Read Ebook: Suomen herännäisyyden historia XIX:llä vuosisadalla II. 1836-1844 by Rosendal Mauno
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Ebook has 598 lines and 122722 words, and 12 pages
COURS FAMILIER DE LITT?RATURE
UN ENTRETIEN PAR MOIS
PAR M. A. DE LAMARTINE
PARIS ON S'ABONNE CHEZ L'AUTEUR, RUE DE LA VILLE L'?V?QUE, 43. 1864
L'auteur se r?serve le droit de traduction et de reproduction ? l'?tranger.
COURS FAMILIER DE LITT?RATURE
REVUE MENSUELLE.
Paris.--Typographie: Firmin Didot fr?res, imprimeurs de l'Institut et de la Marine, rue Jacob, 56.
SA VIE ET SES OEUVRES.
Alfieri va passer ? Naples le temps de son exil volontaire; il y ?crit journellement ? la comtesse; il y use le temps ? cheval dans les beaux sites des environs. Pendant ce temps, il ne trouve point mauvais que la comtesse, priv?e de la fortune de son mari et peu riche de la sienne, sollicite une pension de la reine de France, Marie-Antoinette, et l'obtienne par l'intervention de L?opold de Toscane, fr?re de cette princesse. Voil? donc ce f?roce ennemi des rois, vivant de leurs d?bris et de leurs secours: un roi de France lui donne la vie, un roi d'Angleterre lui laisse ravir sa femme; quelle logique!--Ainsi la comtesse ne d?pendra plus ni du pape, ni du cardinal d'York, fr?re de son mari. Le lendemain du jour o? elle est ?mancip?e de ses besoins et de sa reconnaissance, elle quitte le couvent des Ursulines de Rome, et rentre dans le palais de la Chancellerie, b?ti par Bramante. Alfieri obtient facilement l'autorisation de revenir aupr?s d'elle ? Rome. Il s'y installe, gr?ce, dit-il, ? ses obs?quiosit?s un peu serviles aupr?s des cardinaux et des pr?tres.
Cependant, bien que l'amant v?c?t toute la matin?e tr?s-retir? dans le palais Strozzi, aupr?s des Thermes de Diocl?tien, faubourg isol? de Rome, il passait toutes ses soir?es au palais de la Cancellaria, chez son amie. Ce bonheur insolent excita l'envie du clerg? romain et les murmures du comte d'Albany aupr?s du cardinal, son fr?re.
< Le beau lac de N?mi qu'aucun souffle ne ride. < < < < < < L'infortun? Charles-?douard ?prouva avant de mourir une consolation inattendue. La fille qu'il avait eue dans sa jeunesse, ? Li?ge, de son premier amour, miss Cl?mentine, et qui vivait retir?e ? Meaux, dans l'abbaye de Notre-Dame, lui revint en m?moire, et peut-?tre en remords. Il la rappela pr?s de lui pour tenir sa maison et consoler ses derni?res heures. Il la reconnut, la l?gitima, et lui rendit le nom, d?sormais libre, de duchesse d'Albany. Elle fit rentrer avec elle la dignit?, l'?l?gance, la soci?t? f?minine dans le palais de son p?re ? Florence. Elle r?concilia le roi et le cardinal d'York, brouill?s pour des int?r?ts mal entendus d'argent. La reine de Naples l'accueillit ? Pise, o? elle passait l'hiver avec le prince vieilli, mais heureux et honor? du moins dans sa vieillesse. Revenu ? Rome, dans le palais de son enfance, il y mourut en 1788, et fut enseveli ? Frascati, dans la cath?drale du cardinal d'York, son fr?re. Sa fille ch?rie, qui ne vivait que pour lui, ne lui surv?cut pas longtemps. Le cardinal d'York h?rita authentiquement des titres de pr?tendant ? la couronne des Stuarts. Pendant ces ann?es d'agitation st?rile pour un tr?ne imaginaire, la comtesse d'Albany, qui n'avait plus de titre l?gal m?me ? son nom, avait quitt? Rome pour Bologne, afin de conserver toujours son asile dans les ?tats du pape. Insensiblement l'amour qu'elle conservait pour Alfieri la rapprochait de son ami, toujours errant sur ses traces. Les deux derni?res ann?es de cette s?paration furent adoucies subrepticement par deux voyages en France, pendant lesquels Mme d'Albany, pour sauver les apparences, loua une maison de campagne isol?e, en Alsace, non loin de Colmar, et o? Alfieri vint la rejoindre. < < < < < Apr?s ces seize mois de bonheur cach?, libres de leur s?jour et de leur vie, les deux amants partirent enfin pour Paris. < Alfieri n'en poursuivait pas moins ses diatribes et ses amours, et se mettait en r?gle avec l'avenir par ses trag?dies mort-n?es, en r?gle avec les rois en leur enlevant plus que leur tr?ne, leur famille! en r?gle avec l'opinion en applaudissant lyriquement aux premiers ?garements de la r?volution; En r?gle avec le vieux classique, en accumulant trag?dies sur trag?dies; En r?gle avec l'avenir, comptant sur la gloire et sur l'immortalit? anonyme qu'il se pr?parait en silence au bout de la rue; En r?gle avec la fortune, puisqu'il avait encore quatre chevaux de selle, ayant vendu tous les autres ? son ami pour monter sa maison ? Paris; En r?gle enfin avec le bonheur, puisqu'il allait ? leur maison de campagne, en Alsace, passer les mois inoccup?s de l'ann?e dans l'intimit? d'une union paisible. < < --Les int?r?ts de mon amie, ajoute-t-il, me retiennent seuls ? Paris.