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Read Ebook: Sérénissime: roman contemporain by La Jeunesse Ernest

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Ebook has 690 lines and 48554 words, and 14 pages

S?R?NISSIME

DU M?ME AUTEUR

Les Nuits, les Ennuis et les Ames de nos plus notoires contemporains. Paris, Librairie acad?mique, 1896.

L'Imitation de Notre Ma?tre Napol?on. Fasquelle, 1897.

L'Holocauste, roman contemporain. Fasquelle, 1898.

L'Inimitable, roman contemporain. Fasquelle, 1899.

Demi-Volupt?, roman. Offenstadt, 1900.

Les Ruines, com?die en quatre actes.

L'Huis clos malgr? lui, un acte.

Madame est morte, un acte.

POUR PARAITRE CES TEMPS-CI:

Vivant, roman contemporain.

Les M?moires de M. le Comte X

Sur, autour et parmi.

Le Foss? de Bethl?em.

Servedieu, roman.

Les infiniment petits, roman.

Les Petites Ic?nes.

ERNEST LA JEUNESSE

S?R?NISSIME

-- ROMAN CONTEMPORAIN --

PARIS

BIBLIOTH?QUE-CHARPENTIER

EUG?NE FASQUELLE, ?DITEUR

Tous droits r?serv?s

S?R?NISSIME

UN LIT

--Ainsi, c'est aujourd'hui que tu tournes?

--Que je tourne? r?p?ta la jeune fille. Elle ne comprenait pas.

D'un geste cruel, le jeune homme indiqua le lit o? elle se faisait petite et chatte.

--Oui, pr?cisa-t-il mauvaisement, que tu tournes mal!

--Mon ami!

Le jeune homme s'emporta:

--Je ne suis pas ton ami. Je ne te connais pas. Tout ? l'heure, je croyais que tu vendais deux heures ? toi, une nuit ? toi, que j'achetais de la chair, de la peau, du plaisir. Idiot! Tu te donnais! A moi! Ah! c'est du propre!

--Mais tu me disais tout ? l'heure que tu m'aimais...

Il se rhabillait avec fureur. Il aurait voulu d?chirer ses v?tements sur soi, et il lui fallait l'inconscient souvenir de leur usure pour qu'il les tir?t seulement comme on tire l'oreille ? une vieille pauvresse. Il se rappelait le d?cor de tout ? l'heure, pour le rayer, les Champs-?lys?es vagues et troubles comme une for?t de l?gende, une for?t m?chante o? vont se perdre les omnibus, ses massifs, ses motifs d'ombre o? se tassent les vagabonds qui, entre la nature arr?t?e aux confins du Bois de Boulogne, ? la Porte-Maillot,--en raison des droits d'octroi,--et la pierre nue des cachots, trouvent cette transition o? ils tra?nent, les arbres consolateurs, les soirs libres, les nuits effeuill?es, chantantes et sanglotantes et les feux rouges de joie, les feux verts d'espoir, jet?s par les tramways au travers de la verdure, des ?toiles et des palissades.

--Je te jure... commen?a la jeune fille.

--Tu me jures? Ne mens pas! Tu es... tu ?tais vierge! Et c'est moi que tu as pris, bon Dieu! C'est moi qui t'ai pris... Ah! malheureuse! malheureuse!

Elle ne pleurait point.

--Je t'ai expliqu? que j'avais faim...

--?a n'est pas une raison. Au contraire. Quand je t'ai offert un verre de vin et un petit pain, tu bus, tu mangeas de si bon coeur que je me dis: <>

--Oh!

--M?me que j'ajoutai, pour moi: <> Et quand nous avons cherch? un h?tel, dans toutes ces petites rues d'enfer, quand je demandais une chambre ? vingt sous, sans bougie, et que tu voyais qu'on rigolait, les probloques et les gar?ons, ?a ne te faisait rien? tu ne rougissais pas? tu trouvais que c'?tait honorable?

--J'ai pourtant eu de la chance en tombant sur toi. Tu es beau. Et tu as du coeur.

Il ?tait un peu ?tonn?.

--Et tu sais aussi ce que c'est, du coeur? Et tu as pu?... Tu n'as donc pas d'amoureux?

Elle prit un air hautain. Des draps minces, son buste se dressa: elle troussa, tordit, attacha en une seconde ses cheveux sur son front, comme un diad?me d'or ? reflet d'opale et d'acier, croisa sa chemise sur ses seins, et, les yeux sans flamme, mais lumineux de leur lumi?re propre, le nez droit, elle cracha, d'une moue sans recours:

--Non, jamais.

Le jeune homme, soudainement sourd, en restait ? l'attitude stup?fi?e; il murmura:

--Tu n'es pas d'ici?

D?daigneuse maintenant, assur?e, volontaire, elle interrogea:

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