Read Ebook: Cours familier de Littérature - Volume 24 by Lamartine Alphonse De
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pas davantage. Oui, je suis ce Hagene, qui a tu? S?frit, le h?ros au bras puissant. Ah! comme il a pay? cher les paroles injurieuses que dame Kriemhilt a adress?es ? la belle Brunhilt!
     <
     Elle reprit: <
Hagene, le brave m?nestrel, Volk?r son ami passent la nuit aux portes ext?rieures de la salle ? veiller pour les Burgondes.
Volk?r s'assit sur une pierre sous la porte du palais; jamais il n'exista un plus g?n?reux joueur de viole; il tira des cordes de son instrument des sons si doux, que les fiers ?trangers remerci?rent Volk?r! Il endormit sur sa couche maint guerrier plein de soucis. Les guerriers de Kriemhilt viennent au milieu des t?n?bres pour ?gorger les Burgondes assoupis. La voix de Volk?r les fait fuir: <
Quand le seigneur Bloede connut la r?compense, cette dame lui plaisant ? cause de sa beaut?, il se pr?para ? obtenir la femme charmante en combattant. Mais le guerrier devait perdre la vie dans cette entreprise.
     Il dit ? la Reine: <      <<--Maintenant, vous tous qui ?tes ? moi, armez-vous, s'?cria      Bloede. Nous irons trouver nos ennemis dans leur logis. La femme      d'Etzel l'exige de moi. C'est pourquoi, ? h?ros, nous devons tous      exposer notre vie.>>      La Reine quittant Bloede pr?t ? combattre, alla ? table avec      Etzel et avec ses hommes. Elle avait pr?par? une terrible      trahison contre les ?trangers.      Je veux vous dire comment elle se rendit au banquet. On voyait      des rois puissants la pr?c?der, portant la couronne, puis maints      hauts princes et d'illustres guerriers rendre de grands honneurs      ? la Reine.      Le Roi fit donner des si?ges dans la salle ? tous ses h?tes,      pla?ant pr?s de lui les meilleurs et les plus ?lev?s en dignit?.      Il fit servir des mets diff?rents aux chr?tiens et aux pa?ens,      mais de tout avec profusion. Ainsi le voulait ce roi sage.      Le reste de leur suite mangea dans son logement. On avait mis      pr?s d'eux des serviteurs, qui devaient leur fournir des mets      avec empressement. Bient?t cette hospitalit? et cette joie furent      remplac?es par des g?missements.      Comme on ne pouvait autrement provoquer le combat, Kriemhilt--son      ancienne douleur ?tait toujours l? au fond de son ?me--fit porter      ? table le fils d'Etzel. Comment, pour se venger, une femme      pourrait-elle agir plus cruellement?      Voici venir aussit?t quatre hommes-liges d'Etzel. Ils port?rent      Ortlieb, le jeune prince, ? la table du Roi, o? Hagene ?tait      ?galement assis. L'enfant devait mourir sous les coups de sa      haine mortelle.      Quand le Roi vit son fils, il parla affectueusement aux parents      de sa femme: <      <      <      <> Kriemhilt,      la femme du roi Etzel, entendit ce discours.      <<--Oui, ces guerriers pourront se confier en lui, dit Hagene,      s'il atteint l'?ge d'homme; mais ce jeune roi est pr?destin? ?      p?rir vite. On me verra rarement aller ? la cour d'Ortlieb.>>      Le roi fixa les yeux sur Hagene; ce discours l'affligeait. Le      noble prince ne r?pondit rien, mais ces paroles troubl?rent son      ?me et assombrirent son humeur. Les intentions de Hagene ne      s'accordaient pas avec ces divertissements.      Ce que Hagene avait dit de l'enfant affligea tous les chefs,      ainsi que le Roi. Ils ?taient m?contents de devoir le supporter.      Ils ignoraient ce que devait faire bient?t ce guerrier.      Beaucoup de ceux qui l'entendirent ?taient si irrit?s qu'ils      auraient voulu l'attaquer ? l'instant. Le Roi lui-m?me l'e?t      fait, si son honneur le lui e?t permis. Il ?tait pouss? ? bout.      Mais bient?t Hagene fit plus encore: il tua l'enfant sous ses      yeux.      Les hommes de Bloede ?taient pr?ts. Ils s'avanc?rent au nombre de      mille, rev?tus de hauberts, vers le lieu o? Dancwart ?tait ?      table avec les varlets. La plus grande animosit? ?clata entre les      guerriers.      Quand le sire Bloede passa devant les tables, Dancwart, le      mar?chal, le re?ut avec empressement: <      <<--Il ne t'est point permis de me saluer, dit Bloede, car ma      venue doit t'apporter la mort, ? cause de ton fr?re Hagene qui a      tu? S?frit. Il faut que les Hiunen t'en fassent porter la peine ?      toi et ? maint autre guerrier.      <<--Oh! non pas, seigneur Bloede, dit Dancwart, car ainsi nous      pourrions bient?t nous repentir de notre voyage ? cette cour.      