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Read Ebook: Cours familier de Littérature - Volume 24 by Lamartine Alphonse De

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Ebook has 668 lines and 141365 words, and 14 pages

Parmi ceux qui, confiants en leur force, s'avanc?rent devant les marches, il en frappa quelques-uns de si lourds coups d'?p?e, que tous par crainte remont?rent les degr?s. Sa force puissante avait accompli de grands prodiges.

Quand l'audacieux Dancwart p?n?tra sous la porte, il ordonna ? la suite d'Etzel de reculer. Tout son v?tement ?tait couvert de sang; il portait nue en sa main une ?p?e tr?s-ac?r?e.

Au moment m?me o? Dancwart se pr?sentait ? la porte, on portait ?? et l?, de table en table, Ortlieb, le prince de haute lign?e. Ces horribles nouvelles caus?rent la mort du petit enfant.

Dancwart cria ? haute voix au guerrier: <>

L'autre lui r?pondit:

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<<--C'est le sire Bloede avec ses hommes. Mais aussi il l'a pay? cher, je veux bien vous le dire: de ma main je lui ai abattu la t?te.

<<--C'est un l?ger malheur, dit Hagene, quand on vous apprend qu'un guerrier a perdu la vie par la main d'un h?ros. Les belles femmes auront d'autant moins ? le plaindre.

<<--Mais, dites-moi, fr?re Dancwart, comment ?tes-vous si rougi de sang? J'imagine que de vos blessures vous souffrez grande douleur. Qui que ce soit, dans ce pays, qui vous les a faites, quand le mauvais d?mon lui viendrait en aide, il devrait le payer de sa vie.

<<--Vous me voyez sain et sauf. Mes habillements sont humides de sang. Mais cela m'est venu des blessures d'autres guerriers. J'en ai tu? un si grand nombre aujourd'hui, que je ne saurais les compter, duss?-je faire mon serment.>>

Hagene parla:

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<<--Puisque je suis cam?rier, r?pondit l'intr?pide jeune homme,--et il me semble que je saurai bien servir de si puissants rois,--je garderai ces marches ? mon honneur.>> Rien ne pouvait ?tre plus funeste pour les guerriers de Kriemhilt.

Hagene reprit la parole:

<<--Je m'?tonne grandement de ce que ces Hiunen murmurent entre eux. Je pense qu'ils se passeraient volontiers de celui qui garde la porte et qui a apport? ici aux Burgondes la fatale nouvelle.

<<--Il y a longtemps que j'ai entendu dire que Kriemhilt ne pouvait oublier ses afflictions de coeur. Maintenant buvons ? l'amiti? et payons l'?cot du vin du roi. Et d'abord, au jeune prince des Hiunen!>>

Et Hagene, ce brave h?ros, frappa l'enfant Ortlieb si terriblement, que le sang jaillit le long de son ?p?e sur ses mains, et que la t?te sauta jusque sur les genoux de sa m?re. Alors commen?a parmi ces guerriers un grand et effroyable carnage.

Il ass?na sur le ma?tre qui soignait l'enfant un si fort coup de son ?p?e, qu'? l'instant sa t?te tomba devant la table. C'?tait une triste r?compense qu'il donnait l? ? ce ma?tre.

Voyant pr?s de la table d'Etzel un m?nestrel, il s'?lance vers lui, dans sa fureur, et lui abat la main droite sur sa viole:

<<--Voil? pour ton message dans le pays des Burgondes.

<<--H?las! mes mains, s'?cria Werbel. Seigneur Hagene de Troneje, que vous ai-je fait? Je vins en toute loyaut? au pays de vos ma?tres. Et maintenant que j'ai perdu ma main, comment ferai-je r?sonner les accords?>>

Et quand il n'e?t jamais plus jou? de la viole, qu'importait ? Hagene! Plein de fureur, il fit aux guerriers d'Etzel de profondes et mortelles blessures et en tua beaucoup. Ah! dans cette salle il en mit tant ? mort!

Volk?r, le tr?s-agile, se leva de table d'un bond, et son archet r?sonnait fortement en sa main. Le m?nestrel de Gunther joua des airs effrayants. Ah! que d'ennemis il se fit parmi les Hiunen hardis!

Les trois nobles rois se lev?rent aussi de table; ils auraient aim? s?parer les combattants, avant que de plus grands malheurs n'arrivassent. Mais, malgr? toute leur bonne volont?, ils ne purent rien emp?cher, tant ?tait terrible la col?re de Volk?r et de Hagene.