--Quels pouvaient ?tre ces int?r?ts, si ce n'est de faire ratifier par M. Necker et par l'Assembl?e fran?aise les pensions que le roi et la reine avaient g?n?reusement accord?es ? la comtesse? Mais il y en avait encore un autre que M. de Reumont, traduit par M. Saint-Ren?-Taillandier, interpr?te tout autrement, c'?tait la pension ? solliciter de l'Angleterre pour la veuve de son roi d?tr?n?. On ne peut expliquer autrement la visite inconvenante qu'Alfieri et la comtesse all?rent rendre, avec ?clat, ? la cour de Londres en 1791. M. Saint-Ren?-Taillandier, tr?s-embarrass? ?videmment de justifier cette pr?sence inconvenante de Mme d'Albany ? la cour des ennemis acharn?s de son mari, laisse croire que la comtesse ne faisait ces concessions ? la cour de Saint-James que pour populariser en Angleterre la gloire d'Alfieri. Il n'a pas r?fl?chi que son int?r?t r?el ?tait au contraire de faire dispara?tre cet adorateur postiche de l'attention d'une cour s?v?re et puritaine, justement offens?e d'une cohabitation si expressive; et quand on sait, du reste, que la comtesse rapporta de Londres la pension consid?rable que lui fit cette cour, on ne peut raisonnablement douter que cette pension, si offensante pour la m?moire de son premier mari, le Pr?tendant, n'ait ?t? l'objet et le prix du voyage. Elle en a joui jusqu'? sa mort. Alfieri ne parut pas et disparut avec elle peu de temps apr?s. Voil? la v?rit?; la France mena?ait, il fallait pourvoir par l'Angleterre ? la cessation de ces secours. Ils les obtinrent. L'honneur d?licat de la comtesse y resta, mais la vie des deux amants fut assur?e. Voil? le sto?cisme d'Alfieri! Except? la pr?tention de l'orgueil dans cet homme, tout ?tait faux. Rentr?s en France, ils reprirent dans leur maison du Mont-Parnasse la vie ?quivoque, moiti? majestueuse, moiti? retir?e, qu'ils menaient avant ce voyage inexplicable autrement. Les ?l?ments tr?s-m?l?s de la soci?t? qui se r?unissait chez eux ?taient ? demi r?volutionnaires, ? demi royalistes, en mesure ainsi avec les deux partis qui luttaient dans la nation. C'?taient le peintre David, bient?t apr?s r?gicide; Beaumarchais, tenant d'une main ? la cour, de l'autre au peuple insurg?; les deux fr?res Ch?nier, l'un, Andr?, pr?destin? au prochain ?chafaud pour son courageux royalisme, l'autre, Marie-Joseph, tr?s-injustement accus? d'avoir immol? son fr?re; la future imp?ratrice des Fran?ais, Jos?phine de Beauharnais, femme aimable d'un des futurs martyrs de l'Assembl?e constituante. J'y ajoute, moi, la comtesse de Virieu, femme du comte de Virieu, membre alors constitutionnel de l'Assembl?e, et tu? depuis au si?ge de Lyon o? il commandait la cavalerie royaliste. La comtesse, femme d'une vertu rigide et d'une pi?t? mystique, repr?sentait dans cette soci?t? le respect pour cette l?gitimit? des reines qu'elle ne permettait pas m?me au soup?on d'effleurer. C'est ? elle que j'ai d? mes rapports avec la comtesse d'Albany, qu'elle pr?vint par une lettre ? mon passage ? Florence, quand je la vis pour la premi?re fois. < < < < Qu'on se figure l'acc?s de rage d'Alfieri, homme si personnel et si mobile au gr? de ses passions, apr?s une telle aventure de la r?volution, qu'il avait c?l?br?e en r?publicain classique, et qui s'?tait retourn?e pour lui disputer sa t?te au moment o? il se sauvait devant elle! Tout fut boulevers? dans sa vie et dans sa t?te. Il lui paya en invectives ce qu'il lui avait avanc? en l?ches adulations. Il faut, pour s'en faire une id?e, lire ce sordide recueil d'invectives rim?es dans lequel il ?panche de sang-froid ses d?boires. Nous y reviendrons. < < < < <
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