un plus g?n?reux joueur de viole; il tira des cordes de son instrument des sons si doux, que les fiers ?trangers remerci?rent Volk?r! Il endormit sur sa couche maint guerrier plein de soucis. Les guerriers de Kriemhilt viennent au milieu des t?n?bres pour ?gorger les Burgondes assoupis. La voix de Volk?r les fait fuir: <> Le matin, Hagene et Volk?r appel?s ? l'?glise par le bruit des cloches, vont se ranger avec leurs guerriers devant la porte de la cath?drale. Kriemhilt d?vorant du regard Hagene, froisse en passant les guerriers de son pays. Un tournoi commence sous les yeux du roi et de Kriemhilt! Volk?r perce de sa lance par hasard le plus beau des guerriers de Kriemhilt; que de pleurs coulent des yeux des femmes! Kriemhilt s'adresse successivement ? tous les chefs de son parti; ils refusent tous d'attaquer d?loyalement Hagene et ses guerriers; un sentiment tr?s-vif d'honneur les retient tous. Kriemhilt d?sesp?re de trouver un vengeur, cependant au prix d'une belle veuve qu'elle lui promet, elle d?cide Bloede ? ?lever une rixe et ? faire na?tre l'occasion d'un combat.

Quand le seigneur Bloede connut la r?compense, cette dame lui plaisant ? cause de sa beaut?, il se pr?para ? obtenir la femme charmante en combattant. Mais le guerrier devait perdre la vie dans cette entreprise.

Il dit ? la Reine: <

<<--Maintenant, vous tous qui ?tes ? moi, armez-vous, s'?cria Bloede. Nous irons trouver nos ennemis dans leur logis. La femme d'Etzel l'exige de moi. C'est pourquoi, ? h?ros, nous devons tous exposer notre vie.>>

La Reine quittant Bloede pr?t ? combattre, alla ? table avec Etzel et avec ses hommes. Elle avait pr?par? une terrible trahison contre les ?trangers.

Je veux vous dire comment elle se rendit au banquet. On voyait des rois puissants la pr?c?der, portant la couronne, puis maints hauts princes et d'illustres guerriers rendre de grands honneurs ? la Reine.

Le Roi fit donner des si?ges dans la salle ? tous ses h?tes, pla?ant pr?s de lui les meilleurs et les plus ?lev?s en dignit?. Il fit servir des mets diff?rents aux chr?tiens et aux pa?ens, mais de tout avec profusion. Ainsi le voulait ce roi sage.

Le reste de leur suite mangea dans son logement. On avait mis pr?s d'eux des serviteurs, qui devaient leur fournir des mets avec empressement. Bient?t cette hospitalit? et cette joie furent remplac?es par des g?missements.

Comme on ne pouvait autrement provoquer le combat, Kriemhilt--son ancienne douleur ?tait toujours l? au fond de son ?me--fit porter ? table le fils d'Etzel. Comment, pour se venger, une femme pourrait-elle agir plus cruellement?

Voici venir aussit?t quatre hommes-liges d'Etzel. Ils port?rent Ortlieb, le jeune prince, ? la table du Roi, o? Hagene ?tait ?galement assis. L'enfant devait mourir sous les coups de sa haine mortelle.

Quand le Roi vit son fils, il parla affectueusement aux parents de sa femme: <

<

<

<> Kriemhilt, la femme du roi Etzel, entendit ce discours.

<<--Oui, ces guerriers pourront se confier en lui, dit Hagene, s'il atteint l'?ge d'homme; mais ce jeune roi est pr?destin? ? p?rir vite. On me verra rarement aller ? la cour d'Ortlieb.>>

Le roi fixa les yeux sur Hagene; ce discours l'affligeait. Le noble prince ne r?pondit rien, mais ces paroles troubl?rent son ?me et assombrirent son humeur. Les intentions de Hagene ne s'accordaient pas avec ces divertissements.

Ce que Hagene avait dit de l'enfant affligea tous les chefs, ainsi que le Roi. Ils ?taient m?contents de devoir le supporter. Ils ignoraient ce que devait faire bient?t ce guerrier.

Beaucoup de ceux qui l'entendirent ?taient si irrit?s qu'ils auraient voulu l'attaquer ? l'instant. Le Roi lui-m?me l'e?t fait, si son honneur le lui e?t permis. Il ?tait pouss? ? bout. Mais bient?t Hagene fit plus encore: il tua l'enfant sous ses yeux.

Les hommes de Bloede ?taient pr?ts. Ils s'avanc?rent au nombre de mille, rev?tus de hauberts, vers le lieu o? Dancwart ?tait ? table avec les varlets. La plus grande animosit? ?clata entre les guerriers.

Quand le sire Bloede passa devant les tables, Dancwart, le mar?chal, le re?ut avec empressement: <

<<--Il ne t'est point permis de me saluer, dit Bloede, car ma venue doit t'apporter la mort, ? cause de ton fr?re Hagene qui a tu? S?frit. Il faut que les Hiunen t'en fassent porter la peine ? toi et ? maint autre guerrier.

