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Read Ebook: Le sabbat des sorciers by Bourneville Teinturier E Edmond
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Ebook has 78 lines and 10523 words, and 2 pages
LE SABBAT DES SORCIERS PAR BOURNEVILLE ET E. TEINTURIER
PARIS
BIBLIOTH?QUE DIABOLIQUE
LE SABBAT DES SORCIERS
IL A ?T? TIR? DE CET OUVRAGE
LE SABBAT DES SORCIERS PAR BOURNEVILLE ET E. TEINTURIER
PARIS
LE SABBAT
Les Sorcieres se rendent au Sabbat de differentes manieres. Les vnes se mettent vn baston blanc entre les iambes, & puis prononcent certains mots, & dehors sont portees par l'a?r iusques en l'assemblee des Sorciers. Ou bien elles y vont sus vn gros mouton noir qui les porte si viste en l'a?r qu'elles ne se peuuent recongnoistre. Thieunne Paget r'apportoit que le Diable s'apparut ? elle la premiere fois en plein mydy en forme d'vn grand home noir, & que comme elle se feut baillee ? luy, il l'embrassa & l'esleua en l'a?r, & la transporta en la maison du pr? de Longchamois, o? il la congneut charnellement, & puis la r'apporta on lieu mesme o? il l'auoit prinse. Antide Colas disoit que le soir que Satan s'apparut ? elle en forme d'vn home de grande stature, ayant sa barbe & ses habillemens noirs, il la transporta au Sabbat, & qu'aux aultres fois il la venoit prendre sus son lict, & l'emportoit comme vn vent froid, l'empoignant par la teste.
Les aultres y vont, tantost sus vn bouc , un taureau ou un chien , tantost sus vn cheual volant, & tantost sus vn balay, & sortent le plus souuent par la chemin?e, aulcuns cheuauchent vn roseau, vne fourche, vne quenoille: les vns se frottent auparavant de certaine gresse compos?e de chouses tr?s abhorrentes & deguoustantes, desquelles la plus ordinaire est gresse d'enfants felonement meurtris; les aultres ne se frottent de rien. Les vns y vont nuds comme sont la plus part pour se gresser, les aultres vestus; les vns la nuict, les aultres le iour, mais ordinairement la nuict.
Il s'en trouve encore qui vont au Sabbat sans beste, ny baston. Mais il faut croire aussi que le baston ny la beste ne prosficte non plus aux Sorciers que la gresse, ains que c'est le Doemon qui est comme vn vent lequel les porte, ne plus ne moins que l'on veoid un tourbillon desraciner les arbres les plus haults, et les transporter deux et trois lieues loing de leur place.
Les Sorciers neantmoins vont quelques fois de pied au Sabbat, ce qui leurs aduient principalement lors que le lieu, o? ilz font leur assembl?e, n'est pas gueres esloingn? de leur habitation. <
Satan conuocque les Sorciers de nuict, affin qu'ils ne soyent descouuerts, car pour mesme raison ilz dansent en leurs assembl?es doz contre doz, & mesme ilz se masquent maintenant pour la pluspart. Toutesfois ces assemblees Diabolicques se font tellement de nuict, que lors que le coq a chant?, tout vient ? disparoistre.
Remigius afferme, au dire de Sorcieres iudiciairement conuainc?es, le temps le plus idoine & le plus opportun, non seulement ? leurs assembl?es nocturnes, ains ? telz aultres ieux du Diable, comme phantosmes, apparitions, spectres & bruyts horrificques, ?tre durant l'heure praecedent la my nuict. L'heure suyvante n'est autant fauorable; mais les Sorcieres n'ont dict pour quoy. I'adiouterai qu'il n'est poinct en la nuict aultre heure en laquelle s'apparoissent les ombres & reuenants plus souuent ? ceulx qui les redoubtent & en ont paour.
