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Read Ebook: Suomen herännäisyyden historia XIX:llä vuosisadalla II. 1836-1844 by Rosendal Mauno

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Ebook has 598 lines and 122722 words, and 12 pages

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<> Le g?n?ral me r?pondit directement deux mots pour me dire que mes ouvrages lui avaient inspir? le d?sir de me conna?tre; mais que d?sormais, averti de mon humeur sauvage, il ne me chercherait plus. Il tint parole; et voil? comment j'?chappai ? un ennui pour moi plus p?nible et plus triste que tout autre supplice que l'on e?t voulu me faire subir.

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? quarante-neuf ans il semble revenir ? une seconde enfance, se sentant vieilli ? l'?poque o? les hommes d'action se sentent jeunes. Il s'amuse ? cr?er pour lui-m?me un ordre de chevalerie litt?raire: <>

Ses m?moires sont surtout int?ressants par la sinc?rit? de sa vanit? ridicule et aussi par la passion moiti? sinc?re moiti? ostentative qu'il affecta de prouver toute sa vie ? la comtesse d'Albany. L'abb? de Caluso, son ami de Turin, qu'il avait engag? ? venir le voir ? Florence en 1803, rend compte ainsi de sa mort:

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Et comme en Italie tout commence et tout finit par des sonnets, l'abb? de Caluso, oncle de la comtesse Mazin, femme tr?s-distingu?e du Pi?mont, avec laquelle j'ai eu des rapports aimables, d?die, en finissant, trois sonnets infiniment m?diocres ? la comtesse d'Albany. Nous ne les citerons pas par respect pour les sonnets de P?trarque, pour l'Italie, et pour la veuve de Charles-?douard. Mais Alfieri ne m?ritait gu?re mieux.

De la gloire, il n'eut que la passion;

Du civisme, il n'eut que l'affectation;

Du g?nie, il n'eut que la pr?tention;

De l'amour, il n'eut que l'ostentation;

Ostentation peut-?tre sinc?re, mais suspecte au moins, comme nous allons le montrer dans la suite de ce commentaire. Toutefois laissons-lui cet honneur contest?, car c'est par lui qu'il est encore quelque chose.

LAMARTINE.

SA VIE ET SES OEUVRES.

Suivons maintenant la comtesse d'Albany:

Donc aucun lien, ni religieux ni l?gal, ne resserrait l'union entre la comtesse d'Albany et son chevalier servant; ils ?taient libres, except? des liens que l'habitude et les moeurs de l'Italie consacrent. On a vu qu'Alfieri ne les respectait pas compl?tement pendant leur cohabitation ? Florence, ? leur retour de Paris et de Londres en 1793. Son sonnet licencieux sur un amour immoral, avou? en ce temps-l? dans une mauvaise soci?t? de Florence, sonnet comm?moratif de cette pitoyable aventure, en est la preuve en ce qui le concerne. Mais si on r?fl?chit que ce sonnet prouvant l'infid?lit? scandaleuse de l'amant a ?t? introduit dans l'?dition de ses soixante-dix sonnets par la comtesse d'Albany elle-m?me, ?ditant et r?visant ses oeuvres, il est difficile de douter de l'intention des deux amants, le po?te et l'?diteur. Le po?te s'adorait trop lui-m?me pour br?ler un m?chant sonnet si peu respectueux pour la comtesse, et la comtesse, de son c?t?, libre de publier ou d'an?antir ce sonnet, preuve de la l?g?ret? d'Alfieri envers elle, ne le laissait ?videmment imprimer que pour en faire usage ? son tour, en donnant au public la preuve qu'Alfieri lui laissait d?sormais la libert? de son coeur en se vantant de la licence du sien. Il est difficile de se refuser ? cette conclusion. Quel est l'amant qui imprimerait sous l'oeil de son amie un sonnet o? il attesterait lui-m?me sa propre infid?lit? cynique? quelle est l'amante qui, libre d'an?antir la preuve d'une pareille offense, la laisserait subsister si elle n'avait elle-m?me l'intention de se d?clarer libre par la plume de son premier adorateur? Il est donc ? croire que les liens ?taient rompus ? cette ?poque, et que la comtesse n'?tait pas f?ch?e qu'on le s?t, afin de se justifier elle-m?me d'un changement dont on lui avait donn? l'exemple. Je n'ai pas pu tirer de l'impression posthume de ce sonnet une autre conjecture.