Le seigneur du Rhin, voyant qu'il ne pouvait arr?ter le combat, fit lui-m?me maintes larges blessures ? travers les cottes de mailles polies de ses ennemis. C'?tait un h?ros adroit: il le fit voir d'une effroyable fa?on.

Le fort G?rn?t s'?lan?a aussi dans le combat. Avec l'?p?e tranchante que lui avait donn?e Ruedig?r, il mit ? mort plus d'un Hiune. Il causa de terribles maux aux guerriers d'Etzel.

Le plus jeune fils de dame Uote se jeta aussi dans la m?l?e. Il poussa son glaive magnifique ? travers les heaumes des fid?les d'Etzel, du Hiunen-lant. La main du valeureux G?selher accomplit maints prodiges.

Quelque braves qu'ils fussent tous, les rois et leurs hommes, on vit avant tous les autres, G?selher, ce bon h?ros, se tenir au premier rang en face des ennemis! Il en renversa plus d'un dans le sang avec une force terrible.

Les hommes d'Etzel se d?fendirent aussi vigoureusement. On voyait les ?trangers parcourir la salle royale, hachant autour d'eux avec leurs ?p?es ?tincelantes. De tous c?t?s on entendait un effroyable bruit de cris et de clameurs.

Ceux qui ?taient dehors voulaient p?n?trer ? l'int?rieur, o? ?taient leurs amis. Mais ils gagnaient peu de terrain du c?t? de la porte. Ceux qui ?taient dans la salle en auraient voulu sortir; mais Dancwart n'en laissa aucun ni monter ni descendre les degr?s.

Il en r?sulta une grande presse vers la porte, et les ?p?es retentissaient en tombant sur les casques. Le hardi Dancwart fut en grand danger; mais son fr?re y veilla, ainsi que le lui commandait son affection.

Hagene cria tr?s-haut ? Volk?r:

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<<--Certes, je le ferai,>> dit le joueur de viole, et il se mit en marche ? travers le palais, jouant de l'archet. Une ?p?e de fin acier r?sonnait en sa main ? coups press?s. Les guerriers du Rhin le remerci?rent avec empressement.

Volk?r le hardi dit ? Dancwart:

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Dancwart le rapide se pla?a en dehors de la porte, et il repoussait des degr?s quiconque se pr?sentait pour y monter. On entendait ses armes retentir aux mains du h?ros. Ainsi faisait ? l'int?rieur, Volk?r du pays burgonde.

Le brave m?nestrel cria au-dessus des t?tes de la foule:

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Quand Hagene de Troneje vit la porte si bien gard?e, il jeta son bouclier sur l'?paule, le vaillant et illustre guerrier. Puis il se mit ? tirer vengeance du mal qu'on leur avait fait. Alors ses ennemis perdirent tout espoir de conserver l'existence.

Quand le seigneur de V?rone vit que Hagene, le fort, brisait tant de casques, il sauta sur son banc, le roi des Amelungen, et s'?cria:

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Le souverain du pays avait de grands soucis, il n'en pouvait ?tre autrement.--Ah! que d'amis ch?ris furent tu?s sous ses yeux,--et lui-m?me ?chappa, ? grand'peine, ? ses ennemis. Il ?tait assis l? plein d'angoisses: ? quoi lui servait d'?tre roi?

Kriemhilt, la riche, appela Dietr?ch:

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<<--Comment vous aiderais-je ici, dit le seigneur Dietr?ch, ? noble reine? Je veille pour moi-m?me! Les hommes de Gunther sont si anim?s de fureur, qu'en ce moment je ne puis sauver personne.

<<--Oh! si vraiment, sire Dietr?ch, noble et bon chevalier, montrez aujourd'hui votre vertu et votre courage, en m'aidant ? sortir d'ici, ou bien j'y trouverai la mort. La crainte de ce danger m'oppresse. Oui! ma vie est en danger!

<<--Je veux bien essayer si je puis vous ?tre de quelque secours; car de longtemps je n'ai vu tant de vaillants chevaliers si furieux. Oui, je vois sous les coups d'?p?e le sang jaillir ? travers les casques!>>

Ce guerrier d'?lite se mit ? ?lever une voix si puissante, qu'elle r?sonnait comme le son d'une corne de bison et que le vaste Burg en retentit. La force de Dietr?ch ?tait d?mesur?ment grande.

Gunther, entendant crier cet homme dans cette terrible temp?te, se mit ? ?couter et dit:

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