Et pour ce qui est du chant du coq, une Sorciere nomm?e Latoma, a reuel? que rien ne pouuoit leurs estre plus fascheux, voyre funeste que de ouyr le coq chanter ce pendent qu'elles se apprestent. Iehan Poumet & sa femme Desir?e, tous deux sorciers, ont dict par dauant le Tribunal que souventes fois les Diables, approuchant l'heure de soy retirer du Sabbat, crioient: H?la, descampez vitement vous aultres; i? commencent les coqs ? chanter. Par quoy se doibt sans doubte entendre qu'il ne leurs est licite continuer leurs oeuures pass? ce moment. Mais on ne s?ait pour quoy ils abhorrent tant & refuyent la voix du coq.
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A ces assembl?es, dit Guaccius, ont coustume d'aller les Sorciers dans le silence de la nuict, quand regnent les puissances des tenebres; quelques fois pourtant ilz se reunissent ? mydy, ? quoy se rapporte l'Escripture: ? Daemone meridiano. En oultre, ilz ont d'habitude des iours praefix, diuers suivant les diuers pays. En Italie ilz ont esleu la nuict du Ieudy, vers le mylieu, selon Sebastien Michel. En Lorraine les Sorcieres s'assemblent en la nuict du Mercredy & en celle du Samedy au Dimanche, selon Remigius. Aultres disent que c'est la nuict du Mardy.
Les vns ont remarqu? que le lieu du Sabbat est tousiours notable & signal? par le moyen de quelques arbres , ou croix; mais le lieu des assembl?es varie. Icy, les Sorcieres se reunissent en vn pr? qui est sus vn grand chemin; l?, proche de l'eau, en vn lieu qui est du tout sans chemin. Ailleurs, les Sorciers s'assembloyent soubs un village, qui est vn lieu assez descouuert, &c., d'o? il se veoid qu'il ne se faut pas beaucoup arrester au lieu des Sabbats & assembl?es des Sorciers, lesquelz aussi n'ont pas beaucoup de poines de s'y retrouuer, veu que Satan les y conduict & porte.
L'eaue est requise au Sabbat, d'autant que pour faire la gresle les Sorciers battent ordinairement l'eaue auec vne baguette, mesmement qu'? faute d'eaue ils vrinent dans vn trou qu'ilz font en terre & puis battent leur vrine.
Les Daemons ne font aulcune sorte de plaisir aux Sorciers & Magiciens, que ce ne soit en vertu du pact, ou conuention qu'ilz ont faict auecques eux. Cestuy pact se faict en deux fa?ons, ? s?avoir expresse ou tacite. Le pact est dict tacite, selon Grillandus, non obstante profession expresse du nouice, quand iceluy, par craincte de veoir le Diable & de parler ? luy, est rep?u en la confrairie par un Sorcier profez, vicaire du Daemon. Le pact expr?s est quand le Diable apparoist en forme corporelle par dauant tesmoings & rep?oit hommage & fid?lit?. Lors n'est tousiours le Diable ve?, mais il est ou? parlant & promettant honneurs & richesses au nouice. Cestuy renonce son Createur de viue voix ou remet une sch?dule es mains du Diable. A tous les pacts faicts avec le Daemon sont unze poincts communs, comme suyt:
Premierement les Sorciers abiurent le baptesme & leur foy christine & se retirent de l'obeissance de Dieu, repudient le patronage de la bien heureuse Vierge Marie que par desrision impie ilz appellent la rousse. Ensuite renient tous les Sacrements de l'Ecclise & foulent aux pieds la Croix & les imaiges de la bien heureuse Vierge Marie & d'aultres saincts. Icelles toutes fois ne conculquent en la praesence du Diable, ains en aultre lieu, promettant seulement de le faire d?s que le porront. Ensuyte s'obligent par serment solemnel es mains du Prince ? luy ?tre perpetuellement fidelles & soubmis, obeissant ? tous ses mandemens. Ensuyte, touchant les Escriptures, ? s?avoir un grand liure ayant pages noires & obscures, prestent serment de vasselaige aeternel. Iurent en oultre qu'ilz ne retourneront iamais en la foy du Christ ny ne garderont les diuins commandemens, ains ceulx qu'il plaira au Prince leurs decreter; que tousiours viendront sans retard aux ieulx des assembl?es nocturnes quand seront de ce requis, y feront ce que feront les aultres sorciers & sorcieres, assistant ? leurs sacrifices & communiant ? leurs prieres & adorations; qu'ilz observeront leurs voeux au mieulx qu'ilz porront & s'efforceront d'amener aultrui en la mesme creance. En eschange promet le Prince des Daemons, au nouice sorcier, d'vn visaige soubriant, vne perpetuelle felicit? & des ioies immenses, toutes les voluptez qu'il desyrera en ce monde & en l'aultre des iouissances plus grandes que imaginer ne se peut.