<<--Oh! non pas, seigneur Bloede, dit Dancwart, car ainsi nous pourrions bient?t nous repentir de notre voyage ? cette cour. J'?tais encore un petit enfant quand S?frit perdit la vie; j'ignore ce que me reproche la femme du roi Etzel.

<<--Je ne puis t'en dire davantage ? ce sujet, tes parents Gunther et Hagene commirent le crime; maintenant d?fendez-vous, ?trangers. Vous ne pouvez en r?chapper. Il faut que votre mort serve de satisfaction ? Kriemhilt.

<<--Ainsi vous ne voulez point renoncer ? vos projets? dit Dancwart. J'ai regret de mes excuses. J'aurais mieux fait de me les ?pargner.>> Le guerrier rapide d'un bond se leva de table. Il tira une ?p?e ac?r?e qui ?tait forte et longue, et il ass?na sur Bloede un coup si prompt de cette ?p?e, qu'? l'instant sa t?te vola ? ses pieds. <

<> Un Hiune qui lui ?tait d?vou? lui avait dit que la Reine leur pr?parait de mortelles emb?ches.

Quand les fid?les de Bloede le virent ?tendu mort, ils ne voulurent point ?pargner plus longtemps les ?trangers.

Dancwart cria ? haute voix ? tous les gens de la suite: <>

Ceux qui n'avaient point d'?p?e prirent les bancs et soulev?rent de dessous les pieds maints longs escabeaux. Les varlets burgondes ne voulaient point reculer. Les lourdes chaises bossel?rent maintes cuirasses.

Ah! comme ces serviteurs, loin de leur patrie, se d?fendirent furieusement! Ils repouss?rent les gens arm?s hors du b?timent. Cinq cents d'entre ceux-ci ou m?me plus rest?rent morts sur la place. Tous les gens de la suite ?taient humides et rouges de sang.

Cette terrible nouvelle fut racont?e aux guerriers d'Etzel,--c'?tait pour eux une am?re douleur,--que Bloede et ses hommes avaient ?t? tu?s, et que c'?taient le fr?re de Hagene et les varlets qui l'avaient fait.

Avant que le Roi s'en aper??t, les Hiunen anim?s par la haine se r?unirent au nombre de deux mille ou m?me plus. Ils all?rent aux varlets,--il devait en ?tre ainsi,--et de toute la suite n'en laiss?rent pas ?chapper un seul.

Les infid?les amen?rent une puissante arm?e devant ce b?timent. Les serviteurs ?trangers se d?fendirent bravement, mais ? quoi bon leurs valeureux efforts? ils devaient succomber. Peu de temps apr?s, on en vint ? une terrible catastrophe.

Vous pouvez ou?r des merveilles d'un ?v?nement ?pouvantable. Neuf mille serviteurs ?taient couch?s ? terre massacr?s, ainsi que douze chevaliers hommes-liges de Dancwart. On le vit tout seul r?sister encore aux ennemis.

Le bruit s'apaisa; le fracas cessa. Dancwart, la bonne ?p?e, regarda par-dessus son ?paule et s'?cria: <>

Les coups d'?p?e tombaient press?s sur son corps. Mainte femme de h?ros pleura ce moment: levant son bouclier il en serra plus fort les courroies et fit ruisseler des flots de sang sur plus d'une cotte de mailles.

<> Et l'on vit le h?ros s'avancer bravement.

Ainsi ?puis? de la lutte, il s'?lan?a hors de ce logis. Que d'?p?es r?sonn?rent sur son heaume! Ceux qui n'avaient pas vu les merveilles faites par son bras, bondirent ? l'encontre du guerrier du pays burgonde.

<>

Les Hiunen r?pondirent: <>

Il reprit: <>

Il se d?fendit si vigoureusement contre les hommes d'Etzel qu'ils n'os?rent plus attaquer avec l'?p?e. Ils lanc?rent leurs piques dans son bouclier, qui en devint si lourd, qu'il dut le laisser tomber de son bras.

Ils crurent bien le vaincre, maintenant qu'il ne portait plus son bouclier. Mais que de profondes blessures il leur fit ? travers leurs heaumes! Maint homme hardi tomba devant lui. L'audacieux Dancwart en acquit beaucoup de gloire.

Des deux c?t?s ils s'?lanc?rent sur lui, mais plus d'un s'?tait avanc? trop vite au combat. Il courut devant ses ennemis, comme devant les chiens fuit le sanglier dans la for?t. Pouvait-il se montrer plus brave?

Il marqua sa route, en la rendant humide du sang qu'il versait. Un seul guerrier a-t-il jamais combattu ses ennemis mieux qu'il ne le fit? On vit le fr?re de Hagene se diriger fi?rement vers la cour.

Sommeliers et ?chansons entendant le retentissement des ?p?es, jet?rent hors de leurs mains le vin et les mets qu'ils apportent aux convives. Il rencontra devant les degr?s maint ennemi vigoureux.

<>

Parmi ceux qui, confiants en leur force, s'avanc?rent devant les marches, il en frappa quelques-uns de si lourds coups d'?p?e, que tous par crainte remont?rent les degr?s. Sa force puissante avait accompli de grands prodiges.

Add to tbrJar First Page Next Page

 

Back to top