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Read Ebook: The Rural Magazine and Literary Evening Fire-Side Vol. 1 No. 03 (1820) by Various

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Ebook has 125 lines and 10785 words, and 3 pages

Sur le glacis, des roulottes align?es limitent ce camp de la mis?re et de la vilenie humaine. J'entre; un inf?me cloaque s'?tend entre deux rang?es de maisons roulantes. Dans cette boue f?tide courent dix, vingt, trente marmots d?penaill?s, ? demi nus, qui m?lent leurs glapissements aux grognements fatigu?s d'un lion tapi dans une cage abandonn?e sur le sol; des vieilles ? la Goya trient de mis?rables chiffons, cependant que des messieurs en complet veston et en pelisse inspectent leurs associ?s.

Ces enfants, ?g?s de cinq ? dix ans, sont presque tous ?trangers, italiens ou espagnols; ils partent chaque matin pour aller mendier au profit de leurs parents ou des gredins qui les ont lou?s. L'?t?, ils font des corbeilles, l'oeil attentif au moindre objet mal surveill?. Un chauffeur abandonne-t-il un instant sa voiture: aussit?t la marmaille se glisse, enl?ve une lanterne, une trompe, tout ce qui peut se d?crocher. L'agent cycliste parisien qui nous donne ce d?tail ajoute: <> Cinq minutes apr?s, un agent d'Ivry me dit: <>

Instinctivement, je distribue des sous ? la marmaille, oubliant que la recette ira aux patrons, et je cherche, sans y r?ussir, ? faire part ?gale ? tous. A tort ou ? raison, quelques-uns murmurent. Un enfant s'approche alors de moi et gentiment me dit: <> Pauvre gosse!

DEUX TYPES DE CONSTRUCTIONS SUR LA ZONE

Je veux prendre une photo. Un homme vient m'enjoindre de sortir, presque poliment, du reste. Il ne veut pas <>. Je m'ex?cute; cet homme, qui tient un d?bit de boissons ? l'entr?e de ce ghetto, est le g?rant du propri?taire, Parisien fortun?. On m'assure que M. Co?tant, maire et d?put? d'Ivry, n'a pu encore obtenir des arr?t?s d'expulsion contre ces ?trangers et mettre fin ? un scandale qui doit attrister son coeur de socialiste.

Sur la bande voisine, ce sont des forains ou des romanichels. Une belle brune, au type gitane accentu?, me demande si je consentirais ? faire le portrait de sa petite fille. <>, ajoute-t-elle. Je promets de lui envoyer une ?preuve. Plus loin, une <> grogne des injures en anglais; ? c?t?, une bouqueti?re pr?pare ses violettes.

Au coin d'une avenue, le chalet du gardien, une fontaine et une pancarte indiquant les heures o? on vend l'eau: sept centimes ce que la commune vend trois ou quatre, me dit-on. Les locataires se sont agit?s et ont obtenu l'?tablissement d'une fontaine gratuite sur la voie publique, ? l'entr?e de la cit?.

Aucune lumi?re, pas le moindre r?verb?re. Les habitants, pourtant, semblent heureux et si enracin?s qu'ils se demandent avec terreur o? ils iront apr?s l'expropriation. Les soir?es d'?t? leur paraissent d?licieuses; ils ne sont nullement troubl?s par le voisinage des romanichels.

<> Il ajoute na?vement: <>

De l'autre c?t? de la porte de Choisy, m?mes baraquements en planches. Mais ici l'atmosph?re semble plus lourde, des femmes au type espagnol entr'ouvrent des portes sur notre passage, des voyous tra?nent autour de nous, la casquette bas pos?e sur le regard oblique, une cigarette coll?e au coin de la bouche narquoise; marchons vite, l'air brave...

A la porte d'Italie, nous rencontrons le <>, le vrai, celui qui laisse loin derri?re lui, comme pittoresque et renomm?e, le march? aux puces de Saint-Ouen et celui de la porte de Flandre. Ici, les <> ont leurs boutiques et leurs habitations; le dimanche, ils n'ont qu'? ?taler ? leur porte la <>, m?lange h?t?roclite de ferraille, de vieux souliers, de garde-robes frip?es, d'ustensiles de toutes sortes, avidement fouill?s par des amateurs ?conomes ou par des malins qui esp?rent, une fois dans leur vie, trouver pour quinze sous une ?tude de Corot ou un bronze de Gouthi?res.