Deuxiemement Satan contrainlt le Sorcier de se rebaptiser on nom du Diable & de prendre un aultre nom, renon?ant le premier sien; ainsi feut Cuno de Roure rebaptis? Barbe de chieure. Ce qu'il faict comme est vraysemblable, affin que le Sorcier de l? prenne opinion que son premier Baptesme est du tout effac? & ne luy peut plus seruir en rien.
Tiercement le confirme en cette opinion luy grauant de ses ongles le front pour d'illec tollir le Chresme & signe baptismal.
Quartement luy faict renoncer ses parrains & marraines tant du Bapt?me que de la Confirmation, luy en assignant de nouveaulx.
Quintement donnent au Diable quelque part & morcel de leurs vestemens, pour ce que le Diable s'estudie ? s'emparer d'une part de toutes choses; des biens spirituels, la foy & le Baptesme; des corporels, le sang; des naturels, les enfants, & des terrestres, les vestemens.
Sixiemement, ils prestent serment au Daemon en vn cercle grau? en terre; peut estre bien par ce que il veut leurs faire accroire qu'il est le seigneur du Ciel & de la Terre, veu que le cercle est le symbole de la Divinit? & la Terre le scabeau de Dieu.
Septiemement, demandent au Daemon estre rayez du liure de vie & inscripts on livre de mort. Ainsi estoient les noms des Sorciers d'Avignon inscripts en un liure tr?s noir.
Huitiemement promettent des sacrifices, aulcuns iurant d'occir magicquement par chacun mois, voyre par chaque quinzaine un petit enfant en luy sug?ant le sang. .
Neufuiemement se rendent tributaires ? leurs Daemons patrons de quelque impost une fois l'an, en rachapt des molestations dont sont greu?s par le dict pact, & n'est le tribut valable s'il n'est de couleur noire.
Dixiemement sont en variable partie du corps, es espaules soubs les paulpieres, soubs les leures, soubs les aisselles, au fondement pour les hommes, es mamelles ou es parties honteuses pour les femmes, marqu?s d'un signe auquel devient la peau insensible. La forme de ce signe n'est tousiours la mesme; tantost c'est patte de lieuvre, tantost de crapaux, au d'aragne, de chatton ou de lire. Et ne sont tous ainsi marquez, ains seulement ceulx que le Diable cuyde inconstants.
Unziemement promettent ne iamais adorer l'Eucharistie, iniurier la Vierge & les Saincts, briser & conspuer les sainctes reliques tant que pourront, ne se seruir d'eau benoiste ny de cierges consacrez, ne iamais faire confession entiere de tous leurs pechez; en fin garder silence sempiternel sus leur commerce auec le Diable.
Il y en a d'aultres qui tiennent que les Sorcieres vont le plus souuent au Sabbat en ame seulement, ce que l'on verifie par plusieurs exemples de quelques Sorcieres, lesquelles estans demourees comme mortes en leurs maisons par l'espace de deux ou trois heures, ont enfin confess? que pour lors elles estoient en esprit au Sabbat, rapportant particuliairement tout ce qui s'estoit faict & pass? on mesme lieu: George Gandillon la nuict d'un Ieudy Sainct demoura dans son lict comme mort par l'espace de trois heures, & puis retourna ? soy en sursaut; il a du depuis est? brusl? en ce lieu auecques son pere & une sienne soeur.