Quoi qu'il en soit, il y avait alors dans la maison et dans l'intimit? d'Alfieri un jeune Fran?ais sur lequel les regards et les suspicions du public commen?aient ? se tourner. Ce jeune homme ?tait M. Fabre.

Fabre fils, d'une famille obscure de Montpellier, ?l?ve de David, homme de bon sens et de coeur droit, ?tait all? ? Rome ?tudier l'art dans lequel il devint ?rudit de premier ordre, sans sortir tout ? fait d'une ?l?gante et savante m?diocrit? dans l'ex?cution. Tout ce que la science peut donner, il l'avait; le g?nie lui ?tait ? peu pr?s refus?. Son ext?rieur un peu vulgaire n'avait rien qui motiv?t la passion, que la jeunesse. Ses yeux ?taient beaux et limpides, mais ses traits n'avaient aucune noblesse et aucune distinction naturelle de ces visages desquels la race ou le g?nie ?crit d'avance l'origine. C'?tait un visage flamand, ayant assez d'analogie avec les traits arrondis et allemands de la comtesse d'Albany elle-m?me. Bien accueilli ? Florence par les deux amants, il fit par reconnaissance un tr?s-beau portrait d'Alfieri et finit par cohabiter assid?ment chez eux, bien qu'alors il n'y e?t pas son logement. Il logeait alors dans la m?me rue que moi ? Florence, et il remplissait son logement des chefs-d'oeuvre de l'art qu'on se procurait assez ?conomiquement alors en Italie. Son mus?e ?tait un reliquaire de la peinture, o? un magnifique Rapha?l pr?sum? recevait son culte et celui des amateurs. Je l'ai souvent visit? et admir? sur parole. Fabre avait beaucoup d'esprit et surtout de bon sens. Sa conversation nourrie, sans pr?tention, devait avoir dans l'intimit? beaucoup de charme. Il n'?tait ni jaloux ni intrigant, propre ? se laisser aimer plus qu'? s?duire, s?r comme l'amiti?, fid?le et discret comme elle. Alfieri avait cinquante ans, Fabre trente-six, la comtesse d'Albany approchait de quarante-six ans; c'?tait l? tout le charme.

C'est ici le moment pour nous de jeter un coup d'oeil impartial sur cette oeuvre. Les sonnets sont vides d'amour, le lyrisme ou l'inspiration manquent totalement ? cet homme, on n'en retiendra pas un vers; c'est du p?dantisme glac?, l'?ternel hiver du coeur dont l'imagination de l'Italie ne fond pas m?me les neiges. P?trarque n'e?t pas daign? en lire un seul; jamais cela ne chante; les satires, fade imitation de Juv?nal, sont de l'antique r?chauff? ? froid par une m?chancet? classique.

Quant ? ses trag?dies, c'est un peu moins m?diocre, mais toujours m?diocre. L'ennui en est la s?ve: on sent qu'il s'est prodigieusement ennuy? ? les ?crire, et quand on les a lues on sent qu'on s'est prodigieusement ennuy? ? les lire. C'est le monde de l'ennui dont on sort soulag?, avec la ferme r?solution de n'y jamais rentrer!--Il n'y a qu'un seul m?rite, mais m?rite tout local et que les Italiens seuls peuvent appr?cier: c'est la langue toscane, ou plut?t l'effort de l'auteur pour traduire avec peine et succ?s son pi?montais en ?trusque. Mais, comme dit Chateaubriand, <> On ?prouve en essayant ? les lire toute la peine qu'Alfieri a ?prouv?e en les ?crivant.

Voil? l'homme! N'en parlons plus.