J'?tais encore un petit enfant quand S?frit perdit la vie;      j'ignore ce que me reproche la femme du roi Etzel.      <<--Je ne puis t'en dire davantage ? ce sujet, tes parents Gunther      et Hagene commirent le crime; maintenant d?fendez-vous,      ?trangers. Vous ne pouvez en r?chapper. Il faut que votre mort      serve de satisfaction ? Kriemhilt.      <<--Ainsi vous ne voulez point renoncer ? vos projets? dit      Dancwart. J'ai regret de mes excuses. J'aurais mieux fait de me      les ?pargner.>> Le guerrier rapide d'un bond se leva de table. Il      tira une ?p?e ac?r?e qui ?tait forte et longue, et il ass?na sur      Bloede un coup si prompt de cette ?p?e, qu'? l'instant sa t?te      vola ? ses pieds. <      <      Quand les fid?les de Bloede le virent ?tendu mort, ils ne      voulurent point ?pargner plus longtemps les ?trangers.      Dancwart cria ? haute voix ? tous les gens de la suite: <      Ceux qui n'avaient point d'?p?e prirent les bancs et soulev?rent      de dessous les pieds maints longs escabeaux. Les varlets      burgondes ne voulaient point reculer. Les lourdes chaises      bossel?rent maintes cuirasses.      Ah! comme ces serviteurs, loin de leur patrie, se d?fendirent      furieusement! Ils repouss?rent les gens arm?s hors du b?timent.      Cinq cents d'entre ceux-ci ou m?me plus rest?rent morts sur la      place. Tous les gens de la suite ?taient humides et rouges de      sang.      Cette terrible nouvelle fut racont?e aux guerriers      d'Etzel,--c'?tait pour eux une am?re douleur,--que Bloede et ses      hommes avaient ?t? tu?s, et que c'?taient le fr?re de Hagene et      les varlets qui l'avaient fait.      Avant que le Roi s'en aper??t, les Hiunen anim?s par la haine se      r?unirent au nombre de deux mille ou m?me plus. Ils all?rent aux      varlets,--il devait en ?tre ainsi,--et de toute la suite n'en      laiss?rent pas ?chapper un seul.      Les infid?les amen?rent une puissante arm?e devant ce b?timent.      Les serviteurs ?trangers se d?fendirent bravement, mais ? quoi      bon leurs valeureux efforts? ils devaient succomber. Peu de temps      apr?s, on en vint ? une terrible catastrophe.      Vous pouvez ou?r des merveilles d'un ?v?nement ?pouvantable. Neuf      mille serviteurs ?taient couch?s ? terre massacr?s, ainsi que      douze chevaliers hommes-liges de Dancwart. On le vit tout seul      r?sister encore aux ennemis.      Le bruit s'apaisa; le fracas cessa. Dancwart, la bonne ?p?e,      regarda par-dessus son ?paule et s'?cria: <      Les coups d'?p?e tombaient press?s sur son corps. Mainte femme de      h?ros pleura ce moment: levant son bouclier il en serra plus fort      les courroies et fit ruisseler des flots de sang sur plus d'une      cotte de mailles.      <      Ainsi ?puis? de la lutte, il s'?lan?a hors de ce logis. Que      d'?p?es r?sonn?rent sur son heaume! Ceux qui n'avaient pas vu les      merveilles faites par son bras, bondirent ? l'encontre du      guerrier du pays burgonde.      <      Les Hiunen r?pondirent: <      Il reprit: <      Il se d?fendit si vigoureusement contre les hommes d'Etzel qu'ils      n'os?rent plus attaquer avec l'?p?e. Ils lanc?rent leurs piques      dans son bouclier, qui en devint si lourd, qu'il dut le laisser      tomber de son bras.      Ils crurent bien le vaincre, maintenant qu'il ne portait plus son      bouclier. Mais que de profondes blessures il leur fit ? travers      leurs heaumes! Maint homme hardi tomba devant lui. L'audacieux      Dancwart en acquit beaucoup de gloire.      Des deux c?t?s ils s'?lanc?rent sur lui, mais plus d'un s'?tait      avanc? trop vite au combat. Il courut devant ses ennemis, comme      devant les chiens fuit le sanglier dans la for?t. Pouvait-il se      montrer plus brave?      Il marqua sa route, en la rendant humide du sang qu'il versait.      Un seul guerrier a-t-il jamais combattu ses ennemis mieux qu'il      ne le fit? On vit le fr?re de Hagene se diriger fi?rement vers la      cour.      Sommeliers et ?chansons entendant le retentissement des ?p?es,      jet?rent hors de leurs mains le vin et les mets qu'ils apportent      aux convives. Il rencontra devant les degr?s maint ennemi      vigoureux.      <      Parmi ceux qui, confiants en leur force, s'avanc?rent devant les      marches, il en frappa quelques-uns de si lourds coups d'?p?e, que      tous par crainte remont?rent les degr?s. Sa force puissante avait      accompli de grands prodiges.
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