Il y a quelque temps qu'vn certain du village d'Vnau au ressort d'Orgelet amena sa femme en ce lieu, & l'accusoit d'estre Sorciere, disant entre aultres choses qu'? certaine nuict d'vn Ieudy, comme ilz estoient couchez ensemble, il se donna garde que sa femme ne bougeoit, ny souffloit en fa?on quelconque, sus quoy il commen?a ? l'espoin?onner sans neantmoins qu'il la peust iamais faire esueigler, & ? ceste occasion, il tomba en vne paour, de maniere qu'il se voulut leuer pour appeller ses voisins: mais quelque effort qu'il feist, il ne luy feut pas possible de sortir du lict, & luy sembloit qu'il estoit entrapp? par les iambes, mesme qu'il ne pouait pas encor crier: cela dura bien deux ou trois heures, & iusques a ce que le coq chanta: car lors la femme s'esueigla en sursaut, & sur ce que le mary luy demanda qu'elle auoit, elle respondit qu'elle estoit si lasse du trauail qu'elle auoit eu le iour praecedent, qu'estant pressee du sommeil, elle n'auoit rien senty de ce que son mary luy auoit faict: alors le mary eut opinion qu'elle venoit du Sabbat, pour ce mesme que desia auparauant il soub?onnoit quelque peu, ? raison qu'il estoit mort du bestail a quelques siens voisins qu'elle auoit menacez praecedemment.
Et certes il y a grande apparence que cette femme auoit est? en esprit au Sabbat, par ce premierement que l'ecstase dont nous auons parl? luy aduint au Ieudy, qui est la nuict ordinaire du Sabbat.
D'aduentaige comme le coq chanta elle s'esueigla en sursaut, scelon que nous auons dict: or le Sabbat qui se faict nuictamment dure iusques ? tant que le coq chante, mais depuis qu'il a chant? tout vient ? disparoistre.
Troisiemement l'excuse qu'elle print monstre bien qu'il y auoit de la malice de son cost?: Car quel homme a-t-on iamais veu si endormy d'vn trauail & labeur praecedent que l'on n'ait peu facillement esueigler? George Gandillon s'excusoit de la mesme fa?on, lors que l'on luy demanda pour quoy il ne s'estoit poinct esueigl?, encore que l'on l'eust pouls? rudement plusieurs fois.
En quatriesme lieu il se recongnoist qu'il y auoit du sortilege, en ce que le mary se sentoit entrapp? par les iambes, & qu'il ne pouoit crier.
Finallement les Escheuins d'Vnau, qui assistoient le mary, aueroyent que ceste femme estoit descendu? de parens que l'? suspectoit desia de Sorcellerie. Voyla comme l'on peut dire que les Sorciers vont au Sabbat en ame & esprit.
D'aultres fois y vont reallement & corporellement, laissant en leur place quelque simulachre ou effigie ? leur ressemblance, par quoy soit leur mary desceu, s'il vient ? s'esueigler. Le Daemon a bien souuent aussi coustume, ayant prins un corps, de soy substituer on lict de la Sorciere partie au Sabbat; & par ainsi a commerce charnel auec le paouure mary. Ou bien elles vsent d'vn aultre artifice, endormant iceluy d'un sommeil magicque. Bertrande Tonstrix a confess? l'auoir faict souuentes fois & auoir bien souuent endormy son mary en lui frottant l'aureille de sa main dextre oingte premierement de l'onguent dont elle mesme se gressoit pour aller au Sabbat. Eller, femme du doyen d'Ottingen, aduoua qu'elle supposoit en sa place un aureiller d'enfant, apr?s auoir prononc? le nom de son daemon; d'autres duppaient leur mary auecques des balays. Marie, femme du raccommodeur de Metzer Esch, se seruoit d'vne botte de fouarre qui disparoissoit si tost qu'elle reuenoit ? la maison.
Interrogez en iustice, des Sorciers ont dict estre vrayment aux assembl?es nocturnes grande multitude de gens des deux sexes; Iehanne de Banno, Nicole Ganat de Mayner en Lorraine, ont asce?r? auoir veu au Sabbat, toutes & quantes fois elles y estoient, si grande mesnie de Sorciers que plus ne les estonnoit la misere des homes, ? qui sont par tant d'ennemis tant d'embusches dress?es; ains s'esbahissoient moult que ne feussent plus grandes les calamitez humaines. Catherine Ruffa a dict auoir veu cinq cents Sorciers, ? tout le moins, la premiere nuict qu'elle feut au Sabbat. Pourtant atteste Barbelline Raiel de Blainville es eaux que les femmes s'y treuuent en nombre maieur.