Voici la lettre qu'elle lui ?crivit peu de jours apr?s la mort d'Alfieri:

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Pour que rien ne manqu?t ? l'exactitude et aussi ? la moralit? de cette histoire, il fallait entendre les cris de douleur que pousse la comtesse d'Albany. ?coutez encore ses g?missements et ses sanglots dans cette lettre ? M. d'Ansse de Villoison. Je le r?p?te, au moment o? elle trace cette page, elle est sinc?re. On ne joue pas de cette fa?on avec la douleur et les larmes; on n'imite pas ainsi le d?sespoir. Oui, elle est sinc?re encore, ? cette date, quand elle se voit seule dans un d?sert, quand elle parle de son impuissance de vivre. Le grand hell?niste qui savait appr?cier Alfieri a ?crit ? la comtesse ses compliments de condol?ance.

Voici ce qu'elle lui r?pond:

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Monsieur,

J'ai re?u votre obligeante lettre, ainsi que le paquet que vous m'avez fait l'honneur de m'envoyer par Son ?minence monseigneur le cardinal de Consalvi. Je vous prie seulement de m'adresser directement ? l'avenir ce que vous pourriez avoir ? me faire passer. Les moyens les plus simples sont toujours les plus prompts et les plus s?rs.

J'ignore encore le moment, monsieur, o? je pourrai faire usage de votre excellente notice. Ma t?te est tellement boulevers?e par des chagrins de toute esp?ce, que je ne puis rassembler deux id?es. J'esp?re que mon ami sera arriv? sans accident ? Venise. L'air de Florence et surtout celui de Rome lui ?taient tout ? fait contraires. Les marais de Venise ne sont pas sans inconv?nients, mais il faut bien prendre son parti. En g?n?ral, toutes les personnes qui ont la poitrine d?licate se plaignent beaucoup de ce pays, et c'est ce qui me forcera moi-m?me ? l'abandonner.

Au reste, monsieur, soyez s?r que je ne publierai rien sur le comte Alfieri qui puisse vous ?tre d?sagr?able, et surtout ? son admirable amie, aux pieds de laquelle je vous prie de mettre mes respects. Si les circonstances me le permettent, je vous soumettrai mon travail avant de l'envoyer ? l'imprimerie.

J'ai l'honneur d'?tre, monsieur, votre tr?s-humble et tr?s-ob?issant serviteur,

CHATEAUBRIAND.

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Ce scrupule d'inqui?tude de Mme d'Albany prouve qu'elle redoutait quelques v?rit?s p?nibles racont?es dans le public europ?en par un mot indiscret de Chateaubriand, dont elle sollicitait le silence.

Le silence fut accord?, et rien ne troubla les obs?ques du grand homme ni la paix de son amie.

Dans le m?me temps elle se ressouvint de l'ancienne amiti? qu'elle avait con?ue, en 1792, pour la femme du premier consul, qui fut plus tard l'imp?ratrice Jos?phine Beauharnais. Jos?phine lui r?pondit:

Paris, 1801.

Combien je vous remercie, ma ch?re amie, de l'int?r?t touchant que vous nous accordez, ? Bonaparte et ? moi! Une amiti? distingu?e comme la v?tre offre des consolations au milieu des id?es affligeantes qui naissent des dangers continuels auxquels on est expos?, et l'on regrette moins de les avoir courus quand ils excitent les t?moignages d'une estime aussi pure que celle que vous nous laissez voir.

JOS?PHINE BONAPARTE, n?e LA PAGERIE.

Bologne, 22 mars 1805.

Je ne sais, madame, si j'ai su vous exprimer comme je le sentais mon respect pour vous et pour votre malheur. Je ne suis jamais entr?e sans ?motion dans votre maison; je ne vous ai jamais vue sans l'int?r?t le plus tendre; je me persuade que nos amis sont r?unis, et je vous demande de penser quelquefois au mien, qui a partag? un grand nombre des opinions de celui qui vous fut si cher. Oh! je ne puis croire qu'un jour nous ne nous retrouverons pas tous. L'affection serait sans cela le plus trompeur des sentiments naturels... Mes compliments ? vos dames, et pour vous, madame, le plus tendre et le plus respectueux attachement.

NECKER DE STA?L-HOLSTEIN.

Voici une de ses lettres, du 7 juin 1807, de Pescia:

Madame,

Pescia, 18 juin 1807.

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