A Gentilly, au Kremlin-Bic?tre, m?me note, avec plus de salet? encore. A Montrouge, c'est un fouillis de cabanes, de maisons solides, de constructions peu int?ressantes. De l? jusqu'? la Seine, rien ou presque rien: des terrains vagues, le champ d'aviation. Pass? la Seine, les guinguettes du Point-du-Jour, puis le bois de Boulogne, qui suit les fortifications d'Auteuil ? la porte Maillot, o? nous trouvons sur la zone: les montagnes en carton de Luna-Park, les baraques de la route de la R?volte, des b?timents consacr?s ? l'industrie automobile, l'h?tel somptueux d'un conseiller municipal, et, en face, le restaurant Gillet.

Ensuite et jusqu'? notre point de d?part, la banalit? de quelques constructions l?g?res qui ne sont originales, ni par elles-m?mes, ni par l'entourage.

A qui appartiennent en g?n?ral les terrains de la zone? A des capitalistes de tout repos ou ? de petites gens ayant acquis, ? force de travail et d'?conomie, un bout de jardin o? ils ?difient la bicoque qui leur ?pargne la visite du concierge le jour redout? du terme? Je me garderais bien de hasarder ? cet ?gard la moindre affirmation; il faudrait, pour le faire en connaissance de cause, un travail de b?n?dictin qui ?chappe ? ma comp?tence.

Il para?t toutefois prudent d'accueillir avec r?serve les protestations bruyantes du syndicat qui nous fait entrevoir une population de 20.000 ? 30.000 zoniers expos?s ? se voir <> du bien arros? par leur sueur et par celle de leurs a?eux.

D'apr?s M. Dausset, pr?sident du Conseil municipal, on compte dans la zone un groupe important d'assez gros propri?taires poss?dant le terrain par h?ritage; d'autres l'ont acquis ? une ?poque relativement r?cente dans un but de sp?culation.

A la porte de Choisy, un tr?s petit nombre de personnes, une dizaine peut-?tre, se partagent les tranches de zone o? nous avons vu les roulottes des romanichels et les m?nageries en d?tresse.

M. Bugnet, nagu?re ing?nieur du M?tropolitain, a acquis il y a une dizaine d'ann?es le domaine d'Ivry-Terrasse, environ 15.000 m?tres, o? sont essaimes 100 ? 150 locataires; ? c?t?, la famille Bacot poss?de, depuis un si?cle, 54.000 m?tres de jardins. Entre Ivry et Gentilly, on me cite le domaine de la comtesse de Maill?; celui des Lazaristes, 30.000 ? 40.000 m?tres. Plus loin, vers Montrouge, le grand contribuable de la zone est M. Victor Duruy, professeur ? l'?cole Polytechnique.

A la porte d'Aubervilliers, un employ? d'octroi me montre un b?timent industriel important en cours de construction. Le propri?taire poss?de 20.000 m?tres de terrain grev? de la servitude militaire; c'est un des membres actifs du syndicat des zoniers.

Dans ce que nous appellerons le maquis de la zone, le terrain se loue de 10 ? 25 centimes le m?tre comme jardins, 50 ? 75 centimes comme terrains ? b?tir. C'est donc un revenu brut de 1.000 ? 7.500 francs l'hectare! Ils se vendent 10 ? 15 francs le m?tre dans la r?gion industrielle; 20 ? 30 francs en bordure des grandes voies o? prosp?rent ?piceries et <>; 1 franc en certains endroits. Exceptionnellement, aux environs de la porte Maillot, par exemple, la valeur est beaucoup plus grande.

SERGINE DAC.

TABLEAUX D'ARMISTICE

Ce sont des images paisibles, reposantes, d'une gravit? douce ou d'une saine gaiet?, que ces <>, saisis tout derni?rement par l'objectif autour d'Andrinople; pourtant, au lendemain du jour o?, les n?gociations rompues, les deux adversaires, apr?s un repos de deux mois, ont recommenc? la lutte, ils prennent un caract?re ?mouvant, douloureux; et une impression de grande piti? s'en d?gage. C'est fini maintenant de pleurer les morts, de danser et de rire! Les plaines d'Andrinople sont redevenues des champs de bataille.

Pendant la tr?ve, un des premiers soins de l'?tat-major bulgare avait ?t? de donner aux soldats tomb?s dans les combats du mois de novembre, une s?pulture convenable: un peu de terre remu?e, une simple croix, marquent d?sormais les tombes de ces braves. La photographie reproduite aux pages suivantes ?voque non sans grandeur la fun?bre besogne du fossoyeur.