La raison pour quoy il y a au Sabbat plus de femmes que d'homes est que en icelles est plus grande superstitiosit?, dont les causes sont: la prime, que les femmes sont par nature plus facillement meues ? recepvoir des reuelations: faisant de ces reuelations bon vsaige sont grandement bonnes; mauluois deviennent suppellativement meschantes. La seconde que les femmes sont credules ? merueille: le Diable s'estudiant principalement ? surprendre la creance les hante & assaille de meilleur gr?. La tierce que les femmes sont naturellement loquaces & bauardes, ne s?avent garder un secret & racontent aux aultres femmes tout ce qu'elles s?avent. Oultre sont cholericques & ne pouant par deffault de forces se venger, ont recours aux malefices, faisant au prochain par art diabolicque le mal que faire ne peuuent par force ouuerte. La quarte et vltime, que les femmes, comme dit Terentius, sont en leurs id?es aussi muables qu'enfans; par quoy la femme meschante abiure plus facilement sa foy, que par auant auoit en degr? excessif. Et ce est en sorcellerie raison fondamentale pour ne s'estonner si les femmes suyuent le Diable plus que les homes. Ne faut celer pourtant que Satan se efforce d'attirer ? soy autant les homes que les femmes.
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Les Sorciers estans assemblez en leur Synagogue, adorent en premier lieu Satan, qui apparoist l? tantost en forme d'vn grand home noir ou rouge, gehenn?, tourment? & flamboyant comme vn feu qui sort d'vne fournaise ardente, et tantost en forme d'vn bouc barbu, pour ce que le bouc est vne beste puante, salace et lasciue, & pour luy faire un plus grand hommaige, ilz luy offrent des chandelles, qui rendent vne flambe de couleur bleu?, & puys le baisent aux parties honteuses darri?re : quelques-vns le baisent sus l'espaule: ? d'aultres fois encor, il tient vne imaige noire qu'il faict baiser aux Sorciers. Vray est que adorant Satan ilz ne se tiennent tousiours en mesme posture; tantost le suppliant ? deux genoilz; tantost se renuersant sus le dos; tantost iectant les iambes en hault, ne baissant la teste sus la poictrine, ains la releuant de fa?on que le menton soit tourn? vers le Ciel. Aultres fois ilz s'approchent du Daemon le dos tourn?, & aduancent lentement vers lui ? l'instar des escreuisses & les mains ioinctes par darriere; lui parlant, ilz fixent leurs oeilz en terre; brief, ilz font tout au rebours de la coustume ordinaire.
Puys ilz dansent tantost auant, tantost apres leur repas, & font leurs danses en rond doz contre doz: les boiteulx y vont plus dispostement que les aultres. Or, ilz dansent ainsi doz contre doz affin de n'estre pas congneuz: mais pour le iour d'huy ilz ont vne aultre inuention au mesme effect, qui est de se masquer.
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Les haulx boys ne manquent pas ? ces esbats: Car il y en a qui sont commis ? faire le debuoir de menestrier & ne sont tousiours sorciers profez. La mere de Jehan de Hembach le mena un jour au Sabbat pour ce que encore qu'? poine adolescent il iouo?t moult bellement du violon. L? pour estre mieulx ou y le feit monter en vn arbre voisin & lui commanda de iouer. Luy cependent regardoit les Sorciers dansans & s'estonnoit de leurs gestes , ne se peut tenir de crier: <
Les danses finies, les Sorciers viennent ? s'accoupler: le fils n'espargne pas la mere, ny le frere la soeur, ny le pere la fille: les incestes y sont communs: car aussi les Perses auoient opinion que pour estre bon Sorcier & Magicien, il falloit naistre de la mere & du fils.
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