Ce pieux devoir accompli, il restait ? c?l?brer solennellement le courage des morts. Les premi?res assises d'un monument, comm?moratif d'un beau fait d'armes, ont ?t? plac?es sur le sommet du mont Kartal Tepe, au sud-ouest d'Andrinople: c'est l? que, apr?s s'?tre empar? de la position, le 30e r?giment bulgare de Ch?inovo r?sista victorieusement, dans les combats des 8, 12 et 13 novembre, ? l'attaque d'une division turque et fut d?cim? dans la lutte h?ro?que. Cependant, dans le vaste camp ?tabli autour de la ville cern?e de toutes parts, une vie tranquille, presque normale, s'?tait peu ? peu organis?e. Aux heures chaudes du jour, on pouvait voir des soldats occupant les loisirs de l'armistice ? des soins de toilette qui sans doute n'?taient point superflus: la recherche, par exemple, sur leurs v?tements et leur linge, d'ennemis minuscules et irritants, qui, eux, n'avaient pas fait tr?ve... D'autres, au son de la <>--la cornemuse bulgare--improvisaient, devant les tranch?es, une danse du pays, pour la plus grande joie de leurs camarades, assembl?s en cercle autour d'eux. Plaisirs simples de jeunes hommes insouciants malgr? les incertitudes de la guerre, auxquels d?j? succ?dent de rudes fatigues et de p?rilleux efforts!

LES GRECS DEVANT JANINA

Philippias, janvier 1913.

Il ne faut pas ?tre surpris que l'arm?e grecque ne soit pas encore ? Janina. Il faut bien plut?t s'?tonner que les ?normes moyens de d?fense dont disposent les Turcs autour de cette ville n'aient pu emp?cher les troupes du g?n?ral Sapoundsakis de prendre les positions qu'elles occupent aujourd'hui.

Janina est en effet d?fendue par une s?rie de forts et batteries r?partis comme suit:

Le tout forme autour de la place un ensemble de 21 batteries avec 128 canons: 73 pi?ces de 9cm; 16 pi?ces de 12cm; 2 pi?ces de 15cm; 25 pi?ces de 7cm,5; 12 mitrailleuses qui battent de leurs feux, presque partout crois?s, tous les environs de la ville et commandent tous les d?bouch?s de la montagne sur la plaine de Janina.

Ce qui fait la force de ces ouvrages, c'est qu'en raison de la nature montagneuse du terrain, il est ? peu pr?s impossible de leur opposer une artillerie quelconque. Leurs puissants canons criblent impitoyablement les tr?s rares emplacements o? l'on pourrait normalement placer de l'artillerie de campagne ou de l'artillerie lourde. Quant ? l'artillerie de montagne, elle ne peut les approcher assez pr?s pour leur nuire en quelque fa?on.

Mais dans la guerre actuelle, deux choses leur sont de graves causes de faiblesse:

D'abord l'inexp?rience et l'inhabilet? de leurs artilleurs; ensuite l'intelligence et l'habilet? de leurs adversaires que rien n'a pu emp?cher de placer des canons--les Turcs ne savent o?--qui ont d?j? fait sauter plusieurs magasins et d?truit un certain nombre de pi?ces ? Bizani.

Cet ouvrage est le plus important de tous. C'est von der Goltz qui l'a fait ?tablir tel qu'il est aujourd'hui, pour commander le d?bouch? sur la plaine de la route de Preveza ? Janina. Mais, lorsque le mar?chal vint, il n'y a pas longtemps, inspecter les travaux, il conseilla aux Turcs d'?tablir au lieu dit Saint-Nicolas une forte batterie qui command?t la sortie du ravin de Manoliassa, compl?tement d?fi?e des feux de Bizani, et o? l'ennemi e?t pu installer une artillerie fort g?nante. Les Turcs ont donc, ces derniers mois, construit ? Saint-Nicolas une batterie arm?e de 6 pi?ces de 9cm dont la pr?sence a fait au g?n?ral Sapoundsakis et ? son arm?e le t?che un peu plus rude encore.

En ce qui concerne Bizani, nous avons eu la chance de nous entretenir longuement, ces jours-ci, avec un officier turc prisonnier qui nous a donn? sur ce fort de tr?s int?ressants d?tails...

Les deux collines sur lesquelles se trouvent les ouvrages de Bizani sont du roc gris et nu, ce qui a forc? von der Goltz et ses officiers ? adopter des plans et profils un peu sp?ciaux pour les batteries. Celles-ci sont toutes creus?es dans la pierre, chaque pi?ce se trouvant log?e dans une sorte de trou ? base en forme de trap?ze. Dans ces trous on a ?lev?, entre la paroi de roc qui se trouve devant le canon et ce dernier, un mur rev?tu de b?ton. L'intervalle entre la paroi de roc et ce mur a ?t? rempli de terre. Sur le plan inclin? qui se trouve devant chaque batterie, parall?lement ? la ligne de feu, le rocher a ?t? recouvert, sur une largeur de 4 m?tres et une ?paisseur de 0 m. 50, d'une couche de gravier et de terre. On n'avait tout d'abord pas mis plus de terre parce que celle-ci devait ?tre amen?e assez difficilement et d'assez loin. Cependant, ainsi que nous l'avons tr?s bien pu voir ? la jumelle du haut d'une colline o? nous ?tions il y a quelques jours, les Turcs ont r?cemment augment? l'?paisseur de ces couches de terre. Le logement de chaque pi?ce a donc la forme d'un trap?ze dont la plus petite base se trouve devant la pi?ce. Dans le mur b?tonn? et le rocher qui forment cette petite base est creus?, de chaque c?t? du canon, un abri carr? pour les tireurs.

A droite et ? gauche, dans les parois formant les c?t?s du trap?ze, sont creus?s deux grands et deux petits magasins ? poudre et ? obus.

Dans certaines batteries, la moiti? arri?re du r?duit est prot?g?e par une vo?te en b?ton, ? l'abri de laquelle les artilleurs peuvent ?voluer.

Derri?re toutes les batteries, ? une profondeur de 1 m. 20 ? 1 m. 30 sous la surface du roc, circule un souterrain qui fait communiquer entre eux les logements des pi?ces et magasins adjacents, et qui joint les batteries les unes aux autres, ainsi qu'aux grands magasins de munitions.

Dans les batteries comportant des canons de 9cm, chaque pi?ce, avec son logement, ses abris et magasins, occupe, sur la ligne de feu, un front de 15 m?tres. La profondeur du logement est de 1 m. 20 ? 1 m. 30. Les abris sont carr?s et mesurent 2 m?tres de c?t?. Les grands magasins ont 4 m?tres sur 2 et les petits 1 m. 50 sur 1 m. 50. Les pi?ces de 9% sont du dernier syst?me Krupp ? tir rapide et peuvent tirer quinze coups ? la minute, avec une port?e de 4.000 m?tres.

Les pi?ces de 12cm et de 15cm, syst?me Krupp ancien, occupent un front de 20 m?tres. La profondeur de leur logement est de 1 m. 60. Les abris carr?s ont 2 m?tres de c?t?, les magasins 4 m?tres sur 2 et 2 m. 50 sur 2 m. 50.

Enfin, en des endroits parfaitement dissimul?s et que l'?tat-major allemand croyait invuln?rables , sont, ou ?taient, deux grands magasins ? munitions et deux petits. L'ensemble est mis ? l'abri des attaques d'infanterie par des mines et des r?seaux de fils de fer barbel?s...

Tout ce qui pr?c?de prouve que Bizani constituait avant la guerre, et constitue encore malgr? tout, un ouvrage fortifi? tr?s redoutable.

Il est int?ressant d'en conna?tre les d?tails pour se rendre compte de la fa?on dont les Allemands comprennent la construction des batteries dans un sol qui n'est que roc. Le mar?chal et ses collaborateurs ont essay? l? diff?rents proc?d?s nouveaux. Les Grecs compl?tent l'exp?rience avec notre mat?riel et pour notre ?dification, en d?truisant canons et magasins, par un tir extr?mement pr?cis, ? tr?s grande distance, malgr? toutes les protections de terre, de rocher ou de b?ton.

Maintenant, si, comme tout le premier j'en suis certain, ils prennent Janina malgr? Bizani, ils auront achev? d'asseoir irr?futablement leur jeune r?putation militaire. Et personne alors ne pourra contester leur m?rite, qu'attestera ? elle seule l'ind?niable difficult? de l'entreprise.

Leur attaque va, par ailleurs, se prononcer suivant les principes essentiellement fran?ais, tr?s chers au g?n?ral Sapoundsakis et qui conviennent infiniment ? l'intelligence souplesse de ses troupes. Leur r?ussite prouvera qu'une forteresse aussi formidable soit-elle, m?me construite par l'?tat-major allemand, ne saurait arr?ter longtemps une troupe d?cid?e ? passer, surtout lorsque celle-ci est souple, maoeuvri?re et mordante... <>...

JEAN LEUNE.

LES OBS?QUES DE NAZIM PACHA

CHOSES DE TURQUIE

Les obs?ques de Nazim pacha ont ?t? c?l?br?es au lendemain m?me du coup d'?tat, ? Constantinople, sans grande pompe, mais cependant avec la dignit? convenable. Tous les attach?s militaires ?trangers avaient tenu ? suivre le cort?ge fun?bre; et le sultan avait d?l?gu?, pour le repr?senter, son premier aide de camp.

C'est le g?n?ral Izzet pacha qui remplace Nazim ? la t?te de l'arm?e turque, comme g?n?ralissime et ministre de la Guerre.

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